Elle naquit à Wonderland, dans une bonne famille. Monsieur et Madame Carroll tenaient à protéger de la souillure extérieure leur précieuse fille unique et se résolurent donc à la garder soigneusement cloîtrée, embauchant quelques tuteurs soigneusement sélectionnés pour se charger de l'éducation de l'enfant, Après tout, si celle-ci n'entendait jamais parler du mal, elle n'en aurait jamais l'idée toute seule - comment attribuer la moindre malveillance à ces grands yeux bleus ? Alice grandit donc seule, trouvant son unique distraction dans les comptines qu'elle déchiffrait dans ses livres et dans les jeux d'échecs qu'elle simulait avec ses chats, ou disputait avec ses tuteurs.

Et puis, un jour, White Rabbit lui révéla l'existence de l'extérieur - de manière assez accidentelle à vrai dire. Poursuivi alors qu'il portait un message à la Reine de Cœur, l'étrange personnage vint en effet se réfugier chez les Carroll en brisant une fenêtre.... celle de la chambre d'Alice. La petite fille se cacha à son arrivée mais, curieuse, le suivit quand il repartit - pour le perdre aussitôt.

Mais, une fois dehors, Alice ne voulut plus jamais retourner dans la prison parentale. Elle eut la chance peu commune de se trouver un hôte, un certain L., avant de subir le moindre mal. Il s'éprit aussitôt de la fillette et tenta de la garder enfermée chez lui, la distrayant d'histoires inventées - sans jamais la toucher, le charme d'Alice résidant pour lui dans la pureté qu'il lui attribuait. Mais la fillette en avait assez d'être séquestrée et, dans un accès d'ennui, cherchant comment effacer cet importun, elle décida de le tuer très naturellement - il ne l'embêterait plus ainsi.

Non qu'elle ne réalisât pas la gravité de ses actes ; elle connaissait, et connait encore très bien, la différence entre "bien" et "mal". Simplement, peut-être pour avoir été éduquée sans qu'on ne lui enseigne vraiment la morale, elle ressent - tout en les connaissant parfaitement - une profonde indifférence envers les conséquences de ses méfaits. La souffrance des autres ne lui importe que lorsqu'elle aime bien la personne, ou que cette douleur peut lui apporter quelque chose.

La justice, cependant, ne considéra pas les choses sous le même œil et prit ce calme pour de la folie, envoyant Alice à l'asile. Encore enfermée ! Là bas, entourée de déments, ce qui n'avait été qu'une amoralité indifférente s'aggrava ; dans son ennui trop présent, Alice commença à être la proie de caprices contre lesquels elle n'opposait aucune lutte, tout en trompant son inactivité dans l'observation fascinée des folies de ses camarades.

Elle finit par réussir à s'échapper grâce à une attitude faussement sage et à l'innocence de ses grands yeux bleus ; c'est le lendemain de cette évasion qu'elle croisa Big Bad Wolf, la robe encore tachée du sang du gardien qu'elle avait assassiné pour fuir.

Bien qu'âgée de quinze ans, Alice garde encore un peu trop l'aspect d'une enfant - les docteurs de l'asile parlaient de retard inquiétant de puberté, mais elle n'y a pas prêté attention. Elle utilise cet aspect puéril pour tromper ses interlocuteurs, parfois, ou pour mieux faire passer les caprices qu'elle laisse l'entraîner lorsqu'elle s'ennuie. Enjouée, malicieuse, elle a tendance à se laisser plutôt porter par la situation, ou entraîner par les circonstances, par le comportement des autres à côté d'elle, ou par ses envies soudaines ; non pas par passivité, mais plutôt par curiosité. Son amour pour les échecs et ses excès de fantaisie imprévisibles lui permettent d'élaborer des plans suffisamment complexes et inattendus, voire complètement tordus, pour dérouter au moins en partie les stratèges de la Police des Contes.

Crazy Apple naquit un jour de pluie et de brume. Elle perdit très rapidement ses deux parents dans un accident maritime auquel elle survécut elle-même miraculeusement. Recueillie par sa vielle voisine, une sorcière de bas étages intéressée mais néanmoins aimante et douée pour la confection des bonshommes de pain d'épices: on ne tarda pas à s'apercevoir de son don ! Musca' était une sorcière de talent, si douée qu'elle passa son premier examen en six mois, là où d'autres réussissaient en quatre ans. Potions et élixirs semblaient dotés de la perfection la plus entière entre ses doigts de sorcière ! Ambitieuse et suffisante, elle délaissa sans regret sa vielle tutrice qui s'était démenée pour lui trouver des cours particuliers correctes lorsque la renommée commença à pointer le bout de son nez...

