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Elly

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MessageSujet: Elly Elly EmptyVen 26 Juin - 15:28

Identité



Nom: Belley
Prénom:Elly
Surnom(s): sa nourrice et sa marraine l'appelaient Lily mais à présent tout le monde la nomme "the white widow" ou le plus souvent "the white crazy". Ces surnom lui viennent du fait qu'elle n'ôte jamais sa robe de mariage. En effet elle ne peux l'enlever avant d'être mariée.
Âge: {en apparence} 21ans
Date de naissance: {Jour & Mois} 14 février, le jour qu'elle déteste le plus; celui de la St Valentin.

Emploi:
Ville natale:
Orientation sexuelle: hétérosexuelle
Don surnaturel: {Unique, original, "modeste"} Elle peut se téléporter. Chose étrange c'est que jamais avant la mort de son prince elle n'avait fait usage de ce don, à présent si précieux.


Personnalité



Douce, gentille, généreuse, aimable au plus au point, prête à apporter de l'aide à son prochain comme à son ainé...Bref elle est parfaite. Ou plutôt elle était. Depuis la mort de son tendre prince, elle a complètement changé. Beaucoup disent d'Elly qu'elle est un peu perturbée. D'autre la disent plutôt dérangé. D'autre encore, et ils sont nombreux, racontent qu'elle est complètement folle. Et on est obligés d'admettre que ce sont ceux qui se rapprochent plus de la vérité.

Elle est à présent la plus égocentrique qui soit. C'est ce que l'on distingue le plus facilement quand on la regarde dans les yeux ( chose que Elly vous déconseille fortement). Il y a de cela mais pas que; on remarque une pincée d'égoïsme, une louche de sadisme, son gout pour les meurtre et son plaisir. Non ce n'ai pas une blague. Je n'ai pas non plus commis une faute de frappe (et pourtant j'en fait). Non. Elle s'amuse vraiment. Le regard apeuré et paniqué des victimes malchanceuses, le couteau qui s'enfonce doucement dans la chair tendre, le bruits des gouttes rouges et chaudes, les cadavres sanglants qui gisent sur le sol, baignant dans une mare qui croit peu à peu... Voilà qui ravie la folle blanche!

Évidemment Elly a d'autre occupation que les viols, cambriolage et meurtres en série, bien que ceux ci soient les passes temps et le gagne pain idéal. Beaucoup moins passionnantes certes. Elle erre dans des lieux qui lui sont familliés tels que la ferme dans laquelle elle à grandi, la foret dans laquelle elle avait discuter avec son prince durant la chasse.Il lui arrive aussi d'aller derrière le château où le mariage aurait du avoir lieu. Elle aime aussi regarder le vague. Laisser le temps passer. Filer entre ses doigts désireux de le retenir mais impuissants.

Elle replonge souvent à son passé à l'aide de vieilles photos. Elle essaie de se souvenir de se qu'elle pensait de la vie des gens. Autrefois elle n'aurait jamais fait de mal à personne. Si elle voyait une personne en difficulté, sans réfléchir, elle lui aurait immédiatement porté secours. Aujourd'hui si elle voyait une quelqu'un à l'agonie sur un trottoir, elle rirait au éclat. Où alors elle l'aiderai à mourir plus rapidement en lui enfonçant un couteau, son arme favorite, dans la poitrine ou dans le ventre, pour abréger ses souffrances. Enfin si elle est d'humeur. Sinon elle lui planterait le couteau dans la jambe ou la bras pour faire souffrir d'avantage la dite personne. Les ne changent pas que physiquement... Le cour de la vie vous oblige à changer...




Morphologie



{15 lignes pleines minimum}

Taille, traits du visage, silhouette, expressions et habitudes gestuelles, style vestimentaire, particularité...



Hors Rp'



Premières impressions concernant le forum: super forum !!!
Éventuelles idées pour l'améliorer:
Comment nous avez-vous découverts: par hasard sur un top site
Depuis combien de temps faites-vous du Rp': 4ans
Évaluation de votre activité sur le forum: 7/10
Code: {Validé par Walrus}


Dernière édition par Elly le Ven 26 Juin - 21:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Elly Elly EmptyVen 26 Juin - 15:41

Récit



Il y avait un homme et une femme fortunés qui avaient trois filles ; ils aimaient beaucoup les deux aînées, qui s’appelaient Orangine et Roussette, et qui étaient jumelles ; elles étaient belles et spirituelles ; mais pas bonnes : elles ressemblaient en cela à leurs parents. La plus jeune des filles, qui avait trois ans de moins que ses sœurs, s’appelait Elly ; elle était aussi jolie qu’ aimable, aussi bonne que belle ; elle avait pour marraine la fée Puissante, ce qui donnait de la jalousie à Orangine et à Roussette, lesquelles n’avaient pas eu de fées pour marraines. Quelques jours après la naissance de Elly, le roi et la reine l’envoyèrent en nourrice à la campagne, chez une bonne fermière ; elle y vécut très heureuse pendant quinze années, sans que les parents de la pensionnaire vinssent la voir une seule fois. Ils envoyaient tous les ans à la fermière une modeste somme d’argent, pour payer les dépense de Elly, faisaient demander de ses nouvelles, mais ne la faisaient jamais venir chez eux et ne s’occupaient pas du tout de son éducation. Elly eût été mal élevée et ignorante, si sa bonne marraine la fée Puissante ne lui avait envoyé des maîtres et ne lui avait fourni tout ce qui lui était nécessaire. C’est ainsi que Elly apprit à lire, à écrire, à compter, à travailler ; c’est ainsi qu’elle devint très habile musicienne, qu’elle sut dessiner et parler plusieurs langues étrangères. Elly était la plus jolie, la plus belle, la plus aimable et la plus excellente fillette du monde entier. Jamais la petite n’avait désobéi à sa nourrice ou à sa marraine. Aussi jamais elle n’était grondée ; elle ne regrettait pas son père et sa mère, qu’elle ne connaissait pas, et elle ne désirait pas vivre ailleurs que dans la ferme où elle avait été élevée.

