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Lear A. Hills

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MessageSujet: Lear A. Hills Lear A. Hills EmptyDim 12 Juil - 15:45


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[NOM] : Hills.
[PRENOM] : Lear.
[SURNOM] : Arlequin (par pure moquerie étant donné que Lear est un personnage assez sombre).
[ÂGE] : 18 ans.
[DATE DE NAISSANCE] : 1er Avril, et il s'en exaspère.

[EMPLOI] : Epouvanteur - Nettoyeur.
[VILLE NATALE] : Wonderland.
[ORIENTATION SEXUELLE] : Bisexuel.
[DON SURNATUREL] : Il vous hait ! Oh ! Il vous hait ! Mais il hait son don encore plus que vous. Lear attire. Son don développe son attraction, pour son plus grand malheur.


Donc la bonne Fée répondit, avec un aplomb digne de son rang : « Je donne à ton fils… je lui donne… le Don de plaire ! »
« Mais plaire comment ? plaire… ? plaire pourquoi ? » demanda opiniâtrement le petit boutiquier, qui était sans aucun doute de ces raisonneurs si communs, incapable de s’élever jusqu’à la logique de l’Absurde.
« Parce que ! parce que ! » répliqua la Fée courroucée, en lui tournant le dos ; et rejoignant le cortège de ses compagnes, elle leur disait : « Comment trouvez-vous ce petit Français vaniteux, qui veut tout comprendre, et qui ayant obtenu pour son fils le meilleur des lots, ose encore interroger et discuter l’indiscutable ? »

C. Baudelaire.
Le Spleen de Paris.
Les Dons des Fées.


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[PERSONNALITE] :

Vous êtes des crétins de la pire espèce. Des êtres méprisables et pathétiques qui se tortillent désespérément dans la poussière, se salissant un peu plus à chaque mouvement des vicissitudes de ce monde et de tout ce dont l’homme a tort de s’enorgueillir. Vous êtes moches et laids. Fous et aliénés. Menteurs et hypocrites. A vous seuls, vous regroupez toutes les horreurs de l’univers. Pourquoi donc devrait-on abaisser notre regard vers votre personne si dénuée de sens et si inutile ? [Haine, mépris]. Vous n’êtes rien – répugnante patine de misère – mais en même temps, vous êtes nécessaires à la composition de cette brave Terre [Acceptation, rejet].

[Mais alors toi, Lear, qui es-tu ?]

On dit que la folie est le propre de l’Homme. Si tel est le cas, alors pourquoi doit-on nécessairement condamner tous ceux que l’on juge légèrement différents de la normale, que ce soit au niveau mental ou au niveau physique ? Peu importent les problèmes ou les erreurs, il aurait simplement suffi d’un regard plus conciliant et moins dédaigneux pour réussir à s’infiltrer dans la psyché d’un fou un peu trop bavard.
Et toi, Lear, qu’en penses-tu ?
Il en pense que le monde est tout simplement trop misérable pour daigner s’abaisser à de pareilles sornettes. Que l’air que l’on respire, que les paysages qui acceptent de se dévoiler à notre regard, que les bienfaits de la vie, que tout ce qui compose et fait que nous soyons là, ne sont rien de plus que des perles rares et inestimables jetées au visage de cochons et d’imbéciles incapables d’en saisir la valeur.
Il hait les humains [MISANTHROPE] autant qu’il s’aime [NARCISSIQUE]. Après tout, pourquoi devrait-il se complaire dans une observation béate des autres quand il ne voit en eux que de pauvres insectes gluants ? Les yeux tournés vers un avenir trop lointain pour qu’il puisse s’en saisir, il continue d’entretenir le pauvre espoir que les races changeront un jour. En attendant, il se contente de les regarder de haut, de s’apitoyer sur leur sort, de ne pas échanger un quelconque sentiment à leur égard. Les autres ne sont là que pour assouvir ses désirs, combler son plaisir et lui servir de pions lorsque c’est nécessaire [STRATEGE].
Certains le jugeront mauvais et fourbe, d’autres s’abandonneront aux bras d’une admiration ridicule, essayant vainement de comprendre ce qu’il est et ce qu’il représente. Mais Lear n’en a que faire. Perdu dans un monde psychédélique connu de lui seul, égaré au détour de l’une des ruelles du bonheur, il avale sans en prendre conscience les pilules sacrées, injecte dans son réseau sanguin des substances qui le font planer au-dessus des autres [DROGUE]. Il n’est jamais vraiment là, Lear. Il se joue du monde, il se joue des gens, il se joue même de ses employeurs tout en les respectant, seules personnes à même de lui faire prendre conscience du mot « fidélité », concept encore bien trop précaire.
Il paraîtrait que son QI largement supérieur à la moyenne aurait fini par lui bousiller quelques neurones [GENIE]. Une matière grise constamment en surchauffe n’a rien de bon et Lear en est la preuve vivante. Mais pour un génie, se faire passer pour ce que l’on n’est pas n’a rien de sorcier ou de magique. Après tout, agencer les uns derrière les autres des mots pour former des phrases et dresser devant sa véritable personnalité des décors suborneurs… Qui ne l’a jamais fait ?

