Ruby have eyes on fire -- La [petite] fille aux allumettes

Plutôt que de répéter sans cesse à l'enfant que le feu brûle,
consentons à le laisser un peu se brûler : l'expérience instruit plus sûrement que le conseil.
André Gide - Les faux-monnayeurs

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Nom:

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Prénom:

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Surnom:

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Age:

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Date de naissance:

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Emploi:

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Ville natale:

Orientation sexuelle:

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Don surnaturel:

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Ha, Ruby... Véritable brasier ambulant! Toujours énergique et prête à donner un coup de main, elle distribue sa chaleur à qui veut bien la recevoir. Plutôt terre à terre, elle sait ce qu'elle veut et quand elle s'est fixée un but, il est bien difficile de lui faire changer d'avis, voire quasi impossible. La jeune fille n'est pourtant pas vraiment du genre calme et réfléchie, elle agit les trois quarts du temps sous le coup d'une impulsion. D'ailleurs, elle s'enflamme facilement et quand elle est en colère, mieux vaut ne pas croiser son chemin – et ce n'est pas le Caterpillar qui va le contredire, en effet, Ruby à tendance à s'énerver sur son patron quand celui ci divague un peu trop à son goût.
Ayant reçu une éducation pour le moins discutable, Ruby a peu à peu compris au contact de ses sœurs et frères et de la Grand-mère que son corps était un atout. Elle a appris quelques rudiments auprès d'eux pour charmer les hommes et obtenir ce qu'elle veut, mais ne croyez qu'elle soit une grande manipulatrice, ce n'est qu'une débutante. Elle reste égale à elle même, une flambée spontanée et sans cervelle. Enfin, sans cervelle si l'on veut, elle n'en est pas moins intelligente, c'est juste que, dans son état normal, elle a du mal à se calmer trente secondes pour se donner le temps de réfléchir.

Tiens, parlons en de son état anormale! Ruby a découvert son don relativement jeune et depuis elle voue un véritable culte au feu. Pire! On dirait presque une toxico. Les images qu'elle fait naître des flammes ont une vertu apaisante sur elle. Il suffit qu'elle allume un petit brasier pour qu'elle soit automatiquement réconfortée. Dans ces moments là, elle est très tranquille et très détendue. Elle peut rester des heures à admirer un des incendies qu'elle a déclenché. Oui, parce que Ruby a la sale manie de brûler tout et n'importe quoi, et de préférence quand c'est dans un lieu public, bourré de monde. Ce n'est pas du tout par sadisme ou par méchanceté. Un jour, elle s'est juste dit : "Puisque ça me fait tant de bien à moi, pourquoi ne pas en faire profiter aux autres?". Évidemment, ça ne fait jamais plaisir de voir son immeuble partir en fumée mais Ruby pense, au contraire, que c'est un honneur de mourir brulé. La jeune fille s'imagine que ça doit être merveilleux de périr au milieux de belles images. Elle a constaté que les flammes sont magnifiques quand elle dévore un corps ou quelque chose de gros. Ceux qu'elle a tué par le feu sont nombreux – que cela est été volontaire ou pas – mais elle n'a pas conscience d'avoir mal agi même si elle a fini par comprendre que ses jolis feu de joie n'étaient pas du goût de tout le monde. Elle a juste que là réussi à échapper à la Police des contes qui ignore encore son visage.

Mais cette vénération des flammes a également son revers de médaille. Comme pour une droguée, il lui faut sa dose de feu par jour. Il n'est pas rare de la voir disparaître – même en plein service – pour pouvoir observer quelques minutes ses belles amies danser au bout de ses allumettes. D'ailleurs, elle joue sans cesse avec ces dernières ou avec un briquet – elle ne se sépare jamais de l'un ou de l'autre, il lui faut toujours avoir sous la main de quoi bruler ce qu'elle trouve. Elle le fait inconsciemment, par réflexe, et elle est souvent obligée de se reprendre car elle a caché l'existence de son don – seules Grand-Mère et Jasmine sont au courant. Et si quelqu'un venait à le découvrir, il ferait immanquablement le rapprochement avec elle et les incendies imagés.
Si jamais un jour vous la croisez, et qu'elle vous affirme qu'elle n'a peur de rien, évidemment, ne la croyez pas. Ruby devient faible face au froid et à l'eau. Cette petite douée serait tout à fait capable de se noyer en prenant sa douche – en fait, ça lui est déjà arrivé mais elle s'en est à chaque fois tirée indemne. Elle ne sait d'ailleurs pas nager et sa plus grande crainte est de mourir d'une noyade ou de froid.
La jeune fille a un autre moyen de se détendre aussi. C'est de s'assoir et d'écouter les babillages incessants du Caterpillar. Ce dernier raconte tellement de choses incompréhensibles que cela embrouille le cerveau de Ruby et lui permet de se reposer. Son bavardage l'amuse – tant que ça ne lui fait pas faire n'importe quoi à La Muse Galante, au quel cas, là, ça l'énerve – et c'est principalement pour ça qu'elle en est venue à travailler pour lui.

