Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Partagez|

Big Bad Wolf.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
MessageAuteur
MessageSujet: Big Bad Wolf. Big Bad Wolf. EmptyLun 22 Juin - 22:08

{Validé by Alice }
Identité


Nom: Lunaire.
Prénom: Alviss.
Surnom(s): Big Bad Wolf.
Âge: 21 ans.
Date de naissance: le 15 juillet.

Emploi: Epouvanteur.
Ville natale: Wollyland.
Orientation sexuelle: Misanthrope.
________________________________________

Récit


Elle est assise à la table de la cuisine, comme à son habitude. La silhouette légèrement voutée, formant avec son dos une courbe élégante. Son petit corps fin et penché au dessus d’un journal, manquant de se briser à chaque fois qu’elle tournait une page. La tête inclinée et posée sur sa main gauche dans un joli mouvement du col, faisant tomber de longues mèches blondes par-dessus son front. Ses yeux sont à peine visible derrière ce voile dorée, grand yeux bruns fixés sur les phrases qu’elle ne comprend pas mais dont elle se délecte de la forme ; elle n’en connait pas le sens, de ces mots alignés, mais aime leur aspect arrondi ou tendu. Un jour, c’était-elle promise, elle comprendrait ce que tout cela signifiait. Un jour peut-être aurait-elle le courage de recommencer à vivre, la détermination de se reprendre en main… Mais en cet instant et en rassemblant toute son obstination, elle n’arriverait pas même à se lever de cette chaise. Alors, elle poussa le journal de sa main droite loin, à l’autre bout de la table et contempla le mur blanc de la cuisine. Regard vide ; ce regard de ceux qui n’attendent rien, ce regard sec et trouble des morts.
Elle aurait voulu se lever, mais pour quoi faire ? Peut-être préparer à manger, son enfant n’allait peut-être pas tarder… Son enfant… L’enfant qu’elle avait eue avec Lui. L’enfant qu’ils avaient élevés ensemble, qu’ils avaient aimés ensemble. Elle les revoyait sans cesse ces scènes. Elle, debout dans le salon, les lèvres étirées dans un sourire d’admiration tandis que ces yeux grands ouverts laissé échapper sa stupeur ; Papa tenait les mains d’Aristide pour aider l’enfant à marcher, puis soudain, son mari les lâcha tandis que son fils continuait sa marche hésitante et maladroite. Ses premiers pas. Elle s’était précipitée vers Aristide pour le prendre dans ses bras, pleurant de fierté et de bonheur.
Souvenirs heureux et cruels qui rongeaient son être.
Elle ferma ses yeux ternes, tentant de chasser la douleur en même temps que ses mémoires. Ne pense plus à cela Lucia. Oublis que tu as vécu ces moments tendres auprès de ton mari et de ton enfant, si tendres qu’ils semblent ne pas faire parti de ton passé. Oublis que Fillius est parti, qu’il t’a abandonné ton fils et toi. Oublis que depuis ce jour tu as arrêté de travailler et que ta vie n’a plus de sens. Oublis que maintenant les cauchemars t’assiègent, que les monstres sont partout et qu’ils vont te dévorer, toi et tes protégés, si tu restes inattentive ne serais-ce qu’un instant. Oublis, oublis tout cela…

« Maman, qu’est-ce que tu fais ? »
La voix du cadet résonna dans la cuisine, la tirant brusquement de ses pensées. Elle ouvrit lentement les yeux… Toujours cette même cuisine aux murs blancs… Et sans tourner la tête vers le jeune garçon, elle dit doucement.
« Il y a un monstre dans le jardin. J’ai peur Al’. Il va nous manger ! Fais le partir Al’, je t’en supplie ! »
Et alors, comme à chaque fois que la pensée d’un monstre l’assaillait, ton son corps se mit à trembler, empli de spasmes effroyables. Elle plaqua ses bras contre son ventre dans une peur absolue… Il faisait tellement froid dans cette cuisine aux murs blancs. Tellement froid ! Elle mit ses mains sur son visage. Sa peau même était froide. Aussi glacial que cette cuisine dans laquelle elle restait enfermée. Tout était si terne ici, il n’y avait pas d’éclat, simplement… Simplement cette pâleur qui la transperçait, qui la suffoquait et il lui semblait qu’elle aussi devenait terne de jour en jour. Elle disparaissait, chaque seconde où elle respirait cet air qui la rendait un peu plus transparente, chaque seconde. Chaque seconde.
Tic. Tac. Tic. Tac...
Tes monstres me font peur, maman.
Tic. Tac. Tic.
Ils vont finir par me tuer, maman.
Tic. Tac.
Tu veux me tuer, maman...
Tic.
« Maman ? Maman ! »
Lucia ouvrit brutalement les yeux. Tout autour d’elle était flou, bercé par une lumière blafarde qui provenait du lustre de la chambre. Sa chambre. Elle gisait là, dans son lit, la couverture rabattue jusqu’aux épaules. A côté d’elle, elle apercevait le cadet, accroupis par terre qui la fixait de son regard sombre. Il ne souriait pas.
« Il est partit, je l’ai chassé.
- Merci Al’… Merci.
- Bonne nuit maman. »