Lear vous déteste. Et il vous le montre. Votre identité n’a aucun sens à ses yeux. Il vous renomme à son goût. Vous pouvez tout aussi bien devenir « Toutou » que « Dieu » ou « L’allumeur de réverbères ». Libre à lui de choisir [FOU]. Vous ne représentez rien à ses yeux. Vous n’êtes rien, sinon une poussière de plus pour polluer son univers en jérémiades et en rires hystériques. Fou. Le monde est fou. Lear l’est aussi. Il est aussi fou qu’il est intelligent. S’il le pouvait, il attraperait le monde, l’écraserait et laisserait couler la poussière créée entre ses doigts pour façonner un nouvel univers. A son image. Plus coruscant, plus lumineux, moins strict et moins idiot.
Il vous tuerait tous si cela lui était possible. Il s’amuserait avec votre chair, tracerait de profonds sillons dedans, chemins carmin qu’il suivrait du bout de sa langue en laissant échapper ce rire démentiel et pathétique. Rares sont ceux qui ont la chance d’être accepté par cet être bourré de paradoxes et de drogues. Il vous hait ! Il vous hait ! Oh ! Si vous saviez à quel point ! Ridicules vers de terre, adorateurs de l’argent et du luxe, immondes et repoussants. Il voudrait vous étrangler, arracher tout ce qui vous compose, tout ce que vous ne méritez pas.
C’est un gus bizarre, étrange, pas normal, adepte des paradoxes et de l’imperfection. Tout ce qui est parfait doit être détruit. La pureté agaçante et rutilante l’aveugle et le rend malade. Il n’hésite pas à casser et à briser tout ce qu’il juge trop blanc et trop beau.

[ Pauvres gens ! Ce n'est pas du dégoût qu'ils m'inspirent, mais une immense pitié. Parmi tous les mystères de la vie humaine, il en est un que j'ai pénétré : notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude. Ceux-là, ces amoureux des bancs en plein air, cherchent, comme nous, comme toutes les créatures, à faire cesser leur isolement, rien que pendant une minute au moins ; mais ils demeurent, ils demeureront toujours seuls ; et nous aussi.]
Maupassant – Solitude.


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Dernière édition par Lear A. Hills le Dim 12 Juil - 17:12, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Lear A. Hills Lear A. Hills EmptyDim 12 Juil - 15:47

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[MORPHOLOGIE] :

« Ce n’est pas la lumière qui manque à notre regard, c’est notre regard qui manque de lumière. »

Gustave Thibon.


« Ne détourne pas les yeux ! Avance et regarde ! Vois ! vois ! La réalité du monde que j’essaye de t’inculquer ! Imprime cette horreur au fond de ta rétine ! »

Ses yeux d’un noir aussi profond que la nuit se détournèrent avec répugnance de cette folie. Le monde était fou. Tout était fou. Et cette même folie commençait à se graver dans son esprit, ses yeux en proie à une terreur à la fois fugace et violente, reflet d’un bleu aussi noir qu’une nuit sans lune où même les étoiles ne parviennent à s’extirper des filaments de nuages qui les masquent au monde.
L’univers accomplissait un nouveau tour dans l’incroyable cycle du temps. La main se levait à nouveau, frappant ce visage à la peau de porcelaine, les ongles délaissant sur leur passage une trace d’où une rose carmin jaillissait, dégoulinant le long du galbe de la joue pour aller s’écraser entre les plis des vêtements colorés.
L’autre œil n’était plus, souvenir faiblard aux abords d’une psyché précaire. Perdu lorsque la folie s’en était emparée, anéanti pour toujours au moment où ce doigt plein de haine y avait apposé sa marque. Son œil droit n’était à présent plus qu’un membre vide et morne de son anatomie, uniquement composé de ce noir profond, ayant abandonné derrière lui sa pupille et étant à présent dans l’incapacité de voir le monde qui l’entourait. Un œil inexistant, témoignage de sa fausseté et de ses vicissitudes.