Dernière chose à savoir sur la demoiselle, elle a un certain penchant pour la poésie et les pièces de théâtre humaines. Peu de gens le savent évidemment, mais il arrive parfois de la voir plonger dans un ouvrage. Si le titre est Histoire de la Samarcande ou encore Morphologie et appétit d'un nain cannibale, ne vous méprenez pas, il est fort possible que cela ne soit qu'une couverture et que le titre réel de ce volume soit Les fleurs de mal de Charles Baudelaire ou bien Roméo et Juliette de Shakespeare. On ignore comment elle arrive à se procurer ces écrits. Il doit y avoir un trafique clandestin dans Malkins...

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A quoi ressemble-t-elle? Hum... Pas facile comme question. Elle change régulièrement d'apparence – auparavant par plaisir mais maintenant c'est devenu une précaution – donc il est difficile de la décrire. Ho! Bien sûr, il a des choses qui ne se transforme pas. Tenez, par exemple, sa taille et sa corpulence, ou bien son visage ne varient pas, eux – en même temps il serait bien difficile de les modifier. La jeune fille est svelte avec une poitrine bien proportionnée et de fines jambes , bien qu'elle mange pour quatre – cela n'a rien d'étonnant vu tout l'énergie qu'elle dépense par jour – et culmine un petit mètre soixante-dix. Ses traits sont très délicats, comme ceux d'une d'une jeune fille de seize ans, et elle a la teint ivoire, qui contraste avec ses lèvres pulpeuses et d'un rose soutenu. Quand elle rougit ou quand elle se met en colère, cela se voit très facilement car ses pommettes virent au rouge coquelicot. Sur le dessous de son poignet gauche, une cicatrice, couleur caramel, en forme de flamme est restée gravée dans sa peau blanche. Elle provient d'une brûlure qu'elle s'est faite le jour où elle a découvert son don. Elle a des mains gracieuses, pas vraiment le genre de mains qui conviennent à un boxeur, et même si elle a un penchant pour la bagarre, son corps menu se prête plus à la fuite ou à l'infiltration. Si l'U.I.F connaissait cet aspect de sa physionomie, nul doute qu'il aurait moins de mal à la rattraper.
Pour le reste, elle se métamorphose fréquemment. Pour l'instant, Ruby porte ses cheveux noirs dans une coupe mi-longue et déstructurée – ce qui est sûr, c'est qu'elle n'a pas beaucoup de mal à se coiffer le matin – et ses yeux sont aussi sombres qu'une nuit sans lune – la poésie a tendance à lui monté à la tête. Mais il paraîtrait que, récemment, elle aurait décidé de se laisser pousser les cheveux pour les teindre en roux et de troquer le noir de son regard pour du rouge sang – vive les lentilles! – pour être en parfait accord avec son élément.

Concernant son style vestimentaire, elle l'ajuste en fonction de son allure du moment. En attendant sa chevelure rousse, elle a fait un mix punk-rock et son armoire regorge de vêtements sombres – oui, oui, on croirait pas comme ça, mais c'est une grande coquette. Les petites robes noires et les colliers de piques sont de mise en ce moment, ainsi que les bottes, les t-shirts et mini-jupes déchirées et enchaînées. Hormis les bijoux fait de chaines et de piques d'argent qu'elle arborent pour l'instant, il y en a un dont elle ne se sépare jamais. Un petit pendentif en forme de flammèche taillé dans un rubis qu'elle avait quand on l'a retrouvée – et qu'on a souvent essayé de lui voler. Elle le porte sur un cordon en cuir noir et l'a en permanence sur elle, que ce soit dans son bain ou à la mer.
Les poches toujours bourrées d'allumettes ou de briquet, elle joue avec en ouvrant et refermant le clapet de ce dernier. Elle le fait sans cesse, et comme ses briquets sont, la plupart du temps, en métal, cela fait un claquement sec et régulier qui a le don d'énerver son entourage.