Un jour qu’elle était assise sur un banc devant la maison, elle vit arriver un homme en habit et chapeau galonnés, qui, s’approchant d’elle, lui demanda s’il pouvait parler à la jolie Elly.

« Oui, sans doute, répondit la jeune fille, car c’est Elly, c'est moi.

– Alors, mademoiselle, reprit l’homme en ôtant son chapeau, veuillez recevoir cette lettre que votre père m’a chargé de vous remettre. »

Elly prit la lettre, l’ouvrit et lut ce qui suit :

« Elly, vos sœurs ont dix-huit ans ; elles sont en âge d’être mariées ; j’invite les jeunes gens de toutes les villes alentours à venir assister aux fêtes que je dois donner pour choisir des maris à vos sœurs. Vous avez quinze ans, vous êtes d’âge à paraître à ces fêtes. Vous pouvez venir passer trois jours chez moi. Je vous enverrai chercher dans huit jours ; je ne vous envoie pas d’argent pour vos toilettes, car j’ai beaucoup dépensé pour vos sœurs : d’ailleurs, personne ne vous regardera ; ainsi habillez-vous comme vous voudrez.

Votre père. »

Elly courut bien vite montrer la lettre à sa nourrice.

« Es-tu contente, Elly, d’aller à ces fêtes ?

– Oh oui ! ma bonne nourrice, bien contente : je m’amuserai bien ; je connaîtrai mon père, ma mère, mes sœurs, et puis je reviendrai vite auprès de toi.

– Mais, dit la nourrice en hochant la tête, quelle toilette mettras-tu, ma pauvre enfant ?

– Ma belle robe de percale blanche que je mets les jours de fête, ma bonne nourrice.

– Ma pauvre petite, cette robe, convenable pour la campagne, sera bien misérable pour une réunion de gens de bonnes familles.Tous les convives seront richement vêtus.

– Eh ! qu’importe, ma bonne ! Mon père dit lui-même que personne ne me regardera. Cela me mettra beaucoup plus à l’aise : je verrai tout, et personne ne me verra. »

La nourrice soupira, ne répondit rien et se mit à raccommoder, à blanchir et à repasser la robe de Elly. La veille du jour où l’on devait venir la chercher, elle l’appela et lui dit :

« Voici, ma chère enfant, ta toilette pour les fêtes du roi ; ménage bien ta robe, car tu n’en as pas d’autre, et je ne serai pas là pour la blanchir ou la repasser.

– Merci, ma bonne nourrice ; sois tranquille, j’y ferai bien attention. »

La nourrice réunit dans une petite caisse la robe, un jupon blanc, des bas de coton, des souliers de peau noire et un petit bouquet de fleurs que Elly devait mettre dans ses cheveux. Au moment où elle allait fermer la caisse, la fenêtre s’ouvrit violemment, et la fée Puissante entra.

« Tu vas donc à la cour du roi ton père, ma chère Elly ? dit la fée.

– Oui, chère marraine, j’y vais pour trois jours.

– Et quelles toilettes as-tu préparées pour ces trois jours ?

– Voici, ma marraine ; regardez. »

Et elle montra la caisse encore ouverte. La fée sourit, tira un flacon de sa poche, et dit :

« Je veux que ma Elly fasse sensation par sa toilette : ceci n’est pas digne d’elle. »

Elle ouvrit le flacon et versa une goutte de liqueur sur sa robe ; immédiatement la robe devint jaune, chiffonnée, et se changea en grosse toile à torchons. Une autre goutte sur les bas en fit de gros bas de filoselle bleus. Une troisième goutte sur le bouquet en fit une aile de poule ; les souliers devinrent de gros chaussons de lisière.

« Voilà, dit-elle d’un air gracieux, comment je veux que paraisse ma Elly. Je veux que tu mettes tout cela, Elly, et, pour compléter ta parure, voici un collier, une attache pour ta coiffure et des bracelets. »

En disant ces mots, elle tira de sa poche et mit dans la caisse un collier de noisettes, une attache de nèfles et des bracelets en haricots secs.

Elle baisa le front de Elly stupéfaite et disparut.

Rosette et la nourrice se regardaient ébahies ; enfin, la nourrice éclata en sanglots.

« C’était bien la peine de me donner tant de mal pour cette pauvre robe ! le premier torchon venu aurait aussi bien fait l’affaire. Oh ! Elly, ma pauvre Elly, n’allez pas aux fêtes ; prétextez une maladie.

– Non, dit Elly, ce serait désobligeant pour ma marraine : je suis sûre que ce qu’elle fait est pour mon bien, car elle est bien plus sage que moi. J’irai donc, et je mettrai tout ce que ma marraine m’a laissé. »

Et la bonne Elly ne s’occupa pas davantage de sa toilette : elle se coucha et dormit bien tranquillement.

Le lendemain, à peine était-elle coiffée et habillée, que le carrosse du roi vint la prendre ; elle embrassa sa nourrice, fit mettre sa petite caisse dans la voiture et partit.







II



ELLY À LA COUR DU ROI SON PÈRE



PREMIÈRE JOURNÉE





On ne fut que deux heures en route, car la ville du roi n’était qu’à six lieues de la ferme de Elly.

