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A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter)

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MessageSujet: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptyMar 9 Fév - 17:28

Olivia McCartaigh, robe rouge à fleurs et gros noeud, manteau de fourrure blanche, bas de dentelles blancs et petits souliers bleu d’outremer, sourire un peu candide sur les lèvres, démarche sautillante, se promenait dans les bois Griotte.

Elle n’avait rien à faire là.

A fortiori quand on savait quel genre de créature vivait ici. Et c’était justement pour la créature que la petite Olivia traînait ici, sous le soleil un peu glacé d’un après-midi très froid.
C’est qu’elle savait se servir de ses oreilles. Et elle avait entendu son père dire à sa mère que depuis quelque temps, les traqueurs recherchaient avec l’énergie du désespoir une épouvantrice... dévoreuse d’enfants. On ne savait pas où elle se planquait, mais on disait l’avoir vue une fois près du bois Griotte.
Olivia avait décidé d’y faire un tour, attitude un peu suicidaire, il est vrai. D’abord, elle voulait la voir. Elle devait être énorme si elle mangeait des enfants! Et si la sorcière était trop grosse, elle ne pourrait pas courir à sa poursuite, et Olivia aurait le temps de fuir.
Et puis, Olivia se répétait qu’elle n’avait pas peur des sorcières. Même si ce n’était pas tout à fait vrai...

Mais depuis une heure déjà, elle ne pensait plus trop à l’épouvantrice recherchée par les traqueurs. Oh, elle ne l’avait pas oubliée, mais elle se demandait si ses recherches n’étaient pas vaines, et si la Rôtisseuse habitait vraiment bien par ici. Alors, pour s’occuper, elle s’était mise à la poursuite d’un furet.

-Il court il court le furet, le furet du bois joli, il est passé par ici...

Et elle courait maintenant, dans les sentiers givrés et les feuilles mortes, à la poursuite du petit animal brun. Et ses souliers trop délicats commençaient déjà à s’user.
Peut-être qu’elle allait devoir se résoudre à commander des baskets... ce qui lui déchirait le coeur, puisqu’elle trouvait ces chaussures tout sauf élégantes.

-Il repassera par lààààà...

Ahhh!!! La bestiole était là, dans le buisson, et la fixait avec des petits yeux noirs. Elle ne bougeait pas. Ah, ah. Elle s’approcha doucement, doucement. Doucement et délicatement. Tendit une main fine pour caresser la petite bestiole... qui ne bougeait toujours pas. Elle posa la main sur les poils bruns, et sentit l’animal se raidir. Le furet ouvrit la bouche, et Olivia vit les dents pointues dans sa gueule.

-Si tu me mords, je te lance contre cet arbre, fit sa voix douce

Mais comme le furet ne semblait pas prêt à mordre Oliva Enorah, elle n’en fit rien. Elle finit par s’accroupir, l’animal dans ses bras. Il n’était pas très sauvage, elle pourrait peut-être...l’adopter? Il ne sentait pas trop mauvais.
Espoir vite déçu, puisqu’un bruit vient chasser «son» furet.
C’était quoi ça? Elle tourna la tête mais ne vit rien.

-Qui que vous soyez, montrez-vous!

Elle se sentait un peu ridicule. Peut-être n’y avait-il personne? Mais la pensée d’une confrontation avec la sorcière la rendait un peu parano. Et puis si jamais quelqu’un était là, il lui suffirait d’échanger quelques politesses. Et elle comptait bien faire quelques représailles- élégantes- à la personne pour avoir osé la déranger dans son moment privilégié avec son ami le furet.
Elle se rendit soudain compte qu’elle était accroupie, ce qui n’était pas du tout une position qui lui convenait. Elle se releva prestement, avisa une feuille sur sa robe, s’apprêta à l’enlever... puis se dit que cela pouvait donner un petit côté nature à exploiter.
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptyMer 10 Fév - 17:16


    -Qui que vous soyez, montrez-vous!

    L’injonction retentit dans le silence frissonnant de la forêt. Et seul le silence frissonnant de la forêt lui répondit… Pendant quelques secondes. Car là-bas, un peu à droite de la Jeune Fille, si on faisait bien attention, on pouvait distinguer deux yeux brillants, au ras du sol, qui… Justement brillaient à travers les ramages d’un buisson. Buisson qui d’ailleurs s’agita soudainement. Ses deux grandes ramifications qui poussaient vers les cieux, en croix, auréolées de chatoyantes fleurs délicieusement odorantes frissonnèrent, tremblotèrent et finirent par vaciller vers le sol. Le cœur du buisson, quant à lui, après s’être élevé dans les airs sur deux fines branches, s’allongea instantanément. Et ainsi se désarticulant de haut en bas finit par apparaître une silhouette humanoïde qui ébroua vigoureusement son feuillage en se trémoussant les membres engourdis. Et une voix retentit :

    « Diantre ! Deux heures d’immobilité totale n’ont point eu raison de mes vieux os. J’aurais certes pu prolonger cet affût. »

    Et, au fur et à mesure que l’être parlait, les branchages rapetissaient à vue d’œil. Ils finirent par disparaître pour devenir les simples motifs d’un costume émeraude et dévoilèrent l’homme, car c’en était bien un, qui se trouvait derrière cet étrange déguisement. L’expression « mes vieux os » était sans aucun doute exagération car l’individu semblait avoir à peine vingt ans. Deux prunelles perçantes aussi vertes qu’était le costume vinrent détailler la Jeune Fille. Un sourire jouait déjà sur les lèvres du Jeune Homme. Malgré son accoutrement un tant soit peu original, le Hatter alliait finesse et élégance en toute occasion. Son queue de pie émeraude où se dessinaient des feuilles inconnues avec trois extrémités rondes alternant avec des boutons de fleurs pourpres, sa chemise à jabot blanche rappelant l’immaculée des fleurs enchantant le buisson qu’il était, son haut de forme duquel apparaissait encore une branche fleurie en son sommet, le teint pâle de sa peau, tirant sur les verts, les iris où l’on croyait apercevoir parfois l’éclat rieur de la mousse en été, tout cela n’arrivait point à défaire la prestance de leur hôte. Il était dans cette forêt aussi distingué que dans le plus précieux salon mondain.
    Dans un dernier mouvement de reins pour remettre ses articulations pleinement à leur place, le Chapelier adressa un sourire jovial à son Interlocutrice :