Et il sortit dans la chambre sans éteindre la lumière.


« Al’, qui sont ces gens avec qui tu étais ?
- Des amis, maman. »

Elle ne le regardait pas. Elle fixait les deux garçons dehors avec qui le jeune homme était rentré, à travers la fenêtre de la cuisine.
« Ils sont gentils avec toi ?
- Oui. »

Elle l’entendit qui se déchaussait dans le corridor et avant qu’il ai eut le temps de monter l’escalier, elle ajouta ;
« Où est Aristide ? »
Il s’était arrêté et elle l’entendit dire quelque chose mais ne voulu pas prêter l’oreille à ce qu’il disait. Elle était fatiguée d’entendre ce que les gens pensent tout haut. Elle avait fait l’effort lorsqu’Aristide marmonnait tout seul des choses dans sa chambre, mais maintenant elle n’avait plus le courage ni la force de tendre l’oreille pour écouter ce qui est défendu d’écouter. Ce que les gens ne peuvent retenir dans leur misérable tête et qu’ils laissaient échapper, souvent par colère ou par frustration. Non elle ne voulait pas encore entendre ces mots qui blessent et qui font mal… « Complètement folle »...
« Je ne sais pas, maman ! »
Le ton du cadet était ampli d’énervement.
Aristide… Toujours Aristide… Cet enfoiré…
« Tu ne l’a pas vu sur le chemin retour ? Oh ! C’est vrai que tu étais occupé avec tes… amis…»
Accusation.
Elle avait accentué le mot ‘ami’ en marquant une pause, comme par dégout ; était-il possible que lui… lui ai des amis ?
Le garçon fit volte-face et elle le vit traverser le corridor pour arriver dans la cuisine. Elle sursauta en voyant son visage impassible. Si impassible… Et pourtant, ses yeux brillaient, ampli de haine tandis qu’un rictus abominable barrait sa bouche. Prise de panique, elle recula, se frappant le dos contre l’évier. Peur. Elle chercha à tâtons un objet capable de se défendre contre ce dément et finit par attraper un couteau et le pointa devant elle en fermant les yeux. Pitié, pitié…
« Tu me penses incapable d’avoir des amis… » Et soudain il laissa exploser sa colère. « Aristide aussi est sûrement avec ses amis ! Et alors, ça te dérange qu’il aime quelqu’un de plus que toi, hein ? Ca te dérange qu’il préfère passer du temps avec ses amis plutôt qu’avec toi, hein ? Il n’en a rien à foutre de toi ! »
Il hurlait. Il hurlait tellement. Flot de mots qu’elle ne comprenait pas, qu’elle n’entendait plus. Phrases qui la pourfendaient. Atroce douleur qui lui brulait le ventre, la rongeait de l’intérieur, broyait ses intestins et lui donnait envie de vomir. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas !
« Pitié ! Au secours ! Au secours ! Au secours… »
Elle avait plaqué ses mains contre ses oreilles, tentant de mettre fin à la souffrance. Encore une fois, elle était parcourue de spasmes atroces qui lui blessaient horriblement le corps. Elle se laissa tomber sur le sol, les yeux écarquillés, laissant échapper d’énormes larmes de terreur.
« Ne me faîtes pas de mal… »
Pitié. Corps si frêle et pathétique. Si fragile que je pourrais te briser. Tu me fais horreur. Tu me dégoutes.
Soudain, elle releva la tête et cria. Il y en avait un derrière ! Dans le couloir ! Sa tête atroce penchée sur le côté et ses petits yeux perçants la fixaient. Masse noir et difforme qui murmurait ‘Je vais te manger. Je vais te manger… Hihi…’
« Un monstre ! Un monstre ! Un monstre… »
Elle est pointait frénétiquement un espace vide dans le couloir.