Mais cela ne suffisait point. L'ambition la dévorait, la rendait hautaine et prétentieuse. Crazy Apple n'a jamais supporté qu'on lui résiste. Fière et séduisante, dans ses habits de grande marque, elle ne tarda pas à découvrir le milieu de la pègre grâce à ses nombreux fournisseurs et contacts peu fréquentables... Elle épousa un jeune homme dont la famille possédait aussi bien la renommée que la fortune: l'opération lui fut si aisée... Car elle maniait depuis fort longtemps déjà la confection des philtres d'amour. Le seul ennui, à dire vrai, c'était la fillette ! Si jolie, si parfaite, si charmante et si douce qu'elle occupait toujours trop de place: trop de place dans le cœur de son père, trop de place dans le regard des gens... Si bien qu'il lui était impossible de se débarrasser de cette horrible môme ! Sa beauté, ses talents, tout cela n'était rien aux yeux des autres comparé à cette ignoble chose, cette - beurk - enfant.

Et il y avait ses sourires... Ses sourires emprunts de satisfaction, ses sourires sarcastiques, prétentieux, cruels, narquois, lorsque l'on s'intéressait à elle: des sourires qui ne ressemblaient pas à la Blanche Neige connue, des sourires qu'elle lui adressait à elle. Depuis quelques temps, Crazy Apple s'était spécialisée dans les poisons de toute sorte. Après le trafique de pommes empoisonnées, elle tenta d'assassiner sa belle-fille: tentative qui se solda par un échec, le premier de son existence... A la suite d'un procès retentissant, elle fut incarcérée à Samarcande pour une peine de plusieurs siècles. Comme d'autres détenus, elle s'échappa lors de l'évasion du Grand Méchant Loup et vint grossir les rangs de l'organisation de celui-ci.

Mademoiselle Renatta vient de l'une des plus puissantes familles de Malkins. Délicate et joyeuse - ou pas - celle qui n'avait d'yeux que pour sa propre petite personne vit son souhait exaucé ; elle termina ainsi dans l'objectif des caméras de centaine de journalistes... Le jour de son procès. Gâtée-pourrie qu'il neige ou qu'il vente, choyée par quelques domestiques trop mamans-poules ; on lui cédait le Bon Dieu Poivron sans confession - et dans la dentelle en plus. Façonnant par là la plus gourmande des enfants - qui voulait tout, tout de suite, et plus encore. Insatisfaite qui ne pouvait être comblée - l'espace de quelques minutes seulement - qu'à condition d'occuper la place, d'être le centre de gravité de tout à chacun, et plus encore. Et seul comptaient son petit bonheur, ses faux-bouleversements et ses caprices autoritaires...

La morale s'était faite la malle avant même les prémices de l’adolescence, abandonnant à la société une montagne énorme d'égocentrisme - bien jolie montagne néanmoins. Ravissante hystérique aux grands airs, Mademoiselle découvrit bien trop tôt que le plaisir - dans ses excès fugaces - n'était que traître volage et que, oui, la dure réalité de la vie s'affirmait toujours... Que l'on soit riche ou pauvre, chaussette à pois ou à rayures. Il était temps pour celle que l'on surnommait déjà la Reine de Cœur - ou sans-cœur - de paraître et sembler, toute en élégance, comme le réclamait son rang, sa noblesse et son père. (Surtout son père en fait) Mais il était déjà trop tard, le temps n'était plus à l'éducation malhabile ni aux prétendues toutes puissantes bonnes manières ! Reine et indomptable à jamais...

La convoitise la rongeait déjà, il lui fallait exister aux yeux de tous et plus que quiconque. Qu'on la traita avec amour et déférence - mais surtout qu'on exécuta la moindre de ses envies. Terrible punition pour qui s'osait à désobéir ou pire, à ne pas la satisfaire comme il fallait (naïveté puérile ou désordre mental avéré, qui sait)... Le scandale éclata enfin, malgré les précautions, les complots, le marchandage. Et la Reine de Cœur - autoproclamée - fut incarcérée à Samarcande pour une peine de plusieurs siècles, après avoir fait décapiter plusieurs de ses employés !

