Muffin's Dossier Morphée Mushroom Muffin Transgenic. Âge ; J'suis jeune dans ma tête ! Seize ans autant mental que physique. Date de naissance ; 26 avril ~> Pays/Ville natale ; Malkins/ Shook Shook Road. Lieu de résidence ; Wonderland, pas loin du commissariat et je retourne parfois à ma boutique/maison à Shook Shook Road, retour aux source tu vois... Emploi ; Multifonction ! Nan vraiment, j'suis au C.D.D.D. chez les Traqueurs j'vends aussi des tas de champignons, quand j'ai le temps, des fois... Préférences amoureuses ; Lamaphile Talent surnaturel ; C'est un pouvoir stupide, j'ose pas le dire. Nan vraiment, j'aurais voulu avoir le don de télékinésie, de télépathie ou le contrôle d'un élément. Mais nan, je sais juste parler aux nuages. C'est la merde, j'te l'assure. Mais au moins j'ai des amis à qui parler... Quand ils ne sont pas en vadrouille à Wollyland ou Nerverland ! C'pas le genre de pouvoir qui tue un poulpe en un millième de seconde. Il m'éloigne simplement de ma solitude et m'apporte quelques fois des infos très intéressantes sur se qu'il se passe ailleurs...

Folle ? Malade ? Inconsciente ?
Muffin pourrait être l'objet de nombre de questions et de recherches psychologiques. Mais pour le moment on se contente de dire qu'elle reflète tous ces adjectifs à la fois, mais d'un point de vue différent. Cependant elle n'est pas aussi simple que ces quatre malheureux adjectifs.
Expliquons d'abord ce phénomène d'intelligence douteuse :
Intoxication champinionnalle superficielle à la naissance qui, s'étant aggravée avec le temps, est devenue une véritable maladie mentale. Oh rien de dangereux ! Mis à part Morphée elle même...
Cette maladie mentale se traduit par une espèce de schizophrénie bénigne. Les nuages ne sont pas vivants et son pouvoir lui permet seulement de capter ce qu'ils ont imprimés (souvenirs). Mais son cerveau malade octroie aux nuages des personnalités et des voix bien distinctes et la jeune fille leur parle à voix haute comme à des individus à part entière. Ça effraie quelque peu les passants je dois dire...
Sinon, Muffin elle même est inconsciente et aime la vie de long en large, tout ce qui peut être marrant a été testé par mademoiselle Mushroom et les sports dangereux sont son nirvana ; c'est pour ça d'ailleurs qu'elle a accepté d'être Traqueuse.
Elle est de nature taquine et adore les farces. D'un humour débordant, elle s'ouvre aux autres naturellement même si on lui rend rarement la pareil. Muffin est la joie, le rire et l'inconscience incarnés.
Elle n'a malheureusement aucun sens de l'orientation mais ça ne l'empêche pas d'avoir le sens de l'aventure ! Elle se perd toujours à Shook Shook Road et encore plus à Malkins mais finit par trouver la sortie... Souvent... Parfois.... Rarement. (Ce qui est assez problématique lors des missions)
Sa famille et ses supérieurs l'ont toujours surveillée à cause de son inconscience et de sa naïveté. Une maladresse légendaire doublée d'une tête en l'air 90% du temps est assez dangereux il faut l'admettre.
Ses particularités ne l'aident pas vraiment à s'intégrer, on va en faire la liste :
• Son irrationnelle phobie des créatures marines dans ce monde totalement poulpesque en est l'un des points principaux. Poulpe, calamar, poisson : tout ça c'est pareil ! Ça pue, c'est moche et c'est tout gluant ! Un poulpe a même essayé de l'étrangler ! Elle a même tenté de les éradiquer avant d'être appréhendée par les Traqueurs eux mêmes.
• Son Lamatisme (Fanatisme pour les Lamas). Ces moutons rouges sont assez rares à Malkins et c'est bien pour quelque chose : Les Malkinsiens se sont fait une joie de les exterminer durant une période, maintenant trèèès éloignée, de l'histoire. Pour leur fourrure et parce que c'était marrant.
• Sa dépendance à l'alcool, la nicotine, la caféine et les champignons illicites. Ptit dèj' : Un grand verre de Whisky + Un tonneau de café + Un paquet de clopes : Déjeuner : La même ; Goûter : La même + Quelques champis hallucinogènes ; Dîner : Somnifères (inefficaces). Mais le pire mieux ! C'est qu'elle est en parfaite santé et tient très très bien l'alcool ! C'est d'famille ça ! Les Mushroom ont ça dans l'sang nom d'un lama vert !
• Son insomnie grave (qui rejoint son manque d'attention, l'addiction à la caféine et aux somnifères) l'empêche de dormir plus de quatre heures d'affilé. C’est atroce la fatigue qui ronge les insomniaques petit à petit, douloureusement. Au début elle s’appuyait carrément sur les bâtiments dans les rues entre deux pas puis elle a réussit à cacher sa fatigue. Seules ses cernes et la lueur de souffrance dans ses yeux témoignent d’un profond trouble de la santé.