Ses expressions? Enfin un sujet facile, la demoiselle est très franche et l'on peut lire en elle comme dans un livre ouvert, si on la connaît un minimum. Lorsqu'une émotions se peint sur le visage de Ruby, elle est toujours véritable. L'hypocrisie ne fait pas partie de son dictionnaire. Évidemment, la plupart du temps, elle a un sourire chaleureux accrochait aux lèvres – ou alors les sourcils froncés de consternation quand elle regarde son patron faire n importe quoi. Il lui arrive de pleurer, c'est rare mais bon, elle n'est pas du genre à retenir ses larmes si celles ci veulent se manifester.

Si le feu brûlait ma maison, qu'emporterais-je ?
J'aimerais emporter le feu...
Jean Cocteau -Clair-obscur

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La flammèche ravivée.

Quand Granny Flimsy découvrit Ruby, durant l'une de ses promenades dans les rues de Woollyland, cette dernière était en piteuse état. Assise par terre, seule et transie de froid – l'hiver commençait tôt cette année – la petite file de sept ans était couverte d'ecchymose et ses vêtements, qui devaient pourtant être magnifiques, étaient sales au possible. D'habitude, celle qu'on surnomme La Grand-mère dans tout Malkins n'aurait pas jeter un coup d'oeil à cette enfant – il faut avoir minimum quinze-seize ans pour commencer à l'intéresser. Mais quand Granny croisa le regard de la jeune demoiselle, elle vit dans ses yeux une telle envie de vivre, comme deux braises qui n'attendaient que la première occasion qui passerait pour se changer en incendie, qu'elle fut charmée et ramena Ruby avec elle. Avant de continuer plus loin, il faut que je vous explique qui est exactement cette grand-mère – qui n'en est pas du tout une. Granny Flimsy, la cinquantaine à peine entamée, a encore le visage d'une jeunette et tient, appelons ça par son nom, un bordel de luxe. On la surnomme ainsi car elle a pour habitude de ramassé des jeunes gens – garçon ou fille, peu lui importe – abandonnés pour ensuite s'occuper d'eux. Elle les loge, les nourrit, leur donne de beaux habits, leur apprend à se tenir en société et se mettre sous leur meilleur jour. En contrepartie, elle les prostitue. Peu de jeune lui refuse ce service, car son don les amènent à avoir une telle reconnaissance envers elle qu'ils ne peuvent s'empêcher d'accepter.

Bref, Granny emmena la petite fille avec elle aux Belles Exquises, le fameux lupanar, et essaya par tout les moyens de savoir d'où sortait cette malheureuse enfant – après avoir évidemment essayé de lui voler le rubis qu'elle portait autour du cou, mais la gamine avait déjà à cette époque un fichu caractère.. Manque de chance, suite sans doute à un traumatisme, la demoiselle était amnésique et ne se souvenait que de son âge. Ceux qui allaient devenir ses frères et sœurs l'adoptèrent aussitôt qu'ils la virent et supplièrent la Grand-Mère de la garder. Ils avaient un argument de poids : la petite fille avait un magnifique visage et ses membres étaient délicats, dans quelques années elle serait une magnifique créature et pourrait à son tour devenir une prostituée. Mme Flimsy accepta de la prendre sous son aile – de plus elle n'était pas insensible à la chaleur que dégager l'enfant. Il lui fallait des papiers si elle voulait exister aux yeux du monde, ce qui ne fut pas difficile à obtenir, Granny ayant des relations un peu partout. Pour son patronyme, Ruby Gemstone semblait tout trouvé et fut adopter à l'unanimité.

