Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

Partagez|

It was all my head. Melusine Says.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
MessageAuteur
MessageSujet: It was all my head. Melusine Says. It was all my head. Melusine Says. EmptySam 17 Oct - 12:38

    { There are doors that let you in
    And out
    But never open
    But there are trapdoors
    That you can't come back from }


    It was all my head. Melusine Says. F_mcc8sg3wm_9f525ce It was all my head. Melusine Says. F_mcc8sg3vm_bce13a7
    Melusine ~



    Nom : Hathaway. Un nom est-il gage de votre humanité lorsqu’il vous est à ce point étranger ? Noble famille à laquelle Mélusine n’a jamais réellement appartenu.
    Prénom : Ambrose. Prénom asexué.
    Surnom : Mélusine. En référence à cette créature mi-femme, mi-serpent.
    Sexe : Indéterminé.
    Age : Indéterminé. Mélusine semble bien jeune cependant, et stagner à l’enfance.
    Date de Naissance : Indéterminée.

    Emploi : Aucun.
    Ville natale : Koralland.

    Orientation sexuelle :
    Mélusine sait qu’il n’est pas nécessaire d’être pubère pour faire l’amour, au contraire : la puberté vient tout gâcher. Elle amoindrit la sensualité et la capacité d’extase, d’abandon. Personne ne fait aussi bien l’amour que les enfants. Et Mélusine est un enfant, s’accommodant aux désirs de ses ‘partenaires’. Ce que Mélusine pense ne compte pas, n’étant que créature de désir. Les enfants n’ont pas leur mot à dire face aux adultes.

    Don :
    Le don de Mélusine est complexe, il est ancré dans sa nature au point qu’il en devient involontaire parfois, instinctif, et si l’enfant le désirait, il ne pourrait s’en débarrasser tout-à-fait. Mélusine peut ‘endormir’ son don seulement ; s’il se trouvait ‘arraché’, Mélusine mourrait. Notre petite créature est enfant de Mélusine (d’où son surnom) femme-serpent, et du mythique serpent-bélier ; ainsi, il jongle entre deux apparences, et entre ce qu’elles impliquent. A l’origine, il était Ambrose, ce petit ange aux cornes de bélier. Mais ses chromosomes ont entamé une longue et lente mutation, ont développés une seconde nature, parallèle mais indissociable de la première : Ambrose devint créature métamorphe. Ce pouvoir consista à se transformer en une créature mi-enfant, mi-serpent, sachant instinctivement répondre aux désirs (même les plus inavouables) des personnes attirées par son aura, vaste toile d’araignée pour des moucherons affamés, trop faibles pour savoir résister. S’ajoutant à cette métamorphose enfant-bélier/enfant-serpent : la capacité à changer de sexe. Car Mélusine n’est pas apte à répondre à n’importe quelles envies, sa nature lui permet d’assouvir exclusivement (ou presque) les désirs charnels. (Quant à savoir si ce petit être fut au départ exclusivement féminin ou masculin, il me semble que la deuxième solution est la bonne, je n’en suis cependant pas certaine.) Il est aisé pour Mélusine de se métamorphoser ; cependant, ressentir et devoir assouvir, faire de son mieux pour comprendre les désirs et faire en fonction lui demande des charges d’énergie considérables, d’immenses efforts qui l’affaiblissent énormément. Il lui faut de longs moments pour récupérer son énergie et ses pouvoirs, de longs moments durant lesquels Mélusine est vulnérable.



Dernière édition par Melusine le Sam 17 Oct - 14:09, édité 1 fois
Anonymous
Invité
Invité
It was all my head. Melusine Says. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: It was all my head. Melusine Says. It was all my head. Melusine Says. EmptySam 17 Oct - 13:05

    IT’S BACK TO THE PAST.