Quand Elly arriva, elle fut étonnée de voir qu’on la faisait descendre dans une petite cour sale : un page l’attendait.

« Venez, princesse ; je suis chargé de vous conduire dans votre appartement.

– Ne pourrai-je voir la reine ? demanda timidement Elly.

– Vous la verrez, princesse, dans deux heures, quand on se réunira pour dîner : en attendant, vous pourrez faire votre toilette. »

Elly suivit le page, qui la mena dans un long corridor, au bout duquel était un escalier ; elle monta, monta longtemps, avant d’arriver à un autre corridor où était la chambre qui lui était destinée. C’était une petite chambre en mansarde, à peine meublée : la reine avait logé Elly dans une chambre de servante. Le page déposa la caisse de la la jeune demoiselle dans un coin, et lui dit d’un air embarrassé :

« Veuillez m’excuser, mademoiselle, si je vous ai amenée dans cette chambre si indigne de vous. La maitresse de ces lieux a disposé de tous ses appartements pour les autres convives ; il ne lui en restait plus, et...

– Bien, bien, dit Elly en souriant ; je ne vous en veux nullement de mon logement ; je m’y trouverai très bien.

– Je viendrai vous chercher, chère demoiselle, pour vous mener chez vos parents, quand l’heure sera venue.

– Je serai prête, dit Elly ; au revoir, Mr. le page. »

Elly se mit à défaire sa caisse ; elle avait le cœur un peu gros ; elle tira en soupirant sa sale robe en toile à torchons et le reste de sa toilette, et elle commença à se coiffer devant un morceau de glace qu’elle trouva dans un coin de la chambre. Elle était si adroite, elle arrangea si bien ses beaux cheveux noirs, son aile de poule et l’attache faite de nèfles, que sa coiffure la rendait dix fois plus jolie. Quand elle fut chaussée et qu’elle eut revêtu sa robe, quelle ne fut pas sa surprise en voyant que sa robe était devenue une robe de brocart d’or brodée de rubis d’une beauté merveilleuse ! Ses gros chaussons étaient de petits souliers en satin blanc rattachés par une boucle d’un seul rubis d’une beauté idéale ; les bas étaient en soie, et si fins qu’on pouvait les croire tissus en fil d’araignée. Son collier était en rubis entourés de gros diamants ; ses bracelets étaient en diamants les plus beaux qu’on eût jamais vus ; elle courut à sa glace, et vit que l’aile de poule était devenue une aigrette magnifique et que l’attache en nèfles était une escarboucle d’une telle beauté, d’un tel éclat, qu’une fée seule pouvait en avoir d’aussi belles.

Elly, heureuse, ravie, sautait dans sa petite chambre et remerciait tout haut sa bonne marraine, qui avait voulu éprouver son obéissance et sa confiance, et qui la récompensait à présent si magnifiquement.

Le page frappa à la porte, entra et recula ébloui par la beauté de Elly et la richesse de sa parure.

Elle le suivit ; il lui fit descendre bien des escaliers, parcourir bien des appartements, et enfin il la fit entrer dans une série de salons magnifiques qui étaient pleins gens qui ne cachaient pas leur fortune.
Cependant, chacun s’arrêtait et se retournait pour admirer Elly, qui, honteuse d’attirer ainsi tous les regards, n’osait lever les yeux.

Enfin le page s’arrêta et dit à la jolie Elly :

« Mademoiselle, voici votre père et votre mère. »

Elle leva les yeux et vit devant elle ceux qui l'avaient invité, qui la regardaient avec une surprise comique.

« Madame, lui dit enfin le le riche homme d'un ton mielleux, veuillez me dire quel est votre nom. Vous êtes sans doute une comtesse ou une grande fée, dont la présence inattendue est pour nous un honneur et un bonheur.

– monsieur, dit Elly en mettant un genou en terre, je ne suis ni une fée, ni une contesse, mais votre fille Elly, que vous avez bien voulu faire venir chez vous.

– Elly ! s’écria la reine ; Elly vêtue plus richement que je ne l’ai jamais été ! Et qui donc, Mademoiselle, vous a donné toutes ces belles choses ?

– C’est ma marraine, Madame. » Et elle ajouta : « Permettez-moi, Madame, de vous baiser la main, et faites-moi connaître mes sœurs. »

La reine lui présenta sèchement sa main.

« Voilà mes adorables filles vos sœurs », dit-elle en lui montrant Orangine et Roussette qui étaient à ses côtés.

La pauvre Elly, attristée par l’accueil froid de son père et de sa mère, se retourna vers ses sœurs et voulut les embrasser ; mais elles se reculèrent avec effroi, de crainte que Elly, en les embrassant, n’enlevât le blanc et le rouge dont elles étaient fardées. Orangine mettait du blanc pour cacher la couleur un peu jaune de sa peau, et Roussette pour couvrir ses taches de rousseur.

Elly, repoussée par ses sœurs, ne tarda pas à être entourée de toutes les dames et de tous les jeunes hommes invités. Comme elle parlait avec grâce et bonté et qu’elle connaissait diverses langues, elle charma tous ceux qui l’approchaient. Orangine et Roussette étaient d’une jalousie affreuse. les parent de la fille "parfaite" étaient furieux, car Elly absorbait toute l’attention ; personne ne s’occupait de ses sœurs. À table, le jeune Jess, qui était le plus beau et le plus riche de tous les convives, et qu’Orangine espérait épouser, se plaça à côté de Elly et fut occupé d’elle pendant tout le repas. Après le dîner, pour forcer les regards de se tourner vers elles, Orangine et Roussette proposèrent de chanter ; elles chantaient très bien et s’accompagnaient de la harpe.

