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Imprint the memory into the consciousness_ | Len |

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MessageSujet: Imprint the memory into the consciousness_ | Len | Imprint the memory into the consciousness_  | Len | EmptyMar 27 Oct - 17:29


    [That there, that’s not me
    I’m not here, this isn't happening. Radiohead.]



    Hygiène d’éternelle enfance, il ne se souvenait plus de son âge.
    Les lacs de Koralland s’étaient refroidis à un point tel qu’il ne pouvait continuer à y baigner en toute insouciance. Il arrivait, parfois, qu’il se voit contraint de migrer vers des contrées aux températures moins rudes. Auparavant, lorsqu’il n’était pas seul, lorsqu’il y avait Aliénor, il n’avait pas tant besoin de l’eau, rassurante. Lorsque les hivers étaient trop rudes, ils dormaient dans les forêts environnantes. Il ne pouvait plus. Ils dormaient, blottis dans des couvertures décolorées, sur un tapis de feuilles mortes. Il ne supportait plus l’air oppressant, tiède, sur sa peau. Il ne pouvait plus.
    Pourtant, il bravait cette sensation. Battements de cœur irréguliers. Des sons qui ricochaient sous son crâne, assourdissants. Réconfortants. Des sons inconnus, qui le baignaient tout entier dans une transe enchanteresse. Ainsi, il capturait le courage. Il bravait ses interdits et avançait, pas à pas sur ses longues et maigres jambes. Pieds nus, écorchés par les cailloux, les pierres grises et brillantes aux arrêtes tranchantes. Il n’avait pas mal, il ne pouvait pas avoir mal. Finalement, Aliénor n’était plus, et s’il vivait à présent dans un souvenir, son corps appréhendait le temps différemment. Différemment de sa conscience. Il grandissait, il s’étirait. Mais toujours de cette complexion enfantine, aux traits purs et insoumis, de cette allure idéale, de cette grâce des anges. Non, il n’avait aucun souvenir de la vie humaine, avant Ambrose et Aliénor. Sa vie lorsqu’il était entièrement Ambrose. Les jeux au château, avec … ‘maman’ et ‘papa’. Des parents. Ou plutôt, il avait été élevé par les parents d’Aliénor. Ou ils s’étaient éduqués seuls, selon leurs idéaux. Mais tout était flou et incertain, il n’y penserait plus. Seul comptait le fantôme vaporeux d’Aliénor, dans ses songes et devant ses yeux écarquillés par tant de merveilles scintillantes. Un fantôme dont la vision le comblait d’aise. Car il fallait que l’âme jumelle demeure à ses cotés, pour encore un tour aux merveilles. Pour ne pas mourir une seconde fois, seulement pour non-vivre. Aliénor n’avait jamais été qu’un songe, une réalité inaccessible promise par la mélodie d’une boite à musique détraquée. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, il avait voulu y croire. Il avait cru, il avait perdu.
    Il y allait parce que l’eau y était moins froide en cette période, que celle de Koralland. Parce que le vent n’y soufflait pas, il pouvait y réchauffer son corps, les veines dans lesquelles stagnait le sang froid. Mélusine désirait la tiédeur, mais tout en Ambrose hurlait à la recherche d’un contact glacé. Mais c’était un besoin vital pour Mélusine, la tiédeur, car sans ça, il n’y survivrait pas. C’était psychologique pour Ambrose. Alors l’enfant obéissait aveuglément à la créature en lui. Cette créature, s’étant approprié son corps. Chèr(e) Mélusine.