Pour combien de temps encore le monde allait-il tourner à contre temps ? Pour combien de temps les aiguilles remonteraient la pente raide des heures pour s’attacher à lui faire revivre encore et encore les mêmes moments ? Les mêmes instants. Similaires aux anciens et annonciateurs des nouveaux. Il avait peur que la course du temps ne soit à jamais la même et qu’il ne parviendrait pas à s’en détacher, à se sortir de ce piège dans lequel il se débattait jour après jour, les liens se resserrant toujours plus autour de ses poignets fins et faibles.
Les doigts s’abattirent une nouvelle fois, éraflant son nez, glissant le long de ses lèvres rosées. Il ferma ses paupières, détournant son regard du massacre, se refusant à observer et à conserver à jamais l’image de cette névrose écrite au fer rouge dans l’unique prunelle qu’il lui restait. Il ne pouvait pas la gâcher.
La main si redoutée s’abattit sur ses cheveux d’un noir aussi enchanteur que les yeux qu’ils encadraient. Une légère frange qui lui mangeait une partie de front était à présent collée par la sueur d’avoir accompli un effort trop dur pour lui. Chaque fibre de son être suintait la peur et l’angoisse. Il guettait, dans un dernier soubresaut d’inquiétude, le prochain coup, la prochaine slave de douleur, se débattant quelques fois, constatant avec crainte que ses forces n’étaient plus qu’un vague souvenir.
Son cou fin fut pris d’assaut par deux mains qui s’unirent pour serrer. Encore. Toujours plus. Son visage efféminé ne reflétait plus que la persuasion que la fin était proche.


« Pourquoi ? Pourquoi ? »

Et ces questions sonnaient comme un cri de détresse émanant de la bouche de cette femme. Elle regardait son fils. Attendait ses réactions. Espérait. Criait. Dévorait du regard chaque courbe de son corps aux allures androgynes.
Il n’avait pas l’allure d’un homme.
Malgré son jeune âge, elle sentait qu’il n’en aurait jamais la carrure. Petit de taille, elle lui pressentait aisément un léger mètre soixante-dix, si ce n’est moins. Les muscles étaient peu proéminents, malgré une stature d’athlète. Elle l’avait habitué à courir, à souffrir, à recevoir des coups.
Amaigri par les mauvais traitements qu’elle lui dispensait, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Maigre. Trop. Lear ressemblait à ces cadavres délaissé sur les bords des routes en temps de guerre. Mais le monde était souillé. C’était pour son bien !

Elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une attirance, une envie de l’embrasser, de goûter à ses lèvres qui lui faisaient tant envie. Il se dégageait de lui un charme qu’elle ne s’expliquait pas. Qu’elle ne comprenait pas. Qu’elle ne voulait pas comprendre. Cet enfant était une malédiction et, pourtant, tout son corps dégageait l’envie et le désir. Elle le trouvait beau malgré les blessures qu’elle lui infligeait, elle voulait qu’il l’aime malgré tous les maux dont elle était responsable.
Elle se sentait avalée par ses yeux pareils au ciel nocturne, elle voulait que cette lune qu’elle discernait en leur cœur n’appartienne qu’à elle. Elle voulait le posséder. Et ce sentiment la dégoûtait.
Les longs bras fins de son fils partirent en quête d’air, griffant son visage. Ses doigts à lui étaient longs, fins, et aussi pâles que la mort. Elle se pencha, déposant un baiser sur son œil invalide que Lear s’acharnait à ne pas cacher. Il lui rappelait à chaque minute, à chaque heure, l’horreur de sa folie.