Elly, qui était bonne et qui désirait que ses sœurs l’aimassent, applaudit tant qu’elle put le chant de ses sœurs et vanta leur talent. Orangine, au lieu d’être touchée de ce généreux sentiment, espéra jouer un mauvais tour à Elly en l’engageant à chanter à son tour. Cette dernière s’en défendit modestement ; ses sœurs, qui pensèrent qu’elle ne savait pas chanter, insistèrent vivement ; leur mère elle-même, désirant humilier la pauvre fille, se joignit à Orangine et à Roussette et lui ordonna de chanter. Elly fit un salut à sa mère. « J’obéis », dit-elle. Elle prit la harpe ; la grâce de son maintien étonna ses sœurs. Quand elle commença à préluder sur la harpe, elles auraient bien voulu l’arrêter, car elles virent que le talent de Elly était bien supérieur au leur. Mais quand elle chanta de sa voix belle et mélodieuse une romance composée par elle sur le bonheur d’être bonne et d’être aimée de sa famille, il y eut un tel frémissement d’admiration, un enthousiasme si général, que ses sœurs faillirent s’évanouir de dépit. Jess semblait transporté d’admiration. Il s’approcha de la musicienne et chanteuse, les yeux mouillés de larmes, et lui dit :

« Charmante et aimable Elly, jamais une voix plus douce n’a frappé mes oreilles ; je serais heureux de vous entendre encore. »

Elly, qui s’était aperçue de la jalousie de ses sœurs, s’excusa en disant qu’elle était fatiguée, mais Jess, qui avait de l’esprit et de la pénétration, devina le vrai motif du refus de Elly et l’en admira davantage.

La maitresse des lieux, irritée des succès de sa fille, termina de bonne heure la soirée ; chacun rentra se coucher.

Elly se déshabilla ; elle ôta sa robe et le reste de sa parure, et mit le tout dans une magnifique caisse en ébène, qui se trouva dans sa chambre sans qu’elle sût comment ; elle retrouva dans sa caisse de bois la robe en torchon, l’aile de poule, les noisettes, les nèfles, les haricots, les chaussons et les bas bleus ; elle ne s’en inquiéta plus, certaine que sa marraine viendrait à son secours. Elle s’attrista un peu de la froideur de ses parents, de la jalousie de ses sœurs ; mais comme elle les connaissait bien peu, cette impression pénible fut effacée par le souvenir du charmant Jess, qui paraissait si bon et qui avait été si aimable pour elle : elle s’endormit promptement, et s’éveilla tard le lendemain.


Dernière édition par the white crazy le Lun 29 Juin - 12:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Elly Elly EmptyVen 26 Juin - 15:47

III


CONSEIL DE FAMILLE


Pendant que Elly n’était occupée que de pensées riantes et bienveillantes, son père, sa mère leurs deux horribles filles Orangine et Roussette étouffaient de colère ; ils s’étaient réunis tous quatre dans la chambre des deux pestes.

« C’est affreux, disaient les celles-ci, d’avoir fait venir cette odieuse fille, qui a des parures éblouissantes, qui se fait regarder et admirer par tous les nigauds qui sont à coté d'elle. Est-ce donc pour nous humilier, mon père, que vous l’avez appelée ?

– Je vous jure, mes belles, répondit ce dernier, que c’est par ordre de la fée Puissante que je lui ai écrit de venir ; d’ailleurs j’ignorais qu’elle fût si belle et que...

– Si belle ! interrompirent en cœur les deux pestes ; où voyez-vous qu’elle soit belle ? Elle est laide et bête ; c’est sa toilette qui la fait admirer. Évidemment même elles ne croyaient pas aux mensonge qui venait de sortir de leurs bouche Pourquoi ne nous avez-vous pas donné vos plus belles pierreries et vos plus belles étoffes ? Nous avons l’air de souillons, près de cette orgueilleuse.

– Et où aurais-je pris des pierreries de cette beauté ? Je n’en ai pas qui puissent leur être comparées. C’est sa marraine, la fée, qui lui a prêté les siennes.

– Pourquoi aussi avoir appelé une fée pour être marraine de Elly, tandis que nous n’avions eu que des gens tout à fait banaux pour marraines ?

– Ce n’est pas votre père qui l’a appelée, reprit la leur mère ; c’est bien la fée elle-même qui, sans être appelée, nous apparut et nous signifia qu’elle voulait être marraine de Elly.

– Il ne s’agit pas de se quereller, dit le son époux, mais de trouver un moyen pour nous débarrasser de Elly et empêcher le charmant Jess de la revoir.

– Rien de plus facile, repris la marâtre ; je la ferai dépouiller demain de ses bijoux et de ses belles robes ; je la ferai emmener par mes gens, et on la ramènera à sa ferme, d’où elle ne sortira plus jamais. »

À peine eut-elle achevé ces mots, que la fée Puissante parut, l’air menaçant et irrité.

« Si vous touchez à ma protégée, dit-elle d’une voix tonnante, si vous ne la gardez pas ici, et si vous ne la faites assister à toutes les fêtes, vous ressentirez les effets de ma colère. Vous, père indigne, vous, mère sans cœur, vous serez changés en crapauds, et vous, filles et sœurs détestables, vous deviendrez des vipères. Osez maintenant toucher à Elly ! »

En disant ces paroles, elle disparut.