    Ambrose marchait, indifférent à ce qui l’entourait. C’était de longues heures de marche, qui passaient comme des secondes. En réalité, il suffisait de ne pas penser au temps, il suffisait de l’oublier, ce traître qui vous vole votre jeunesse sans demander son reste. De longues heures de marche pour atteindre les contrées de Woollyland, qui étaient tout de même les plus proches de Koralland. Ainsi, Ambrose, hors de l’eau aux vertus amniotiques, grandissait. Ainsi, Mélusine se réjouissait à l’intérieur, n’aimant pas le froid. Il y avait des forêts à traverser, et c’était à la fois rassurant et angoissant, somme toute excitant. Il y flottait comme un parfum de terreur, de cache-cache avec des monstres, des cauchemars derrière chaque arbre. Il devait faire attention, se méfier, parce que les monstres étaient capables de revêtir apparence humaine. Il ne connaissait pas leurs noms, ni leurs visages, mais il savait qu’ils existaient. Il avançait sans bruit, vers l’endroit le plus sûr après les lacs de son domaine : le marais de l’oubli. Woollyland, qui n’était pas un lieu sûr et dépeuplé, mais qui abritait en son sein un petit havre de paix, parce que havre d’oubli. Et les gens oubliaient que cet endroit existait, oubliaient que Mélusine existait. Mais Mélusine n’oubliait rien. Il n’y avait rien à oublier, il n’y avait qu’une existence plate, piquetée de souvenirs factices. Mais cela lui suffisait, parce qu’il ne connaissait rien d’autre. Il ne demandait rien de plus. L’on n’a pas besoin de plus pour non-vivre, n’est-ce-pas ?

    Il avait quelques notions des pratiques humaines, il n’était qu’à-demi créature sauvage. Il savait qu’on ne se promène pas tout nu, alors il avait revêtu un drôle de tissu, léger mais grossier, de la couleur des feuilles mortes, qui découvrait ses longues jambes, ses bras, sa gorge. Il l’avait trouvé. Quant à ses cheveux, ils s’étaient partagés entre la rousseur de Mélusine, et les boucles sur le front, sur la nuque d’Ambrose. C’était étrange, mais c’était simplement un conflit intérieur.
    Et de la forêt naquit une clairière. Des marécages affreusement repoussants, vaseux et brumeux. Peut-être que les quelques personnes ayant osées s’y aventurer n’en été jamais revenues … ? Parce que ce marais avait un pouvoir étrange ; et les personnes qui s’y rendaient n’éprouvaient plus l’envie d’en repartir, car elles ne savaient plus ce qui les y avaient amenées. Alors elles y mourraient ? Considérations bassement humaines. Adultes. Son âme d’enfant n’avait pas d’attache, il était libre de se rendre où il le désirait, dans la mesure du possible, car il ne désirait que deux endroits : Koralland, et ce marais.

    L’enfant trempa le bout de ses orteils dans l’eau aux reflets verdâtres brumeux. Il grimaça, et sans-doute qu’à l’intérieur, Mélusine jubilait de tant de douceurs tièdes. Ou bien quelque chose que l’on ne pouvait qualifier mais qui se rapprochait dangereusement de la jubilation. Tout comme l’enfant se rapprochait dangereusement de la surface aqueuse. Tiédeur malsaine. Il déplia ses longs membres livides, il y plongea, comme l’on s’immerge doucement, fatalement, avec délices et corruption. Mais peu importait. Il y était.

    Everything in its right place.

    Et il se répétait indéfiniment que tout était à la bonne place. Que rien ne change jamais, que rien n’avait changé, que tout est à la bonne place. Litanie rassurante d’un enfant angoissé.
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MessageSujet: Re: Imprint the memory into the consciousness_ | Len | Imprint the memory into the consciousness_  | Len | EmptyJeu 29 Oct - 13:59

Splouiiirk. Soupir. C'était le 27ème de la matinée et cela ne faisait que deux heures ; la journée s'annonçait bien.

Len se baissa et sautillant sur un seul pied, tenta de retirer la botte de sa jambe droite. Ce qui représentait un petit exploit en soi car le sol de ce marais n'était pas vraiment stable. Ou du moins, sans obstacles vicieux souhaitant le faire s'étaler de tout son long dans une vase à l'odeur douteuse. Prenant brièvement appui sur une racine, le jeune homme leva sa botte au niveau de son visage et haussa un sourcil. Qu'est-ce que c'était encore que cette horreur ? Un truc verdâtre à pois bleus, ressemblant fortement à un vers de terre qu'on aurait trempé dans de la boue puis laissé sécher au soleil pendant des heures, s'était accroch...non, englué sur sa chaussure. Et il ne semblait pas vraiment décidé à en partir. En effet, il avait même l'air heureux de saloper le magnifique blanc de sa botte. Immonde bestiole... Avec un pincement de lèvres tout à fait équivoque, le petit glaçon tendit la main vers la chose. Mais cette dernière émit un bruit ressemblant beaucoup à un soupir d'aise et une bulle explosa sur ce qui lui servait de dos.