Pour parfaire à son image féminine, elle l’habillait avec des vêtements allant de pair avec son allure. Colorés. Les nombreux plis aux reflets irisés étaient couverts du sang qui s’écoulait de ses blessures. Elle sentait l’hémoglobine, s’en écœurait.
Sa pression sur son cou se relâcha légèrement tandis qu’elle tentait de reprendre contenance. Avait-elle face à elle une fille ou un garçon ? Un garçon. Si semblable à une fille. L’étrangeté de la chose lui faisait perdre la tête. L’une de ses mains se détacha de ce cou pour aller errer sur cette poitrine plate où jamais rien ne poussera.


« C’est pour ton bien, tu le sais ? »

Oui, il le savait. Du moins, il le pressentait. Le reflet du monde n’était qu’une pâle copie de ce qu’il discernait. Sa mère, apostolique, n’avait pour seule envie que de le voir pur et dénué de péchés. Etait-ce un mal ou un bien ?
Peu à peu, l’air retrouva le chemin de ses poumons, son teint pâle reprit des couleurs. Quelques rougeurs, preuves bien incertaines que la vie habitait encore ce corps, vinrent agrémenter la pâleur de sa peau. Lear était de ceux dont le soleil n’est pas un bienfait. Il ne bronzait pas. Ne prenait pas de couleurs, demeurant aussi blanc que la neige.
Bientôt, il put se relever, se tenir sur ses deux jambes, retrouver sa condition de bipède qu’il affectionnait tant. Sa physionomie rongée par la folie d’une mère destructrice était pauvre, faiblarde. Pourtant, il savait que ses jambes pouvaient le soutenir pour plusieurs heures de course, que son ventre qui criait sa faim et sa soif pouvait supporter pire, que les bleus qui parsemaient son corps, signe de l’erreur et du péché, étaient acceptés sans hurlements.
Ses membres endoloris le portèrent jusqu’au canapé aux bras usés et râpés. Il sentait l’alcool et la cigarette qui prirent d’assaut son nez fin. Son visage d’ange se tourna vers la femme qui se tenait prostrée dans un coin de la pièce. Il aurait aimé la rassurer, lui dire que ce n’était pas grave, qu’il comprenait et qu’il l’acceptait, mais les mots refusèrent de sortir de sa bouche.
Pourtant, sa voix valait tous les trésors du monde. Elle rassurait sa mère, suave, légèrement plus aigue que la moyenne. Avec le temps, les sonorités qui s’échappaient de sa bouche deviendraient plus graves et plus masculines, mais toujours aussi envoûtantes. Néanmoins, il se doutait que s’il parlait, les coups seraient plus meurtriers. Si sa voix plaisait, elle dégoûtait aussi. Parce qu’elle réveillait chez sa mère le désir de le posséder.
Il était trop jeune. Son visage juvénile le resterait pour quelques temps encore. Ses traits enfantins le poursuivraient dans l’adolescence, lui enlevant peu à peu des années à son compteur. A treize ans, il en paraîtrait dix. Mais le temps le forcerait à grandir et il finirait par adopter le visage d’un homme androgyne.

A ses oreilles, se dresseraient bientôt avec toute la vanité des vieux souvenirs encore trop présents, deux piercings le long du cartilage de son oreille gauche tandis que d’autre viendraient simplement compléter le lobe de l’oreille, à raison de trois à gauche et quatre à droite. Une touche d’excentricité pour masquer sa vision déformée de l’univers.
Un tatouage le long de son omoplate gauche, représentant un lys, rappellerait les années passées avec sa mère. Le lys, signe de la pureté et de ce désir inassouvi et dévastateur qui avait ravagé ce qui aurait pu représenter un foyer.
Dans son regard, seulement la pitié et l’indifférence. Parfois la joie, parce qu’on n’est jamais totalement malheureux. Mais ce bonheur serait perverti par une folie contagieuse et indomptable.
Ses lèvres réapprendraient à sourire, le rire traverserait son corps de temps à autre et il passerait parfois pour un joyeux luron un peu dément. Et pour cause ! Il le serait. Il se moquerait. Il s’amuserait de la douleur des autres et il haïrait la pureté. Dans l’avenir, il n’y aurait plus les coups et les blessures, seulement quelques cicatrices et cet œil vide pour conserver quelques traces du passé.
Dans l’avenir. Maintenant. Il garderait pourtant cette peur irascible et cette envie de s’enfuir, bien enfouies au fond de lui. Il s’attacherait à sa mélancolie, la noierait sous des drogues.

Pauvre arlequin au sourire spleenétique et moqueur.


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MessageSujet: Re: Lear A. Hills Lear A. Hills EmptyDim 12 Juil - 17:12

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[RECIT] :

« Je ne t’ai jamais demandé de me comprendre. Je ne t’ai jamais demandé de m’expliquer. Je ne t’ai jamais rien demandé. Alors, toi, ne me demande pas pourquoi j’ai fait ça. Ne me demande pas ce qui m’a poussé à ça. Certains diront que je me suis simplement défendu. D’autres réclameront ma mort pour mon acte épouvantable. Mais toi, tu le sais, n’est-ce pas ? Que je t’ai seulement délivrée de ce monde aux pâles reflets irisés. Tu ne m’en voudras pas. Tu ne me haïras pas. Je le sais. Alors cesse de me regarder comme si j’étais un monstre de la pire espèce. Ne sont-ce pas eux, les monstres ? Les créatures maudites et perfides ? Ne me condamne pas pour leurs péchés. »


. :.


Le monde s’effondra une nouvelle fois dans un dernier soubresaut. La terre trembla, le sol se déroba sous ses pieds tandis que les coups pleuvaient au-dessus de sa tête et que les cris hystériques s’abattaient sans ménagements sur ses oreilles. Il l’entendait. Il la sentait. Il voyait ce que le monde avait fait d’elle.
Ses yeux s’ouvrirent brusquement. C’était elle. A la douleur au niveau de son crâne, il comprit qu’elle l’avait assommé alors qu’il remontait l’avenue. Il était sorti et elle l’avait suivi, abattant son poing sur son être pour le ramener de force à la maison. Il avait l’habitude des coups, il avait l’habitude des griffures et des morsures… Mais cette fois, c’était différent. Il sentait un changement et il pressentait une fin abominable.
« Pur ». Il n’y avait que ce mot qui se projetait inlassablement le long des murs, rebondissant, courant, revenant vers leur émissaire. Il envahissait tout l’espace, s’imposait, grossissait jour après jour, plus important qu’auparavant. Vaniteux et narcissique, il se faufilait partout où il le pouvait, se proclamant sans élection roi d’un monde psychédélique. Persuadé d’être le meilleur, le plus beau, il s’était emparé des rênes d’un esprit trop faible pour supporter l’horreur d’une naissance fortuite.
Une erreur. Un viol. Cet enfant était le fruit de son péché, le souvenir de la douleur. Il n’aurait jamais dû se trouver là, il n’aurait pas dû être de ce monde. Il ne méritait pas d’exister… Alors elle devait le laver de toutes les marques de souillure qu’elle lui avait transmises. Il devait être plus pur qu’elle, moins sale.
Les yeux écarquillés par la rage, elle griffait cette peau qui n’était jamais assez blanche, elle se dégoûtait de ces yeux trop noirs, trop inquisiteurs. Elle plongeait son regard dans son âme, cherchant d’infimes traces de saleté… Et les larmes dégringolaient le long de ses joues, suivant le galbe rougi par la honte et la satisfaction pour aller se répandre une nouvelle fois sur les planches qui constituaient le sol. Cette répugnante patine de misère les écœurait tous les deux, mais, plus que tout, cette femme sentait s’insinuer en elle la douce graine de la démence.

A travers les barreaux symboliques séparant les deux mondes, la grande route du château, Lear observait celle qu’il ne reconnaissait plus. Il ne comprenait pas. Son jeune âge ne lui permettait pas de saisir toutes les subtilités du monde de la folie, habité par des déités impalpables et extravagantes.
Il se contentait d’accepter, de soutenir sa mère dans son incessante recherche. Il savait que le temps ferait son œuvre, que les jours, les heures, les minutes et les secondes finiraient par chasser les maux pour un moment de tranquillité. Les coups ne seraient plus qu’un passé encore trop vif pour totalement l’oublier. Un passé qui reviendrait avec force dès que sa mère en ressentirait le besoin. Il ne se plaindrait pas.


« Tu n’aurais pas dû naître ! »

Il ferma les yeux et se recroquevilla, cherchant à se protéger des blessures et de la peur. Au fond de lui, il sentait l’angoisse. Il voyait ses beaux yeux languissants, d’une couleur ténébreuse et indécise, ressemblant à des violettes, chargés encore des lourds pleurs de l’orage. Elle le regardait avec ses yeux inconsolablement navrés, d’où s’écoulait une insidieuse ivresse. Ses belles manières insinuantes tentaient de le faire basculer, à son tour, dans le monde de la folie. Il s’accrocha à son propre corps pour ne pas basculer. En équilibre précaire sur un fil à peine tangible, il gardait les yeux rivés sur les flots tumultueux de l’inconscience.
Une main aux doigts fermes se saisit de ses cheveux avec violence, l’obligeant à relever la tête. Il ne comprit pas le danger imminent. La scène lui paraissait trop irréelle pour être crédible. Ce moment appartenait aux rêves et aux cauchemars, pas à la réalité. Un doigt, un seul, suffit à faire pénétrer en lui une douleur qui surpassait toutes les autres.


« Et ces yeux, sans cesse à m’observer ! »

Dans un ultime cri, elle déchaîna toute sa rage sur son œil droit qui, bientôt, ne fut plus qu’une effusion incandescente de souffrance. Pour la première fois, il hurla. Il avait l’impression que son œil n’était plus qu’un horrible trou béant par lequel pouvait entrer toute la folie et la haine. Son hurlement eut pour effet de décupler la colère, de la rendre plus vivace, plus pénétrante.

« Ne crie pas ! Accepte ! »

Malgré les injonctions, il ne pouvait s’empêcher de laisser sa voix jaillir hors de ses lèvres. Folle. Elle était folle. Et sa folie avait avalé son œil, dans un ultime bâillement.

. :.


C’était le seul souvenir qu’il conservait de sa mère. Après ça, il n’y eut plus que le rouge vif, qui s’imprima dans sa rétine et poissa ses vêtements. Le sang étalait ses appas, le poussant à continuer. Et son sourire orgueilleux tempérait la froideur de cette austérité soudaine qui s’était installée dans la pièce. Lui, Lear, le produit avarié né d’un siècle vaurien, enfonçait profondément un couteau dans les entrailles de sa génitrice, cherchant à se protéger des coups de sa folie. Il ne voulait pas être touché par cette vague de noirceur et d’envie. Sa mère suintait la raillerie et la démence. Il ne voulait plus la voir. Personne ne lui demandera jamais le pourquoi de son acte. Personne ne s’en préoccupera. Seul comptera le cadavre, les blessures et le regard fou de l’enfant, privé d’un œil.

. :.


« Sais-tu pourquoi tu es ici ? »
« Parce que les hommes en ont décidé ainsi. »
« Oui. Mais, concrètement, sais-tu ce que l’on te reproche ? »


Il leva la tête et posa un regard sournois, langoureux et moqueur sur l’individu tout vêtu de blanc. Cela faisait plusieurs dizaines d’années qu’on lui répétait les mêmes phrases, que l’on servait les mêmes mots agencés de la même façon sur le même plateau anthracite qui le révulsait. On voulait le voir se conformer aux règles pour lui permettre de réintégrer la société en tant qu’individu sain d’esprit. On voulait lui imposer une démarche qu’il ne pouvait pas accepter et, depuis quelques années, il s’acharnait à faire croire aux médecins qu’il avait retenu la leçon. Il voulait seulement sortir. Sortir et éradiquer toute la pureté du monde. Il haïssait les hommes. Il haïssait ces patients qui l’entouraient de leur folie et ces médecins incapables de le comprendre. Il n’aimait que lui. Seulement lui. Qu’y avait-il de mal à cela ? Avoir pour objectif d’être son propre maître était si horripilant ? Tous ces êtres qui s’étaient incrustés dans le moule le jalousaient parce qu’il refusait de se plier à ces ordres qu’on lui dictait. Tous l’enviaient d’avoir encore le choix. D’être encore seul propriétaire de ses pensées. Lear, l’Arlequin sombre.
Il se pencha vers l’homme. Il le détestait, lui aussi. Il le détestait parce que c’était lui qui détenait la clef de sa libération. C’était la dernière étape. La dernière vague de questions. Il se devait d’être exemplaire, irréprochable, avec une pointe d’imperfection pour prouver que tout ceci n’avait rien à voir avec une quelconque pièce de théâtre. Il n’était pas un acteur. Il était lui. Se mettant à nu et révélant toutes ses fautes à un parfait inconnu.

Ses yeux se voilèrent. Il retomba dans son fauteuil. Il savait déjà qu’il avait gagné. Il attirait tout le monde pour peu qu’il le voulait.


« D’avoir tué ma mère. »
« Et pourquoi as-tu fait cela ? »


Là, Lear marqua un temps d’arrêt. Son regard se fit plus douloureux et le médecin le drogua de sa pitié et de sa compassion. Se prenait-il pour Dieu, ce chien à la solde des lois ?

« Pour me défendre. »

Et c’était parti. Le commencement de la douce mélodie. Il griffonnait. Il écrivait. Des phrases et des phrases. En quelques questions, le médecin avait décidé de son avenir.
« Lear A. Hills était un patient parfaitement conforme à la société. Le meurtre commis qui lui a valu cet emprisonnement abject n’était qu’un moyen de défense face à des coups qu’il recevait chaque jour. En outre, il est sage de noter que le patient a perdu son œil, d’où la raison de son acte. Je le déclare donc parfaitement apte à vivre une vie normale. »
Après tout, Lear se doutait bien que les autres étaient trop idiots pour le comprendre vraiment.

. :.


Cent meurtres plus tard dont quelques viols pour bien faire les choses, Lear était toujours dans la nature. Fou à lié, dément de grands chemins, drogué jusqu’au bout des ongles, constamment ailleurs, haïssant les gens, répugnant la pureté, s’aimant lui, son maître, son idole, il croisa la route de deux individus. Deux jumelles. Deux tueuses professionnelles qui se jouèrent de lui, qui s’amusèrent à lui faire tourner la tête, qui enracinèrent profondément en lui sa haine pour l’Individu.
Elles le rendirent totalement misanthrope et narcissique. Ce furent elles qui lui apprirent les ficelles du métier de tueur. Elles qui firent de lui ce qu’il est aujourd’hui. Elles qui le surnommèrent "L'Arlequin" pour se moquer de lui. Elles qui se firent capturer par des Traqueurs. Elles qu’il détesta jusqu’au plus profond de son âme. Mais ce furent également grâce à elles qu’il rencontra deux autres personnes. Une gamine blonde comme les blés et un homme dont le regard lui glaça le sang. Pour lui, qui avait décidé d’être son propre maître, qui avait renié tous les autres, il s’étonna de se voir accepter d’avoir quelqu’un au-dessus de lui. Il rejoignit les Nettoyeurs.

Parce que ces deux là étaient à l’opposé de la pureté, l’imperfection absolue. Il décida de les aimer. Et il les aime encore aujourd’hui…


.


[HORS RP'] :

[PREMIERES IMPRESSIONS CONCERNANT LE FORUM] :
- Aah, le design ! Superbe !
- Aah, l'histoire ! Bien écrite avec un style à tomber !
- Aah, les fiches ! Magnifique !
[EVENTUELLES IDEES POUR L'AMELIORER] : Rien \o/ ! It's perfect !
[COMMENT NOUS AVEZ-VOUS DECOUVERTS ?] : Par un top-site.
[DEPUIS COMBIEN DE TEMPS FAITES-VOUS DU RP ?] : Huum... 4 ans. Avec quelques pauses plus ou moins longues par-ci par-là.
[EVALUATION DE VOTRE ACTIVITE SUR LE FORUM] : Comme je travaille, je serai surtout présent le week-end.
[CODE] : Validé par Wawa ♥️ (C'est bien ça ? >_< ).


Dernière édition par Lear A. Hills le Dim 12 Juil - 17:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lear A. Hills Lear A. Hills EmptyDim 12 Juil - 17:14

Voilà, je pense avoir terminé ma fiche... J'espère que je ne me suis pas trompé (j'ai un doute au niveau de l'Arlequin, je ne sais pas si ça marche ou non >_< ).
J'ai volontairement abrégé l'histoire. D'abord pour pouvoir RP plus vite (>.>), ensuite pour pouvoir développer tout ça de manière plus "creusé" dans le Notebook.
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MessageSujet: Re: Lear A. Hills Lear A. Hills EmptyDim 12 Juil - 17:39

*O* houhou ! J'adore ^o^

Validé !
Walrus
Walrus
team steak haché
team steak haché
HUMEUR : Bweh.
CITATION : « L'objet possédé est heureux tant que son propriétaire l'a à l'oeil... »

BOITE A JETONS : 0000

FICHE : La Cabane à Huîtres.
NOTEBOOK : Le moule à muffins
VIE SOCIALE : La pêche à la crevette
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