Bwahahaha !

Le masque de serpent blanc

C'était juste un masque. Et celui, ou celle, ou le concept, peut-être, qui était derrière restait un inconnu. Plus que ça, il faisait oublier jusqu'à la conscience même de ce qu'il pouvait être. Sous le masque, même ses formes, même ses contours s'étaient évanouis. Le masque était un tout, derrière lequel on n'avait plus besoin d'être. Il oubliait de vivre, il oubliait d'avoir peur, juste pour quelques heures, dans les grandes rues, tout seul, le masque de serpent blanc scellé sur le visage.

En lui-mêe, le masque était étrange. Blanc, intensément blanc, et tout en réseau d'écaille. De petits motifs constitués de losanges... Tout un masque. De l'ivoire, ou de la porcelaine, ou de la chair fantasmagorique que l'on prend dans le plein des bras du Rêve. Juste rugueux, juste accroché par les griffes et les aspérités, et les rides, à ces pans-là de la réalité. Et derrière, lui... N'avait plus que ses yeux. Les lacs de chrome bleuâtres, verdis, qui tremblotaient comme du mercure. Tout en métalisme, tout en sagesse... Il Sait, peut-être.... Il se demande. Il a vu la Vérité et le masque la lui a confisquée... C'est pour ça qu'il le porte.
Ça et s'en aller dans les rues à la recherche de ses proies.