Commença alors une nouvelle existence auprès de la Grand-Mère pour Ruby. Trop jeune pour s'occuper des clients, on lui donna une tache simple. Ses sœurs l'habillaient de la façon la plus mignonne qu'il soit et la demoiselle sortait dans la rue, un panier sous le bras. À l'intérieur, il y avait des petites boites d'allumettes avec le logo et l'adresse des Belles Exquises sur le dessus. La petite fille devait les distribuer à tout ceux qui lui donnait l'impression d'être des clients potentiels tout en évitant l'U.I.F.. Après quelques semaines de cette mission – qu'elle trouvait pour le moins assez amusante – elle fut apte à reconnaître l'un et l'autre d'un seul coup d'œil.
Si Granny n'avait pas était là, Ruby serait sans nul doute morte dans la rue, comme une vulgaire clocharde. Pour dire vrai, la véritable naissance de Ruby fut l'instant où elle croisa le regard de la Grand-Mère.
Quelques mois plus tard, en Janvier, elle découvrait son don.

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La flambée pyromane.

Il faisait glacial dans la rue et la tenue de la gamine n'arrangeait rien. Ses sœurs s'étaient surpassées. La petite était vêtue comme une adorable poupée, dans une robe courte et dans les tons rouges. On lui avait affublé des oreilles et une queue de chat noires. Ses longs cheveux blonds étaient coiffés d'une savante manière en de lourdes boucles. Ne voyant aucun passant a qui donner ses allumettes, Ruby aurait bien voulu renter car elle s'ennuyait et avait froid. Mais si elle faisait ça, elle savait qu'elle subirait encore la folie vestimentaire de sa fratrie – et Dieu seul savait à quel point elle était déchaînée ce jour là. Résignée, elle soupira, formant au passage un léger nuage de buée devant elle, et se dirigea vers un petit terrain de jeux. L'endroit, sous la neige, paraissait assez lugubre et la balançoire bougeait toute seule. Nullement impressionnée – quand on a froid le cerveau s'engourdit – la petite fille se posa sur cette dernière et se balança doucement, le panier posé par terre. Au bout de quelques minutes de refroidissement intense, elle décida de faire quelque chose. Elle détestait le froid et Il commençait sérieusement à lui prendre la tête, elle aurait presque préféré retourner auprès de ses sœurs.
Elle attrapa son panier et s'installa dans la cage, au sommet du toboggan. Assise sur le métal froid, elle plongea la main parmi les petites boîtes rectangulaires et en prit une. Elle craqua l'allumette et....eu le souffle coupé! Au bout du petit bâton de bois, elle voyait très clairement une jeune femme danser, mais, en petit, comme si elle le regardait de loin. La petite flammèche s'éteignit et la danseuse avec. Excitée et émerveillée par cette découverte, la gamine alluma cette fois ci plusieurs allumettes en même temps. La flamme monta plus haut et Ruby aperçut des moufles et une écharpe comme elle en avait rêver tout à l'heure. De sa main libre, elle tenta de les attraper mais ils disparurent. Frustrée, elle tenta de jouer le tout pour le tout. Elle descendit de son perchoir, le panier à la main et partit en quête de quelque chose qui brûlerait.
Elle trouva un tas de chiffon relativement sec et y mit le feu sans plus de cérémonie. Tandis que les flammes s'élevaient, la demoiselle était fascinée. Elle voyait dans le brasier de délicieux gâteaux au chocolat et à la poudre de luciole comme ceux que la Grand-mère achetait. N'y tenant plus, elle tendit sa main et la referma sur le premier gâteaux. Elle n'essaya pas de le ramener vers elle, trop stupéfaite de sentir quelque chose entre ses doigts et resta là, tant que le feu brûla. Heureusement pour elle, il ne mit pas – trop – longtemps à s'effacer. Il s'éteignit et laissa à la petite fille une douleur cuisante au poignet. Ramenée à la réalité par la douleur – elle ne s'était pas loupée – elle ramassa les allumettes et s'enfuit sans demander son reste.

De retour aux Belles Exquises, toute sa fratrie, qui n'était pas occuper, se précipita sur elle, au comble de l'inquiétude. Tout le monde lui demanda où elle était passé, ce qu'elle avait fait – elle avait pour consigne de rentrer à la tombée de la nuit et cette dernière était déjà passée depuis longtemps – et qu'elle était cette blessure qu'elle avait au poignet. De sa voix argentine, elle ne dit qu'une seule chose :

– Où est Grand-Mère?