Une fois encore, le cadet l’avait rassuré. Il l’avait prise dans ses bras en lui susurrant ces mots pour l’apaiser ; ‘Il est partit, je l’ai chassé’. Il l’avait ensuite emmené dans sa chambre pour qu’elle se repose. En partant, il avait, par inadvertance -?-, éteint la lumière…
Noir.
La chambre était enveloppée d’un voile noir profond et parfait, enveloppant les murs, les meubles, son lit et son corps tout entier. Noir dévoreur qui avait mangé son être. Noir tueur qui l’empêchait d’exister.
Dans sa chambre même, elle ne se voyait plus. Elle s’était perdue.
Cette pièce était vide, à l’image de son âme. Vide. Sentiment d’inutilité. Elle ne vivait pour personne. Elle n’existait pour personne. Elle n’était personne. Elle avait perdue une fois de plus ; face à la vie on ne peut pas tricher. Elle avait tentée de se rattraper, de rattraper Fillius lorsqu’il était partit, mais ce jour là il était bourré et sa maîtresse attendait derrière le palier. Elle avait tentée de persuader Aristide de rester vivre à la maison, mais il l’avait repoussé avant de mettre ses affaires dans une valise et de claquer la porte. Et maintenant ; que lui restait-il ? Rien. Absolument rien. Qu’avait-elle fait pourtant pour mériter cela ? Qu’avait-elle fait ? C’était-elle trompé quelque part ? Avait-elle offensé quelqu’un pour recevoir ainsi les foudres du Destin ? Ou était-ce simplement la vengeance de Dieu qui lui faisait payer le prix de ces années de bonheurs qu’elle avait vécu par le passé ? Recevoir et donner. Mais qu’avait-elle fait ? Qu’avait-elle fait ?
Loin, dans un coin sombre et éloigné de sa tête, une voix murmura ; ‘Je vais te manger, je vais te manger…’. Et elle hurla.
Elle entendit la porte de sa chambre s’ouvrir brutalement. Le jeune adolescent entra tandis qu’elle bredouillait, pointant devant elle : ‘Là, là, là ! Au secours… Ah !’. Il s’approcha du lit en prenant un livre sur l’étagère, frappa -dans un geste lent et bref- le vide.
« Il est partit, je l’ai chassé. »
Mais le monstre était toujours là et il la fixait de son unique œil perçant. Un trou noir ignoble était creusé au milieu de l’être dont dégoulinait un liquide visqueux. ‘Je vais te manger, je vais te manger…’ Et elle hurla.
Pourtant, elle entendit le cadet sortir de la chambre, apparemment attiré par un bruit qui provenait du couloir et elle l’entendit dire ;
« Aristide… »
Enervement et répugnance.
« Qu’est-ce que tu fais ici ?
- Ca ne te regarde pas. »

Elle le reconnut, cette voix froide et hautaine de son aînée et elle arrêta de crier ; le monstre avait disparu. Elle tenta de s’extraire de son lit pour ramper jusqu’au couloir pour saluer son Aristide.
« Je ne savais pas que tu trainais encore ici le bâtard.
- Dégage enfoiré !
- C’est chez moi ici. Va plutôt retourner chez ta putain ! »