      { The first of the children }

    A travers les murmures de la nuit, l’enfant est là, corps livide caressé par les lueurs vertes du fond du lac, et ne flotte plus. Étendu. Sa blondeur séraphine est un voile de douceur autour de son visage à l’éternelle beauté. Comment la juvénile créature est-elle arrivée là ? Comment en étaient-ils arrivés à cet extrême ? Ambrose n’avait pas voulu faire ça … Ambrose avait donc noyé la créature jumelle ? Étrangement, le corps n’était pas seul. Il s’y trouvait un autre à ses cotés, de la même taille. Ambrose aussi demeurait sans vie, il était ce deuxième cadavre aux courts cheveux blonds et bouclés. C’était son propre corps à ses cotés, son visage éteint et cireux. Alors ils ne seraient jamais plus que des enfants, pour l’éternité. Tous les deux au fond de l’eau. Oui, éternellement beaux, êtres de songes, peuplant le sommeil. Alors l’on se réveille parce que l’on sait bien que la vie est ce qu’il y a de plus précieux. Et si la créature reptilienne s’éveille … ?


    […]


    Je suis enfant, nécessairement intelligent. J’ai des idéaux. Mais je ne ressens plus rien depuis que je ne vis plus. Je pense que cela peut se comprendre. Avant, j’apprenais à ressentir, et me rassasiais des sentiments éprouvés. Je ne crois pas avoir terminé cet apprentissage, pourtant j’y mis un terme. J’arrachais mon cœur pour suivre l’âme jumelle et ne plus souffrir. Ma situation n’évolua pas, hélas, ma peine restait la même. Caustique et destructrice. Je réfléchis et trouvais la solution : Je basculais le commutateur sensoriel à l’intérieur et le courant électrique de mes émotions court-circuita. Il m’avait suffit de le pousser mentalement. Je ne ressentis plus aucune peine, plus aucun chagrin. Il n’y avait plus rien pour alimenter mon cœur assoiffé et me rappeler à la souffrance psychique. Solitaire. En fait, je ne ressentais plus rien. Le chaud, le froid, j’avais oublié. La joie, la peur, la douleur m’étaient désormais inconnus. C’était bien. Ou plutôt, ce fut bien un moment, jusqu’à ce que se forme une carapace d’ennui insipide par-dessus celle de l’insensibilité. Les souvenirs occultés finissaient-ils par briller par leur absence, finissaient-ils par me manquer ? Je songeais à basculer le commutateur dans l’autre sens. Bien vite, je m’aperçus que si l’action avait été évidente en premier lieu, elle était en revanche impraticable dans l’autre sens. Je m’en inquiétais.

    Et ne pouvais plus faire part de mes inquiétudes à personne.
    Il ne me restait plus qu’à nager indéfiniment, ma peau aux nuances gris perlé mêlé de teintes émeraudes et dorées, offerte aux légers caprices de l’onde paisible des lacs d’une immense plaine de Koralland. L’eau ne peut altérer ma peau. Ma langue est comme anesthésiée, mes doigts aussi et toute ma peau. Mes yeux ne désirent plus éprouver l’émerveillement dans lequel ils s’étaient auparavant abimés ; mes oreilles se ferment à ce qu’elles devraient écouter et entendent ce qu’elles ne devraient pas ; mon odorat et mes doigts ne sont plus sujets ni au dégoût, ni au plaisir. Les sensations de base me laissent de marbre. Ce n’est guère la disparition des sentiments qui me gêne plus que celle des sensations, car ainsi je n’ai plus à souffrir. C’est juste que ma mort est devenue une non-vie. Et j’aurais mieux aimé mourir avec l’âme jumelle.