Sa mine abasourdie calmèrent ses frères et sœurs, ce n'était pas juste un caprice de sa part si elle était restée longtemps dehors. Il devait s'être déroulé quelque chose d'important. Grand-Mère recevait quelqu'un d'influent et Ruby dut attendre son tour.
Un quart d'heure plus tard, elle entrait dans le bureau de Granny. L'air était empreint de lourds parfums et de nombreuses tentures aux couleurs chaudes masquaient les sources de lumière, plongeant la pièce dans une ambiance tamisée. La petite fille, qui n'avait pas l'habitude d'entrer ici, était un peu intimidée. Elle s'assit sur l'un des fauteuils qui faisaient face à celui de Grand-Mère et attendit que celle ci lui donne la parole. Cette dernière lui fit comprendre dans un sourire qu'elle était toute ouïe:

– J'ai vu des images dans les flammes.
– Explique toi!
– Comme je ne voulais pas rentrer et que j'avais froid, j'ai craqué quelques une des allumettes que tu m'a donné – désolée! – et dedans, j'ai vu des images.

La femme parut interloquée. Elle aimait, à sa façon, tout les enfants qu'elle avaient recueillis et semblait s'inquiéter de la santé mental de sa petite dernière. Voulant éclaircir cette histoire, elle sortit une bougie de son bureau ainsi qu'un briquet. Elle le mit en face de sa protégée.

– Bon, regarde, je l'allume.... Tu vois quelque chose?
– Non... mais...avec l'allumette.... Je.... Attend, j'ai une idée! Je vais l'éteindre et... donne moi voir ton briquet s'il te plait...voilà merci... c'est moi qui l'allume et.... Hop! Tu vois!!

Grand-Mère était stupéfaite. Elle voyait elle aussi les même illusions que Ruby. Elle voulu les palper pour s'assurer de leur existence mais l'enfant l'en empêcha. En montrant son poignet gauche blessé, elle lança :

– Ce ne sont que des images, je crois. Regarde, j'ai voulu les toucher aussi et...ça m'a fait ça.
– Ruby! Tu ne pouvais pas me montrer ça en premier! Nan, mais, regardez moi ça!... Bon écoute, je crois que cette capacité que tu as est ton don.
– Mon don?
– Oui, tu sais. Comme le mien ou celui de Rajia. Mais n'en parle à personne, il vaut parfois mieux le tenir secret. Promis?
– Promis!
– Bon, maintenant file te faire soigner! Je suis sûr que ça va te laisser une cicatrice.

La petite fille se sauva en souriant tandis que Granny continuait à ronchonner. Elle n'en parlerais à personne bien sûr, sauf à Rajia. Rajia était sa sœur d'adoption préférée. En trois mois, elle étaient devenues inséparables malgré leurs vingt années d'écart – mais bon, la jeune femme avait expliqué à Ruby que, comme elle était une élémentaire de feu, elle garderait l'apparence d'une jeune femme de vingt-trois ans toute sa vie. Rajia Languid, aussi surnommée Jasmine dans le métier, était une spécialiste de la danse langoureuse – d'où son nom. Elle était vraiment belle, avec une peau caramel et de long cheveux noirs. Dotée du même tempérament que la gamine, elles étaient faites pour s'entendre.
Ruby se précipita vers sa chambre en espérant qu'elle ne soit pas avec un client pour qu'elle puisse tout lui raconter – et accessoirement se faire soigner.

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L'incendie illustré

Cinq ans étaient passés depuis la découverte de son don et Ruby avait sut le dissimuler aux yeux du reste de sa fratrie et à ceux du monde de façon admirable. Pour l'heure, elle était allongée dans sa chambre, un livre de théâtre humain entre les mains – c'était Grand-Mère qui lui fournissait pour l'instant mais elle avait promis un jour de lui expliqué où s'en procurer. Elle était entrain de se dire que ce Sakespear avait tout de même beaucoup de talent quand Rajia lui fit savoir que Grand-Mère demandait à la voir.
Quand elle ressorti du bureau, elle glissa la lettre qu'on lui avait dans sa poche et fila dehors. Depuis deux ans, elle avait changé de poste. Elle faisait maintenant office de factrice et faisait passer les massages importants entre le lupanar et les clients. Au début, cela avait été marrant de pouvoir explorer les environs en prenant pour prétexte d'apporter quelque chose mais, à présent, elle était fatiguée de devoir toujours courir de droite à gauche. On lui avait assuré, que quand elle aurait quatorze ans, elle deviendrait serveuse – le lupanar avait aussi un petit salon de thé qui servait de couverture – et enfin, à ses seize ans, elle prendrait sa place aux côtés de ses frères et sœurs. Elle avait hâte évidemment.