Introverti frigorifique, Sylar est tout le contraire de son homologue Walrus. Richissime petit héritier des Black - les vielles familles aristocrates ont la peau dure - il reçut une éducation stricte et disciplinée. Devenu tueur à gages bien malgré lui disait-on, les neurones influençables et l'âme passive... Certainement pas.

Ses premiers amours les poisons en révélaient pourtant déjà trop, tout gosse, sous l’œil parental désapprobateur. De cet adolescent prétendu timide - trop discret pour être vrai sans doute - ne reste aujourd'hui plus que Demoiselle Politesse et ses excès de courtoisie conditionnée. Le vouvoiement de toujours difficile à éloigner peut être ; les bonnes vielles habitudes s'accrochent toujours trop pour qu'on les abandonne. Mr. le Père n'hésita pas un seul instant à déclarer son enlèvement, réquisitionnant la Police des Contes. Oui mais voilà, lavage de cerveau ou non - quelle blague - Sylar avait trouvé Walrus, Walrus avait trouvé Sylar. Et l'un comme l'autre se firent rapidement un nom dans le milieu - des voyous, certes non - mais du meurtre tout ce qu'il y a de plus honorable. Il n'était plus question de fournir d'excuse au nouvellement nommé Carpenter.

Quelques petits jeux d'influence toutefois, assurèrent qu'on le recherche vivant... C'est que l'espoir fait vivre jusqu'au plus fortuné des citoyens. La Sainte Autorité Parentale rêvait toujours, bercée par la plus douce des illusions ; oui, le petit Sylar ne pouvait que (re)rentrer dans le droit chemin - après quelques gros écarts mais enfin - point de place pour le doute !

Jeune-femme charmante - personne n'en doute - et sorcière distinguée ; la Rôtisseuse ou Mamie Roastie pour les intimes (la faute aux émissions de cuisine de vielles ensorcelantes) passionna nombre de criminologues et psychologues en manque d'adrénaline. Originaire du Blue Blue Sea, on peine à retracer son parcours, lui connaissant seulement une adresse au fin fond des Bois Griotte et quelques excentricités toutes aussi bien culinaires qu'immobilières...

La Maison en Pain d'épices - et autres sucreries malvenues - le piège à gosses le plus célèbre de l'histoire. Elle fut découverte une fois, grâce aux petits Hansel et Gretel, puis de nouveau perdue après l'arrestation de Mademoiselle Rôtisseuse ; sans doute un petit sortilège de grand-mère, manipulation magique très certainement. Pearl s’échappa de Samarcande à la suite du Grand Méchant Loup, leurs goûts pour la cuisine marginale les ayant peut être rapprochés dans quelque élan de compréhension mutuelle... La douce eut malgré tout le temps de plaider sa cause auprès de la société avant son évasion. Passionnée certes, mais toute à sa raison et son argumentaire infaillible ! Le cannibalisme voyons, c'était d'une efficacité monstre pour la bonne tenue de la peau, la régénérescence épidermique, la survie de nos petites cellules ! Et quel teint magnifique elle avait, tendre cuisinière, toute à ses fourneaux, la main généreuse et le les placards garnis de recettes originales.

Trick or threat ? Les bonbons viennent des Plages de Cendre, dans tous les cas, vous perdez et Jack lui, gagne. Sale môme en puissance, il avait toujours été un peu à part. Voyou mesquin, juste un peu fanatique - dans tous les cas passionné par les farces et attrapes de tout poil ; le plaisant Jack s'est très vite retrouvé à arpenter les ruelles de Candyland, le soir, à piéger qui voudrait bien se prêter au jeu (ou pas d'ailleurs). Extraverti et bon vivant, on le pensait sympathique quoi qu'un peu déglingué de la citrouille, trop enthousiaste dans tous les cas. Alors, quand quelques incendies criminels pointèrent le bout de leur nez, on ne pensa pas immédiatement à lui.

Oui mais voilà, ce bon vieux Jack n'était pas qu'un obsédé facétieux parmi tant d'autres - il fallait dire aussi qu'à Candyland, Halloween connaissait bien des dérives Ô combien douteuses - adolescent à problèmes mais choyés dans l'amour, personne n'avait deviné. Sa folie n'était pas que joyeuserie loin de là, et son vingt-et-unième halloween en donna la preuve. Monsieur Citrouille se laissa finalement aller - sous l'emprise d'huile d'alhyenn il n'avait assurément plus toute sa tête - traquant le gibier tout frais tout crème cette fois. Cette adolescente-ci ne fut que la première d'une longue liste de poulet rôti - c'est qu'il avait le briquet généreux le fripon - et de pyromane tenté Jack passa à tueur en série redouté. Depuis lors, il est recherché, quelques affaires de viol sont remontées à la surface (et ses anciens voisins s'accordent désormais à dire que non, tout compte fait, Jacky n'était si pas sympathique que ça). Le Louveteau et la Petite Alice vinrent le chercher dans son potager, il leur aurait bien proposé une petite farce mais voilà... On ne plaisante pas avec ces choses là. (Quoi que.)

Le plus grand criminel que les Contes aient jamais porté. Psychopathe aux troubles de la personnalité narcissique avérés, le Grand Méchant Loup, c'est avant tout le casier judiciaire record du Commissariat de Wonderland ; viols, mutilations, cannibalisme et autres petites horreurs en tout genre. Mais le pire, très certainement, c'est l'absence d'explication. A jamais injustifiées les exactions de ce génie du crime à l'appétit dément. Et rien n'y fit, ni le mandat d'arrêt international, ni le gonflement obscène du budget des U.I.F. l'attente seule fut enfin récompensée. Car c'est sur quelque erreur idiote, déficit de l'attention malvenu qui sait, qu'on appréhenda finalement le recherché.

Confusément piégé dans un scénario presque trop simple - mais peut être était-ce là la solution en fait, la terrifiante simplicité - Malkins ronronnait tendrement. Festoyant comme un ogre et s’enivrant de justice, enfin ! L'encre coulait sans faiblir - pauvres calamars - on ne se lassait pas des réjouissances. Le pire était encore à venir - le pire est d'ailleurs toujours à venir - et le Louveteau fut de nouveau en chasse. Affamé comme jamais, et ma fois bien mal accompagné. D'une évasion spectaculaire on ne parla bientôt plus que d'une envolée de masse ! C'est qu'ils étaient nombreux - et très vilains - à s'être échappés à sa suite, fraichement enrôlés dans quelque projet diabolique : Épouvanteurs, maîtres de l'épouvante... Et sa folie vorace n’exigeait toujours pas de justification, jamais.

Fils d’un menuisier célèbre, Geppetto Tomaso est né dans les quartiers riches de Wonderland. Malgré son indifférence pour les meubles et la décoration d’intérieur en général, le garçon se passionne pour l’art du travail du bois. Seulement, contrairement à son paternel, il choisit de se tourner vers la confection de poupées. Ses parents le surprirent souvent discutant seul dans sa chambre en conversation avec ses mannequins de bois comme s’il s'agissait de ses amis les plus intimes. Malheureusement, à mesure que son génie s’épanouissait, sa folie elle aussi, se mit à faire de même. Bientôt il se découvrit un penchant pour les petits garçons qu’il se plaisait à séquestrer et violer dans son atelier. Pourtant, ils finissaient toujours par grandir et perdre l’expression innocente qu’il admirait tellement chez ses confidentes de porcelaine ou de terre-cuite. Un jour finalement, il se décida à franchir un nouveau cap. Il changea pour la première fois un enfant de chair et d’os en un pantin articulé.

Plutôt habile, il est toujours parvenu à échapper à la vigilance des Traqueurs, mais il reçut tout de même une vilaine punition. Un jour, tandis qu’il était parti à la chasse d’un enfant perdu, il tomba sur Peter Pan, qui le réduisit aussitôt en charpie. Laissé pour mort, le Marionnettiste réussit tout de même à en réchapper grâce aux soins in extremis de Doctor Faust. Il rejoindra par la suite les Epouvanteurs en tant que Sous-Lieutenant de la Rôtisseuse. Depuis son altercation avec le maître de Neverland, Geppetto est contraint de garder sur lui un appareil et un masque respiratoire. Difficile d’appâter les gosses avec un accoutrement pareil. En tout cas ça a l’air d’effrayer ses collègues de l’organisation, et ce n’est pas lui qui irait s’en plaindre.

Possibilité de modifier l'affaire Peter Pan pour des raisons esthétiques.

Parent éloigné de Small Mouse, Sieben est Epouvanteur à la solde d’Alice Caroll. Serviteur attitré de la fillette, il la suit dans tous ses déplacements afin de veiller à ce qu'il ne lui arrive rien. Pourtant, la blonde carnassière aurait mieux fait de se trouver un autre ange gardien. En effet, King of Mice est loin d’être à la hauteur de la tâche qui lui a été confiée. Terriblement maladroit, il ne se passe pas un jour sans que le garçon casse quelque chose ou ne se fasse mal par mégarde. Mauvaises chutes, accidents en tout genre, voilà le lot quotidien du malheureux Mr. Souris. Sa fâcheuse tendance à l'auto-mutilation accidentelle a au moins le mérite d'avoir attisé la curiosité malsaine du Grand Méchant Loup.

Conçu lors d’un rapport adultérin, le nourrisson a été jeté aux ordures à peine sorti des entrailles matricielles. Faible et affamé, il fut ensuite recueilli par une vieille mendiante qui le trouva à moitié mort au milieu des immondices. Gamin des rues, il se découvre un pouvoir très utile pour commettre des larcins, et c’est pourquoi il ne tarde pas à se lancer dans le grand banditisme. Capturé par Mademoiselle la Fée Bleue, il sera ensuite enfermé à Samarcande jusqu’au jour de l’évasion du Grand Méchant Loup où il devient alors un Épouvanteur ; séduit sans se l'avouer par la petite Alice...

Les Millefeuille étaient connus dans tout Malkins pour une particularité fort appréciée : leur don héréditaire de bénir ou maudire les nouveau-nés. A chaque naissance de la noblesse ou de la haute bourgeoisie, on les appelait pour accorder don ou bénédiction; à force de hauts tarifs, les travaux se faisaient plus rares, mais les jeunes Millefeuille étaient tout de même formés à bénir les nouveau-nés, fréquenter la bonne société et finir par épouser un membre de celle-ci.
Une telle perspective ne tentait pas la jeune Narcisse Millefeuille. En fait, elle l’ennuyait profondément. Elle n’avait pas envie de jouer les potiches auprès de la haute société ou de passer sa vie à admirer des bébés : non, elle voulait autre chose. De l’action. Du suspens. Elle s’ennuyait… Et ce fut purement par ennui que, quelques jours après ses seize ans, alors qu’elle était supposée bénir un abominable nourrisson braillard, elle lui souhaita de siffler par les oreilles sitôt qu’il croiserait une jeune fille rousse.

L’affaire fit scandale ; la réputation des Millefeuille fut durablement ternie ; Narcisse fut chassée de chez elle et déshéritée pour payer les frais du procès qui s’ensuivit. Réduite à la misère, la jeune fille trouva un emploi de vendeuse dans une boutique de filtres. Peu à peu, à force d’acharnement et d’audace, elle parvint à monter en grade et à économiser suffisamment pour racheter la boutique lorsque la propriétaire décida de quitter le commerce. Trois ans plus tard, elle était à la tête de sa propre entreprise.

Pourquoi une femme d’affaire couronnée de succès travaillerait-elle pour les Epouvanteurs ? La raison est simple : Narcisse vit pour l’adrénaline. Jeux, paris, affaire, ce ne sont là que des moyens pour elle de trouver l’excitation et le suspens dont elle rêvait dans sa jeunesse. Mener un double jeu d’informatrice, user de ses contacts et de ses ressources pour fournir élixirs et informations à Big Bad Wolf, parier sur celui-ci pour parvenir à un monde nouveau… N’est-ce pas haletant ?!
Hédoniste convaincue, Narcisse est cependant une travailleuse acharnée – après tout, si l’on joue, c’est pour gagner, n’est-ce pas ? Son apparence excentrique et ses caprices extravagants sont une part de la personalité qu’elle se complaît à adopter pour mieux tromper la vigilance de ses adversaires. Et puis, de toute façon, a-t-elle besoin de se soucier des qu’en-dira-t-on lorsqu’elle est riche à millions ?!...

Sam Jingbells est né dans une famille plus que normale de Woollyland. Et sa vie aurait pu se dérouler tranquillement s'il avait été lui aussi normal. En effet, dès ses sept ans, ses parents remarquèrent la nature sadique de leur fils, il faut dire que sortir le poisson de l'aquarium et le regarder mourir en rigolant est assez parlant. Jusqu'à ses dix ans, il fit de son mieux pour se conformer aux standards de son entourage sans pour autant supprimer ses sombres pulsions. Sa vie changea entièrement lorsqu'il rencontra le lendemain de Nowel la Reine de Cœur et qu'elle lui proposa de rejoindre les rangs des Epouvanteurs en entrant à son service. Âgé de quinze ans maintenant, Sam s'est parfaitement bien intégré à l'organisation et effectue de petites missions pour Renatta.