    [ Pour unique compagnie, une boite à musique. Que je n’osais plus jamais ouvrir. ]


    Le déclic, ce fut lorsque je fermais les yeux et que le chant des créatures aquatiques se mêla de cette série de sons inconnus agencés les uns dans les autres, dans une étrange cacophonie organisée. C’était une musique expérimentale, dont le titre évoquait une porte tournante. J’étais incapable de me souvenir où je l’avais entendue pour la première fois, et peut-être ne l’avais-je jamais entendue, et peut-être existait-elle pour soulager mon ouïe appauvrie. Les paroles autant que la mélodie reconstituaient l’attrait qu’éprouve le petit enfant pour les portes tournantes, incapable, s’il s’y est aventuré, de sortir de leur cycle. J’étais toujours enfant, et pour mon plus grand bonheur, je n’échappais pas à la cyclique infernale décrite dans cette chanson, la composant elle-même. Je sentis la larme épouser la forme de ma joue ronde.

    Mon ouïe s’était éveillée à une vie nouvelle faite de sons étrangers à la nature, accrochés les uns aux autres dans une parfaite anarchie, dans le but de me faire éprouver les sensations inconnues. Je compris que c’était tout ce dont j’avais besoin : repaître mes oreilles et mon corps par l’inconnu.

    J’enclenchais le bouton "Repeat" de mon jukebox mental et l’écoutais en boucle, mon petit corps éperdu de gratitude s’offrant dans une vague d’ahurissement aux assauts de cette maigre musique. Je la ressentais comme on l’eut fait du chant des sirènes. Je suis l’enfant captif de sa fascination dangereuse pour les portes tournantes, je tourne et retourne dans ce parcours cyclique. Vie éternelle malmenée. L’un de mes sens fonctionnait à nouveau. Je me hissais sur un rocher et m’y roulais en boule -l’eau alentour bourdonnait des dernières vaguelettes que j’y avais généré- non-pas apaisé, mais vibrant d’une angoisse reconnaissante. Vibrant d’enivrement, que jamais cela ne cesse. Je m’endormais.


    Je comprenais que plus rien d’autre que ce qui m’était inconnu pourrait m’émouvoir, faire vibrer la corde de mes sensations et de mes sentiments. Tant que je ne saurais pas définir ce qui était en moi et m’empêchait de mourir vraiment pour renaître. Tant que je ne saurais renaître pour fuir cette non-vie. Je ne savais comment me réparer, tout juste me rafistoler. Ma sensibilité ne s’épanouissait plus qu’à l’aurore des émotions inclassables, celles qui n’étaient ni bonnes, ni mauvaises. Justes différentes, et que mon esprit établissait comme sublimes. Je n’éprouvais plus que ce qui me faisait tressaillir par delà le bien, le mal. Mais si j’étais parvenu à combler mon ouïe, il fallait que je m’attarde sur les autres sens.
    Mon regard, la vue. Je trouvais l’idéal de mes yeux dans la beauté transcendante de ces fantômes radieux et vaporeux, poussiéreux de myriades d’étincelles, s’offrant exclusivement à ma vision. Vestiges de souvenirs refoulés se confondant en la réalité, une réalité que je faisais mienne. Rien ne m’enflammait plus que de voir le fantôme d’Aliénor revêtir le corps d’un être androgyne s’étant aventuré dans mes territoires aqueux. Après tout, j’étais l’enfant symbolique de Mélusine -redoutable femme-serpent- et du légendaire serpent-bélier. Je possédais cette dangereuse nature qui me faisait être de désir. Même si je n’ai jamais été autre qu’un enfant.
    Pour le toucher, je n’éprouvais plus les voluptés au contact de la douceur glaciale des eaux obscures dont a toujours été emplie ma vie mythique. Il serait difficile de trouver ce qui me porterait à l’extase, mieux que Sa beauté androgyne, Sa douceur mais Sa fermeté, ne l’avaient fait, mieux que ne pourra le faire son fantôme, dont je ne puis plus éprouver la sensualité. Il me faudrait trouver cette seconde vie mythique, ou cette autre âme jumelle, encore étrangère à mon univers, et qui accepterait la mienne comme une complémentarité. Je finis par draper ce vide, ce manque qui aurait dû se nommer Amour, d’un voile obscur d’apparences trompeuses.
    Pour le goût, les papilles sur ma langue, je ne savais pas. Et cela ne m’avait de toute façon jamais grandement intéressé. Je n’avais jamais fait que manger pour me nourrir. Je continuais en ce sens. Pour non-vivre.
    L’odorat demeurait ce sens si simple à satisfaire. Je n’avais pas même à y réfléchir que mon nez délicat se saisissait d’une fragrance envoûtante portée par le vent, et l’idéalisait dans mon cerveau délicieusement écœuré. Parfum de la rose fanée depuis trop longtemps, senteur de la boue vaseuse dans les lacs où je me baignais, délicatesse de la poudre des ailes de papillons, odeur du sang hors des arbres fraîchement abattus et du pollen. Tout ce que l’on ne prend pas le temps de réellement apprécier, tout cela exacerbait et portait à son point culminant ce que je considérais comme ma vie éternelle : l’enfance.