La jeune fille livra le message et prit le chemin du retour, en flânant de ci de là. Elle admira au passage ses nouvelles boucles rose fluo dans une vitrine et ses pupilles oranges en forme de fleur. C'est Rajia qui l'avait aidé à obtenir la coloration et les lentilles. Quand elle l'avait vu, Grand-Mère avait failli s'étouffer tellement elle avait crier. Mais elle avait fini par laisser tomber – Granny cédait toujours au caprice de sa petite-fille préférée.
Sentant qu'elle commençait elle aussi à s'étouffer, Ruby se précipita derrière un muret et alluma le briquet qu'elle avait dans sa poche. La vue des chimères enflammées la détendit aussitôt. Grand-Mère et Jasmine voyaient d'un mauvaise œil cette habitude qu'elle avait de se réfugier dans le feu, la comparant à l'attitude d'un toxico, mais Ruby n'y pouvait pas grand chose. Elle en avait besoin. Apaisée, la jeune fille allait reprendre son chemin quand la mine des gens la frappa soudain. Ils avaient tous l'air si anxieux, si stressé alors que son visage à elle reflétait la tranquillité même. Une idée éclata alors dans sa tête, comme une bulle d'air qui émerge à la surface. Si Ruby se sentait bien, c'était à cause de son feu, alors si elle voulait que les autres aillent mieux, il fallait faire un grand feu de joie! Aussitôt dit, aussitôt fait..

Assise sur un banc, non loin du magasin qu'elle venait d'embraser, la jeune fille regardait consternée, les gens qui se pressait pour éteindre les flammes. Étaient-ils donc idiots à ce point? Ne pouvaient-ils pas faire comme ces passants qui se contentaient d'admirer? Certains avancer même dans le brasier. Ruby se mit à sa dire rêveusement que cela devait être merveilleux de mourir entouré de si belles images. Mais elle compris quelque chose: ses tentatives pour détendre le monde n'étaient pas du goût de tout le monde et elle devrait prendre prendre garde de ne pas se faire attraper par ceux-là. Elle s'enfuit, en laissant derrière elle les magnifiques femmes qui dansaient dans les flammes. Le premier incendie illustré de tout l'histoire de Malkins.

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Le brasier mouvant

Ruby finissait d'emballer ses affaires. Cet endroit lui manquerait mais elle était résignée à la quitter. Son anniversaire avait eu lieu une semaine auparavant et du haut de ses seize ans, la jeune fille aurait normalement du entrer dans le milieu comme le reste de sa fratrie. Mais ce n'était pas du goût de Rajia qui voyait un autre destin pour sa sœur. Elle avait réussi à la convaincre de s'opposer à Grand-Mère malgré toute la reconnaissance qu'elle lui portait. Ruby avait compris et la veille, elle avait eu une conversation envenimée avec Granny. Cette dernière avait, comme toujours, finit par accepter que la jeune fille ne devienne pas une prostituée mais en contrepartie, elle obtint que Ruby quitte le lupanar et qu'elle subvienne elle même à ses besoins. Tout le monde avait été très attristé par cette nouvelle – Granny la première – mais la décision était prise.
Son sac sur l'épaule, la jeune fille allait partir, ayant en poche les trois cents yubas dont sa fratrie lui avait fait cadeau pour "l'aider à démarrer dans la vie", quand Grand-Mère lui lança un dernier avertissement:

– Prend garde à ne pas te brûler les ailes, Ruby...