Arrogance. Dégout. Haine. Se mélangeant, s’entremêlant dans ma tête...Je ne pouvais plus me contrôler.
Le vase de la commode. Frapper le plus fort possible. J’heurte une surface dure, peut-être une mâchoire mais peu importe du moment que ça fait mal. Il y a un bruit sourd puis plus rien. Seulement un corps gisant par terre et cette satisfaction… Ca avait été si simple. Si simple de faire mal, aussi mal que l’on m’avait mal, encore plus mal. Je voulais qu’il ressente toute cette douleur que j’avais subite. Toute cette douleur, je voulais lui donner, je voulais le faire suffoquer, je voulais continuer à le frapper, continuer à l’enfoncer un peu plus dans les ténèbres, l’enfoncer dans la mort. Lui faire ressentir en bien pire. Morsure après morsure. Encore un peu, un coup et il s’enfonçait un peu plus dans le noir, il sombrait un peu plus. Griffes s’enfonçant dans sa chair. Encore, encore, encore, extraire la dernière once de sa pitoyable vie. Encore, encore, encore, le frapper jusqu’à sa dernière goutte de sang. Dévorer son corps. Encore, encore, encore, jusqu’à le tuer.
Et je riais. « Libre ! Libre ! Libre ! » Chaque coup me délivrait. « Déchet putride. Horreur de l’humanité. Crève ! Crève ! Crève ! » Et je riais, hurlement de bête satisfaite.

Gémissement.
Le loup se retourna brusquement.
Elle était là. Allongée par terre, elle avait rampé de sa chambre jusque dans le couloir. Elle le regardait, ses grands yeux bleu vitreux posés sur lui. Elle ne tremblait pas. Elle n’avait pas froid. Elle n’avait pas peur. Elle fixait simplement cette chose qui avait anéanti son être cher. Terreur statique. Terreur absolue.
Il n’y a plus rien à présent.
Quelques débris de vies. L’eau mêlée au sang.
Plus rien ne compte à présent. Même cette terreur dans son regard.
Ne me regarde pas. Je suis si hideux ! Ne me regarde pas !

« Le monstre c’est moi. »
Anonymous
Invité
Invité
Big Bad Wolf. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Big Bad Wolf. Big Bad Wolf. EmptyLun 22 Juin - 22:10

Morphologie


« Homicide volontaire envers son frère aînée et sa mère. Actes de cannibalisme sur les corps mutilés ; en particulier celui du frère, mort dans d’atroces souffrances du à de multiples coups et blessures. »
Silfer Ixe poussa un soupir et posa le dossier sur son bureau pour le contempler encore quelques secondes, avant de fermer les yeux. Ca recommençait… Encore et encore on lui avait envoyé le cas de vieux désespérés, malades mentaux. Argent, sexe, Vengeance… Toujours la même rengaine, les mêmes plaintes… Silfer était fatigué de recevoir ces dossiers dont personne ne voulait ; les fous furieux, les dangereux maniaques… ‘Ca vous façonne au métier’ avait-ils dit… Allez tous vous faire foutre… Dangers pour la société ? Qui se souciait encore aujourd’hui de la prestigieuse, de la magnifique ‘Société’ ? C’était surtout eux-mêmes qu’ils protégeaient, ces crétins. Mais que le jeune Silfer meurt, ça, ça n’avait pas d’importance ! ‘Accident de métier’ auraient-ils dit…
Le psychologue rouvrit les yeux pour jeter un coup d’œil furtif à l’horloge… Dix-huit heures dix-huit… Soit une demi-heure de retard… Il poussa un nouveau soupir ; il ne pouvait plus retarder l’entretien plus longtemps. Alors, il se leva de son bureau dans une langueur monotone et se traina jusqu’à la salle d’attente pour ‘accueillir’ son nouveau patient.