      { This one is for the children }

    A présent, la peur s’éveille.
    Ambrose s’éveille en sursaut, créature écartelée sur un rocher qui lui incise les chairs, de ses arêtes coupantes. En proie à la plus terrible des angoisses, les frissons lui hérissent la peau et le vent gifle son visage, emmêle ses cheveux. Et ses yeux révulsés sous ses paupières transparentes. La lumière obscure de son âme. Des monstres infâmes qui chassent, et Ambrose ne peut plus bouger, angoissante paralysie. Des monstres hideux cherchent à s’emparer de toute substance vitale. On les nomme cauchemars, mais Ambrose sait bien qu’ils sont réels. Autour, il y a la forêt, cette forêt que l’enfant aime tant, qui se fait pourtant de plus en plus menaçante. Cette forêt mythique, à l’image de sa vie, mais devenue inquiétante, qui est un danger dissimulé derrière chaque arbre. L’enfant voulait oublier. Oublier sa non-vie, et se souvenir de la vie avant la mort. Mais maintenant, il faut se souvenir du bonheur pour ne pas sombrer. L’enfant se redresse, ses grands yeux orangés écarquillés dans l’obscurité profonde. La lune darde ses rayons froids sur l’eau non-moins froide. Une eau couleur d’encre. Et la boite à musique est posée à ses cotés, étrangement rassurante, et tiède et rose. Elle détient la clé.

    Délicatement, Ambrose en soulève le couvercle. Une mélodie mélancolique s’en élève et l’on ne peut se soustraire à son appel. Les yeux de l’enfant se teintent d’un émerveillement sans égal lorsque les deux petits personnages mécaniques s’animent. Sans que jamais deux enfants mécaniques ne comptent les battements du temps.
    -No pulse-
    Ce que ces deux enfants mécaniques contèrent.
    -MONSTERS-


    [ Mais le vert Paradis des amours enfantines ]