    « Dites-moi donc, Chère Damoiselle, pourquoi une Jeune Fille telle que vous s’emploie à parcourir ces bois ? »

    Aucun reproche dans la voix du Chapelier, il n’était pas du genre moralisateur. Après tout, seule sa petite personne et ses goûts de liberté l’intéressaient vraiment. Il n’y avait pas non plus de perversité, il n’était pas de ce genre d’individus dont la rencontre inopinée dans des bois solitaires entraînait l’efflorescence d’idées malsaines et sanguinolentes. Bien que la perfidie se cachait souvent dans les plus mielleux sourires…
    Non, dans la voix du Hatter brûlait une toute simple curiosité innocente qu’il confirma en s’avançant de quelques pas pour fouiller du regard les taillis où lui semblait avoir traficoté la Jeune Fille.


    « Avez-vous égaré quelque précieux bien ? Voulez-vous de mon aide ? Je serai ravi d’endosser le rôle de Chevalier Servant pour cette fin d’après-midi ensoleillée. Ne sommes-nous donc pas heureux d’exister dans de tels moments ?»

    Et un soupir de bien-être s’échappa des lèvres céladon alors que les yeux rieurs se redressaient vers le ciel dont on apercevait à peine quelques parcelles, comme si le visage, tel un tournesol, désirait absorber les rayons du soleil.
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mr. tout-le-monde... ou pas !
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CITATION : Petit pot de confiture, quand te dépetipodeconfitureriseras-tu ? -Je me dépetipodeconfitureriserai quand tu te dépetipodeconfitureriseras.

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FICHE : Moutarde ? Ne soyez pas ridicule ! Un peu de citron, c'est différent.
NOTEBOOK : Est-ce que vous désirez un peu plus de thé ?
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptyVen 12 Fév - 13:00

L’expression «bouche bée» aurait pu tout à fait convenir à Olivia en cet instant pour le moins bizarre. Sauf que personne n’aurait pu s’en douter, car la jeune fille était bouche bée dans son for intérieur. Quoi, vous aviez cru qu’elle abandonnerait sa fierté pour prendre l’air d’une attardée mentale??

Non.

Néanmoins, ce spectacle d’un buisson qui se transformait progressivement en... en... quoi d’ailleurs? En un être non identifié la surprenait et si elle se sentait curieuse de voir quel genre de créature cela pouvait être, elle était aussi effrayée. Les phénomènes étranges et imprévisibles, elle n’aimait pas particulièrement. Elle n’aimait pas ne pas contrôler les choses.
Bon. Analyse de situation. Le buisson s’était maintenant transformé en un jeune homme à l’habit vert. Et ma foi, il était bien habillé. Tout cette verdure d’accoutrement aurait sans doute fait très habit de carnaval sur quelqu’un d’autre, mais cela lui seyait.

Bon, un point pour le buisson-humain. Olivia était sensible aux apparences. Mais, il n’empêche qu’il s’était quand même transformé en buisson pendant un temps indéterminé, et qu’elle n’avait rien remarqué.
Et ça, ça ne lui plaisait pas, parce que ça signifiait qu’il l’avait vue alors qu’elle ne l’avait pas vu. Ce n’était pas très poli de regarder les autres à leur insu. Point retiré pour le buisson. Et voilà qu’il demandait la raison de sa présence dans le bois Griotte. Le type de questions qu’elle détestait. Parce que ce type de question lui rappelait cruellement sa condition d’encore petite fille.
Demandait-on à une Dame pourquoi elle faisait telle chose, pourquoi elle se promenait, pourquoi elle était là, etc... non. Elle leva les yeux et les planta dans les prunelles vertes du jeune homme, résolue à lui dire que «Désolée... mais je ne pense pas que cela vous intéresse». Sauf que dans les yeux verts un peu trop vifs de cet étrange spécimen, il n’y avait pas cet éclat de sévérité, cet air important que se donnaient les grandes personnes quand elles sont sûres de leur toute puissance. Et puis le ton qu’il avait employé n’était pas impérieux, ni ennuyeux, mais curieux.
Alors, Liv se prit à hésiter.
Elle ne pouvait pas lui dire la première raison- à savoir sa quête de la Rôtisseuse- mais pouvait lui parler du furet. C’était lui qui l’avait fait fuir, après tout. Et puis, il venait de lui proposer d’être son esclave... du moins son chevalier servant pendant quelques temps. Elle n’allait pas laisser s’échapper une si belle occasion.

-J’ai perdu mon furet, c’est un bien précieux. J’ai bien peur que vous l’ayez fait fuir... ce que vous avez fait là est certes très impressionnant mais... c’est un peu effrayant.

Elle lui adressa une moue boudeuse, l’air de celle qui reproche quelque chose sans pour autant accabler son interlocuteur. Puis prit un air incertain:


-Je ne sais pas si... pourriez-vous m’aider à le retrouver? Je me nomme Olivia McCartaigh.
Elle se contenta d'ignorer la dernière phrase du jeune homme. Elle n'avait pas envie de répondre qu'elle était heureuse, puisque pour être pleinement satisfaite là maintenant, il lui aurait fallu du chauffage et son furet.
Elle lui tendit une main rougie par le froid. Elle attendait son baise-main, fidèle à ses habitudes. Car, même perdue au fin fond de la jungle la plus oppressante, si un individu de sexe masculin venait à rencontrer la jeune fille, il lui faudrait accomplir ce rituel incontournable.
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptySam 13 Fév - 16:41



    Le visage bascula vers la Jeune Fille, quittant avec regret la douceur des rayons de soleil qu’il sentait traverser les feuillages des arbres du bois Griotte. Le Chapelier avait l’imagination aussi fertile que le bois Griotte avait d’espèces différentes de fleurs comestibles. Et puisqu’il n’y avait pas de soleil, autant l’inventer.