Et bien sûr, cela dégagea une odeur fort intéressante pour les narines de notre futur traqueur. Len grinça légèrement des dents mais ne s'énerva pas, question d'habitude sûrement. A la place il approcha son visage aussi près du « vers » qu'il le pouvait et lui...souffla dessus. Le machin frissonna et éternua – même si aucun nez n'était vraiment visible – avant d'émettre un petit couinement mécontent. Biennnn. Ça n'aimait pas le froid hein ? Le jeune homme lui souffla de nouveau sur le museau – enfin, il supposait que c'en était un – et secoua brutalement sa botte. Le pauvre vers, surpris de deux attaques aussi rapprochées, lâcha prise et s'envola dans les airs. Il finit d'ailleurs sa course dans l'une des charmantes étendues de vase à proximité avec un petit « Bloark. » pas très engageant. Little Ice-cube leva brièvement les yeux au ciel avant de renfiler sa botte, vérifiant qu'aucun autre truc n'y avait élu domicile pour éviter toute mauvaise surprise. On ne sait jamais ; mieux valait être prudent. Une fois de nouveau chaussé correctement et non les doigts de pieds à l'air, ce qu'il appréciait moyennement, il put se remettre en route. Il aimait le froid, certes. Ce marais n'était pas vraiment chaud, il en convenait mais l'idée de se balader pieds nus là dedans était hum...comment dire ? Totalement hors de question.

Il n'avait pas envie qu'un deuxième Bloup prenne sa jambe pour sa nouvelle maison. Qu'est-ce qu'un Bloup ? C'était tout simplement le nom qu'il avait donné au vers d'il y a quelques minutes. C'était le bruit qu'il avait émis quand Len lui avait soufflé dessus. Donc, quel que soit cette bestiole, elle s'appellerait désormais Bloup et tout le reste de ses congénères aussi. Notre intrépide aventurier baissa les yeux vers ses bottes encore immaculées il y a deux heures et poussa un très long soupir. Pourquoi avait-il eu la stupide idée de venir ici déjà...? Les Marais de l'Oubli n'étaient pas vraiment réputés pour être un lieu touristique apprécié, bien au contraire. Les seuls touristes du coin devaient avoir le nez dans la vase, morts et ayant oublié depuis longtemps pourquoi ils étaient venus ici. Pourtant, lui, il n'avait pas oublié. Il aurait bien voulu d'ailleurs. Tout oublier serait tellement plus simple... Mais ce n'était pas la bonne solution. Oh croyez moi, ce n'était pas à cause d'une quelconque éthique ou d'un courage hors du commun, juste de la lassitude. Il avait déjà trop oublié. Il ne voulait pas faire plus. Beaucoup de gens oublient leur enfance, par choix mais dans son cas, il ne se souvenait même pas en avoir eu une. Et ce n'était pas une phrase philosophique. Len avait réellement oublié les sept premières années de sa vie.

Ça pouvait paraître vraiment bénin, compte tenu de son âge actuel mais justement... ce si petit nombre le narguait en permanence, le mettant au défis, se moquant de lui. Alors comme ça il n'était même pas capable de se souvenir d'une poignée d'années du haut de ses quelques siècles ? Ridicule. Len donna un brusque coup de pied sur un tronc d'arbre qui ne bougea bien sûr pas d'un iota. Sa jambe n'apprécia pas vraiment la chose mais il la reposa au sol, comme s'il n'avait pas mal. Ce qui était faux bien sûr, mais cacher ce qu'il ressentait était devenu presque naturel pour lui. Même au milieu d'un marais désert. Pardon, d'un marais presque désert à part quelques « Bloup » et autres charmantes bestioles. Le glaçon lissa avec calme le devant de son grand t-shirt blanc et vérifia que son pantalon était lui aussi toujours immaculé. Bien ; tout était en ordre, il pouvait y aller. Tout en essuyant son 28ème « Splouiiiirk » de la journée, il se dit une nouvelle fois que son idée était foireuse. Il était venu ici, quelques jours avant de devenir Traqueur avec le mince espoir de...de quoi d'ailleurs ? D'oublier ? De se souvenir ?

Peut-être les deux. Oublier ses foutues pulsions envers les choses mignonnes. Ou se souvenir de son passé...Ou bien tout simplement avec la vague espérance de ne plus ressortir de cet endroit et de se noyer dans un coin de vase bien profond. Hélas, aucune de ses trois propositions alléchantes ne semblaient vouloir se manifester. Il ne restait plus qu'à sortir d'ici et s'offrir une petite séance de torture en toute discrétion bien sûr. Cela ferait tâche sur son CV s'il se faisait enfin arrêter alors qu'il était maintenant du bon côté de la balance. Hummmm, il était arrivé par où déjà ? Un coup d'œil à droite, un coup d'œil à gauche... Non, décidément, chaque racine se ressemblait, impossible de s'y retrouver. Hinhinhin...formidable, il était perdu. Le seul point positif dans tout ça était qu'il avait pu faire un véritable saute-racine pour progresser dans ce marais et avait donc accompli son entrainement quotidien par la même occasion. Et qu'il faisait froid, bien sûr. Bon, ce n'était pas encore assez à son goût mais c'était certes mieux qu'une canicule. La brume ne lui faisait pas peur, il la trouvait agréable au contraire. Sauf quand elle lui cachait la prochaine racine et qu'il manquait de s'étaler dans la boue. Ça, c'était pas bien. Mais personne n'était parfait. Splouiiiiirk. Arhem...ne perdons pas les bonnes habitudes. Len inspira un grand coup et toussa.

Mouais, non, mauvaise idée ça d'inspirer très fort dans un marais aussi odorant. C'était un coup à s'auto-empoisonner. Et même si parfois il avait disons nous quelques envies suicidaires, il tenait encore à la vie. Il respira donc de nouveau – en se bouchant le nez cette fois – et se dirigea vers la sortie. Enfin à droite après la troisième racine tordue en espérant que cet itinéraire serait le bon. Non seulement il ne trouva pas la sortie mais déboucha sur un vaste lac...enfin une grosse marre de vase verdâtre à souhait et bien glauque. Youpiiii. Len allait rebrousser chemin quand il vit une touffe orange. Rectification : une touffe de cheveux oranges suivie de ce qui était certainement un corps. Mais qui était actuellement recouvert de...de...de boue verte quoi. C'était vivant ce machin là ? Le jeune homme haussa un sourcil. Un monstre marin des nobles profondeurs visqueuses ? Ou simplement un abruti venu se noyer là ?

Un seul moyen de vérifier : la brindille qui titille. Le glaçon s'accroupit avec précaution au bord de ...l'étang et attrapant une branche, tapota le haut de la touffe avec presque de la douceur. Ou juste de la prudence, après tout à Malkins, tout pouvait arriver. Et une touffe de cheveux pouvait cacher en fait un gros poisson amateur de chair fraîche. Pourquoi prendre autant de risques ? Pas par altruisme en tout cas. Plutôt par curiosité, ou sadisme s'il s'avérait que la chose était humaine, ou vaguement humaine. Len arrêta ses petits « tâtonnements » et donna un grand coup de branche sur le crâne du bidule. Si c'était mort, autant que ça s'enfonce pour de bon dans la vase hein. Et si jamais c'était vivant, ça risquait de remonter en crachotant. Bref, c'était tout bénef, non ? Néanmoins, le jeune homme aux cheveux blancs se recula de quelques pas.

Histoire d'éviter l'éventuelle possibilité de se faire happer tout cru par un monstre pas content qu'on ait écourté sa sieste.
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