    Jamais planète ne porta enfance plus heureuse que celle d’Ambrose et Aliénor. C’est ainsi que commence la belle et dramatique histoire des enfants mécaniques. Il était une fois. Depuis leur plus jeune âge, les deux enfants avaient grandi ensemble, coupés d’un monde aux mille horreurs ; le leur était tout ce qu’il y avait de merveilleux. Alice n’aurait pu rivaliser. Ce n’était pas qu’un rêve. Rien ne leur était plus doux et tendre que de vivre dans leur univers, loin des adultes, dans les prairies, les plaines environnantes du château. Oh sans-doute pensez-vous que cette histoire est bien commune, bien banale, que beaucoup d’enfants sont ou furent dans cette situation … Que ce genre d’amour se voit dans les meilleures familles. Cette histoire est … différente pourtant. Aliénor avait toujours été la seule à ne pas porter de jugement sur Ambrose. Sur sa ‘différence’, les adultes appelaient ça une ‘tare’. Mais pour Aliénor, Ambrose était l’unique, et pour Ambrose, Aliénor était l’unique. Les deux enfants étaient l’un pour l’autre le verbe ‘aimer’ conjugué au singulier le plus singulier qui puisse exister. Celui d’une jeunesse paisible et heureuse, où les années passaient comme des siècles dorés. Ils n’avaient qu’à suivre le cours long et lent de leur vie parfaite.
    Enfin, ils atteignirent les âges de douze et treize ans. Bien sûr, aucun élément n’aurait pu ternir cette beauté. Seulement, ils étaient arrivés à ce que Tournier nomme ‘la pleine maturité de l’enfance’, et ils étaient à demi-conscients de l’anormalité que constituait leur excès de chance et de bonheur. Jamais enfants ne furent plus beaux, plus enfantins, plus analphabètes mais plus intelligents qu’Aliénor et Ambrose. Ce qu’ils ressentaient, c’était l’angoisse des élus, alors que l’euphorie se porte à son comble tout en se fragilisant, en se fragilisant dangereusement. Irrémédiablement, ils allaient vers un âge qui détériorerait leurs belles âmes, leurs corps idéaux et leur bonheur, ils allaient vers un âge qui ferait d’eux des adolescents boutonneux et tourmentés. Leur équilibre se romprait alors. Mais il n’en serait pas ainsi.

    Et il n’en fut rien. Les deux êtres les plus heureux du monde le resteraient pour toujours. Puisque la puberté s’installe durant le sommeil, ce dernier devait être proscrit. Ils ne dormirent plus que deux heures par nuit. Il fallait éviter les lieux fréquentés par les adultes, éviter le château donc. Il en allait de même pour la nourriture, certains mets étaient à bannir, étant jugés trop adultes, tels que le canard à l’orange ou la dinde, les viandes en général et les plats préparés. Ils avaient conçu un régime à base de vesse-de-loup, ces champignons non-pas mortels, mais au moins toxiques. Ils ne vécurent plus que dans la forêt et les prairies alentour. Ils passèrent également la plupart de leur temps à mariner dans les étangs et les lacs environnants de Koralland, car ils prêtaient à cette eau glaciale des vertus amniotiques. Et l’hiver parfois. Ainsi, ils n’eurent plus à craindre ce haïssable passage de la vie éternelle à la vie cyclique, passage de la vie mythique à la vie hormonale. Et devinrent de véritables créatures aquatiques.

    Il aurait été étonnant de constater à quel point ces rigoureuses règles d’hygiène, pourtant pseudo-scientifiques, furent efficaces. Les deux enfants ne s’en étonnèrent pas. Personne à part eux n’eut vent de cette situation, personne ne s’inquiéta de leur sort. Jamais ils n’étaient fatigués, malgré les deux heures de sommeil par nuit. Les gens trop heureux ou trop malheureux dorment très peu. Les jours s’écoulaient avec une agréable lenteur, durant laquelle les deux enfants vécurent comme des rois.

    Rien n’aurait pu troubler ce bonheur idéal. Mais il fut troublé.
Anonymous
Invité
Invité
It was all my head. Melusine Says. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: It was all my head. Melusine Says. It was all my head. Melusine Says. EmptySam 17 Oct - 13:18

    [ Catch the mouse ]