La jeune fille compris, évidemment... Depuis qu'elle avait commencer sa carrière dans la pyromanie – elle préférait dire émerveillement par le feu m'enfin... – les incendies – feux de joie – s'étaient multipliés et Jasmine et Grand-Mère n'avaient pas manqué de faire le rapprochement entre les étranges images qui sortaient du feu et Ruby. Cette dernière prit l'avertissement de Granny au sérieux. Il est vrai qu'il aurait été fâcheux qu'elle se fasse attraper alors que la Police des contes ne savait pas grand chose à propose d'elle. Ils avaient tout de même découvert dernièrement, que les incendies étaient provoqués par une adolescente – enfin, il suspectaient une adolescente plutôt... – aux cheveux roses. Évidemment, Ruby se les était teints en brun clair entre temps et elle arborait à présent des yeux mauves. La jeune fille fit un dernier signe d'adieu et sortit.
Une fois dans la rue, elle ne put retenir ses larmes. Elle savait bien sûr que c'était idiot. Ce n'était pas non plus comme si elle avait l'interdiction de revenir mais son foyer allait lui manquer au plus haut point. Après tout, c'est là-bas qu'elle était née. Elle décida, pour se calmer, d'allumer le plus beau feu de joie qu'elle ait jamais fait.

Alors qu'elle était entrain de préparer ce qui servirait à déclencher l'incendie, dans la cave d'un immeuble, une voix retentit derrière elle:

– Qu'est ce que tu fais là toi?!

La jeune fille se retourna, son briquet dans la main, et quelque chose dans le regard de l'homme l'alerta. Il avait compris. Elle réagit instinctivement. Elle n'a jamais trop su ce qui s'était passé, tout avait été trop vite. Elle avait tenté de lui donner un coup de pied au visage mais l'homme avait esquivé et Ruby avait touché des poutres qui leur étaient tombées dessus. Mais elle avait à son tour esquiver. Oui, ça devait être quelque chose dans ce genre là. C'était un accident.
Quand elle l'avait tiré de sous les madriers, il était déjà mort – enfin, elle suppose qu'il l'était. En fouillant dans ses poches, elle avait découvert une carte sur laquelle était inscrite : Police Des Contes. Si Ruby ne savait pas comment elle en était arrivé là, elle savait comment elle allait s'en sortir...
Lorsque le corps flamba, la jeune fille en pleura tellement elle trouva ça magnifique. C'était...indescriptible. La paysage qu'elle vit dans les flammes était captivant. C'était bien plus beau que les maisons et les bureaux enflammés. Elle dut se contraindre à sortir après quelques minutes car l'air commençait à devenir irrespirable dans la cave et en risquait de la découvrir. En s'enfuyant, Ruby se promit, avec excitation, de recommencer. Premier meurtre d'une longue série.

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La fournaise dissimulée

Cela allait bientôt faire trois ans qu'elle errait dans Malkins. Depuis la première mort chaleureuse, Ruby n'était toujours pas retournée aux Belles Exquises. Elle avait mené une vie de vagabonde, faisant quelques petits boulot de ci de là pour survivre – ou en volant si elle y était contrainte, vol qui se finissait toujours par une mort chaleureuse – mais ne restant jamais plus d'un mois quelque part. Aujourd'hui, elle regagnait enfin Wollyland, là où elle avait grandi. Un sac sur l'épaule, la jeune fille avança sous le soleil déclinant d'Août. Ruby jouissait encore de sa liberté, sa tête était toujours mise à pris et l'U.I.F. lui courait encore après. Avant de revenir, elle avait, tout de même, fait couper et teindre en noir ses cheveux. Son regard, devenu sombre comme dans la panse d'un loup , flânait sur les devantures des magasins. L'une d'entre elle attira son regard . La Muse Galante...

Ruby entra – dernièrement les endroits sombres l'attiraient immanquablement, peut-être à cause de son nouveau look, qui sait? Elle avait à peine fait un pas dans la mystérieuse bâtisse qu'elle fut assailli par tout un tas de vapeurs colorées. Le sourire aux lèvres, elle avança, en se disant qu'il n'y avait jamais de fumée sans feu – quoiqu'elle se demander quelle couleur pouvait bien avoir ce feu vu celles des émanations? – et tomba – au sens figuré évidemment – sur un grand type, le tenancier sans doute. Elle commanda un verre de rhum au miel et, tandis qu'elle se posa à une table avec sa boisson, l'étrange bonhomme fit de même. Assis en face d'elle, il commença à lui parler de tout et de n'importe quoi. Cet homme était une incohérence à lui tout seul. D'abord agacée, elle fut rapidement charmée par ces histoires sans queue ni tête et se prit entrain de rire à l'une d'elle. Ses yeux s'étaient peu à peu accoutumés à l'obscurité qui régnait et elle distinguait un peu mieux cet étrange tenancier qui n'arrêtait pas de s'agiter. Il avait de longs cheveux blancs – ou peut-être gris? – et des marques, genres de cicatrice, sur les bras et le visage. Elle n'arrivait pas à capter son regard.
En y réfléchissant bien, elle se plaisait vraiment ici. Le babillage incessant de ce type et l'ambiance de son fumoir l'avait séduite. En plus, elle cherchait du travaille en ce moment. Lui coupant la parole, Ruby lui demanda, sans réfléchir, si une employée l'intéresserait. Il parut décontenancé pendant un – très très – court instant, ce qui lui permit de constater qu'il avait les yeux noirs, et accepta dans un sourire – en même temps, il l'avait depuis le début ce drôle de sourire qui lui mangeait la moitié du visage. Tant mieux...