    « Un peu effrayant ? Je suis navré. Mais vous comprenez, les Chamarres sont extrêmement difficiles à capturer. Je suis dans l’obligation de monter des embuscades et d’avoir recours à toutes sortes de ruses afin de mettre la main sur ces petits gredins. »

    Les Chamarres ? Si Olivia n’était pas experte en botanique, elle devait ignorer ce dont parlait l’étrange Personnage. Pour tout dire, les Chamarres sont de petits champignons aux couleurs de l’arc en ciel, bougrement délicieux, mais à la célérité incroyable. Ils sont tellement véloces qu’il est très rare de mettre la main dessus. Connus pour se nourrir uniquement de fleurs à la blancheur immaculée, ils sont purs tant dans leur apparence que dans leur goût. On comprend, dès lors, comment le Chapelier, si réputé pour ne pas être un grand calme, restait des heures à guetter ces mets sur pattes. Sa gourmandise lui ferait faire n’importe quoi.
    En parlant de gourmandise d’ailleurs, une légère crispation de l’estomac du Hatter l’avertit soudain qu’il avait faim. Deux heures sans manger était un record digne d’inscription dans le Guinness Book. Sa main se porta contre son ventre, et son visage se fendit dans une gentille petite moue affamée. Et tout en écoutant d’une oreille distraite ce que lui racontait Olivia, le Chapelier s’approcha d’un arbre, juste derrière elle. Le museau en l’air, il examina d’un œil critique la frondaison du grand chêne aux couleurs éblouissantes. Le regard glissa ensuite le long du tronc jusqu’à parvenir au niveau même de la tête de Sham. Celui-ci d’ailleurs, tendit un bras et d’un geste gracieux cueillit du bout des doigts un morceau d’écorce. Les talons firent pivot afin de faire à nouveau face à la Jeune Fille. Pour apercevoir cette petite main empourprée levée vers lui. Un sourcil se haussa, interrogateur avant que les paroles vaguement entendues ne fissent écho dans sa tête. Libérant sa main de l’écorce, il s’empara des doigts fins d’Olivia avec délicatesse, et dans une révérence, avança ses lèvres jusqu’à la peau glacée. Il esquissa un baiser et avant le moindre contact de sa bouche, se redressa.


    « Je suis bien aise de vous rencontrer très Chère Morticia. Je me présente Mad Hatter pour vous servir. Je serai honoré de prêter mon bras à votre quête. Mais avant de nous mettre à la recherche de votre béret disparu, acceptez donc une maigre collation en ma compagnie. Il n’est point du tout indiqué de partir à l’aventure le ventre creux. »

    Et oui, le Chapelier, malgré sa prestance et son air distingué, avait l’attention totalement volatile – il fallait avouer qu’il éprouvait également un malin plaisir à déformer tout ce qu’il entendait- ce qui donnait l’impression qu’il ne vous écoutait guère.
    Les prunelles continuellement amusées s’arrêtèrent sur le visage d’Olivia alors qu’il lui tendait le bout d’écorce, préalablement glané sur le tronc du grand arbre. Bout d’écorce qui s’était métamorphosé en une petite tasse de porcelaine d’où fumait un liquide ambré, à l’odeur caractéristique de thé. Qu’elle accepta ou non, Sham lui fourra la tasse dans les mains, avec cette persuasion dont lui seul était capable, c'est-à-dire faire passer ses gestes plus ou moins impérieux comme une approbation même de son interlocuteur.
    Les émeraudes parcoururent à nouveau les environs et, un champignon bleu azuré ayant attiré son attention, il se dirigea vers une plate-bande de fleurs colorées.


    « Venez donc vous asseoir sur ce moelleux tapis végétal, Belle Enfant. Vous pourrez ainsi me fournir un portrait détaillé de votre beignet. Je comprends que vous soyez peinée de l’avoir égaré. C’est regrettable… Infiniment regrettable… Mais ne vous tracassez point trop, nous le retrouverons ! »

    Et tout en parlant, il avait récolté le champignon de ses désirs. Champignon qui se mua rapidement, lui aussi, en une tasse de thé. Tasse de thé, trois fois plus grande que celle de la Jeune Fille. Avec sveltesse, Sham s’assit au sol après avoir survolé du bout des doigts les fleurs recouvrant la terre afin de les transformer en un tapis floral à la délicatesse des plus précieux persans. Les doigts grappillaient des brins d’herbe qu’il émiettait dans son breuvage. Du sucre. Et tout en assaisonnant son thé de saccharose, il adressa un sourire jovial et encourageant pour inciter Olivia à venir prendre place près de lui.

    "N'ayez crainte, très Chère, ce petit pique-nique sied parfaitement à votre teint. Allons, ne soyons pas embarrassés et prenons donc le thé."
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptyLun 15 Fév - 11:16

Ah, c’était donc ça. Se transformer en buisson pour attraper quoique ce soit n’aurait pas plu à Olivia, mais l’individu semblait un peu farfelu, donc c’était normal.
Il faisait quoi, maintenant?
Dos tourné, il semblait s’intéresser à un arbre. Prit un morceau d’écorce entre ses doigts. Si tu veux, mon grand. Et quand il se retourna, il lui fit un baise-main, mais pas dans les formes. Mais ce n’était pas mal accompli pour autant, car peu d’hommes lui avaient déjà fait une révérence. Olivia n’eut pas le temps de sentir les lèvres poser sur sa main, que déjà, le jeune homme s’‘était redressé vivement. Mais bon, elle l’avait eu, ce satané baise-main qui en mettait tant mal à l’aise.

-Morticia? Je m’appelle Olivia. Enorah, si vous préférez, mais Morticia, certainement pas.

Déjà, c’était laid. Elle n’aimait pas Morticia, ça faisait prénom de caniche.
Un prénom, c’est fait pour qu’on l’utilise. Et puis, pourquoi parlait-il de béret? Il lui fallut du temps pour comprendre qu’il parlait de son furet. Ah, il avait peut-être des problèmes auditifs. Elle ne savait plus trop quoi penser. Il l’énervait, premièrement, parce qu’il lui parlait de béret et l’appelait Morticia. Et pourtant, il s’exprimait bien. Ce n’était pas une racaille de Malkins, et il paraissait presque... non, il avait une sorte de distinction.
Elle décida de ne rien dire. Quand il s’approcha d’elle, l’écorce à la main, elle ne put s’empêcher pourtant de se demander si ce jeune homme- Mad Hatter- était tout à fait normal. Une écorce, ça ne sert vraiment, mais vraiment à rien. Sauf quand cela devient une tasse de thé, une tasse de thé remplie, en plus! Elle l’accepta avec joie. Après tout, c’était sûrement grâce à son don qu’il pouvait accomplir cela, et elle ne voyait pas pourquoi elle aurait dit non à une tasse de thé. Elle lui sourit.

-C’est très aimable à vous.

Elle s’assit sur le tapis de fleurs et d’herbe, comme lui avait indiqué Mad Hatter.
Un thé contre un furet. Elle était, évidemment, un peu inquiète de ne pas retrouver l’animal désiré, mais elle était en même temps impatiente de goûter au thé du Mad Hatter. Après tout, il eut été regrettable de ne pas apprécier le sucré d’une forêt en plein hiver. Elle s’assit donc, et là il me faut parler de cet art qu’ont les filles en robe de s’asseoir avec élégance. Sauf que Olivia n’usa pas de et art cette fois-là, puisque le jeune homme semblait bien trop occupé avec son champignon azur pour la regarder. Et à quoi sert de faire preuve de bonne volonté et d’une grâce sans pareille sans spectateur ni admirateur?
Elle s’assit donc sans faire attention, jambes repliées sous ses genoux (pas en tailleur, tout de même).

-Il s’agit d’un bér... non je voulais dire, il s’agit d’un furet.

Car le jeune homme s’était encore trompé. Il faisait exprès, elle en était sûre. Un béret, un beignet... était-ce de la moquerie ou était-il fou?
Elle ne pourrait sans doute pas compter sur lui pour retrouver l’animal. Car il semblait être de ce genre d’individu légèrement insouciant.
Mais bon, il faisait du thé absolument succulent, qui avait le mérite de réchauffer ses mains. A son invitation, elle se rapprocha de lui, et l’imita en versant dans sa tasse un peu d’herbe. Qui était en réalité, du sucre. Ce pique-nique sied à votre teint. Ce n’était pas rationnel comme phrase. C’était pure calomnie, en plus, car comment un pique-nique pouvait avoir une quelconque influence sur les teints? Elle sourit, ne laissant rien percevoir de son agacement vis-à-vis de cet énergumène. Entrer dans son jeu, c’était la solution.

-Vraiment? Je suis heureuse de l’entendre dire, car...

Car quoi? Elle ne trouvait pas d’explications assez fantaisistes. Oh, et après tout, il fallait bien s’amuser. Avec retenue, mais elle pouvait se distraire elle-même, non?

-Car je me trouvais un peu verdâtre hier encore.

Bon, trêve de plaisanteries, pour elle en tout cas. Elle comptait bien revenir sur l’histoire du furet perdu, mais pas tout de suite. Oh, et... voilà que le tapis floral était véritablement devenu un tapis de fleurs ! Ce don ( en était-ce un?)était vraiment fantastique. Elle n’aurait échangé le sien pour rien au monde, mais si elle avait pu avoir aussi un don comme celui-là aussi...

- C’est votre don n’est-ce pas? C’est grâce à lui que vous pouvez accomplir cela? Je suis très impressionnée.

Elle marqua un temps d’arrêt.

-Votre thé est très bon.
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptySam 27 Mar - 19:32


    Le Hatter dégustait avec un plaisir évident son thé. Occupé d’ailleurs à contempler le liquide devenu violet, il ne prêtait plus attention à la Jeune Fille. Jusqu’à ce qu’elle saupoudre d’herbe sa tasse. Elle pouvait bien l’imiter mais malheureusement pour elle, Sham n’avait pas du tout pensé à l’assaisonnement de son breuvage. C’était donc bien des brins d’herbe qui tombaient dans la petite tasse de porcelaine. Un sourcil se haussa devant cette attitude mais le Chapelier garda le silence. Enfin, le silence sur cet acte car s’il n’était pas occupé à boire du thé ou à grignoter quelques pâtisseries, il lui était impossible de se taire bien longtemps. Olivia eut quand même le temps de placer quelques mots avant qu’il ne reprît la parole. L’avait-il seulement écoutée ? A voir la réponse qu’il fit… On pouvait croire que non. Mais il rebondissait bien sur les mots de la Jeune Fille. Et cela n’avait rien de bien flatteur d’ailleurs :

    « J’ai rencontré un charmant personnage lors de mes pérégrinations dans les profondeurs sauvages de Malkins. Il vivait dans les Marais de l’Oubli et m’a initié à certaines vertus de plantes uligineuses. Voyez-vous, il expérimentait quelque magie rose qui, à son humble avis, changerait la face du monde. Tenez, pour bien vous faire comprendre la personnalité de cet affable individu, je vais vous conter une de nos aventures. »

    Le Hatter évitait ainsi soigneusement de répondre à la question de la Jeune Fille puisqu’après tout, l’interroger sur son don était, pour lui, brutaliser sa pudeur. Sham était en effet très pudique mais il avait une définition toute particulière de cette notion. Exposer certaines de ses aventures sexuelles, véritables ou fantasmées lui était, en effet, tout aussi naturel que de parler du beau temps. Enfin passons, ce n'était pas le trait de caractère le plus frappant qui sévissait chez Sham...

    Le Chapelier, adorant inonder ses interlocuteurs de flots de paroles, trouvait son bonheur dans la fonction de conteur. C'est pourquoi il rosit de plaisir à l'idée de raconter son histoire. Ou celle d'un autre qu'il s'appropriait. Ou celle de plusieurs autres qu'il avait soigneusement syncrétisées.

    Ses mains s’agitèrent soudain dans tous les sens, se tordant avec grâce d’avant en arrière alors que son tronc ne bougeait pas d’un poil. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, leur aire de pique-nique s’était transformée en petit coin-lecture. Lui, assis sur un tabouret, une plume et un parchemin à la main, une paire de lunettes rondes sur le nez. Elle, confortablement installée sur une pile de coussins moelleux. Il y avait même un petit feu de bois brûlant dans le ventre de l’arbre le plus proche d’eux.
    Elégamment, il croisa les jambes et débuta son récit sans qu’Olivia n’eusse le temps de protester quoique ce soit :


    « Il faisait abominablement sombre lorsque nous partîmes un tôt matin. L’atmosphère était lourde de menaces. Je sentais peser sur ma nuque de lourds regards hostiles… Je n’étais pas seul, je le savais. Les ombres masquaient des créatures dangereuses… L’appréhension gonflait mon cœur. Mais je continuais d’avancer. Je descendis à la suite du Sieur Crapaud toujours plus profondément dans les profondeurs profondes du Marais. Bientôt apparut un trou sur ma gauche. C’était là notre destination. »

    Oui, le portrait qu’il brossait de son Compagnon était vraiment substantiel… Il n’y avait qu’à comparer le nombre de première personne et de troisième personne pour en être convaincu. Bien entendu, c’était intentionnel de la part du Chapelier qui n’était certes pas pourvu d’un égo démesuré. Ou en tout cas, n’en fournissait qu’occasionnellement la preuve. Il fit une petite pause pendant laquelle son regard, qui s’était perdu comme qui dirait dans les méandres de ses souvenirs, revint se poser sur Olivia, rêveur. Son histoire s'achevait là.

    « Oui, vraiment, une personne étonnante. Et un hôte d’exception. »


    Et d’un bond, Sham fut sur ses pieds, rendant à cette place du Bois Griotte son apparence première. Espérons pour Olivia qu’elle était prompte au mouvement car les coussins redevinrent ce qu’ils étaient : des scarabées d’un bleu lumineux qui s’empressèrent de fuir dans les herbes. Un, cependant, s’aventura dans le corsage de la Demoiselle.

    « Mais dépêchons, dépêchons. L’heure court et il en est de même pour votre muret. Allons, allons Ma Damoiselle. Partons donc à la poursuite du Fugitif. »

    Et voilà que le Chapelier se mit à exécuter quelques prodigieuses cabrioles pour se diriger entre les buissons. A vrai dire, c’était sa manière de marcher préférée. Quel ennui que de mettre simplement un pied devant l’autre quand on pouvait utiliser tous ses membres. Un peu d’originalité que diable ! Et le voilà qui se redressa pour se retourner vers la Jeune Fille, vêtu d’une casaque de toile marron clair rehaussée d’une ceinture de cuir, d’un pantalon de même facture, gainé par d’élégantes bottes remontant jusqu’aux mollets, un haut de forme avec quelques beaux spécimens de lépidoptères piqués dessus. N’oublions pas le filet à papillons qu’il brandit avec brio.

    « Est-il fort coloré notre Jeune Ami ? Sa sveltesse n’a d’égal que sa rapidité ? Un défi. Fort bien. Nous vaincrons ! »



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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptyMer 31 Mar - 18:28

La forêt était un endroit merveilleux pour prendre le thé. Colorée, fourmillante de petites bestioles, et surtout... tellement sucrée. Dommage qu’il fasse si froid. Car la pauvre petite n’avait pas eu la présence d’esprit d’emporter des gants, et malgré les rayons de soleil timides qui filtraient à travers le feuillage vert anis des arbres, la température ne devait pas être bien haute. Et les phalanges d’Olivia demeuraient désespérément rouges, malgré la tasse de thé fumante qu’elle serrait entre ses doigts
Quand elle s’était aperçue que les herbes qu’elle avait déposées dans le liquide n’étaient pas en sucre, elle avait retenu une grimace, et s’astreignait maintenant à enlever les brins d’herbe le plus naturellement du monde. Quel dommage d’avoir introduit un corps étranger dans un thé si succulent.
Il régnait maintenant un silence relatif entre elle et le Hatter. Bon, en même temps, si cela le dérangeait, il n’avait qu’à répondre à sa question! Au lieu de faire ça, ce qui aurait été un acte d’une grande civilité, il embraya sur un autre sujet, ce qui fit hausser les sourcils à Olivia. Ce jeune homme ne connaissait-il pas la notion de «constance» voir même de «relative normalité»? C’est vrai, quoi, quand un interlocuteur vous pose une question, à moins qu’elle ne soit gênante ou qu’elle vienne de la part d’une personne que vous détestez, vous répondez, non?
Elle soupira de manière à ce que le jeune homme l’entende, mais se retint de faire un commentaire. Après tout, les histoires, même provenant de la part d’individus un peu bizarres, méritent la peine d’être entendues.
Olivia se mit à écouter. Et il faut dire que Mad Hatter racontait bien les histoires. Ses gestes gracieux étaient fascinants, et surtout, il avait transformé l’endroit en un charmant havre pour la lecture. Assis sur un tabouret, des lunettes sur le nez et une plume à la main, il ressemblait assez à un libraire, ou à un bibliographien. Et Ô bonheur, il y avait même du feu brûlant dans le creux d’un arbre.
Elle se cala confortablement dans les coussins de velours, sans pour autant s’affaler. Dignité, quand tu nous tiens. Et surtout, elle ne souriait pas. Parce que même si elle avait décidé d’écouter Mad Hatter, elle retenait toujours dans un coin de sa tête l’affreux «vent» sans vouloir être vulgaire, que le personnage lui avait mis en ignorant sa question. On ne faisait pas abstraction d’une question de la jeune fille de la sorte.

(...)

Même si l’histoire était racontée de manière plaisante, il était évident que l’homme qu’elle avait en face de lui était doté d’un égo pour le moins... indiscret. Etant elle-même proche de l’égocentrisme sans l’être vraiment ( car il lui arrivait, grand bien leur fasse, de penser aux autres et de se comporter gentiment sans attendre de manière systématique quelque chose en retour... bien que ce soit mieux si elle gagnait au change) elle savait donc remarquer les imbus d’eux-mêmes assez rapidement. Et je par-ci, et je par-là.
Une espèce de mirliflore étrange, voilà ce qu’il était. Enfin,, l’histoire l’intéressait quand même, mais , elle avait d’autres chats à fouetter en ce moment... notamment cette histoire de furet. Elle allait en faire part au Mad Hatter- ne lui avait-il pas dit, après tout, qu’il serait son Chevalier Servant durant l’après-midi?- mais celui-ci semblait très loin, comme perdu dans ses souvenirs. Il ne racontait plus.

-Mais, votre histoire n’est pas finie, Monsieur Mad Hatter!!

Telle une enfant capricieuse quémandant encore et encore un conte de plus au moment de se coucher. Mais le jeune homme s’était déjà redressé vivement, et l’ambiance chaleureuse qu’il avait créée disparut en un clin d’oeil. Plus de feu, plus de coussins moelleux, plus de Bibliographien... elle s’empressa de retirer de son corsage le scarabée bleu électrique qui s’y était glissé, sans oublier une grimace de dégoût assortie à son geste. Le Chapelier s’était déjà habillé en une sorte d’explorateur de la jungle... mis à part le filet à papillons. Olivia le regarda, ne sachant si elle devait rire ou s’exaspérer. Mon Dieu, qu’il était agaçant de ne pas savoir quel avis tenir sur une personne! Elle ne savait vraiment pas quelle attitude adopter avec lui, et cela ne lui convenait pas du tout.

-Dans ce cas, nous devrions nous dépêcher, car il ne nous aura pas attendus, je crois.

Et sans dire un mot de plus, elle se mit à courir dans les bois, le Mad Hatter sur ses talons. Chercher un furet, ou même un muret courant dans les bois, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
Et Olivia, dans son genre, était très capricieuse: elle voulait retrouver exactement le même furet que celui qu’elle avait trouvé avant la venue de l’étrange individu. C’est pourquoi elle courait de toute la force de ses petites jambes, essayant de voir à travers les feuillages des buissons un museau orné d’une tâche blanche, comme celui de Son furet.

-ICIIIIIIIII!!!! hurla-t-elle soudain.

Elle stoppa net sa course folle. Au lieu d’un furet, c’était un chat. Un joli petit chat tout noir. Les yeux d’Olivia se mirent à briller. Un chat... à défaut de prendre sa peau pour en faire une jolie écharpe, il pouvait aussi tenir de compagnon. Car un chat, ça vous laissait tranquille, et c’était très indépendant. Et en même temps, c’était agréable à caresser. Alors oui, c’était le compagnon idéal pour une jeune fille comme elle qui n’aurait pas aimé l’idée de passer son temps à s’occuper d’un animal trop attaché.

-Mad Hatter, j’ai changé d’avis. Je veux ce chat, s’il vous plaît. Vous m’aviez bien dit que vous m’aideriez, n’est-ce pas? Alors j’ai besoin de votre aide. Car, je dois vous dire que malgré ma petite taille et ma discrétion, je doute d’être aussi efficace que votre filet à papillon et votre non moins efficace habileté. Vous pouvez m’attraper l’animal, s’il vous plaîîîît???

Insert puppy eyes.
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptySam 17 Avr - 11:19



    La Petite Demoiselle se hâtait à toutes jambes pour parcourir l’étendue de ces bois, ne craignant ni les Nains cannibales, ni tout autre créature farouche et morphale. Courageuse. Peut-être un brin téméraire. Mais après tout, elle était en bonne compagnie.
    Un preux Chevalier.
    Un fougueux Cavalier.
    Un vaillant Champion.
    Qui ne craignait ni le fer, ni le feu.
    Au péril de sa vie, prêt à secourir les gueux.
    La flamme de son regard tétaniserait le moindre planton.
    La lame de son braqu’mart pourfendrait le plus gros dragon.
    Sa bravoure n’aurait d’égal que son courage, son courage, sa hardiesse, sa hardiesse, sa vaillance, sa vaillance, sa bravoure :
    un héros qu’une simple Pucelle à boléro ne saurait reconnaître sans se pâmer d’amour.

    Le filet à papillons tourbillonne dans les airs laissant s’échapper de ses mailles une douce musique. Un sifflement harmonieux. Une chantante symphonie. Le Hatter galope avec la grâce d’une gazelle à la suite de la Donzelle. Il va d’un bord à l’autre du chemin, contemplant de ses yeux émerveillés les grâces de la Nature. Par un mystérieux prodige, il parcoure le double de distance de la Jeune Fille, marque nombre d’arrêts pour s’extasier sur telles ou telles fraîcheurs de ces bois et ne se laisse devancer que de quelques pas. Un ralenti sur cette course folle permettrait de mieux comprendre les forces en action. On y verrait un Chapelier aux sourires démesurément radieux virevolter divinement dans l’azur éblouissant. Finalement, nous resterons ignorants.

    Et soudain, mettant un terme à cette alcyonienne balade, la belle Damoiselle freina sur ses pieds pour brailler de sa voix cristalline un « Iciiiiiiiiiii !!! » vociférant, brutalisant ainsi de son aigu pépiement la paix de la forêt. Sham, imperturbable quant à sa perception de la Beauté terrestre, était déjà arrêté près d’Olivia, des brassées de fleurs multicolores sur un bras, une branche de fruits violets qu’il grignotait, dans la main de l'autre. Il semblait revenir d’une paisible promenade champêtre plutôt que d’une course effrénée. Ses cueillettes se rétrécirent subitement et il les fourra dans les poches sans fond de sa casaque avant de porter son œil savant sur la petite Bête découverte par la petite Fille.


    « Gente Damoiselle, je me dois de ruiner votre épidémique enthousiasme mais cette aimable créature n’est point un chat. »

    Ah non ? Ladite créature, cependant, s’opposa aux paroles du Chapelier en laissant s’échapper un petit miaulement matois. Il se redressa sur ses pattes. S’étira avec tout le dédain inhérent à cette espèce féline. Fit jouer ses griffes dans le sol meuble du bois. Bailla à s’en fendre la mâchoire. Et reporta ses prunelles dorées sur les deux Personnages dans un calme souverain.

    « Observez attentivement cette allure racée. Cette agilité que l’on devine sous ce poil lustré. Cette souplesse. Cette distinction. Voyons. Il est de commune connaissance qu’un chat n’a pas ces attributs. »

    Et le Hatter d’attraper d’une main ferme l’animal pour le porter sous les yeux d’Olivia, lui tirant les babines afin de dévoiler les dents, lui appuyant sur les coussinets pour faire ressortir les griffes, lui tirant les oreilles et les moustaches, sans que le chat ne proteste le moins du monde, ronronnant à qui mieux mieux.

    « Regardez ces crocs acérés qui se jetteraient avec voracité sur de la viande saignante. Ces griffes semblables à des rasoirs, déchiquetant et lacérant la chair fraîche. Ces capteurs sensoriels rendant cet animal aussi dangereux qu’un radar. Aucune proie ne peut lui échapper. Oui, Ma Chère. Vous venez de rencontrer la Terreur des Forêts, l’Epouvante des Bois. Le plus dangereux prédateur que l’on connaisse. Le terrible, le sanglant, l’effroyable Lapin de Garenne ! Observez, observez ! Vous contemplez la mort dans les yeux. »

    Et de brandir le chat sous le nez d’Olivia à la manière de Rafiki avec Simba. Chat qui d’ailleurs semble bien plus avide de cajoleries que de répondre à un instinctif appel du sang.

    « Mais n’ayez crainte. Lors de mes pérégrinations… »

    Et c’est reparti.

    « … J’ai rencontré une Jeune Femme admirable qui vivait en parfaite harmonie avec une meute de Lapins de Garenne. Elle avait appris leur langage et leurs us et coutume et m’a initié. C’est pourquoi, vous ne craignez rien tant que vous ne perdez pas votre calme et que vous restez proche de moi. »

    Et Sham commence à gazouiller des sons étranges en regardant l’animal. Animal qui le contemple de ses yeux dorés un moment avant de bailler et de se coincer dans les bras du Chapelier, présentant son ventre avec l’intention évidente de se faire gratouiller l’abdomen. Un hochement sérieux de la part du Hatter qui reporte son attention sur Olivia.

    « Incroyable, vraiment. Ce Lapin est un dangereux criminel en fuite. Il est recherché par tout le monde de la Garenne. C’est un sanguinaire assassin de Loutres Chamelées. Voyez comme il nous confie sans crainte son secret. Il est certain d’échapper à toutes les justices et de nous maîtriser sans la moindre difficulté si l’idée saugrenue de l’arrêter nous traversait l’esprit. Quelle fierté. Quelle morgue ! C’est fascinant. Ne trouvez-vous pas ? Oh ! Mais qu’est-ce ceci ? »

    Et le regard du Chapelier glissa dans le dos d’Olivia alors qu’un de ses fins sourcils se haussait. Il fourra dans les bras de la Jeune Fille le chat, le lapin, l’abominable monstre avant de se précipiter à grands bonds d’antilope vers… Le cadavre d’un petit hérisson gisant au pied d'un arbre.

    "Diantre, cette après-midi est riche de découvertes, toutes plus surprenantes les unes que les autres. Savez-vous ce que représente cette Créature? Vous vous êtes éveillée sous d'heureux auspices tantôt. Votre karma est excellent. Ma Damoiselle Olivia, vous êtes plus riche que vous ne l'étiez il y a de cela quelques secondes."

    Quel suspens intenable...
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mr. tout-le-monde... ou pas !
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HUMEUR : Soiffante !
CITATION : Petit pot de confiture, quand te dépetipodeconfitureriseras-tu ? -Je me dépetipodeconfitureriserai quand tu te dépetipodeconfitureriseras.

BOITE A JETONS : 0000

FICHE : Moutarde ? Ne soyez pas ridicule ! Un peu de citron, c'est différent.
NOTEBOOK : Est-ce que vous désirez un peu plus de thé ?
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptySam 8 Mai - 18:47

Minou miaule. Or tous les chats miaulent et sont les SEULS animaux à miauler. Donc Minou est un chat.

C’était d’une logique imparable, et Olivia était sûre d’elle.Cet animal était un chat. Point. Aussi sûr que deux et deux font quatre.
Oh non, il ne fallait pas s’imaginer qu’Olivia n‘avait aucune imagination, elle eut été le cas échéant, d’un mortel ennui. Non, simplement, affirmer qu’un chat n’en était pas un alors qu’il n’y avait rien de plus tangible, de plus évident, cela la dépassait.
La «jeune demoiselle» garda une expression des plus neutres, par lassitude, ou pour montrer son désintéressement qui mènerait, elle l’espérait, à l’arrêt total des inepties formulées par son Chevalier Servant. Après tout, cela marchait de la même façon avec son petit cousin Niklomaïe : le jeune enfant arrêtait d’amuser la galerie dès l’instant où la galerie se désintéressait de ses pitreries ( que la jeune McCartaigh trouvait accablantes, d’ailleurs).

Mais le jeune homme ne semblait pas du tout tenir compte de l’air détaché qu’affichait la jeune fille. Au contraire, il avait empoigné le chat et tirait et appuyait maintenant sur diverses parties de son corps pour le faire ressembler à un monstre hargneux. Etrangement, Olivia trouva toute cette mise en scène extrêmement drôle et si elle garda l’Air Détaché Marque Déposée, elle souriait intérieurement. Et au Hatter de continuer sur sa lancée, en octroyant au pauvre chaton d’horribles traits de caractère. Et gastronomiques, aussi.

Un dangereux prédateur... répéta la jeune fille, ironique.

Et c’était reparti pour un tour. Cet homme était un fabulateur hors pair. Pour un peu, les histoires qu’ils racontaient auraient paru vraies... n’eut été leur contenu invraisemblable.

-Non, je ne trouve pas ça fascinant du tout. Ce sont des bêtises. Vous êtes un menteur éhonté, monsieur le Chapelier.

Elle regardait le cadavre du petit hérisson en haussant les sourcils.

-Je ne suis pas prête à entrer dans votre petit jeu grotesque. Cet animal n’améliorera pas plus ma richesse qu’ une soupe au potiron. Et ça - elle désigna des yeux le chat dans ses bras- ce n’est pas un criminel. A partir de maintenant, c’est mon chat, et il s’appelle... hum. ...tiens, rendez-vous donc utile, trouvez-moi un nom pour ce mons... hum, ce chat.

Voilà. Là au moins, l’imagination frétillante du Chapelier serait employée à quelque chose d’utile et de pratique. Dans ses bras, le chat ronronna.

-Tiens, vous voyez, dit-elle d’un air fier au jeune garçon, il est parfaitement inoffensif. Mais il serait bon de rentrer, maintenant. L’air frais ne sied pas à mon teint.

Sur ces mots, elle envoya un sourire victorieux au Chapelier, l’air de dire (Ahaha, moi aussi je sais dire des choses sans queue ni-tête mais je ne le fais que rarement, car je suis quelqu’un de raisonnable) et se baissa pour cueillir une fleur violette, qui sentait le chocolat à la menthe. Alors qu’elle allait arracher la malheureuse à sa terre, on entendit un énorme bruit, terrible mélange entre un grognement rauque et le bruit que ferait une personne en train de s’étouffer avec un haricot magique mal avalé. Olivia recula d’un bond, tourna la tête, essayant de voir qui/quoi pouvait être à l’origine du bruit.
Là, entre les buissons aux feuillages épais, deux yeux jaune ambrés la regardaient fixement.
Elle recula encore, et se cogna au jeune homme.

Peut-être que cela, c’est un Lapin de Garenne, Monsieur le Chapelier, souffla-t-elle.

Les yeux jaunes clignèrent une fois. Des crocs acérés apparurent d’entre les buissons.




{Pardon pour le retard...}
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MessageSujet: Re: A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) A la recherche du furet perdu... (PV Mad Hatter) EmptyJeu 10 Juin - 10:14



    Seuls les chats miaulent ? Quelle vision étriquée du monde. Que faisait-elle des canaris à collerette verte ? Et les orchidées de Manioc, hein ? Si ceux-là ne miaulaient pas, le Chapelier n’était pas adepte de thé ! Voyons.
    Sham eut presque une moue de condescendante pitié pour cette jeune fille. Mais ses petites mains rougies par le froid parlaient en sa faveur : la pauvre enfant était naïve, elle ne connaissait pas le monde, elle ne l’avait pas parcouru de long en large. A l’inverse de lui, le grand, le téméraire, le fougueux Aventurier, galopant sur ses bottes enchantées, avalant les miles, bravant les dangers, buvant tant de thé ! Ahaha ! Oui ! Le Chapelier pouvait aisément pardonner à Olivia son manque de bravoure, tout le monde ne recelait, comme lui, d’autant de qualités hors du commun. – Un grand merci à Alexander qui nourrissait l’imagination débordante du Hatter par le récit de ses périples dans de lointaines contrées. Vivre par procuration est merveilleux. -

    Oh, comme la technique de la Demoiselle pour lasser le Chapelier fut un échec critique. A peine s’aperçut-il de cet air indifférent, limite malvenu pour une jeune fille de son rang, ne devait-elle pas, en toute occasion, paraître intéressée et captivée ? Après tout, se conduire en petite dame n’admettait pas les caprices de grand enfant. Toujours est-il que le Chapelier se suffisait à lui-même pour ces élans théâtraux et –presque - exagérés. Il était son meilleur spectateur. Ses admirateurs secrets, tenus en embuscade, le soir, dans sa rue, l’œil amoureux rivé sur les fenêtres de sa maison, le confirmeraient : les rires fous qui s’échappaient de la cahute alors que l’hôte y était seul, attestaient du talent du Chapelier à se fournir sa propre compagnie. Quoiqu’étaient-ils certains de cette solitude présumée ? Rien n’était moins sûr.

    Mais soudain… Soudain… La phrase tomba, comme un couperet.


    « Vous êtes un menteur éhonté monsieur le Chapelier. »

    Quelle indigne audace ! Quelle outrageuse bravade ! Quelle infâme ignominie ! QUELLE INEPTIE.
    Avait-elle bien prononcé ces mots ? Avait-elle osé ainsi insulter le Chapelier ??? Se rendait-elle compte de ce qu’elle venait de faire ??? Avait-elle conscience ???

    Le Chapelier parut un instant interloqué. De manière abusive, ses lèvres formèrent un « o » parfait. Ses sourcils se froncèrent. Une ombre passa sur les traits fins. Le Chapelier retint son souffle comme pour mieux tonner sa colère. Il se retint… Une seconde… Deux secondes… Le regard noir, vrillé sur Olivia. Comme il était effrayant. La bouche s’entrouvrit davantage, et les reproches allaient sûrement pleuvoir…

    Enfin, lorsqu’il jugea le suspens insupportable, il laissa éclater… Toute sa joie. Un rire retentissant et cristallin. Un rire fou du Chapelier Toqué.


    « Voyons, Gente Damoiselle ! N’avez-vous point honte d’avancer de tels propos ? Ne sautons point ainsi les rivières séparant nos deux tasses de thé. Mon charisme est indéniable mais ce n’est point convenable pour une Jeune Fille de céder à son engouement. Petite Lutine, allons, retenons-nous. »

    Et un sourire faussement paternaliste.

    Se moquait-il d’elle ? Assurément. Mais avec toute la candeur d’un enfant et l’innocence d’une Tiphaine. On lui pardonnait donc facilement cet accès d’hilarité et cette déformation des paroles de la Jeune Fille – peut-on réellement parler de déformation dans ce cas-là ? Pure galéjade. –
    Deux secondes après, il avait repris son sérieux et n’écoutait déjà plus Olivia incriminer ses propos. Trouver un nom à un chat ? C’était bien trop d’un ennui mortel pour que le Chapelier daigne s’y adonner. Il suffisait de le demander à l’animal.

    Sham s’approcha du petit hérisson, se pencha au-dessus de lui pour l’observer. Il n’avait pas encore eu le temps d’avancer un doigt pour appuyer sur le ventre de l’animal que le grondement bruissait l’air et qu’Olivia le heurtait. Il se redressa, porta son regard vers la Bête apparaissant des fourrés, haussa un sourcil alors qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres.


    « Savez-vous courir extrêmement vite très Chère ? »

    L’intonation de la question ne laissait pas de place à une quelconque réponse. Interrogation purement rhétorique et qui suggérait bien sûr le fait que les deux Compagnons allaient devoir user de leur talent de joggeur pour fuir devant ce danger survenu.
    Enfin… En toute logique. Et Olivia, depuis sa rencontre avec le Chapelier, avait bien du s’apercevoir que la logique n’était pas du tout le maître mot du Jeune Homme.


    « Car cet animal est le meilleur coureur de tout Malkins. Ne vous effrayez point. Il est inoffensif. Il est étrange d’en trouver un spécimen dans le Bois Griotte. Venez, peut-être acceptera-t-il de nous promener sur son dos. Sa célérité est exceptionnellement grisante. Et relâchez donc ce Lapin avant qu’il ne vous blesse. »


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