• Physique : Grande et élancée, plate comme un mec, Morphée est une jeune fille à l'étonnante beauté androgyne qui lui permet de se faire passer pour un jeune homme aux traits efféminés. Ses cheveux à l’origine noirs corbeaux et lisses, subissent des métamorphoses régulières grâce à ses champignons colorants. Une fois très longs tressés et colorés de rose et bleu, une fois rasés sur les côtés et coiffés en iroquoise rouge vert et orange. Il lui arrive parfois de les laisser noirs et sans coiffure particulière.
Complètement imberbe : pas de rasage sous les bras, pas d'épilation aux jambes. Rien !
Ses yeux noirs obsidienne sont toujours maquillés, et quand je dis maquillés c’est impossible de rater cette œuvre d’art. Du rose et du noir pour la plupart du temps ou du bleu et du noir. Mais elle n'a jamais réussi à cacher les crevasses sombres qui lui servent de cernes et qui lui donne une gueule de zombie.
Elle a également réussi à faire pousser des champignons qui colorent seulement les yeux (à peine nocifs). Mais malheureusement elle est daltonienne et ne profite pas aussi bien qu’elle l’aurait voulu de la beauté des couleurs.
Du vernis orne ses longs ongles qu’elle chérit tant. Là encore Morphée fait dans la diversité et change de couleur tous les jours.

• Clothes :
Le style vestimentaire de Muffin n'est que dérision. Du rose partout, du vert, du bleu, du orange. Toutes les couleurs illuminent tour à tour la jeune excentrique.
Elle ne possède que des couleurs flash, même si le noir est sa couleur préférée, ce ne sera jamais en vêtement, ou en cas d’extrême urgence.
Quand, le matin, elle a la flemme de se coiffer sérieusement ou que tout simplement elle n’en a pas le temps, Morphée s’enfonce soit une casquette rose sur la tête, soit un bonnet bleu en tissu fin.
Malgré son tatouage autour du cou, elle porte en plus au moins un collier. Généralement c’est un « peace and love » orange, une mini pipe à tabac jaune fluo, une tétine rose ou autres petits objets de ce style.
Ses piercings aussi sont colorés et de différentes formes. Une fois une chaîne reliant son oreille à sa lèvre, une fois un trombone jaune fluo à l’oreille et un twister rose à la lèvre. Elle a même essayé les crayons de couleur dans l’oreille (qui lui a couté une bonne vieille infection).

• Other : Muffin est aménorrhée ; C'est à dire une poitrine de mec et aucune menstruation (donc pas de gosses). Daltonienne et insomniaque grave, elle n'a pas vraiment été gâtée par la vie mais elle ne s'est jamais plainte.
C'est aussi une grande collectionneuse de décorations corporelles. En voici un petit inventaire : Un piercing à l’arcade sourcilière, un à la narine, un à la lèvre, un à l’oreille droite et deux à l’oreille gauche. Les formes et les couleurs varient autant que ses coiffures et ses lentilles.
Un grand tatouage sur le haut de sa poitrine, pleins le long de ses bras et un petit sur chaque doigt de mains.
Elle envisage même de se rajouter des piercings. Où ? Mystère et boule de gomme. Peut-être en bas là où y… Okay, pas besoin de précisions je crois.



La vie d'une Traqueuse schizophrène se résume à quoi ? A pas grand-chose malheureusement. Ou heureusement si on pense à celle de ce pauvre Crocodile ou à celle du Terroriste Peter Pan. Je suis bien contente de ma vie, une vie simple, douce et sans problème. Enfin, sans problème
à part ma naissance anormale, la mort précipitée de ma mère, mon insomnie et mon extermination ratée des poulpes. Je devrais peut-être un peu plus développer l'indéveloppable :

Morphée Mushroom, c'est-à-dire moi, est née en plein Hiver douze mois après le mariage de son père, Jacky Mushroom, et de sa mère, Submarine Tentacle, dans une petite maison confortable à Shook Shook Road. Son père était le patron de la boutique de champignons A la Cueillette et avait le don de faire pousser des champignons, communs comme inédits, à ses pieds lorsqu'il pensait à une armoire. Sa mère était une fille d'éleveur de poulpes de Neverland et donc une fervente adoratrice poulpesque qui venait chercher du travail au Chemin Déjanté. Elle avait le pouvoir de faire des pluies de dix centimètres de diamètre à côté d'elle. Jacky l'extraverti, le rieur, l'insouciant, le libertin, tomba amoureux de Submarine la timide, l’extrémiste, la réservée, la peureuse. Le genre d'amour inconditionnel et loin de toute logique. Il lui apprit à s'amuser, à être une femme normale, à vivre. Il n'arriva pas à calmer son fanatisme pour les poulpes, lui qui haïssait tant les tentaculaires pour lui avoir enlevé son frère chercheur marin. Submarine devint une vendeuse de champignons et sa famille la renia : ce n'était pas un métier respectable et digne des poulpes. Mais ce n'était pas important pour les deux amoureux ; ils avaient des revenus largement suffisants pour s'entretenir et vivre paisiblement dans leur petite maison au dessus de la boutique. Assez d'argent pour s'occuper d'une troisième personne. C'est comme ça que je suis arrivée. Une grossesse tranquille seulement parsemée d'expériences peu recommandables avec des champignons extrêmement nocifs et un accouchement normal un mois avant la date prévue. J'étais normalement constituée, toute potelée et rose, bref, sans problème mis à part certains déficits physiques qu'étaient mon daltonisme et une légère schizophrénie qu'on n'avait pas encore détectée.
Mon père et ma mère n'avaient pas d'envie de grandeur, un enfant était suffisant à leur bonheur. Ma mère essaya de m'éduquer à la Neverland mais j'avais hérité du dégoût poulpesque de mon père et le jour où ma mère en ramena un à la maison il se jeta sur moi et essaya de m'étrangler avec ses tentacules gluantes. Depuis c'est plus une peur violette qui m'éloigne des animaux de la mer qu'une haine irrationnelle comme celle de mon Papa adoré.
Un jour, Papa a décidé de faire une sortie en famille et nous emmena au zoo. Après être passée devant des pingouins à six orteils de Bankyzland, des canards boiteux de Candyland et des tigres roses de Wollyland. Nous sommes enfin arrivés devant les lamas. L'un d'eux m'a craché dans l'œil et je l'ai tout de suite adoré. En fait je me suis carrément mise à idolâtrer ces animaux aux longs cous et à la tête de mongole. Bizarrement Maman n'a pas aimé qu'ils lui crachent dessus et m'a empêché de retourner au zoo. Après cet épisode, elle abandonna l'éducation poulpesque pour se pencher sur l'éducation de bonne jeune fille. J'appris à coudre, faire à manger, peindre et composer de beaux bouquets.
De son côté mon père m'emmenait en cachette en centre ville lorsque Maman partait faire ses promenades au bord de mer en me laissant à mon tableau ou à mes fleurs. Il m'apprenait à conduire un balai, on faisait des courses mémorables d'ailleurs, et m'emmena à des stands de tire pour apprendre le maniement du revolver. Il me fit découvrir les champignons et j'appris très vite ceux qui faisaient pousser des bananes sur le nez et ceux qui tuaient rien qu'en les regardant. J'étais la fierté de mon père et lui mon idole. J'aimais ma mère, évidemment ! Je ne suis pas une fille ingrate et je lui dois beaucoup. Mais ma mère était un peu une étrangère, elle était l'opposé de moi et on avait du mal à rentrer dans le monde l'une de l'autre. Elle poulpesque et moi lamesque...
Je le regrette un peu maintenant qu'elle est morte et que mon père finit ses jours à la cambrousse au milieu de nul part.

C'était le jour ou je découvris enfin mon pouvoir ; un jour de tempête. Même les arbres à sucettes, pourtant si résistants, ployaient sous la force du vent. Un cumulonimbus d'au moins quarante mètres d'épaisseur nous cachait la lumière. J'avais presque un siècle déjà mais à peine quinze ans dans ma tête et physiquement. Moi devant la télé à regarder mon film préféré avec Jonhy Slep et les parents dans la cave en train de tester de nouveaux champignons.

BOUM !

C'est le seul souvenir que j'ai de cette explosion. Celle qui a tué ma mère et qui a fait perdre ses orteils à mon père. Moi, j'avais juste une grosse bosse digne d'une pastèque jaune de Wollyland. Quand je me suis relevée, j'étais seule dans la boutique, un étage en dessous du salon où j'étais cinq secondes plus tôt. Je me souvenais seulement de Johny Slep disant "Souvenez vous de ce jour comme celui où vous avez failli capturer le capitaine Tagada".

Tu as mal petit ?
- Jm'appelle Morphée et j'suis pas petit ! Pis t'es qui d'abord ?!
Je suis au dessus de toi.

Je levai les yeux et vis, à travers le trou dans le toit, l'énorme cumulonimbus qui déversait sa pluie et sa foudre inlassablement.

- T'es un piaf ?
Non, je suis au dessus de toi.
- ... Le nuage ?!
Oui, le nuage.
- Ouuuah ! Trop dément ! Tu t'appelles comment ?
Je ne sais pas...
- Hein ?! T'es bizarre mon vieux.
Oui, c'est vrai, peut-être.
- Bon, j'vais pas t'appeler nuage parce que y en a plein d'autres des nuages et Cumulonimbus c'trop long. Hum... T'vas t'appeler Lychee ! D'acc ?
... D'acc.

- Morphée ? Morphée où es-tu ma chérie ?
- P'pa ?! J'suis là !

Je le vis pousser une planche et sortir de la cave en chancelant.

- Non d'un champignon à neuf chapeaux ! J'avais si peur de t'avoir perdu. Mais tu parlais à qui ?
- A Lychee, le nuage là, c'est mon ami maintenant.

Mon père, groggy, trouva la force de me sourire : il me croyait. J'avais découvert mon pouvoir, je parlais aux nuages.
Une heure plus tard les secours découvrirent enfin Maman, bel et bien morte. Ce n'était même pas l'effondrement qui l'avait mise dans cet état. L'explosion était due à une trop grande présence d'électricité statique dans l'air ce qui avait provoqué une réaction chez les nouveaux champignons à l'étude : ils avaient lâché une vague de poison imprévue qui avait tué ma mère sur le coup avant de faire réagir les champignons autour pour déclencher l'explosion. Mon père étant plus loin, il avait évité le poison. Il culpabilisait tellement quand il a raconté l'histoire aux Traqueurs ! Je n'ai pas pleuré, Papa le faisait bien assez pour deux et mes larmes ne l'auraient que plus abattu.

Deux décennies plus tard, j'avais tous les nuages existant en amis (moi qui n'en n'avais jamais eu), et même si ce n'étaient que des nuages, j'étais heureuse. D'ailleurs ils m'avaient appelée Muffin (sans doute une pointe d'ironie à l'égard à mon intolérance au sucre) et me parlaient toujours au masculin. Peut-être parce que les nuages n'ont pas de sexe, comme les anges. Il y avait Pinneapple le Cirus, Fig le Cirrocumulus, Pear le Cirrostratus, Lemon l'Altostratus, Coconut l'Altocumulus, Guava le Stratus, Plum le Stratocumulus, Kiwi le Nimbostratus, Stramberry le Cumulus et Lychee le Cumulonimbus. Tant d'amis d'un coup ça m'occupait beaucoup ! Mais pas suffisamment pour ignorer que mon père ne se remettait pas de la mort de Maman. Même s'il avait reconstruit la boutique et qu'il souriait comme avant, il y avait quelque chose de cassé en lui. Les jours de soleil, je me sentais seule, mon père ne faisait plus de courses de balai avec moi et je n'avais plus rien à apprendre sur les champignons. Mes amis nuageux m'étaient devenus indispensables. Et lors d'une de nos nombreuses conversations sur les poulpes, Pinneapple le Cirus me ordonna conseilla de les éradiquer. J'avoue qu'au début j'avais hésité en repensant au massacre des lamas. Mais les poulpes : pas de pitié !
C'est ainsi que je m'armai d'un harpon, d'un filet, et partis à la "pêche aux poulpes". Je suis assez fière de moi maintenant que j'y repense, j'en ai quand même tué une bonne centaine à moi toute seule ! Mais j'ai dû attirer l'attention avec mon monticule de poulpes morts puisque des Traqueurs ont débarqué. J'te dis pas la frayeur que j'ai eue ! Ils se sont jetés sur moi, à six contre une, et m'ont plaquée à terre. Genre j'étais une dangereuse criminelle psychopathe bouffeuse de poulpes mutants. En tout cas, cette affaire m'a valu deux jours en prison et une amande assez élevée que mon père a payé sans broncher. Je pense maintenant que c'est ça qui l'a poussé à bout et qui l'a fait prendre sa décision...
Il prit sa retraire et disparut dans la cambrousse pour finir ses vieux os. Cette fois je pleurai avec lui lors de nos adieux, car on savait tout les deux qu'on ne se reverrait plus jamais. Il me légua la boutique et toutes leurs économies à Maman et à lui. J'avais un peu grandi dans ma tête et j'étais assez intelligente pour m'occuper de moi toute seule. Mais voilà le problème : j'étais seule. J'avais si peur de la solitude, encore plus que des poulpes ! Pour combler le vide laissé par le départ de ma mère et de mon père, je suis allée acheter un lama au zoo. Évidemment, celui qui m'avait craché dans l’œil était mort depuis longtemps et j'ai eu un peu de mal à passer à un autre. Finalement j'en ai choisi un qui sortait du lot avec son pelage rouge. Je l'appelai Kuzco et l'emmenai chez moi où il devint mon doudou avec qui je dormais, à qui je faisais de bons p'tits plats et que je lavais avec du Petit Wonderlandais.
Ma vie s'est poursuivie comme ça pendant longtemps, c'était une routine simple et douce, parsemée de nouveaux piercings, de nouveaux tatouages, de nouvelles coupes, de nouvelles couleurs. J'avais besoin d'un petit peu de changement dans ma vie, la répétition allait complètement m'aliéner sans ça.
Un jour Pear le Cirrostratus, revenant de Wonderland, me dit que le légendaire Big Bad Wolf s'était échappé de Samarcande et s'approchait de Shook Shook Road pour se venger de ses anciens geôliers.
Par précaution, j'ai fermé boutique et me suis réfugiée dans mon appartement du dessus avec Kuzco en doudou et couverture. Apparemment j'étais la première au courant à Shook Shook Road et j'en remerciais Pear.
Le méchant pas beau vilain loup passa en ville, se vengea de quelques personnes et disparut dans la nature. Je ré-ouvrais A la Cueillette, le cœur serein, malgré quelques petits problèmes d'alcool, de nicotine et d'autres substances peu recommandables que j'avais commencé à ingurgiter lors de cette retraite forcée. Je n'avais pas à m'inquiéter, s'il y avait des problèmes quelque part mes amis nuageux me préviendraient ; c'est ce que je me répétais en tout cas.
C'est ainsi que je bénéficiai d'informations avant tout le monde et que j'évitai les ennuis. Mais personne ne croyait en mon don. Les gens disaient que c'était impossible de parler avec des choses qui ne sont pas vivantes et qui n'ont pas d'âme. Mes amis nuageux sont vivants ! La preuve je leur parle et ils me répondent !
Parfois je faisais part d'évènements importants à mon voisinage qui n'avait aucun mal à faire du bouche à oreille. Apparemment c'est à causegrâce à ça que les Traqueurs m'ont repérée...

A trois siècles, avec l'apparence et l'esprit d'une fille de seize ans, j'étais encore innocente mais c'était une période de peur et de tensions, où les naïfs et candides n'avaient pas leur place. Les Épouvanteurs faisaient des carnages et quelques Wanted à côté n'arrangeaient rien. La Police des Contes avait besoin d'effectifs et n'hésitait pas à aller en chercher elle mêmes. C'est dans cette situation qu'un monsieur assez banal, dont j'ai oublié la tête et le nom, entra dans ma boutique en fin de journée. J'étais alors en train de faire mon vernis et Kuzco prenait ses champignons ExtraLarge qui lui allongeaient sa longévité. Il est allé droit au but et m'a demandé d'intégrer les Traqueurs parce que mes informations étaient indispensables pour résoudre bon nombre de missions. Je n'ai aucune capacité physique en fait (à part le maniement basique du coutelas), ni mentale (je suis même assez stupide). Mais j'ai eu beau le lui dire, il ne voulut entendre qu'une seule réponse.
J'ai regardé ma boutique, Kuzco, l'escalier qui menait à mon appartement. C'est vrai que j'aimais l'action, que je rêvais d'aventures, alors pourquoi pas ? ...

- Okay ! lui dis-je en empoignant sa main.

C'est ainsi que j'ai intégré les Traqueurs. Je ne suis pas une justicière, la justice c'est bien beau mais ça ne fait pas pousser des bananes à la poire ! Comme je dis "Trop de justice tue le justicier !".
En tout cas ma vie est remplie d'action et d'aventure maintenant ! J'ai même développé du muscle et mes supérieurs ont adapté mes horaires et mes missions à mon insomnie. Je continue à vendre des champignons dans ma boutique, rarement mais j'aime bien retourner à mon ancien mode de vie pendant une petite après-midi, ça me rappelle Maman et Papa. Ils seraient fier de moi s'ils me voyaient maintenant, j'en suis sûre.