L'indigne, la sans cœur et les détestables, terrifiés, se séparèrent sans oser prononcer une parole, mais la rage dans le cœur ; les pestes dormirent peu, et furent encore plus furieuses le lendemain, quand elles virent leurs yeux battus, leurs traits contractés par la méchanceté ; elles eurent beau mettre du rouge, du blanc, battre leurs femmes, elles n’en furent pas plus jolies. Les parents se désolaient autant que leurs pauvres filles, et ne voyaient pas de remède à leur chagrin.







IV



SECONDE JOURNÉE



Une grosse servante apporta à Elly du pain et du lait, et lui offrit ses services pour l’habiller. Elly, qui ne se souciait pas que la grosse servante vît la métamorphose de sa toilette, la remercia et dit qu’elle avait l’habitude de s’habiller et de se coiffer seule.

Elle commença sa toilette ; quand elle se fut bien lavée, bien peignée, elle se coiffa et voulut mettre dans ses cheveux la superbe escarboucle de la veille ; mais elle vit avec surprise que le coffre d’ébène avait disparu. À sa place était la petite caisse de bois, avec un papier dessus ; elle le prit et lut :

« Vos effets sont chez vous, Elly ; revêtez comme hier les vêtements que vous avez apportés de la ferme. »

Elly n’hésita pas, certaine que sa marraine viendrait à son secours ; elle arrangea son aile de poule d’une manière différente de la veille, ainsi que l’attache en nèfles, mit sa robe, sa chaussure, son collier et ses bracelets ; ensuite elle alla se poser devant la glace ; quand elle s’y regarda, elle demeura éblouie ; elle avait le plus ravissant et le plus riche costume de cheval : la robe était une amazone en velours bleu de ciel, avec des boutons de perles grosses comme des noix ; le bas était bordé d’une torsade de perles grosses comme des noisettes ; elle était coiffée d’une petite toque en velours bleu de ciel, avec une plume d’une blancheur éblouissante, qui retombait jusqu’à sa taille et qui était rattachée par une perle d’une grosseur et d’une beauté inouïes. Les brodequins étaient également en velours bleu, brodés de perles et d’or. Les bracelets et le collier étaient en perles si belles, qu’une seule eût payé tout le palais du roi. Au moment où elle allait quitter sa chambre pour suivre le page qui frappait à la porte, une voix dit à son oreille :

« Elly, ne montez pas d’autre cheval que celui que vous présentera le roi Charmant. »

Elle se retourna, ne vit personne, et ne douta pas que cet avis ne lui vînt de sa marraine.

« Merci, chère marraine », dit-elle à demi-voix.

Elle sentit un doux baiser sur sa joue, et sourit avec bonheur et reconnaissance.

Le page la mena, comme la veille, dans les salons, où elle produisit plus d’effet encore ; son air doux et bon, sa ravissante figure, sa tournure élégante, sa toilette magnifique, captivèrent tous les regards et tous les coeurs. Le roi Charmant, qui l’attendait, alla au-devant d’elle, lui offrit son bras et la mena jusque près du roi et de la reine, qui la reçurent avec plus de froideur encore que la veille. Orangine et Roussette crevaient de dépit à la vue de la nouvelle toilette de Elly, elles ne voulurent même pas lui dire bonjour.

Elly restait un peu embarrassée de cet accueil ; le roi Charmant, voyant son embarras, s’approcha d’elle et lui demanda la permission d’être son chevalier pendant la chasse dans la forêt.

– Ce sera un grand plaisir pour moi, sire, répondit la jeune fille, qui ne savait pas dissimuler sa joie.

– Il me semble, dit-il, que je suis votre frère, tant je me sens d’affection pour vous, charmante princesse : permettez-moi de ne pas vous quitter et de vous défendre envers et contre tous.

– Ce sera pour moi un honneur et un plaisir que d’être en compagnie d’un roi si digne du nom qu’il porte. »

Le roi Charmant fut ravi de cette réponse ; et, malgré le dépit d’Orangine et de Roussette et leurs tentatives pour l’attirer vers elles, il ne bougea plus d’auprès de Elly.

Après le déjeuner, on descendit dans la cour d’honneur pour monter à cheval. Un page amena à Elly un beau cheval noir, que deux écuyers contenaient avec peine, et qui semblait vicieux et méchant.

« Vous ne pouvez monter ce cheval, princesse, dit le roi Charmant, il vous tuerait. Amenez-en un autre, ajouta-t-il en se tournant vers le page.

– Le roi et la reine ont donné des ordres pour que la princesse ne montât pas d’autre cheval que celui-ci, répondit le page.

– Chère princesse, veuillez attendre un moment, je vais vous amener un cheval digne de vous porter ; mais, de grâce, ne montez pas celui-ci.

– Je vous attendrai, sire », dit Rosette avec un gracieux sourire.

Peu d’instants après, le roi Charmant reparut, menant lui-même un magnifique cheval, blanc comme la neige ; sa selle était en velours bleu, brodée de perles ; sa bride était en or et en perles. Quand Elly voulut monter dessus, le cheval s’agenouilla, et ne se releva que lorsque Elly fut bien placée sur sa selle.

Le roi Charmant sauta lestement sur son beau cheval alezan, et vint se placer aux côtés de Elly.

Le roi, la reine et les princesses, qui avaient tout vu, étaient pâles de colère, mais ils n’osèrent rien faire, de peur de la fée Puissante.

Le roi donna le signal du départ. Chaque dame avait son cavalier ; Orangine et Roussette durent se contenter de deux petits princes, qui n’étaient ni beaux ni aimables comme le roi Charmant ; elles furent si maussades, que ces princes jurèrent que jamais ils n’épouseraient des princesses si peu aimables.

Au lieu de suivre la chasse, le roi Charmant et Elly restèrent dans les belles allées de la forêt ; ils causaient et se racontaient leur vie.

« Mais, dit Charmant, si le roi votre père s’est privé de votre présence, comment vous a-t-il donné ses plus beaux bijoux, des parrures dignes d’une fée ?

– C’est à ma bonne marraine que je les dois », répondit Elly ; et elle raconta au roi comme quoi elle avait été élevée dans une ferme, comme quoi elle devait tout ce qu’elle savait et tout ce qu’elle valait à la fée Puissante, qui avait veillé à son éducation et qui lui donnait tout ce qu’elle pouvait désirer.

Charmant l’écoutait avec un vif intérêt et une tendre compassion.

À son tour, il lui raconta qu’il était resté orphelin dès l’âge de sept ans, que la fée Prudente avait présidé à son éducation, que c’était elle qui l’avait envoyé aux fêtes que donnait le roi, en lui disant qu’il trouverait à ces fêtes la femme parfaite qu’il cherchait.

« Je crois, en effet, chère Elly, avoir trouvé en vous la femme parfaite dont me parlait la fée : daignez associer votre vie à la mienne, et autorisez-moi à vous demander à vos parents.

– Avant de vous répondre, chère prince, il faut que j’obtienne la permission de ma marraine ; mais croyez que je serais bien heureuse de passer ma vie près de vous. »

La matinée s’écoula ainsi fort agréablement pour Elly et Charmant. Ils revinrent au palais faire leur toilette pour le dîner.

Elly monta dans sa laide mansarde ; en y entrant, elle vit un magnifique coffre en bois de rose qui était ouvert et vide ; elle se déshabilla, et à mesure qu’elle ôta ses effets, ils allaient se ranger d’eux-mêmes dans le coffre, qui se referma quand tout fut placé.

Elle se recoiffa et se rhabilla encore avec soin, et, quand elle courut à sa glace, elle ne put retenir un cri d’admiration. Sa robe était en gaze qui semblait faite d’ailes de papillons, tant elle était fine, légère et brillante ; elle était parsemée de diamants qui brillaient comme des étincelles ; le bas de la robe, le corsage et la taille étaient garnis de franges de diamants éclatants comme des soleils. Sa tête était à moitié couverte d’une résille de diamants terminée par de gros glands de diamants qui tombaient jusque sur son cou ; chaque diamant était gros comme une poire et valait un royaume. Son collier, ses bracelets étaient en diamants si gros et si étincelants, qu’ils faisaient mal aux yeux lorsqu’on les regardait fixement.

Rosette remercia tendrement sa marraine, et sentit encore sur sa joue le doux baiser du matin. Elle suivit le page, entra dans les salons ; le roi Charmant l’attendait à la porte, lui offrit son bras, la mena jusqu’au salon où étaient le roi et la reine. Rosette alla les saluer ; Charmant vit avec indignation les regards furieux que jetaient à la pauvre Rosette le roi, la reine et les princesses. Comme le matin, il resta près d’elle, et fut témoin de l’admiration qu’inspirait Rosette et du dépit de ses soeurs. Rosette était triste de se voir l’objet de la haine de son père, de sa mère, de ses soeurs. Charmant s’aperçut de sa tristesse et lui en demanda la cause ; elle la lui dit franchement.

« Quand donc, chère Elly, me permettrez-vous de vous demander à votre père ? Dans mon royaume, tout le monde vous aimera, et moi plus que tous les autres.

– Demain, cher prince, je vous transmettrai la réponse de ma marraine, que j’interrogerai à ce sujet. »

On alla dîner, Charmant se plaça près de Elly, qui causa de la manière la plus agréable.

Après dîner, le roi donna des ordres pour que le bal commençât. Orangine et Roussette, qui prenaient des leçons de danse depuis dix ans, dansèrent très bien, mais sans grâce ; elles savaient que Elly n’avait jamais eu occasion de danser, de sorte qu’elles annoncèrent d’un air moqueur que c’était au tour de leur petite soeur. La modeste Elly s’en défendit vivement, parce qu’il lui répugnait de se montrer en public et d’attirer les regards ; mais plus elle se défendait et plus les envieuses soeurs insistaient, espérant qu’elle allait enfin avoir l’humiliation d’un échec. La reine mit fin au débat, en commandant impérieusement à Elly d’exécuter la danse de ses soeurs.

Elly se mit en devoir d’obéir à la reine ; Charmant, voyant son embarras, lui dit :

« Je serai votre cavalier, chère demoiselle ; quand vous ne saurez pas un pas, laissez-moi l’exécuter seul.

– Merci, cher prince, je reconnais là votre bonté. Je vous accepte avec joie pour cavalier, et j’espère que je ne vous ferai pas rougir. »

Elly et Charmant commencèrent ; jamais on n’avait vu une danse plus gracieuse, plus vive, plus légère ; chacun les regardait avec une admiration croissante. C’était tellement supérieur à la danse d’Orangine et de Roussette, que celles-ci, ne pouvant plus contenir leur fureur, voulurent s’élancer sur Rosette pour la souffleter et lui arracher ses diamants ; le roi et la reine, qui ne les perdaient pas de vue et qui devinèrent leurs intentions, les arrêtèrent et leur dirent à l’oreille :

« Prenez garde à la fée Puissante ; patience, demain sera le dernier jour. »