Un adolescent. Dix-huit ans, il était d’une taille correcte ; un mètre soixante quinze au minimum. Sa silhouette était d’une finesse remarquable -moins visible sur le visage-, il était svelte et bien bâtit ; des muscles apparents sans être proéminents. Sa peau, d’une couleur beige pâle, faisant ressortir cette délicatesse de ligne, sans toutefois le rendre rachitique. Son visage éthéré, était posé sur un cou légèrement trop long et ses larges épaules laissaient tomber deux bras aux larges mains et aux doigts osseux. Ses jambes, qui s’accordaient tout aussi bien avec le reste du corps, raccrochaient simplement ses deux pieds, que le jeune homme, le droit en particulier, faisait tourner dans un mouvement d’impatience ou peut-être de nervosité. Hormis le corps en globalité qui était... physiquement parfait, le visage lui, était en complète opposition avec l’aura posé et calme qu’il dégageait. Deux yeux délicats d’un bleu clair et d’une pâleur presque affligeante et surmontés de deux sourcils gris. Son œil gauche était pourtant secoué de légers spasmes qui le faisaient plisser toute dizaine de secondes. Au centre, un nez aquilin, qui rendait le visage d’autant plus soigné. Une bouche qui barrait tout le bas de la tête, déformée en une sorte d’étrange rictus à la fois moqueur et frustré étirant ses lèvres légèrement rosées. Seul laissé allé avait sûrement été au niveau des cheveux ; entremêlement de mèches blanches aux reflets bleutés et désordonnées qui descendaient sur ses épaules et que parfois, il prenait pour enrouler autour de son doigts en tirant légèrement pour faire retomber sa main au niveau de son cou dont il pinçait la peau. En observant bien les manies, il était flagrant que l’homme était ampli de tics qui le rendait étrangement antipathique malgré sa beauté.
Outre son physique, il était habillé d’un costume noir doté d’une cravate de la même nuance et d’une chemise blanche sous la veste, le tout accompagné de jolies chaussures vernies. Il portait, en guise d’‘extravagance’, une simple amulette en argent autour du cou. L’ensemble était d’une propreté impeccable.
Silfer, légèrement troublé par cette apparition et n’ayant pas l’habitude d’accueillir de patients si soigné, jeta un regard bref coup d’oeil au dossier qui trônait sur le bureau. Etait-il possible que cet adolescent, bien que répulsif par ses nombreux tics, soit l’auteur de ce crime atroce ? Et comme pour éliminer tout doute de ses pensées, il ne put demander ;
« Alviss Lunaire c’est bien ça ? »
Mais son interlocuteur ne répondit pas.
Ce nom… Je n’ai rien à voir avec ce nom…
« Vous êtes accusés pour homicide volontaire sur la personne de Lucia Lunaire, votre mère…
- Elle n’est pas ma mère. »

Voix neutre et à la fois glaciale qui résonna dans le bureau ; phrase courte mais qui se répercuta sur les murs pour former un léger écho. Le son masculin sans être réellement grave avait claqué, coup sec. Il ne bougeait plus. La tête penchée sur le côté, la main droite tirant sur une mèche de cheveux et glissant lentement des fibres, il avait la bouche légèrement entrouverte comme par curiosité. Seuls ses yeux parcouraient furtivement le corps du médecin en blouse blanche, semblant regarder au-delà de ses lunettes, au-delà même de son être, comme perdu dans une analyse complexe de son âme.
« Quelle relation entreteniez-vous avec la victime ? »
Victime… Victime ?...
Il éclata d’un rire sonore, comme s’il ne prenait pas conscience d’avoir tué cet être humain, de chair, de sang et de vie, de ses propres mains. Le rire avait été si franc et si clair qu’il fit sursauter le pauvre psychologue.
« C’est la femme m’a élevé. Je suis le fils de la maîtresse de son mari. »
Silence.
Et il éclata une nouvelle fois de rire ; être angélique et repoussant. Perfection inhumaine. Perfection du monstre.
« Comment vous appelez-vous ? »
Silence. Il avait posé ses coudes sur le bureau et tenait sa tête posée sur ses mains. Il le regardait avec un petit sourire complice. Pourtant, à chaque spasme qui faisait trembler son œil gauche, une étrange nervosité passait sur son visage qui disparaissait en une fraction de seconde. Une étrange frustration ; mélange de colère, d’impatience et de haine.
Le psychologue regarda attentivement l’étrange spécimen qui lui était permis d’observer. Une fois de plus, celui-ci mit sa main dans ses cheveux pour entortiller une mèche autour de son index. Spasme. Regard discret et furtif autour de la salle pour se reposer sur le médecin. Pincement au cou. Spasme. Tremblement du pied. Spasme… Et cela dans un cycle continuel. Il y avait définitivement une fêlure au niveau de ce patient ; peut-être un début de paranoïa…
« Vous n’êtes pas très franc pour un psychologue… »
Il recula pour se réadosser à sa chaise et soupira, détournant sa tête du médecin –au grand bonheur de celui-ci-.
« Qui a dit que les psychologues devaient l’êt… »
L’adolescent eut un hochement de tête, mouvement lent et compatissant. Puis il fixa ses petites prunelles dans les yeux de son interlocuteur et avec un petit sourire moqueur il répondit.
« On vous apprend à déceler la franchise des autres mais pas à être franc vous-même… »
Pathétique. Ils me font tous pitiés.
Silfer resta bouche-bée devant l’insolence de l’adolescent. Pour qui se prenait-il ce patient ? Ce n’était pas à lui de dicter la façon dont il devait faire son métier ! Et dans un agacement plus que visible, il lança ;
« Ixe. Silfer Ixe. Si tu fais tout ce que je te demande, il ne t’arrivera rien. »