    L’homme avançait à pas réguliers et assurés, silencieux. Ses pensées ne cessaient de le tourmenter : il fallait anéantir ‘cette chose’ le plus rapidement possible, parce qu’elle était là depuis bien trop longtemps déjà. C’était une chimère, une entité qui planait comme un spectre malfaisant au-dessus de leurs têtes. Son karma était tellement mauvais qu’il ne leur apportait que le malheur. Cette chose s’était installée dans leur domaine il y avait de ça quelques années, pour une raison qui leur était inconnue, mais ils savaient à présent qu’il était temps. Oh oui, le temps était venu de l’éliminer avant que cette chose ne devienne plus dangereuse encore. Enfin, il aperçut les étendues obscures tenant lieu de lacs.
    Et il hésita.
    Près de la rive, il y avait cette chose appuyée sur un petit rocher. Il l’avait déjà vu, mais l’effet était le même à chaque fois : il se sentait confus, triste et mélancolique.
    Car cette chose, elle avait l’aspect d’un enfant, un enfant à peine âgé d’une dizaine d’années, avec un joli petit visage pâle aux joues rondes et encadré de bouclettes blondes. Il était petit et pâle, il avait l’air inoffensif … mais il ne se laisserait pas avoir. La colère prédominait tout-de-même, et la rage et la soif de vengeance. Cette chose, elle avait deux cornes de bélier, et il savait aussi qu’elle était capable de se changer en un monstre mi-enfant, mi-serpent. Il la surnommait Mélusine. Mélusine n’était pas une sirène, il savait que son ‘pouvoir’ était bien moins puissant, de part sa nature et son jeune âge. Il n’avait pas cette voix envoutante, ces cordes vocales merveilleuses qui menaient les navires à perdition. Aussi, c’était plus abstrait, plus indistinct, et peut-être en un sens, plus dangereux. Il fallait rester constamment sur ses gardes, ce qu’il faisait. C’était quelque chose dans la nature même de l’enfant-chimère, quelque chose de tellement naturel que celui-ci n’en avait sans-doute pas vraiment conscience. Oui, c’était comme l’instinct de survie chez les êtres vivants. Mais qui pouvait vous pousser à la mort. Lui, il ressentait de la haine, et le pouvoir de la créature ne faisait qu’exacerber ce sentiment.
    La mélodie ne provenait donc pas de la gorge de Mélusine. C’était un air emprunt d’une joie nostalgique. Cette fois encore, il ne fallait pas se laisser avoir, c’était un piège, il le sentait. Cela provenait d’une boite à musique, posée sur le rocher, que contemplait l’enfant avec une étrange fascination. Cette fascination malsaine, comme lorsque l’enfant est un peu effrayé mais ne peut détacher son regard de ses parents en train de faire l’amour. Cela émanait de la petite personne par larges vagues.
    Il ressentit lui-même une poignante nostalgie et une grande confusion. Créature malsaine.
    L’eau ne lui parut pas aussi glaciale qu’il l’eut cru. Et c’était agréable et curieux comme il nageait sans remuer l’eau, ses vêtements flottant autour de lui. Il ressentit la tristesse de Mélusine. Mélusine devait se repentir de la mort d’Ophélie. Il savait que tout était de la faute de Mélusine, c’était de la faute de cette ignoble créature si son petit garçon au prénom de fille avait été emmené par les hommes en blanc. Il était de plus en plus sûr, à mesure que le temps passait -et que l’alcool coulait dans son gosier- que Mélusine l’avait possédé et l’avait forcé à noyer son enfant dans la baignoire. Cette haine qui le consumait … ces remords … et la mort de son enfant … Mélusine devait payer. En payer de son ignoble vie. Il fallait noyer Mélusine. Le noyer. Alors il appuya de toutes ses forces sur la tête de Mélusine afin qu’il se trouvât totalement immergé et ne puisse plus respirer. Ses propres larmes étaient salées, l’enfant ne lui opposait aucune résistance. Il désirait la mort de Mélusine, alors Mélusine mourrait.

    [ And then, run ]




    _______

    It was all my head. Melusine Says. F_lmggddqi9jjm_0e0023c



    Physiologie / Psychologie : { La mécanique du Cœur }

    La créature était étendue sur un long rocher plat près de la rive, face au ciel. Elle semblait morte, et même si ce fut le cas, même s’il n’eut pas seulement paru, les vautours eux-mêmes ne se seraient pas aventurés à lui tourner autour. L’être humain est inconscient. La poitrine glabre de la créature se soulevait imperceptiblement, au rythme de sa respiration paisible. Mais ses yeux étaient ouverts. La créature ne dormait pas, ou bien elle le faisait à la manière des reptiles.
    La forêt silencieuse, les eaux profondes et immobiles, le soleil dissimulé par les lourds nuages ; il y avait là une telle impression d’irréalité que l’on eut pu se croire défait des obstacles lieu, temps et vie. Le garçon n’hésita pas, il fendit son image, reflet que lui renvoyé ce miroir naturel, de son corps tendu vers un unique objectif. Il y avait quelque chose d’irrémédiable, d’inexorable, dans la façon dont l’aura de la créature irradiait, dans la façon dont elle savait entrer en vos et se mouvoir selon vos désirs. Elle était horrifiante autant que fascinante. Alors vous abandonnez finalement ce sentiment de dégoût répugnant. Elle était bien loin d’être imposante pourtant, la petite chose. Ce qui l’était en revanche, c’était l’absence de jambe. Le long du rocher reposait une sorte de queue de sirène, différente cependant en cela qu’elle ne se terminait pas par des nageoires. C’était une queue luisante et verte aux reflets irisés, nervurée et striée de veines diaphanes aux motifs étranges ; continuité de son buste aux hanches étroites. Elle remuait lascivement la surface obscure du bout de sa queue reptilienne. Sa peau également était verte, plus claire cependant, et légèrement brillante, et tout comme la queue, la peau était diaphane et parcourue de minuscules veines dorées, à peine visibles. Sans-doute, comme celle des serpents, cette peau ne se réchauffait qu’au contact des rayons du soleil, d’une source de chaleur externe. Même si cette créature-ci résistait mieux au froid.
    Le garçon posa ses mains sur la pierre grise et tiède, la créature tourna la tête et planta ses iris orangés éclaboussés d’or dans le regard bleu. Il voyait ses pupilles fendues, semblables à celles d’un serpent mécontent d’avoir été dérangé en plein lézardage. Le garçon –qui semblait assez jeune lui-même- eut un léger mouvement de recul, la créature émit un curieux glapissement, à la signification obscure. Tout sentiment négatif ou pessimiste disparut de la conscience du garçon lorsque la sérénité émana par vagues du petit corps se redressant. Réellement, la créature semblait n’être qu’un enfant d’à peine onze ans, et lui, il aurait été bien en peine de déterminer son sexe. Il est vrai qu’à cet âge-ci, les enfants possèdent une complexion tout ce qu’il y a de plus asexué. Oui, un être miraculeux, au-delà des sexes.
    La métamorphose s’effectua à peine. Simplement, ce fut flou, et la queue devint deux longues jambes vertes aux reflets irisés. La créature devint une jolie petite enfant, selon les convenances du garçon. Une jolie petite rousse oui. Simplement, créature reptilienne un peu plus humaine, un peu plus vulnérable. La fillette s’offrit aux désirs inavoués du garçon.

    Il y avait quelque chose de malsain dans cette façon qu’avait la créature de répondre à des désirs cachés aux tréfonds d’esprits sains -d’apparence. Quelque chose de malsain à chercher, à débusquer ce que l’on se cache, ce qui est jugé immoral. Mélusine n’était qu’une créature amorale. Car elle n’était pas véritablement humaine, elle fonctionnait en majeure partie par l’instinct, à la manière des animaux ; tandis que sa part d’humanité était largement moindre. Mais elle existait pourtant, et sans-doute aurait-il suffit d’ignorer la nature malsaine de la créature, sans-doute aurait-il suffit d’ignorer cette chose qui s’infiltrait en vous pour débusquer vos perversions, et alors la part d’humanité se serait révélée dans toute sa splendeur. Sans-doute. Mais il n’y avait personne pour lui insuffler les sentiments. Il lui aurait fallu apprendre, ailleurs que dans les rêves.
    Il y avait une forte propension à rêver en Mélusine. A s’imaginer une vie, la vie. Vivre en rêve. Vivre en rêve une vraie vie qui serait pleine de bonheur, ponctuée parfois de malheurs, avec des personnes réelles qui l’aimeraient pour ce qu’il est, et pas seulement pour la créature qu’il deviendrait afin de satisfaire vos désirs. Ce serait quelque chose de beau. Utopique. Il y avait cette frontière entre le rêve et la réalité, qui avait toujours été floue, et les cauchemars qui étaient réalité, et les rêves qui ne pouvaient le devenir.
    Mélusine était enfant, et il ne savait pas très bien ce qu’il était à part cet état. Garçon ou fille ? Enfant. Un être asexué. Un être soumis à sa nature, et par conséquent aux personnes qui se faisaient propriétaires de son corps, pour un temps. Et parfois, s’il restait un peu d’énergie, il pouvait les dévorer, il avait le droit car c’était dans sa nature.

    L’enfant se recroquevilla sur la berge, parce qu’il ne pourrait plus supporter la température de l’eau pendant un long moment. Vidé de son énergie, la créature n’était plus qu’un enfant étrange dénué de sentiments et de sensations. Il fallait le croire, pour ne pas éprouver de pitié. Et personne n’en aurait de toute façon éprouvé, car il n’y avait plus personne, et le garçon avait disparu. Ne demeurait plus qu’une minuscule créature en position fœtale, une petite créature aux boucles blondes et aux cornes recourbées de bélier. Un enfant qui ne pourrait jamais être autre qu’une affreuse créature de cauchemar.

    Mais ce ne sont que des états d’âme. Un trait brillant de moins, une ligne obscure de plus.


      { Deaf and lost are the children }

Anonymous
Invité
Invité
It was all my head. Melusine Says. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: It was all my head. Melusine Says. It was all my head. Melusine Says. EmptySam 17 Oct - 13:32

    WANNA SEE A MAGIC TRICK ? 8D


    Premières impressions concernant le forum :
    "Oh nan, j'pourrais pas m'inscrire, j'vais avoir trop de boulot avec la fac !" Hum ... Ce n'est absolument pas le cas ! XD
    Éventuelles idées pour l'améliorer : Bah, j'avais pensé à un truc, mais je ne m'en souviens plus. T__T Ah si, ça me revient ! Ca s'rait cool si vous changiez "Such a kind face" en "Such a kind fesse" HAHA ! *SBIIIIM*
    Comment nous avez-vous découverts : Par le biais d'une engueulade sur les Royaumes du Croquemitaine. =D
    Depuis combien de temps faites-vous du Rp' : Trois ans environ.
    Évaluation de votre activité sur le forum : Ça dépend de mon humeur et de ma motivation.
    Code : Ah vous avez failli m'avoir ! { Validé par Roastie }


    Awi, et j'ai condensé le caractère et le physique en un seul pavé, j'espère que ça dérange pas trop.
Anonymous
Invité
Invité
It was all my head. Melusine Says. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: It was all my head. Melusine Says. It was all my head. Melusine Says. EmptyLun 26 Oct - 14:02

Bon, sauf si Walrus a quelque chose à redire en définitive, je pense pouvoir te déclarer validé(e)^^ Et encore toutes mes félicitations pour une si belle fiche :p
The Charming Prince
The Charming Prince
mr. tout-le-monde... ou pas !
mr. tout-le-monde... ou pas !
HUMEUR : Furieux ♥
CITATION : Le sourire est la langue universelle de la bonté. - William Arthur Ward

BOITE A JETONS : 0000

FICHE : The Charming Prince Hate You
NOTEBOOK : A Princely Notebook
It was all my head. Melusine Says. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: It was all my head. Melusine Says. It was all my head. Melusine Says. Empty

Contenu sponsorisé
It was all my head. Melusine Says. Empty
Revenir en haut Aller en bas

It was all my head. Melusine Says.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Sujets similaires

-
» Ruby Lewis ─ head in the stars. [EN COURS]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Fiches-
Sauter vers: