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Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :))

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MessageSujet: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyMer 23 Sep - 17:42

L'après-midi tirait sur sa fin, nimbant le ciel de nuances orangées. Une demie-heure avant, Chrystal venait de finir son service. Sa journée avait été fatigante, bien qu'agréable et c'est donc avec plaisir qu'il se dirigeait vers la plage de Candyland. Ce matin, il s'était levé tôt, avait enfilé un jean étroit, un t-shirt avec un gâteau à la fraise imprimé ( il adorait les gâteaux à la fraise), un gilet noir et ses éternelles bottes en cuir. Ensuite, il avait marché jusqu'à Wonderland et avait travaillé presque sans pauses jusqu'à cinq heures. Il était donc un peu épuisé, mais également assez heureux. Il avait réussi à chiper un sachet de thé à la mûre, et les clients avaient été très agréables, ce jour.
Il suffisait de peu pour le rendre content. Chrystal n'était pas un inconditionnel de la marche, mais quand il s'apprêta pour rentrer chez lui, il fut pris de l'envie de voir la mer. Et pas n'importe laquelle: celle où il y avait des bonbons dans les vagues. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Pour une fois qu'il finissait tôt, il comptait en profiter. Il s'était donc dirigé tranquillement vers la plage de centres, située à Candyland. En chemin, un inconnu à l'air louche vint lui parler. Il paraissait un peu saoûl et divaguait sur les koalas. D'après lui, ces animaux devaient mourir, car ils mangeaient toutes les forêts, ce qui était méchant de leur part, et il ajouta que tout le monde devait réagir face à cette menace. Au début, Chrystal avait souri un peu, en écoutant l'homme raconter son histoire. Il savait que dans ce genre de confrontation, il fallait garder son calme, et ne pas essayer de se débarasser trop méchamment de la personne...mais au bout d'un moment, quand l'homme lui demanda si lui aussi pensait que les koalas devaient être exterminés, il répondit : "Oui bien sur, j'adhère vraiment à vos propos monsieur, il faudrait d'ailleurs que vous proposiez cette thèse auprès de l'organisation scientifique de Malkins, qui je suis sûr serait réceptive à vos propositions intéressantes." Cette phrase avait été prononcée dans le but d'embrouiller l'homme, et le faire s'en aller. Mais il continua néanmoins à embêter le jeune éphèbe et à lui demander où il allait d'un si bon pas. Ce à quoi Chrystal répondit qu'il se rendait chez sa tante, et qu'il devrait le laisser, car il ne pouvait pas se rendre chez elle avec lui. Mais le barbu, décidément très attaché, lui proposa de l'accompagner. Chrystal lui répondit que non, vraiment, c'était pas la peine, qu'il se débrouillerait sans lui. Il lui semblait parler à un mur. Alors qu'il repoussait une fois de plus l'homme, il s'aperçut qu'il était arrivé à la plage. Petit Poucet était quelqu'un de gentil, et compréhensif: mais là, il était assez énervé de ne pas pouvoir profiter de l'air de la mer seul. Il aurait été tellement bien, allongé sur le sable, en se laissant caresser le visage par le vent, les yeux fermés... de plus, il n'y avait presque personne, car il faisait un peu trop de vent pour pouvoir profiter de la mer. Oh comme il aurait été bien, seul, avec ses pensées! Une idée lui vint soudain à l'esprit: cette plage n'était pas n'importe laquelle...c'était la page de cendres, celle dont les vagues donnaient des bonbons. Et dire qu'il avait failli oublier! Un gourmand comme lui aurait tout de suite mangé une des friandises échouées sur la plage. Mais Chrystal avait entendu parler de certaines qualités de ces bonbons: ils étaient assez étranges et si on les mangeait, il paraissait qu'il se passait des choses étranges. Qu'importe le genre de choses qu'il pouvait arriver, il était bien décidé à tenter sa chance. Si un bonbon avait le pouvoir d'écarter à plus de 500 kilomètres les personnes indésirables, alors il voulait bien tenter.

-Ca vous tente, un bonbon...il y en a beaucoup par ici. Vous savez, ils sont vraiment très bons, dit-il à l'homme


Il lui adressa un sourire entendu" et descendit les quelques marches de pierres qui menaient à la plage, immédiatement suivi par l'homme . Il se dirigea vers les vagues , et prit un berlingot qu'il tendit à l'anti-koalas. Celui-ci lui arracha pratiquement des mains, déballa le papier rayé et l'avala. L'effet ne se fit pas attendre: deux secondes plus tard, les yeux de l'homme s'agrandirent, ses lèvres se mirent à bouger faiblement, et il s'étala sur le sable. Chrystal resta pétrifié, ne s'attendant pas à un effet aussi terrible. Il s'agenouilla et constata, soulagé, que l'homme respirait toujours. Il le tourna sur le dos, essuya avec un coin de la manche de son gilet le sable sur sa bouche. L'homme avait les yeux ouverts, fixes, mais n'était pas conscient. Le Petit Poucet soupira: son idée n'avait pas été si excellente..il ne savait pas quoi faire, et décida donc de faire ce qui était prévu: s'allonger sur la plage en regardant le ciel plein de couleurs. Il posa son gilet à quelques mètres de l'endroit où l'homme était allongé, et se mit sur le dos. Il faisait un peu froid, et il regretta de ne pas avoir pris de pull supplémentaire. Bah tant pis, il pouvait bien accepter la fraîcheur du soir, si en échange il avait la possibilité de rêvasser. Enfin, il allait pouvoir être un peu tranquille....

(Oh...c'est pas terrible. Je ferais plus long la prochaine fois.)
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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyJeu 24 Sep - 12:22

Bien sûr, la journée était passée vite. Il y avait quelque chose dans le désœuvrement, Dune avait pu le constater avec philosophie à bien des reprises, qui vous mangeait le temps comme une bête affamée, pour ne laisser après des heures perdues dans cet estomac gargantuesque qu'un sentiment de vide, aussi satisfaisant que désespérant. Elle perdait sa vie en l'éparpillant aux quatre vents puisque n'en faisant rien lorsque dans ces journées creuses elle se contentait de baver en fixant le néant, contente de se satisfaire des sensations de son corps, des bruits du monde extérieur dans lesquels elle s'enveloppait – moelleuse couverture auditive –, ravie de sentir les secondes couler sur son échine pour s'y perdre et y disparaître à jamais ... Et cependant n'était-ce pas précisément ça, vivre ?

Tant que tu n'oublies pas de survivre ...

Elle n'avait rien mangé de la journée, hormis quelques morceaux de poulet le matin, trop occupée qu'elle avait été à savourer sa flemme. En vérité elle avait un peu bougé – il ne faut pas exagérer – puisqu'elle était entrée successivement dans deux petites brasseries afin d'y présenter son CV féérique inexistant. Pour une fois on ne l'avait pas chassée trop violemment : à peine une ou deux insultes et un client suffisamment costaud pour l'amener jusqu'à la porte par la peau du cou. Tout de même, les commerçants étaient des êtres bien lunatiques ... Et qu'on ne lui fît pas croire que ses propres beuglantes capricieuses et renversements colériques de chaises et de tables à se voir dire non étaient la cause de leurs changements d'humeur – rien de tout ça n'était jamais bien méchant, enfin ! Pour les remercier de leur exceptionnelle délicatesse elle n'était même pas retournée dans leurs cuisines pour cracher dans les plats. Il y avait de ces jours, où elle s'attendrissait ... Maintenant, la pensée de sa salive coulant dans des sauces au miel et sur des viandes rouges aux épices lui donnait une faim de tous les diables, bruyante et douloureuse. Elle fouilla ses poches et sept yubas lui rirent au nez.

    « Phoque. »

Un gros homme la regardait, nez retroussé et pupilles indignées devant l'avachissement et la grossièreté dont elle faisait preuve sans la moindre vergogne, et accéléra le pas en la dépassant. Il y en avait plein dans le coin des comme ça ... Gonflés de sucre et de monnaie, méfiants mais si faciles à bernés, incapables de sentir quand une petite mimine venait les soulager du poids de quelques bourses : une source intarissable de revenus ! Elle n'avait qu'à tendre la main, et son prochain repas serait festin. Pourtant elle répugnait à voler ce soir, sachant qu'il lui restait tout l'argent de son précédent job, dont elle s'était faite virer à peine quelques jours plus tôt, dans la petite cabane qu'elle habitait en ce moment. Des scrupules ? Certainement pas ! Juste une politique particulière. Et puis ne se trouvait-elle pas à Candyland ? Il lui aurait été douloureux de débourser le moindre yuba pour manger en sachant qu'elle se trouvait dans la ville qui, disait-on, offrait des fontaines de friandises à chaque coin de rue ... Même si depuis qu'elle était là elle n'en avait encore jamais croisé.

Où donc, alors, se servir gratuitement ? Il y avait bien le Bois Griotte où se faire des platrés de fruits de toutes sortes, mais elle y avait été la veille et, après tant de repas bien équilibrés, l'appel du sucre à l'état brut se faisait sentir. Elle pensa à s'introduire dans les industries Whisky Wodka pour piquer une tête dans leurs immenses fûts de Rhum au miel – dont les effluves, sournoises, venaient jusqu'ici lui picoter les narines – puis l'idée lui vint de, quitte à nager, le faire dans la célèbre mer à l'écume calorique. Et avant même que la pensée ne finît de se matérialiser clairement dans son esprit, ses pas dépassaient déjà la frontière des dernières maisons pour aller courir sur le sable noir et prometteur. Quand elle avait une idée intéressante, Dune n'y réfléchissait pas deux fois, ce qui était souvent relativement navrant – elle aurait pu par exemple se rappeler des rumeurs sur les effets étranges des bonbons que charriaient les vagues de la Plage de Cendre ... Mais trop joyeuse à saccager la couverture parfaite du sable fin sous ses pieds potelés, elle n'y pensa pas un instant.

Quand elle fut sur les lieux elle ne vit d'abord rien. Avant de se goinfrer elle avait envie de barboter un peu car, bien qu'ayant fugué loin d'un lac qui l'étouffait toujours trop, ses origines la rappelaient régulièrement à l'eau comme à un cocon confortable qu'on aime parfois à retrouver. Et seulement quand elle eut plongé entièrement dans les remous maritimes finit-elle par apercevoir, assez loin d'elle sur la plage, une silhouette humaine allongée là comme un rat crevé. D'abord, elle voulut l'ignorer. Puis la pensée que l'individu pouvait être gravement blessé ou même peut-être mort s'insinua en elle et la poussa à aller voir : après tout, elle n'allait pas cracher sur des biens si faciles à voler !

Ayant longé la côte sans sortir une seule fois la tête, elle ne s'extirpa de l'eau qu'une fois arrivée à hauteur du supposé cadavre. Là, elle aperçut pour la première fois une seconde silhouette que la première lui avait cachée dans la distance : un jeune homme, vraisemblablement bien vivant, installé confortablement à quelques mètres de l'autre homme. Zut, avec un témoin elle ne pourrait rien faire ...

    « Coucou toi ! »

Alors autant engager la conversation, non ? Pas le moins gênée du monde, Dune venait d'extirper son corps ruisselant des vagues et de s'approcher de l'inconnu pour s'asseoir lourdement à ses côtés. Respecter la tranquillité d'autrui n'avait jamais été son fort ...

    « Moi c'est Dune. Et toi ? Tu veux un bonbon ? »

Dans sa petite main tendue vers lui elle présentait quelques friandises qu'elle avait à l'instant ramassé sur le rivage. Ses grands yeux papillonnaient gentiment tandis qu'elle souriait, comme un petit ange surgi des eaux.

    « Il parait que tout a meilleur goût quand on mange à deux. T'y crois ? »


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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyVen 25 Sep - 15:20

Chrystal rêvassait. Il rêvait de pains aux raisins, de bonbons et de fondants au chocolat. De glaces aux cafés qu'il essayait de manger, mais elles fondaient à toute vitesse, ce qui l'empêchait de les apprécier. Il était frustré. C'était un rêve très approprié, puisqu'il se trouvait à Candyland. Il se sentait bien, un sourire béat étiraient ses lèvres fines. Au bout d'un certain temps, il regarda en direction de l'homme. Il semblait encore évanoui, mais ses yeux bougeaient de haut en bas et de gauche à droite et il grommelait des trucs. Des bruits étranges, des sortes de grondements, sortaient de sa bouche. Petit Poucet tendit l'oreille et comprit : il parlait encore de koalas! Il se redressa et s'approcha : l'homme ne sembla pas remarquer sa présence.

-Il faut...les tuer...tous! Abominables animaux mangeurs de forêts...horrible aberration.

Un peu rassuré sur le sort du de l'homme, il revint à sa place et se laissa aller de nouveau. Le ciel s'obscurcissait peu à peu, mais la nuit n'était pas encore tombée. Il faisait de plus en plus de vent...il frissonna.Alors que ses paupières allaient se fermer de nouveau, il entendit un bruit, des pas dans le sable. Une silhouette se dirigeait vers lui. Une jeune fille, mouillée, avec de longs cheveux bruns. Elle s'était baignée, à priori, ce qui étonna Chrystal. L'eau était pourtant très fraîche! Elle s'allongea à côté de lui. Pas introvertie, la demoiselle. Dune...c'était drôle comme prénom. Ca faisait penser à la mer...a première vue, elle avait sans doute quinze ans, ou un peu moins, peut-être. A cette époque, Chrystal vivait les années les plus moches de sa vie. Il y pensa quelques instants, avant de revenir à l'instant présent. Il n'allait quand même pas se rappeler son adolescence à chaque fois qu'il voyait une personne un peu plus jeune. On ne devait pas être nostalgique à dix-huit ans!

-Je m'appelle Chrystal. Mais si tu veux, tu peux m'appeler Poucet.

Elle pouvait l'appeler comme elle le voulait, il s''en moquait. Certains préféraient l'appeler par son surnom, et d'autres, moins proches, préféraient son prénom. Lui ne préférait rien du tout.

-Euh...je ne sais pas. Enfin, si, t'as raison, je pense que c'est mieux à deux.


Plus on est de fous, plus on rit, non?
En fait, il aimait bien la solitude, mais il n'était pas contre un peu de compagnie, surtout qu'en ce moment, il n'avait pas trop le temps de sortir, avec son travail qui lui prenait beaucoup de temps. Alors cette jeune fille était la bienvenue. Cependant, son invitation à manger les bonbons le fit hésiter un instant. Il finit par tendre son bras pour piocher dans la petite main de Dune pour prendre un caramel-chocolat.

-Tu devrais essayer les caramels, dit-il. Ils sont très bons.

Il prit la friandise entre le pouce et l'index et la fit tourner devant ses yeux. Un sourire traversa son visage. Il n'était pas fou, il avait bien vu ce qu'avait fait le bonbon à l'ivrogne. Mais il se disait que tous les bonbons ne produiraient certainement pas le même effet. Et sinon, il s'évanouirait quelques heures sur le sable, tant pis. Il fallait tenter l'aventure. Pendant un moment, il pensa attendre que Dune mange son bonbon, pour regarder s'il lui arrivait quelque chose. Oh, ce n'était pas cruel, c'était juste pour rigoler. Mais il revint bien vite à des sentiments plus gentils, et fit remarquer :

-Tu vois l'homme étendu là-bas? Il a mangé un bonbon de la plage. Ca te dit toujours d'en manger un?

Il remit son gilet, et regarda Dune. Voudrait-elle encore manger un bonbon? Il espérait que oui. Parce que si il se mettait à danser le tango tout seul, ce serait moins drôle. Il regarda la jeune fille, tout sourire.

-Tu n'as pas froid? demanda-t-il en la regardant dans les yeux, un peu étonné.

Lui commençait à vraiment être glacé. Petite créature fragile.
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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptySam 26 Sep - 16:09

'Zut.' fut la pensée qui traversa son petit front soudain plissé. Ou, plutôt - soyons réalistes sans craindre de choquer - quelque chose comme : 'Nom d'une méga bouse de troll, par les chiottes ensorcelées de la Kraken House !' Il était donc au courant pour les effets tordus des bonbons.

Comment, vous aviez vraiment cru à sa sincère et tendre proposition de déguster à deux ? Mais si elle s'était montrée si douce, si elle avait fait ses grands yeux, ça n'avait jamais été dans l'optique d'une proposition honnête et décente ! Avouons-le : elle avait espéré que le charmant Petit Poucet ignorât tout des caractéristiques du sucre de la Plage de Cendre afin de le voir déguster innocemment la bouchée de sa perte. Oui, elle était vicieuse – contrairement au jeune homme l'idée était bien accrochée dans sa petite tête, où nul sentiment gentil ne trouvait de place. Mais, enfin, il fallait bien savoir comment s'amuser en ce bas-monde ... Elle-même avait à plusieurs reprises fait les frais des effets inattendus que sa gourmandise l'avait poussée à engloutir, et elle se doutait que, si elle n'avait pas trop apprécié sur le coup, le spectacle avait dû être bidonnant pour ceux qui y avaient assisté. Maintenant elle voulait réitérer l'expérience, mais sur un cobaye autre qu'elle-même. Seulement il connaissait les effets, et ne semblait pas prêt à s'y lancer tout seul ... Voilà qui compliquait la réalisation de son plan machiavélique. Maintenant, quoi ? Allait-elle se jeter sur lui et le forcer à en avaler un ? Ou déciderait-elle de jouer plus finement ... ? Oh ! elle pouvait au moins tenter.

Cachant sa déception derrière un sourire encore plus large, elle choisit de continuer à faire la charmante enfant.

    « Chrystal, comme c'est joli ! Mais Poucet est encore plus mignon ... »

Un battement de paupières, puis d'une voix fluette et en effet affreusement adorable :

    « Pouceeet ! »

Petit rire, ou plutôt gloussement, comme un délicat tintement de clochettes.

Quand il lui fit remarquer que les bonbons étaient la cause de l'avachissement de l'homme à quelques pas, elle fit mine d'être surprise, écarquillant les yeux et façonnant un "ôô !" de sa bouche. Elle avait appris qu'en comédie, l'excès était des plus réalistes ... Son attention se porta un instant sur le concerné qu'elle détailla avec un intérêt tout à fait feint ; il lui sembla l'entendre grommeler quelques imperceptibles borborygmes, mais rien qu'elle pût comprendre parfaitement. En vérité, Dune n'avait pas une ouïe extrêmement développée. Habituée de par sa naissance à l'efficace propagation des sons en milieu liquide, elle avait toujours l'impression, lorsqu'à l'air libre, de supporter un épais brouillard autour de ses oreilles. Avec le temps elle avait fini par s'y habituer, mais ses capacités auditives demeuraient en dessous de la normale humaine – sans que cela ne la dérangeât trop, mais suffisamment pour qu'elle s'en rappelât malgré elle assez fréquemment. Elle décida donc de ne pas relever ces observations, et reporta son regard sur le visage du jeune homme à côté d'elle.

    « Olala, pauvre homme, ça fait presque peur ! Mais tous les bonbons ne font pas la même chose ... si ? »

Elle ignorait que la même réflexion était déjà passée dans l'esprit de son vis-à-vis, toute décidée qu'elle était à le convaincre d'en manger, quelle qu'en soit la conclusion. Oh ! L'idée d'en prendre un elle-même ne la dérangeait pas outre mesure, et il était vrai que partager un moment d'intense folie sucrée pourrait sans doute s'avérer infiniment divertissant, mais elle était bien trop vile dans son idée pour admettre qu'elle se plairait à jouer de manière parfaitement réciproque, sans qu'il fût forcément nécessaire de faire des vilains tours. Dans l'immédiat elle en avait un en tête, et ne songeait qu'à ça.

    « Je serai vraiment curieuse de découvrir ce que font les autres ... Mais je n'ose pas ! Tu vois, je suis un peu timide ... »

Mais oui, timide, bien sûr, c'était pour ça qu'elle était venue l'aborder avec aussi peu de gêne ... Dune était bonne comédienne, mais il lui arrivait – extrêmement souvent, disons-le – d'agir sans réfléchir, et donc bêtement. Elle ne réalisa que sa phrase était tout sauf convaincante, malgré l'air mignonnement embarrassé qu'elle afficha en effet. Quel cliché ! Et elle ne s'en rendait pas compte.

Quand Poucet remit son gilet et sembla s'étonner qu'elle-même ne souffrît pas du froid, elle faillit lui répondre, avec tout le naturel du monde, que le fond de son lac en hiver était bien plus glacé qu'un pauvre petit vent du soir. Étant habituée à la fraîcheur des eaux douces, d'autant plus froides qu'aucun courant ne les agitait trop violemment, et aux frissons qu'offrait la morsure de l'air sur la peau mouillée, elle supportait en effet très bien les températures les plus basses. Quelque chose pourtant la retint d'en avouer trop sur elle : pas de méfiance, au contraire elle avait la sensation que ce petit bout d'homme était tout à fait digne de confiance, mais plutôt une nouvelle idée vicieuse qui impliquait de ne pas lui avouer tout de suite sa véritable nature. Elle se contenta donc de faire d'un ton léger, en se frottant une épaule dépourvue de chair de poule :

    « Oh ! Je suis habituée au froid, ne t'en fais pas. »

Et ses yeux se remirent à fixer les bonbons avec insistance, invitant clairement Chrystal à les avaler au plus vite.


Dernière édition par Dune Aracus le Jeu 31 Déc - 18:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptySam 26 Sep - 19:20

Les filles avaient vraiment une voix spéciale. Oh, c'était plutôt sympa ce qu'elle venait de dire, même si c'était un peu hystérique.

-Merci, dit-il en un sourire éclatant

Dune eut un petit rire trop mignon. Un peu trop aigu. Apparemment, elle ne connaissait nullement les effets des bonbons, puisque elle parut vraiment étonnée. Pauvre fille qui allait sans doute manger un bonbon en ne connaissant pas ses effets. Poucet avait l'impression d'avoir fait une bonne action, en protégeant une demoiselle d'un horrible dra...d'horribles bonbons. Chrystal le sauveur de ces dames. On aura tout vu. Elle sembla s'intéresser à l'homme étendu, qui disait toujours des trucs à propos des koalas. C'était assez monotone, aussi poucet se désintéressa bien vite de la contemplation de l'homme. Le bonbon lui donnait faim: il avait l'impression qu'une odeur sucrée parvenait de l'emballage, une odeur alléchante de sucre. Etait-il possible que les bonbons puissent dégager des ondes alléchantes, ou bien était-ce un effet de son imagination?
Il réfléchissait à la question quand Dune dit quelque chose. Elle en était apparemment arrivée au même niveau de pensée que lui: Est-ce que tous les bonbons produisaient le même effet? Innocent, Poucet ne pensa pas une seconde qu'elle voulait le faire manger un bonbon pour rire de lui. Il se demanda si la jeune fille voudrait quand même en manger un: la perspective de s'évanouir n'était pas très enthousiasmante. Mais ç'aurait été si drôle quand même si ils ...oh, elle était timide et elle n'osait pas vraiment en manger un? La première réflexion de Chrystal fut: Qu'est-ce qu'elle est mignonne! Elle a peur, la pauvre...en même temps elle est encore petite. Et puis elle a l'air tellement contrite de ne pas pouvoir en manger un! Puis, il se dit que la jeune fille n'avait pas vraiment l'air d'être timide, puisqu'elle venait lui parler comme ça. Et ce qu'elle venait de dire sonnait un peu bizarre .Et soudain, une idée lui traversa l'esprit : faisait-elle exprès de jouer les fillettes apeurées pour qu'il prenne un bonbon en premier? Est-ce que tous ses sourires acidulés n'avaient pour but que de tromper son vis-à-vis?
Etait-elle une peste?
Chrystal n'y croyait pas: ne voulait pas y croire.
Dans sa tête, il pensait encore que le monde pouvait être rose, rempli de gens délicats et toujours gentils. Dans son adolescence ce qu'il avait vécu l'avait rendu méfiant, mais cette méfiance, il aimait parfois l'enterrer. Alors, peut-être que la fille voulait le tromper, mais si c'était le cas, et bien tant pis. Si elle était vraiment une fille apeurée, ce serait mieux. Il la vit regarder les bonbons de ses yeux vifs, comme une invitation.

-Je vais en prendre un, fit-il

Il se résignait à être le premier à en manger un. Il était toujours un peu trop bon.
Et il déballa l'emballage du bonbon, doucement, très doucement, histoire de faire monter un peu d'anxiété. Il le laissa sur le sable.
Le caramel se trouvait dans sa paume, et Chrystal porta le bonbon jusqu'à ses lèvres roses et sucrées..il ouvrit la bouche....et arrêta son geste à quelques centimètres de ses lèvres. Sa bouche se ferma.Il leva des yeux malicieux vers la jeune fille et proposa:

-On va partager le caramel. Comme ça, on ne subira pas toutes ses propriétés. Enfin, j'espère, pensa-t-il tout bas.

C'était une bonne idée. Qui n'était absolument pas vérifiable, mais bon. Sans attendre la réaction de la petite créature des eaux , il découpa le bonbon en deux et en tendit un à la jeune fille.

-Quand je dis go, on le mange, ok?

Il tendit la friandise à la demoiselle, un sourire éclatant sur son visage. Mangez-moi, mangez-moi...
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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyMer 30 Sep - 13:59

[ Mille excuses pour le retard ! ]

Elle écarquilla les yeux et ouvrit la bouche, petite langue noyée dans un soudain surplus de salive, quand le bonbon fatal approcha les lèvres de Poucet. Pas de gourmandise là-dedans, et nulle trace non plus de la moindre excitation, si ce n'était celle de la curiosité ... Une lueur fébrile dans le regard, elle avait suivi l'avancée de la friandise le long de cette courbe invisible que chacun décrit toujours inconsciemment avec une symétrie exemplaire en portant des doigts à sa bouche, torture de lenteur qui avait su titiller son appréhension à tel point point que, sur la fin, elle s'étonna de se trouver la mâchoire presque déboîtée à force de tendre vers le sol. Ç'avait été néanmoins plus rapide qu'elle n'aurait jamais osé l'espérer – à croire que son charisme déjà affolant s'améliorait chaque jour, ou que le jeune homme, quoique vraisemblablement plus âgé qu'elle, était bien niais ! D'avance un inaudible gazouillement dans sa gorge préparait le terrain aux ricanements diaboliques qu'elle ne manquerait pas d'y faire éclater dés que les effets viendraient courir sur la peau de lait du naïf ... Mais les effets ne viendraient pas : le bonbon ne fut pas englouti. Et tout son être, entièrement tendu vers l'hypothétique instant d'une chute de sucre sur cette langue rose, demeura bêtement suspendu dans une attente qui ne connaîtrait pas de satisfaction.

Elle le crut, sincèrement, avec toute la ferveur de sa jeunesse, quand il fit mine de céder et de s'apprêter à manger comme elle l'attendait tant de lui. Le fourbe ! Il sut bien la tromper ... De déception elle ne put retenir un petit grognement étrangement proche de celui du goret, signe de l'ineffable douleur que cette trahison lui causait. Et maintenant, quoi ? Un compromis tordu ? Mais ce jeune bellâtre était-il donc à ce point malotru pour forcer une pauvre innocente à goûter le poison qu'il se devait de tester avant même de le lui suggérer ? Où était passée la notion de galanterie ? L'innocente en question, pourtant, ne souhaitant pas vexer – quoique l'étant elle-même infiniment – se retint de laisser échapper la moindre remarque désobligeante. À la place elle retroussa son petit nez d'un air boudeur, histoire de tout de même faire culpabiliser l'infâme, et considéra sa proposition en plissant les yeux.

    « Ah oui, hum ... Pas bête ! »

Pas un instant elle ne crut à cette hypothèse de partage des effets qui lui semblait tout bonnement ridicule et ne rentrait pas dans les sphères très particulières de sa logique personnelle ; quel imbécile, celui-là, à prétendre supposer l'insupposable ! En vérité elle ignorait tout à fait si un bonbon coupé en deux ne perdait pas en effet la moitié de ses caractéristiques, ou du moins de leur intensité, et ne se trouvait pas même curieuse de le découvrir : elle savait juste que son plan jusque là si parfait tournait lentement mais sûrement au vinaigre, et ça ne lui plaisait pas. Pas question qu'elle se fasse avoir, même si l'autre proposait ces arrangements pourtant si vicieux en toute innocence.

    « Seulement ... c'est que ... je n'ai pas faim ... »

Instant parfait que choisit un tonitruant gargouillement de ventre pour décrédibiliser entièrement sa propriétaire. Et Dune, habituellement si rarement embarrassée, sentit la rougeur courir dans sa colonne vertébrale jusqu'à venir s'étaler, peinture abstraite aux reflets vifs, sur tout son joli minois. Traitre ! Heureusement – songeait-elle – l'odieux mensonge assorti à un tel rougissement serait un bon argument pour soutenir la thèse de sa timidité. Elle joua donc le jeu jusqu'au bout, à vrai dire bien incapable désormais de tenter autre chose : bafouillant quelques excuses et autres borborygmes de désolation elle se saisit avec moult tremblements et hésitations du demi-caramel et, levant des yeux quelque peu gênés vers le Petit Poucet, lui fit un faible sourire. Un jour elle en rirait sûrement, de cette stupide mésaventure, mais dans l'immédiat tout ça l'excédait au plus haut point.

    « Bon, bah ... ok alors. »

Et elle serra la friandise déjà collante entre ses doigts, grimaçant intérieurement à l'idée de ne pouvoir assister en toute sobriété à son effet sur un autre. Contrainte à attendre le signal elle approcha à son tour le caramel de ses lèvres, convaincante dans sa préparation mentale puisque celle-ci, au moins, n'était pas feinte. À ce qu'elle en savait il n'existait aucun moyen de contrer les effets des bonbons, sinon la simple et efficace solution de ne pas les manger. Alors ?

Dés que le "go" en question retentit, assourdi certes par l'infinité de l'océan mais vrombissant dans ses oreilles puisque symbole de sa récompense ou de son châtiment – au choix –, elle engloutit d'un coup la sucrerie et se mit à la mâcher avec enthousiasme, ses yeux souriant pour elle à son camarade de goinfrerie. Enfin, en apparence ... Parce que bien évidemment Dune n'était pas du genre à céder aussi facilement, teigneuse comme elle l'était, et ses dents affutés ne mastiquaient que le vide. Bien caché sous sa langue, le caramel encore intact prenait tout son temps pour fondre ...


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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyVen 2 Oct - 16:05

Elle voulait le faire culpabiliser. Son petit grognement, son air boudeur... elle y réussit parfaitement. Pendant un instant, il se demanda si ç'avait été une excellente idée de proposer à une jeune fille une telle chose: il se souvenait avoir entendu (c'était très vague, mais c'était là) que les filles étaient des êtres fragiles et qu'il fallait les traiter avec attention, et pas en les exposant aux dangers d'un bonbon aux effets non vérifiés. Mais il chassa bien vite cette sombre pensée de sa tête, et se dit tout naturellement qu'elle devait être traité comme son égal, et donc manger en même temps que lui. Et il faut dire aussi que ça l'arrangeait bien de pas être tout seul à avaler ce bonbon. N'empêche que le grognement quand elle avait vu que le bonbon n'avait pas été avalé l'avait fait sourire largement. Elle avait dit que ça semblait une bonne idée. Génial, non?

-N'est-ce pas?

Un grand sourire vint se poser sur les lèvres du jeune homme. Il avait déjà partagé le bonbon en deux, tout à son impatience de partager avec la jeune Dune. Pourtant, elle lui dit ne pas avoir faim. Son sourire disparut un peu, mais resta là. C'était dommage. Bon...tant pis, il mangerait la friandise tout seul. Sauf qu'un bruit vint démentir les paroles de Dune. Un bruit grondant, qui provenait manifestement du ventre de la fille. son estomac gargouillait. Chrystal s'apprêta à rire, quand il vit les adorables rougeurs sur le visage de Dune. Une grande timide, hein? Une pauvre petite fille qui n'osait pas partager le bonbon. Bluf ou vérité? Le Petit Poucet ne savait pas trop: elle paraissait parfois indécise et timide, et aussi parfaitement à l'aise. Ne sachant pas trop que croire, il décida de s'en tenir à la solution simple et qui-prend-pas-la-tête: Dune était une jeune fille timide et ne voulait pas partager le bonbon, de peur qu'il eut des effets terribles. Les excuses de Dune et le tremblement de ses mains délicates quand elle prit le bonbon convainquit parfaitement Chrystal, qui même s'il avait encore des doutes, préférait ne pas penser que l'innocente Dune était en fait une menteuse.
"Go". Il l'avala sans plus de cérémonie son demi-caramel. Il mastiqua bien, et apprécia son bonbon aussi longtemps qu'il le put. Dune semblait elle aussi apprécier le bonbon. Chrystal attendait avec appréhension et en même temps avec impatience le moment où les effets se déclencheraient. A moins qu'ils ne se déclenchent jamais, pensa-t-il. A peine venait-il d'avoir cette pensée réconfortante, qu'il se sentit mal. Des couleurs apparaissaient devant ses yeux. il distinguait mal la jeune fille.

-Ca va? demanda-t-il

Il eut soudain l'envie irrépressible de quitter le sable, et ses jambes semblèrent agir toutes seules. Il se redressa avec vivacité. Une odeur de sucre provenait de l'ivrogne allongé par terre. Une odeur tellement forte et tellement alléchante qu'il se sentait attiré comme un pantin. Il se dirigea vers lui, ne faisant plus du tout attention à Dune. Il n'avait pas vu qu'elle n'avait pas mastiqué le bonbon. L'homme et son odeur de caramel comptait beaucoup plus. Il s'agenouilla près de lui, en passant sa petite langue rose sur ses lèvres. Oh, mon dieu, qu'est-ce qu'il avait faim! Il allait le manger. Il avait l'air tellement bon....
En vérité, Chrystal ne savait plus que l'homme était un humain, et pas un énorme caramel. Ses yeux brillaient de gourmandise. Il se pencha doucement par dessus l'homme, et commença à mâchouiller ses doigts. C'était goûteux. Mais alors qu'il s'attaquait à l'autre doigt, une odeur plus alléchante vint flotter jusqu'à son nez. Une odeur de caramel. Et cette odeur provenait d'une jeune fille assise sur le sable... il refit le chemin qui le menait jusqu'à Dune, avec l'idée assez étrange de la dévorer, elle aussi...
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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyLun 5 Oct - 13:10

[ Du cannibalisme sucré ! Quelle cruauté ! XD *adore l'idée ♥* ]

    « Euh ... Oui ... pour l'instant ça va ! »

Elle fit encore mine un instant de mâcher, puis de déglutir avec appétit quand il lui sembla être temps ; le tout en observant avec attention les moindres détails de l'expression de Chrystal qui lui parut soudain aussi indéchiffrable qu'un mur – elle scrutait, petit furet aux aguets, en attente de la moindre chute de brique. Bientôt cette peau d'albâtre se couvrirait des couleurs de l'arc-en-ciel, en aplats unis, à pois ou à rayures ; bientôt ces membres frêles se tordraient involontairement et gonfleraient comme des ballons, momentanément atteints d'éléphantiasis ; bientôt cette bouche et ce nez, trop fins pour un homme, s'allongeraient et se rejoindraient pour lui former un bec ! À coup sûr le Petit Poucet subirait quelques métamorphoses, et celles-ci seraient grandioses. Mais rien, pourtant, ne daignait venir perturber la sérénité qu'il affichait. Ou peut-être y eut-il quelque chose – une ébauche de grimace, une contraction de la mâchoire, un froncement de sourcils peut-être ... Dune ne remarqua en tous cas rien, n'ayant de toutes façons jamais été douée d'empathie, et pas physionomiste pour un sou.

Ce fut donc par surprise que la levée du jeune homme la prit, tant qu'elle ne put retenir un sursaut qui manqua de justesse lui faire avaler son caramel ; seulement après s'être à moitié étranglée et avoir toussé pour recracher la friandise qu'elle s'empressa d'enterrer dans le sable – dont la couleur sombre saurait le cacher à merveille –, seulement alors put-elle constater le comportement pour le moins déroutant dont elle se fit témoin. Le blondinet, à l'air pourtant si naïf, se trouvait ni plus ni moins en train de sucer avec entrain le doigt du vieux pochetron. Du moins c'était ce qu'elle croyait voir, de là où elle se trouvait : Chrystal penché sur ce corps allongé, ses dents activées sur la main inerte, un air gourmand au visage. Et le vieux qui grognait dans son sommeil ... Quelle indécence ! Dune s'en serait presque sentie choquée, "ô" outré de mère-grand aux lèvres, si elle n'avait pas trouvé ça absolument hilarant.

Mais enfin, derrière les gloussements une certaine inquiétude se faisait sentir : elle ne doutait pas que ce comportement étrange fût dû aux effets tant attendus, et par conséquent savait que la raison devait avoir quitté, du moins en partie, le jeune homme qui les vivait. Quelle était réellement l'hallucination dont il souffrait, et jusqu'où serait-elle capable de le porter ? Dune s'en voulut presque de lui avoir ainsi "imposé" l'expérience – presque. Et elle faillit dépasser cet adverbe en constatant l'air étrangement affamé qu'affichait le Petit Poucet lorsque, délaissant ses petites affaires avec l'autre machine à borborygmes, il revint vers elle les yeux luisants. Il s'approcha encore, et enfin elle perçut les effets que le jus de caramel, malgré l'absence de consommation entière et solide, avait réussi à faire couler au fond de sa gorge : elle aussi sentait désormais une divine odeur sucrée émaner du corps de l'autre. Que ce fût à cause de la quantité moindre qu'elle avait englouti ou en raison du faible développement de son odorat – là encore, à quoi bon avoir un nez sous l'eau ? – il lui fallait être proche pour percevoir les effluves appétissantes.

Elle avait faim. Désespérément faim. Cette constatation la frappa avec force, lorsque ses yeux se posèrent sur les mollets du jeune homme et qu'elle eut très envie d'y planter les dents. Sa raison à son tour quitta son corps, chassée par une gourmandise indomptable qui dicta chacun de ses gestes : elle se leva, se dirigea vers la sucrerie géante qui avançait vers elle et, sans la moindre gêne ni la moindre hésitation, lui sauta dessus. Avec empressement ses lèvres se portèrent à la première zone découverte qu'elle purent trouver : le cou ; elle ne le mordit pas – ne désirant pas se ruiner les canines dans ce qui promettait d'être une chair collante à souhait – mais se mit à le suçoter allègrement. Comme elle s'y attendait un délicieux goût de caramel envahit sa bouche, et elle se trouva infiniment heureuse d'être tombée sur une confiserie de cette taille.

Et puis soudain, la raison lui revint comme elle était partie : Dune réalisa ce qu'elle était en train de faire – à savoir : léchouiller un garçon – et l'horreur de cette constatation lui fit pousser un cri suraigu et se dégager avec empressement de l'étreinte qu'elle avait elle-même provoquée. Sans doute dut-elle ce regain de conscience au peu de sucre maléfique qui s'était au final infiltré en elle, ce pour quoi elle se serait reconnaissante à elle-même ... Mais plus tard : après avoir fui.

    « Hirk ! Lâche-moi ! Je ne suis pas un bonbon, je suis une vraie petite fille ! »

Elle poussa le pauvre Chrystal de toutes ses forces et, sans regarder s'il tombait, reprenait ses esprits ou la poursuivait, elle courut à en perdre haleine vers le seul refuge qu'elle connaissait vraiment dans les environs : la vaste mer qui l'invitait du battement de ses vagues. L'eau sucrée l'accueillit dans un tendre "plouf", et elle y plongea toute entière avec la ferme intention d'y demeurer le plus longtemps possible – toute la nuit s'il le faudrait.


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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyMer 7 Oct - 17:04

C'était délicieux. Le goût de caramel était trop alléchant pour y résister. Et de toute façon, il ne voulait pas y résister. Petit Poucet n'arrivait pas à avoir de pensées cohérentes et nettes. Dune n'était plus une fille: c'était un bonbon géant. Il s'approcha d'elle, et sentait l'odeur de caramel se faire de plus en plus attirante. Sans réfléchir, il se jeta sur elle, sans remarquer qu'elle aussi semblait tout à coup avoir très faim. Il ne sentit même pas qu'elle était en train de lui lécher le cou, trop occupé qu'il était à essayer d"écarter les vêtements sur son épaule pour y passer sa langue. Fébrile, il réussit à dégager un bout d'épaule nue, et commença à le mordiller avec entrain. C'était... sucré...tellement sucré. Puis soudain, la jeune fille le repoussa violemment. Comme il était de constitution fragile, il alla atterrir quelques mètres plus loin. AÏe. Assis sur le sable, il la regarda d'un air hébété, juste au moment où elle criait qu'elle était une "vraie petite fille". Mouhahaha... qu'on n'aille pas lui faire croire qu'un caramel géant -même parlant-était une fille! Puis il se rappela qu'un caramel ne devrait pas parler, justement. Et qu'un bonbon, ça ne vous faisait pas tomber, et que ça ne vous mangeait pas. Et pourtant, le bonbon avait bien essayé de le manger! Il passa une main hésitante sur son cou, là où le bonbon l'avait léché. Une idée lui vint alors à l'esprit: si un bonbon ne mangeait pas, c'était que le bonbon n'était pas un bonbon. (---). Merde! il eut une révélation soudaine et inespérée: celle qu'il avait prise pour une friandise particulièrement gustative était en fait Dune! oui, Dune, la jeune fille qui était venue lui parler quelques minutes avant. Il se tordit les mains, gêné. On ne devait pas manger les filles, ni se faire manger par elles. Chrystal, qui détestait les contacts trop physiques, venait de se faire suçoter le cou...il eut un frisson en y pensant. Si jamais un observateur les avait vus, il aurait pu penser à... Ah, malheur! Et en plus, Dune était plus jeune que lui! Le scénario se mit en marche dans sa tête: on les aurait vus, il serait traîné en justice pour avoir... dévorer une jeune fille à peine sortie de l'enfance, et serait jeté en prison, avec des délinquants féroces qui lui feraient la peau sous prétexte qu'il était plus faible, et donc il passerait ses nuits dans une angoisse sourde et il....Thumb secoua la tête. Il ne fallait pas qu'en cédant à une angoisse puérile, il se mette à inventer des trucs bizarres.


Il tourna la tête et regarda si il y avait quelqu'un : la plage paraissait vide. Cela le rassura un peu, et il se remit de bout. Il essuya le sable de son pantalon, et vint se poser près de la mer. Il avait vu la jeune fille plonger là juste après avoir dit qu'elle n'était pas une sucrerie. Luttant contre l'odeur persistante de sucre, il appela;

-Dune!

Personne ne lui répondit.

-Dune! Excuse-moi! Ce sont les effets du bonbon! Je ne te mangerai plus, promis!

Il scruta l'eau, mais ne vit rien. Normalement, un être humain ne pouvait pas rester aussi longtemps dans l'eau, et il eut un instant d'inquiétude où il se dit que Dune s'était noyée. Mais l'eau était peu profonde sur les bords de la plage, et il se dit que même si elle ne savait pas bien nager, elle n'aurait pas pu sombrer. Peut-être avait-elle le pouvoir de rester longtemps sans respirer? Ou bien le pouvoir de créer une bouteille d'oxygène quand elle le désirait? Une sirène? Il savait que Dune arrivait de la mer quand il l'avait vu, donc ç'aurait été probable. Mais il lui semblait que les sirènes avaient des queues de poisson. Dune n'en avait pas.

-Dune! J'aurai pas du pour les bonbons! Mais toi aussi t'as essayé de me manger, non?!

Oui, c'était pas très galant. Mais il essayait de trouver des excuses pour faire réapparaître Dune à la surface. Il se mit à mordiller une mèche blonde qui s'était mise devant ses yeux, en regardant l'eau d'un air impatient. Il était résigné à attendre là tout le temps nécessaire pour voir Dune sortir. Elle ne resterait pas là éternellement!
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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyVen 9 Oct - 16:16

La mer était bruyante, surtout près du rivage, malgré toutes les vertus apaisantes que les humains avaient tendance à lui prêter ; la force des courants et le fracassement infinis de ses remous sur les berges résonnaient dans la distance, bouillonnaient dans ses oreilles. Rien à voir avec le calme que les eaux immobiles de son lac permettaient ... Une tristesse, soudain, vint lui lécher les yeux alors qu'elle contemplait les amoncellements de bonbons au point où se brisaient les vagues – elle pesta un instant contre le sucre qui lui attaquait aussi sournoisement la pupille, puis se laissa aller à une petite séquence nostalgique qui mouilla de sel le sucre autour de son visage. Tout ça aurait dû être drôle. L'effet aurait dû la faire rire, ridiculiser sauvagement le Petit Poucet et peut-être l'amuser lui aussi, par la suite ... Au lieu de quoi elle s'était retrouvée dans une position plus que compromettante avec un garçon, et avait manqué se faire dévorer baveusement par ledit garçon. D'un geste machinal elle se massa l'épaule où elle sentait encore, douleur sourde mais tout de même trop proche, la marque des dents qui s'y étaient plantées.

La joue collée contre le sable noir parsemé d'éclats de couleurs, petits galets-friandises, Dune ne bougea plus pendant un temps. L'étendue sous-marine était déprimante, quand au large le regroupement de bonbons se faisait plus clairsemé et que ne demeurait plus qu'un noir grisonnant dans la distance ... Le contact de l'eau sucrée sur ses lèvres et sa langue lui rappela à quel point elle avait faim ; mais la nourriture sur laquelle elle était allongée la narguait en lui rappelant par d'inaudibles crissements, pareils à des ricanements, que rien ne lui garantissait de survivre si elle osait y goûter à nouveau.

Quelle vie ...

Et puis il lui sembla entendre, vibrations atténuées par le changement de milieu, l'appel désespéré d'une voix qu'elle ne reconnut d'abord pas. Quelqu'un était-il arrivé, depuis qu'elle avait trouvé refuge dans cette eau poisseuse ? Se faisait-on dévorer par un Poucet fou, là-dehors, en hurlant à l'aide ? Sa curiosité la poussa à remonter subrepticement pour tendre l'oreille vers la surface. Là, elle entendit plus clairement. Ce petit démon ... Après l'avoir à moitié rognée, il ne trouvait donc d'autre excuse que de l'accuser en retour ? Il lui fallut attendre que sa colère de petit orgueil piqué retombât pour finalement réaliser que l'autre semblait avoir à son tour recouvré ses esprits. Esprits idiots et malotrus, certes, mais au moins esprits non cannibales – du moins l'espérait-elle. C'est avec précaution qu'elle sortit lentement la tête de l'eau, ses petits yeux plissés pour s'habituer au passage à l'air lui donnant l'air revêche et suspicieux – ce qu'elle était de toutes façons.

    « Tu manges ta mèche maintenant que tu ne peux plus me dévorer, moi ? C'est bon ? »

Pince-sans-rire, elle détailla encore un instant le jeune homme avant de sortir davantage de l'eau, mais sans s'en extirper totalement, et s'assit face à lui là où les vagues ne venaient pas lécher plus haut que ses épaules. Silencieuse un instant elle croisa les bras en le fixant, air mutin au visage et réflexion au fond des yeux. Le soleil déjà commençait à baisser, rendant la plage noire plus sombre encore, et la moiteur du silence, à peine rompu par les grognements indistincts de l'ivrogne et les roulements des vagues, n'avait rien de rassurant. Dune n'aurait pas aimé finir dévorée dans un lieu comme celui-ci ... Et songeant soudain à l'horreur d'une telle mort elle ne put s'empêcher, par comparaison, de trouver la situation particulière cocasse. Un grand éclat de rire fusa de sa petite gorge, rebondit sur les vagues et fuit au large, pendant qu'elle-même gloussait hystériquement en se vautrant dans le sable humide.

    « Bon, ça va, je te pardonne, c'était quand même rigolo ! » parvint-elle à articuler entre deux hennissements.

Et, toujours les fesses dans l'eau, elle se laissa aller à un profond soupir tout en contemplant la chute du soleil derrière l'horizon liquide. Il se faisait tard et pourtant elle était toujours là, le ventre vide et des traces floues de peur encore accrochées à la poitrine. Rien ni personne n'avait beau l'attendre chez elle, elle répugnait étrangement à rentrer trop tard, ce soir. Seule l'idée de subir une solitude habituellement douce mais sans doute douloureuse après de tels évènements la retint de filer sans demander son reste. Elle regarda encore Poucet, réfléchit une seconde, puis eut le programme de sa soirée.

    « Finalement, invite-moi à manger pour te faire pardonner ! J'ai faim et pas question de reprendre de ces trucs-là. »

Un geste vague vers la couverture de friandises qui s'étendait à ses pieds. Elle ne craignait pas que sa demande d'invitation fût mal prise, ou mal interprétée, trop contente d'avoir trouvé, songeait-elle, sa pitance pour ce soir. Aussi n'eut-elle aucune vergogne à faire son plus grand sourire, un fleuve d'attente au coin des yeux.


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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyDim 11 Oct - 13:30

Une petite tête brune apparut enfin à la surface de l'eau. La tête lui demanda si maintenant qu'il n'avait plus personne à manger, il se contentait de sa mèche. Le Petit Poucet ne répondit rien, souriant juste un petit peu. Il était heureux de la revoir, celle qu'il surnommait désormais la petite sirène. Elle semblait quand même être encore inquiète: c'était normal. Lui non plus ne se sentait pas très bien: il n'avait pas envie qu'elle lui saute dessus encore. Crainte injustifiée, puisqu'il aurait certainement été le plus fort (il était rikiki, mais elle l'était encore plus). Il aurait probablement eu le dessus en cas de lutte cannibaliste.
Oh, et puis elle était pas drôle, hein: son air mécontent lui rappelait une amie de sa tutrice qui fronçait les sourcils à chaque fois qu'il ne se comportait pas parfaitement. Il rangea sa mèche derrière son oreille et Il faillit dire un truc pour détendre l'atmosphère, mais Dune fut plus preste. Elle éclata de rire, et ce fut lui qui fronça les sourcils. La fille se roulait maintenant dans le sable et les vagues, en riant comme une folle dingue. Il ne savait pas pourquoi dune riait, mais à la vue de la jeune fille qui gigotait, il ne put s'empêcher de rigoler lui aussi, et bien que moins énervé que sa compagne, il en eut lui aussi mal au ventre. Elle lui pardonnait! Bon, normalement, elle aurait du elle aussi se faire pardonner. Mais il n'était pas grognon, et ne lui fit pas remarquer. Par contre, lui n'avait pas trouvé ça drôle, mais vraiment pas... dire qu'il avait failli.... il fallait mieux qu'il oublie cet incident. Le soir tombait vraiment, maintenant. Le soleil était un vague point orange à l'horizon, et disparaîtrait bientôt. Dune avait quinze ans tout au plus, il fallait qu'elle rentre... il allait lui faire remarquer quand elle lui demanda de l'inviter à manger. Culottée, cette fille!

Mais il n'avait pas envie de la laisser là. Elle avait faim (et lui aussi) et se trouver un restau ne serait pas difficile. Ah, ce que le Petit Poucet pouvait être gentil!

-Je t'invite au restaurant, ok, dit-il. Mais pas de trucs aux prix exorbitants, je ne suis qu'un simple serveur.

Comme ça, c'était dit. Si elle voulait manger caviar, qu'elle aille voir ailleurs!

-Oh, ... je vois ce qu'il nous faut....

A Candyland, ils pourraient manger toutes les friandises qu'ils désiraient, mais ne seraient pas tranquillement assis à une table... alors qu'à Woolyland, il y avait un salon de thé à l'atmosphère chaleureuse et un peu confinée (rien qu'un peu) où on pouvait se régaler, en étant bien calé dans son fauteuil. Il se trouve que le Petit Poucet travaillait à ce salon de thé. Il avait très envie de faire découvrir à la jeune fille cet endroit agréable. Et de plus, il n'aurait même pas besoin de lui demander avant qu'elle fasse son choix... grâce à son don, il devinerait les desserts favoris de la demoiselle, avant qu'elle lui fasse part de ses envies. Oui, c'était un peu par fanfaronnade, mais ç'aurait le mérite de donner un peu de piment à leur soirée.
Il tendit la main à la demoiselle pour qu'elle se lève du sable. L'odeur de caramel qui émanait d'elle avait presque disparu. Il n'avait pas oublié que des parents inquiets devaient l'attendre chez elle, mais c'était son choix. Il n'allait pas lui dire de rentrer chez ses parents, ça n'aurait pas été amusant! L'ivrogne allongé sur la plage était réveillé, et marchait dans leur direction. Il paraissait un peu dans les vapes, et ne devait plus se souvenir de e qui s'était passé. Le Petit Poucet, redoutant que cet encombrant visiteur veuille venir avec eux et ne les lâche pas, pressa un peu la jeune fille:

-Allons-y!
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MessageSujet: Re: Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) Un berlingot, mademoiselle? (Dudune :)) EmptyMar 13 Oct - 12:43

Si elle avait pu choisir un métier, elle aurait pris dictateur. Parce qu'infiniment satisfaite quand on lui obéissait, quand ses caprices trouvaient des réponses – même si les actes en eux-mêmes n'étaient dicté que par la bonté ou toute autre motivation étrangère à son autorité, elle se complaisait à croire, ou prétendre croire, que tout n'était que soumission à ses ordres indiscutables. Si on lui disait non ... Elle ne savait alors trop comment réagir, vexée surtout, frustrée et colérique, presque humiliée au fond d'être renvoyée froidement à son rang de fillette réclamant toujours trop. Quand en revanche on disait oui c'était une joie naïve et vive, contentement de l'orgueil flatté, petite jouissance intellectuelle : et elle souriait avec toute la candeur et la sincérité d'un bambin auquel on offre son premier noël.

Négligeant un temps avec hauteur l'ombre des limitations économiques elle se laissa emporter par un enthousiasme enfantin ; car, enfin ! c'était tout de même la première fois qu'on l'invitait au restaurant. Et Dune se sentit comme une dame, elle qui d'ordinaire jouait le rôle inverse. Une sensation nouvelle qui, étrangement, n'était pas sans lui déplaire ... Alors elle fit la moue, peignit sur ses joues roses une coquetterie malicieuse, puis se saisit de la main si galamment offerte pour se redresser avec grâce – le tableau aurait été parfait, en somme, si en effet la moindre grâce avait habité ce petit corps et si elle avait su se hisser debout d'une manière moins violente et involontairement frustre. Au point qu'on s'en serait presque étonné de ne pas voir le bras du Poucet demeurer dans son poing.

    « Oh non ! ne t'inquiète pas ! Je mange naturellement assez peu. » mentit-elle tendrement une fois levée en ignorant la douce rondeur de son poignet et de ses joues souriantes.

Elle fit mine d'épousseter sa robe, poursuivant ses similis d'attitude distinguée, mais ne parvint pas à en chasser le moindre grain de sable – poussière noire scintillant joliment sur la lourdeur d'un tissu gorgé d'eau dont les pans dégouttaient encore en une multitude de fins ruisseaux. Mais elle avait l'habitude d'être ainsi empêtrée, de nager et marcher drapée dans de lourds voiles liquides, et la sensation avait beau ne pas être des plus agréables elle ne la dérangeait pas outre mesure. Une autre par contre l'ennuyait davantage ... Sous ses pieds le sable avait beau être doux comme une caresse, moelleux comme un nid dans lequel venait s'infiltrer l'eau en suivant ses empreintes, elle ne se sentait pas d'humeur à commettre quelque génocide d'orteils sur les pavés des villes. Il lui fallut lâcher la main – qu'elle n'avait de toutes façons pas l'intention de tenir plus longtemps, il ne fallait pas rêver – et filer tâter la zone où elle s'était assise, plus tôt, auprès de Chrystal. Là, elle faillit mourir pour la deuxième fois de la soirée : non plus dévorée mais victime de la défaillance de son propre cœur, jeune certes mais mis à rude épreuve par la surprise que lui causa la soudaine apparition, dans un coin peu surveillé de sa vision, du zombie qu'était l'ivrogne revenant.

    « Allons-y ! »

Le temps d'un sursaut et d'un petit glapissement, et elle ne se fit pas prier : saisissant en hâte les lambeaux de claquettes qui lui servaient de chaussures – lesquelles elle trouva relativement aisément, à peine enfouies et bien distincte, par leur jaune poussin criard, des ombres du sol – elle courut rejoindre le jeune homme. Pas le moins du monde effrayée, évidemment, mais simplement peu encline à vivre d'autres évènements tordus avant le bon repas qui semblait lui être promis. Heureusement d'ailleurs, car les gargouillements de tantôt s'étaient mués en douleur lancinante derrière le nombril qui ne tarderaient pas à remonter jusqu'à son équilibre et sa conscience comme cela lui était déjà arrivé lorsqu'elle se négligeait trop. Pressant donc le pas elle trottina jusqu'à son nouveau garde-manger personnel qu'elle entreprit de suivre docilement.

[ Du coup je suppose qu'on dit que ce topic est fini, et je te laisse commencer le suivant ? ♥ ]
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