Se fut le cas bien sûr au début. Au début.
Menteur.
Ils se voyaient régulièrement ; une à deux fois par semaine. Silfer posait quelques questions banales à l’adolescent ‘Comment vas-tu ?’, ‘Qu’as-tu fait aujourd’hui ?’… Notant quelques mots sur un carnet, d’un geste nonchalant comme s’il était lui-même peu convaincu de ce qu’il marquait.
Traitre.
La plupart du temps, le psychologue lui demandait simplement de faire un dessin et le jeune homme, munis d’un crayon de papier, tentait de s’appliquer pour donner aux courbes et aux lignes des significations ou une esthétique précise. Mes souvent, ses tentatives se soldaient par un agacement visible –et rapide- de la part du sujet qui flanquait le crayon en plein milieu de la feuille. Silfer n’avait put, à plusieurs reprises, laissé échapper un éclat de rire à la vu des formes étranges et gribouillages enfantins qui étaient parcouru de trous.
« Je t’aime bien Silfer… » soufflait parfois son patient. « Je t’aime… bien… »
Je te déteste. Je te hais !
Toujours ces mêmes phrases ; « Si tu fais ce que je te demande, il ne t’arrivera rien. », « Je t’aime… bien… », « Je t’aime… b…ien », « Je… je… »…
Je t’aime, idiot. Je t’aime ! JE T’AIME ! Menteur. Traitre. Je te déteste. Je te hais ! Je t’aime. Je t’aime à la folie ! Tu me dégoutes. Tu me fais horreur. Mais je t’aime idiot. Je t’aime…
Ils étaient venus, un jour comme un autre, semblable les uns aux autres. Il discutait tranquillement dans la salle d’attente avec Sigmund ; le parapluie parlant de Silfer. Puis les hommes étaient arrivés. ‘Suivez-nous, s’il-vous-plait…’. Blouses blanches. ‘N’ayez pas peur, nous ne vous ferrons pas de mal… Suivez-nous… Suivez-nous’. Non. Non ! NON ! Il s’était débattu. Il avait tenté de lutter. Mais au jeu de la vie, on ne peut pas tricher. Les bras l’avaient enveloppé. Il n’avait rien put faire. Se débattre. Coup. Mais c’était déjà trop tard. Trop tard. Trop tard…
Alors, il l’avait aperçu… Ce psychologue… Avant qu’on ne referme la camionnette.
Aide-moi. Pitié. AIDE-MOI !
« Je suis désolé. Pour ton bien. Pour le bien de tous. »
Menteur.
« Si tu fais tout ce que je te demande, il ne t’arrivera rien. »
TRAITRE ! Sale traitre ! Je te déteste ! Je te hais ! Tu ne comprends pas… Tu ne comprends donc pas… Je t’aime… Je t’aime… Je t’aime…
Et Silfer le vit alors, ce monstre qui se débattait contre sa propre démence. Plus de tics. Plus de spasmes. C’était son visage entier qui n’était plus que terreur et rage. Son corps déformé par la convulsion. Haine absolue. Un monstre… Simplement un monstre…
Anonymous
Invité
Invité
Big Bad Wolf. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Big Bad Wolf. Big Bad Wolf. EmptyLun 22 Juin - 22:12