Ou pas! La demoiselle s'est rapidement rendu compte que le Caterpillar est un sacré personnage. Dans le genre tête en l'air, on ne fait pas mieux. Elle est sans cesse entrain de rattraper ses erreurs. Elle s'énerve souvent après lui quand il fait n'importe quoi parce qu'il est distrait. Il a d'ailleurs eu un mal fou à retenir son prénom – en vérité, il se trompe encore une fois sur deux. Il a d'abord commencé par lui donner un nom de fleur différent tout les jours mais, Ruby n'étant pas du genre à se décourager facilement, elle lui à sans arrêt répété son prénom. Il a tout de même réussit, au bout d'un moment, à garder en mémoire que le nom de la jeune fille commençait par un R – il a encore tendance à l'appeler Rose mais il lui arrive parfois de ne pas se tromper. Malgré son patron un peu loufoque, Ruby se complaît à La Muse Galante. Elle loge dans un mini-appartement au dessus du fumoir et continue ses activité d'émerveillement en dehors de son service – elle n'a évidemment pas toucher un mot de son statut de Wanted au Caterpillar.
Ruby n'a pas fini de faire parler d'elle...

Ruby have eyes on fire -- La [petite] fille aux allumettes Hors_r10

Premières impressions concernant le forum:

Géniale, magnifique, sublime. Ruby va, à coup sur, s'y plaire!

Éventuelles idées pour l'améliorer:

Une liste répertoriant les différents contes et pouvoirs déjà pris serait une bonne idée. Mais à part ça, je ne vois rien. =)

Comment nous avez-vous découverts:

Inverness est le forum de quelqu'un que je connaît, j'ai vu Crazy Tale dans ses partenariats et j'ai tout de suite été charmée par l'univers de Malkins! *0*

Depuis combien de temps faites-vous du Rp':

Ouhla, très très longtemps. Peut-être cinq ou six ans mais bon, j'ai eu des périodes d'inactivité.

Évaluation de votre activité sur le forum:

Étant donné que c'est bientôt la rentrée, je dirais 7/10 mais je serais bien sûr plus présente les WE et pendant les vacances.

Code:

Validé by Alice

C'est bon, j'ai changé pour mon pseudo! =)
Edit: En me relisant, je m'aperçois que j'ai quand même pris pas mal de liberté par rapport à certains personnages de conte (Grand-Mère et Jasmine) Si ça dérange, je change sans problème.

Quelques fautes d'étourderie - "massage" au lieu de "message", par exemple, lapsus fort à propos pour un lupanar :p -, mais sinon, aucun reproche :p Tu as bien l'accord du Caterpillar pour le servir ?

Pour les personnages de contes, pas de problème^^ Il peut y avoir plusieurs Grands-Mères.

Oui, j'en ai discuté avec Caterpillar, il est d'accord. =)
Je vais me relire et corriger les petites fautes qui restent. ^^"

No problem, charmante demoiselle. Bienvenue parmi nous !

Welcome \o/

Petite intervention qui visait juste à te remercier pour la suggestion que l'on va mettre en place dés que l'on aura le temps /ô/

Bon jeu !

Je n'ai pas encore eu le temps de lire ta fiche, je fixerai donc ta prime plus tard fin qu'Alice s'occupe de ton avis de recherche.

» Petite Poucette jamais grande ne deviendra [en pleine construction]» Ruby Lewis ─ head in the stars. [EN COURS]» Petite Information» Une petite question ^^» [Distorsion] Petite monographie réaliste - PV Renatta.

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