Quand la danse fut terminée, les applaudissements éclatèrent de toute part, et chacun demanda avec instance à Elly et Charmant de recommencer. Comme ils n’étaient pas fatigués, ils ne voulurent pas se faire prier, et exécutèrent une danse nouvelle plus gracieuse et plus légère encore que la précédente. Pour le coup, Orangine et Roussette n’y tinrent plus ; la colère les suffoquait ; elles s’évanouirent ; on les emporta sans connaissance. Leurs visages étaient tellement enlaidis par la colère et l’envie, qu’elles n’étaient plus jolies du tout ; personne ne les plaignait, parce que tout le monde voyait leur jalousie et leur méchanceté. Les applaudissements et l’enthousiasme pour Elly devinrent si bruyants, que pour s’y soustraire elle se réfugia dans le jardin, où Charmant la suivit ; ils se promenèrent le reste de la soirée et s’entretinrent de leurs projets d’avenir, si la fée Puissante permettait à Elly d’unir sa vie à celle de Charmant. Les diamants de Elly brillaient d’un tel éclat que les allées où ils marchaient, les bosquets où ils s’asseyaient, semblaient éclairés par mille étoiles.

Il fallut enfin se séparer.

« À demain ! dit Charmant ; j’espère demain pouvoir dire : À toujours ! »

Elly monta dans sa chambre ; quand elle fut déshabillée, sa riche parure alla se ranger dans un coffre plus beau que les précédents : il était en ivoire sculpté, garni de clous en turquoises. Quand la jolie jeune fille fut déshabillée et couchée, elle éteignit sa bougie et dit à mi-voix :

« Ma chère, ma bonne marraine, que dois-je répondre demain au roi Charmant ? Dictez ma réponse, chère marraine ; quoi que vous m’ordonniez, je vous obéirai.

– Dites oui, ma chère Elly, répondit la voix douce de la fée ; c’est moi qui ai arrangé ce mariage ; c’est pour vous faire connaître le roi Charmant que j’ai forcé votre père à vous faire assister à ces fêtes. C'est parce que je ne pourrais plus veiller sur toi encore longtemps. Tu es grande maintenant. »

Elly remercia la bonne fée, et s’endormit après avoir senti sur ses deux joues le baiser maternel de sa protectrice.


Dernière édition par the white crazy le Mar 30 Juin - 21:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Elly Elly EmptyVen 26 Juin - 15:50

V



TROISIÈME ET DERNIÈRE JOURNÉE



Pendant que Elly dormait paisiblement, le roi, la reine, Orangine et Roussette rugissaient de colère, se querellaient, s’accusaient réciproquement des succès de la fille parfaite et de leur propre humiliation. Un dernier espoir leur restait. Le lendemain, devait avoir lieu une course en chars. Chaque char, attelé de deux chevaux, devait être conduit par une dame. On résolut de donner à Elly un char très élevé et versant, attelé de deux jeunes chevaux fougueux et non dressés.

« Le roi Charmant n’aura pas, dit la reine, un char et des chevaux de rechange comme le cheval de selle de ce matin : il lui était facile de prendre un des siens ; mais il ne pourra pas trouver un char tout attelé. »

La consolante pensée que Elly pouvait être tuée ou grièvement blessée et défigurée le lendemain, ramena la paix entre ces quatre méchantes personnes ; elles allèrent se coucher, rêvant aux meilleurs moyens de se débarrasser de Elly, si la course en chars ne suffisait pas.

Orangine et Roussette dormirent peu, de sorte qu’elles étaient encore plus laides et plus défaites que la veille.

Elly, qui avait la conscience tranquille et le cœur content, reposa paisiblement toute la nuit ; elle avait été fatiguée de sa journée et elle dormit tard dans la matinée.

Quand elle s’éveilla, elle avait à peine le temps de faire sa toilette. La grosse fille de basse-cour lui apporta sa tasse de lait et son morceau de pain sec. C’étaient les ordres de la reine, qui voulait qu’elle fût traitée comme une servante. Elly n’était pas difficile ; elle mangea son pain grossier et son lait avec appétit, et commença sa toilette.

Le coffre d’ivoire avait disparu ; elle mit, comme les jours précédents, sa robe de torchon, son aile de poule et les accessoires, et alla se regarder dans la glace.

Elle avait un costume d’amazone en satin paille brodé devant et au bas de saphirs et d’émeraudes. Sa toque était en velours blanc, ornée de plumes de mille couleurs empruntées aux oiseaux les plus rares et rattachées par un saphir gros comme un œuf. Elle avait au cou une chaîne de montre en saphirs admirables, au bout de laquelle était une montre dont le cadran était une opale, le dessus un seul saphir taillé, et le verre un diamant. Cette montre allait toujours, ne se dérangeait jamais et n’avait jamais besoin d’être remontée.

Elly entendit frapper à sa porte et suivit le page.

En entrant dans le salon, elle aperçut le roi Charmant, qui l’attendait avec une vive impatience ; il se précipita au-devant de Elly, lui offrit son bras et dit avec empressement :

« Eh bien, chère princesse, que vous a dit la fée ? Quelle réponse me donnerez-vous ?

– Celle que me dictait mon cœur, cher prince ; je vous consacrerai ma vie comme vous me donnez la vôtre.

– Merci, cent fois merci, chère, charmante Elly. Quand puis-je vous demander à votre père ?

– Au retour de la course aux chars, cher prince.

– Me permettrez-vous d’ajouter à ma demande celle de conclure notre mariage aujourd’hui même ? car j’ai hâte de vous soustraire à la tyrannie de votre famille, et de vous emmener dans mon royaume. »

Elly hésitait ; la voix de la fée dit à son oreille : « Acceptez. » La même voix dit à l’oreille de Charmant : « Pressez le mariage, prince, et parlez au roi sans retard. La vie de Elly est menacée, et je ne pourrai pas veiller sur elle pendant huit jours à partir de ce soir au coucher du soleil. »

Charmant tressaillit et dit à Elly ce qu’il venait d’entendre. Elly répondit que c’était un avertissement qu’il ne fallait pas négliger, car il venait certainement de la fée Puissante.

Elle alla saluer le roi, la reine, ses sœurs ; aucun ne lui parla ni ne la regarda. Elle fut immédiatement entourée d’une foule de princes et de rois qui tous se proposaient de la demander en mariage le soir même ; mais aucun n’osa lui en parler, à cause de Charmant qui ne la quittait pas.

Après le repas, on descendit pour prendre les chars ; les hommes devaient monter à cheval, et les femmes conduire les chars.

On amena pour la jeune concurrente celui désigné par la reine. Charmant saisit Elly au moment où elle sautait dans le char et la déposa à terre.

« Vous ne monterez pas dans ce char, princesse ; regardez les chevaux. »

Elly vit alors que chacun des chevaux était contenu par quatre hommes et qu’ils piaffaient et sautaient avec fureur.

Au même instant, un joli petit jockey, vêtu d’une veste de satin paille avec des noeuds bleus, cria d’une voix argentine :

« L’équipage de la princesse Elly. »

Et on vit approcher un petit char de perles et de nacre, attelé de deux magnifiques chevaux blancs, dont les harnais étaient en velours paille orné de saphirs.

Charmant ne savait s’il devait laisser Elly monter dans un char inconnu ; il craignait encore quelque scélératesse du roi et de la reine. La voix de la fée dit à son oreille :

« Laissez monter Elly ; ce char et ces chevaux sont un présent de moi. Suivez-la partout où la mènera son équipage. La journée s’avance, je n’ai que quelques heures à donner à Elly ; il faut qu’elle soit devenue votre femme avant ce soir, le solstice d'été. »

Charmant aida Elly à monter dans le char et sauta sur son cheval. Tous les chars partirent ; celui de Elly partit aussi : Charmant ne le quittait pas des yeux. Au bout de quelques instants, deux chars montés par des femmes voilées cherchèrent à devancer celui de Elly ; l’un d’eux se précipita avec une telle force contre celui de Elly qu’il l’eût inévitablement mis en pièces, si ce char n’eût pas été fabriqué par les fées : ce fut donc le char lourd et massif qui fut brisé ; la femme voilée fut lancée sur des pierres, où elle resta étendue sans mouvement. Pendant que Elly, qui avait reconnu Orangine, cherchait à arrêter ses chevaux, l’autre char s’élança sur celui de Elly et l’accrocha avec la même violence que le premier ; il éprouva aussi le même sort : il fut brisé, et la femme voilée lancée sur des pierres qui semblèrent se placer là pour la recevoir.

Lorsque la course de char fut enfin terminée, et remporté par Elly,celle ci alla voir son futur époux. Le prince Charmant venait de demander la main de sa fille au roi. Pris de panique et ne sachant que répondre, il avait accepté. Contre son gré évidemment.

Le mariage fut célébré, une heure plus tard. Elly était vêtue d'une robe blanche, très simple part rapport à celles qu'elle avait porté les jours précédents. Cela n'empêchait pas qu'elle fusse ravissante.Ce sourire accroché à son visage faisait sa beauté.

La cérémonie commença. Tous les regards étaient portés sur la futur mariée. Elle était ravie. Elle n'aurait pas pu rêver plus beau mariage. Tout allait pour mieux. Jusqu'au moment où le prince Charmant qui aurait du intervenir pour dire "oui", il s'effondra. Elly se pencha sur le cadavre en chaud. Elle remarqua une large entaille d'où s'écoulait le sang. Elly était à présent fiancée et veuve à la fois.




VI



QUELQUES TEMPS PLUS TARD





Durant plusieurs années, elle resta dans la ferme, emmitouflé dans son cafard. C'est au bout de cinq ans, après la mort de sa nourrice qu'elle quitta la ferme. La douce et gentille Elly qui pardonnait tout à disparu. Elle a réalisé qu'elle n'y était pour rien dans la mort de son prince. Petit à petit, ce sentiment de culpabilité qui la rongeait disparaissait.

Ce sentiment désagréable fut remplacé par un désir de vengeance. Elle tua toute sa famille, ne sachant lequel avait commis le crime qui avait gâché sa vie. N'ayant plus rien à faire de son temps, elle erra, toujours dans sa robe jolie de marié qui lui donnait un air mystérieux.

Pendant quelques mois elle ne faisait que marcher. Se téléporter, visiter. Voyager. Sans but, sans raison. Elly en eut vite mare de cette vie qui n'avait aucun sens. Elle voulait servir à quelque chose, qu'on la remarque, qu'on la comprenne.

Un matin, qu'elle s'ennuyait,elle attrapa un couteau et l'enfonça dans le dos d'un passant malchanceux. Elle recommença trois fois. Mais , à chaque fois elle se téléportait avant que quelqu'un ne puisse l'identifier. Évidemment des jeunes femmes qui poignardent des passants sans motifs il n'y en pas cent! Elly continua de tuer et se mit à voler aussi. Il fallait bien qu'elle mange! Elle fut donc très vite recherchée par la police. Mais plus les jours passaient moins les forces de l'ordre faisaient d'effort. Elle était une fugitive idéale avec son don. Elle a toujours réussi, même en tant que tueuse en série et voleuse!
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