Personnalité


Prunius Pumkin se leva et éclaircit sa gorge avant de commencer à lire le réquisitoire, soigneusement préparé à l’avance. Facile. Ce procès avait semblé si facile ; un malade mental, complètement dément, si fous qu’il n’avait pas voulu prendre d’avocat. Le Big Bad Wolf comme la presse l’appelait. En plus de six siècles de carrières, il n’avait jamais fait la rencontre d’un aussi dangereux criminel ; dangereux certes mais aussi d’une idiotie flagrante. Pensait-il pouvoir assurer sa propre défense ce pauvre accusé ? Certainement, ce procès était gagné d’avance ; viols, crimes, braquages… Jamais il ne s’en tirerait le pauvre… C’est était presque pathétique et Prunius Pumkin finit par prendre pitié de l’homme. ‘C’est foutu pour toi mon gars’ pensa-t-il en jetant un coup d’œil à l’intéresser. Celui-ci avait le nez en l’air, regardait le plafond, visiblement fasciné par la voute qui s’étendait au dessus. Lorsqu’il baissa la tête, il croisa le regard du Farfadet et lui adressa un sourire du coin des lèvres avant de passer sa main dans ses cheveux pour enrouler une mèche autour de son doigt. Spasme. Pincement du cou. Tremblement de pied. Il pencha la tête sur le côté sans quitter le procureur des yeux qui frissonna légèrement en sentant les deux billes bleus posées sur lui.
« Mesdames et messieurs, commença Prunius Pumkin déstabilisé, nous sommes réunis aujourd’hui ici, comme vous le savez tous, pour traiter du cas du Big Bad Wolf.
Criminel dont, comme en témoigne la plupart des journaux, la réputation n’est plus à faire. Nous le savons tous ; les quelques pour cent de taux de criminalité de Malkins sont essentiellement dus à cet individu. Viols, détérioration de bien publics, meurtres avec préméditation… le tout agrémenté d’une violence incomparable tel que des actes de cannibalisme ou encore les nombreux coups et blessures retrouvés sur les victimes. Danger pour la société, il s’est rendu coupable de crimes odieux et exécrable, se rendant par la même occasion coupable de la déchéance accélérée de la jeune Alice Caroll.
Le personnage du Big Bad Wolf, derrière son physique de jeune homme posé et soucieux est une véritable machine à vice. Cause à cet excès de violence ? La démence, mesdames et messieurs. La démence. Il ne fait aucun doute qu’après de nombreux soins psychologique intensifs, l’état de ce fou furieux, ne s’est guère amélioré. Les résultats des différents médecins sont tous catégoriques ; le cas du Big Bad Wolf, durant depuis plusieurs siècles déjà, est irréversible, ne pouvant que stagner ou pire encore, s’aggraver. Le criminel, pétri de nervosité et de frustration, comme le montre de nombreux spasmes ou tics, ne trouverait le repos qu’en tuant, faisant souffrir ou en ayant des rapports sexuels.
Le plus affolant, mesdames et messieurs, est que cet être dépourvu de tout sentiment de compassion, d’amour, de charité, de bonté ou de toute vertu qui est puisse être donné aux êtres de cette Terre, est que le Big Bad Wolf souffre de sa propre nature de loup-garou qui le rend d’autant plus dangereux la nuit et totalement incontrôlable les soirs de pleine lune. Être agressif et dépourvu de jugement objectif.
Il en va donc de la sécurité, à la fois de lui-même, mais aussi de celle de tous les habitants de Malkins que le Big Bad Wolf soit enfermé à perpétuité dans la prison de Samarcande. Il est une chose de s'auto-détruire, mais il en est d’un tout ordre, d’entrainer autrui dans sa déchéance. C’est pourquoi, au nom de la justice, au nom du peuple de Malkins et en mon nom, messieurs mesdames, je demande l’enfermement éternel de ce personnage désastreux. »


La suite… Quelle suite ? Nous la connaissons tous cette suite… Cette histoire que les mères content aux enfants, la nuit, pour leur faire peur.
Je terrorise ces jeunes êtres en me cachant dans l’ombre de leurs lits.
Je dévore les chairs des agneaux les soirs de pleine lune.
Je viols ceux qui s’aventurent dans les bois en quête de leur grand-mère.
Je détruis les maisons, de paille, de bois ou de pierre, d’un souffle.
Je suis un monstre, n’est-ce pas ?
Anonymous
Invité
Invité
Big Bad Wolf. Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Big Bad Wolf. Big Bad Wolf. Empty

Contenu sponsorisé
Big Bad Wolf. Empty
Revenir en haut Aller en bas

Big Bad Wolf.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Sujets similaires

-
» Who's afraid of big bad wolf ? big bad wolf, big bad wolf !» À nos pieds. [Sixtine et Big Bad Wolf]» Intrusion indésirable [Big Bad Wolf et Alice]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Fiches-
Sauter vers: