Aucun, il est le chef d’un mouvement anarchiste et est aux commandes de Neverland depuis qu'il en a chassé tous les adultes.

Son ombre est sa plus grande amie, le saviez-vous ? Celle-ci peut se mouvoir, se déformer et s'étendre sur plusieurs mètres. Pour peu qu'elle rencontre une autre ombre, la vôtre, vous êtes cuits ! Une fois pris au piège de l'ombre pernicieuse de Peter, celui-ci peut vous faire faire tout ce qu'il désire: qu'il cligne d'un œil ou se donne une baffe, vous l'imiterez bien malgré vous. Toutefois," l'étreinte de l'ombre" ne dure pas plus de quelques minutes... Tant mieux pour vous.

Tout le monde connaît ce conte. « Prenez la deuxième étoile à droite, tout droit jusqu'au matin » et vous arrivez au Pays imaginaire dont Peter est le chef - Tyran serait un terme plus approprié. Un gosse qui a fait fuir tous les adultes du pays sans une once de pitié ou de compassion. Car voyez-vous, Peter est loin d’être le gentil petit garçon que tout le monde connaît. Innocent ? Pas tant que ça. Joyeux, oui, certes, mais surtout sans cœur. Totalement égocentrique, il n'accorde que peu d'importance à autrui, et finit toujours par avoir ce qu’il désire. Dans son monde, « grandir est contraire au règlement. », il n’hésite pas à exécuter ou à faire expatrier ceux qui osent désobéir à cette règle d’or. Lui, il ne grandit pas. C’est un gamin et ça, depuis pas mal de temps. Les scientifiques penchent pour des causes environnementales, mais nul ne sait vraiment le pourquoi du comment... Courageux, extraverti et lunatique, Peter donne l’air d’avoir une mémoire très sélective, se bornant à ne se souvenir que de ce qui lui plaît, effaçant souvenirs gênants et déplaisants. Il est incapable d’amour mais fait preuve de solidarité pour les Enfants Perdus qu’ils considèrent comme ses petits frères. Ainsi, il a tous les droits sur eux, c’est lui le chef de la maison, le chef de ce monde. Il a même entre ses mains, le droit de vie ou de mort.

Il déteste les adultes. Ces êtres remplis de défauts. Cruels, lâches, hypocrites. Le Capitaine Crochet en est le parfait exemple. Tous les deux se détestent mutuellement, voyant dans le pirate ce que Peter hait et dans Peter ce que Crochet déteste. Anciennement gamin des rues, orphelin miséreux et voleur de talent, Peter a très vite pris la tête d'un mouvement d'adolescents anarchistes. Chassant les adultes de l'île, il s'oppose depuis maintenant plus de trois siècle à Crochet. Terroriste, puis assassin déluré, sa tête est mise à prix. Depuis plusieurs années, tourisme, et donc adultes, ont repeuplé le littoral de Neverland, qu'ils ne se risquent pas à quitter la côte ! Car Peter veille...

Les Enfants Perdus vouent une admiration et un amour excessif à Peter. La plupart sont des orphelins que le jeune garçon a aidé, voilà la raison de leur dévouement presque bestial. Peter leur fait parfois réellement mener la vie dure, mais il ne s’en rend pas vraiment compte. Pour ce qui est du Capitaine Crochet, une haine sans commune mesure les relie, surtout depuis leur effroyable dispute où Peter lui a coupé la main pour la jeter en pâture au Crocodile qui hante le Capitaine. Et puis, il y a Tinker Bell, la Fée Clochette, dît Tinky. Un jeune homme de petite taille, certes, mais cher au cœur de Peter. Ils ont grandi dans la rue, ensemble. Seuls, mais ensemble. Après avoir tiré Peter d'une très mauvaise passe, Tinky a mystérieusement décidé de couper les ponts, quittant Neverland, et Peter.

Aucun. (Second de Peter Pan. )

Au choix.

Toujours prêt à morigéner autrui au nom de la morale et de la bienséance, Wendy a longtemps été (cru être ?) la voix de la raison. Depuis son plus jeune âge, ce jeune garçon s’est fait le chantre de la bonne éducation reçue de ses parents, et n’hésitait pas à juger le monde, de son regard d’enfant - ce qui fait de lui le rabat-joie par excellence. En rester là eût été bien simple. Mais il y a cette attirance toute particulière qu’il éprouve pour le chef des Enfants Perdus. Y-a-t-il du désir, là-dedans ? C’est possible, ce n’est pas certain – Wendy est quelqu’un de fier et d’orgueilleux, et reconnaître que Peter Pan lui plaît semble entrer en contradiction avec le complexe code de conduite qu’il s’est approprié. Dans sa fascination pour Peter, il y a aussi cette tentation vivante de transgresser les interdits, et d’attaquer l’autorité - il y a de la révolte, dans le ralliement de ce jeune homme si respectable à la cause des Enfants Perdus … On ne sait, au final, si Wendy est réellement passé à l’acte et a suivi Peter dans ses exactions. Faute de preuve, il est poursuivi pour complicité : il est coupable de n’avoir rien dit, rien fait, et d’avoir regardé faire, fasciné. Toujours passif jusque là, personne ne sait jusqu’où il suivra le chef de la ville de Perdition. Et s’il écoutera ses désirs, toujours réfrénés, ou l’implacable voix de son orgueil.

Un lien étroit s’est tissé entre lui et Peter Pan. De l’amour ? Plutôt une fascination mêlée qu’il a du mal à cerner véritablement – il faudrait pour cela qu’il discerne ce que Pan et le monde des Enfants Perdus représentent, pour lui. Ce qu’en pense Peter lui-même ? Difficile à dire, car s’il entoure de considération le fragile Wendy, l’on peut parfois se demander si ce gamin égocentrique sert autre chose que ses intérêts. Par rapport aux autres Enfants Perdus, Wendy a des relations tout aussi ambigües : plein de prévenance pour eux, il les as rendus dépendants et a gagné leur reconnaissance. Wendy est un second envahissant qui vient perturber le fragile équilibre de la communauté enfantine de Neverland, dans l’intention inavouée d’être le seul véritablement proche de son chef. Enfin il entretient une rancœur sourde à l’égard de Tinker Bell, qui fut très cher à Peter.

Au choix. Possibilité d'en faire une Epouvanteuse.

Faire dérailler la logique de ses interlocuteurs.

La bergère fut dessinée par le peintre Søren Egil Ingerslev, qui vit en elle l'apothéose de son œuvre, qui l'offrit à une famille de noble couplé au tableau d'un ramoneur, bien fade face à sa beauté. Mais rester enfermée n'était pas dans les plans de la peinture animée, qui comprit vite qu'en se mettant l'ouvrier (et surtout son échelle) de son côté, elle pourrait sortir plus facilement. Elle le berça de douces paroles presque amoureuses, et plusieurs mois plus tard trouvèrent une occasion de partir, non sans tapage, par la cheminée. Une fois sorti, le ramoneur, qui ne s'attendait à rien, trouva qu'il fallait se donner des noms plutôt que de s'appeler par leur métier, et la baptisa affectueusement Sara. Ce fut à ce moment qu'elle tenta de le faire basculer du haut du toit. Malheureusement, il se rattrapa et ce fut elle qui finit par sombrer dans le lac en contrebas. Les conditions de sa survie, à elle qui ne savait pas nager, restent inconnues et elle ne souhaite pas en parler.

Elle resta un bon moment à la rue, ignorant tout de la vie mais s'accrochant à tout prix à sa liberté durement acquise. Elle resta une bonne dizaine d'années dans des conditions misérables, mais peu à peu elle apprit à se débrouiller, sondant avec une précision effrayante les envies et les peurs de ses compatriotes humains. Les tromper pour extorquer quelques pièces de plus devint rapidement un jeu d'enfant, et la découverte de son don arrangea bien ses affaires. De petites magouilles, la bergère passa à des manipulations de plus en plus arrangées, tout ceux qui l'épaulaient ou croyaient être au-dessus d'elle finissaient éradiqués, que ce soit socialement ou tout simplement physiquement, n'hésitant pas à effacer toute trace compromettante... Elle agissait dans l'ombre, et son visage n'était pas connu. Elle apprit le meurtre de Søren E. Ingerslev par la main du ramoneur et sa condamnation à 40 ans de prison. A ce moment, une petite idée germa dans son esprit qui commençait à s'empâter dans l'habitude, ce qui lui était insupportable. Elle deviendrait l'une des criminelles les plus recherchées de Malkins. Elle était un être de peinture, elle ne vieillirait pas, en si longtemps... Alors pourquoi ne pas jouer un peu avec le feu ?...

Et en effet, en quelques décennies, ses primes montèrent en flèche et elle devint une des grosses têtes des Traqueurs. Ce n'était plus pour des vols ou des cambriolages, c'était des détournements de fonds et des meurtres en série pour lesquels elle était recherchée. Ceux qui travaillent avec elle sont graduellement et discrètement mis hors service, et même ceux qui lui font régulièrement allégeance ne se doutent de rien. Tentée par les Epouvanteurs, elle s'en détourna avec dédain lorsqu'elle apprit qu'elle n'en serait pas l'une des figures principales. Sa petite entreprise presque mafieuse ne connaissait pas la crise... Et même si son visage était connu, elle l'exhibe en public sans crainte. Parce qu'elle sait qu'elle est intouchable. Chaque fois qu'elle est jugée, le juge perd étrangement la raison et l'acquitte sans autre explication. Et étrangement, peu après sa libération, le Ramoneur est devenu l'un des chasseurs de prime les plus efficaces... Comme quoi, elle a toutes les rênes en main.

Elle entretient avec ses compatriotes des relations plutôt variées. Assez dépréciée par ses camarades féminines par son comportement assez sournois, elle leur rend bien leur amour et leurs discussions sont souvent explosives, mais tout en subtilité, tel est son maître mot. N'aimant personne, souriant à tout le monde, gardant son calme en toutes circonstances, elle est l'une des plus manipulatrices des créatures de Malkins, tout étant bon pour arriver à ses fins, autrement dit s'amuser. Il est sûr qu'après environ 55 ans de vie, on finit par chercher des voies plus originales de se divertir... Bien qu'ayant le profil d'une Epouvantrice, elle refuse de rentrer de se plier aux ordres de qui que ce soit, et se considère un peu comme une ennemie de cette organisation.

Elle noue une relation toute spéciale avec un des nombreux Chasseurs de Primes du territoire à savoir the Chimney Sweep. L'une ayant trahi l'autre, l'autre ayant crû tuer l'une... C'est donc pour son cher Ramoneur qu'elle a revêtu le nom de Sara I. Ingerslev et qu'elle a commencé à faire un peu de tapage autour de sa personne, souhaitant qu'il comprenne qu'elle était toujours en vie et qu'elle l'attendait. Ainsi s'est établi un jeu du chat et de la souris entre les deux êtres de pigments. Comment elle le considère ? C'est compliqué, pourrait-elle vous répondre avec son éternel semi-sourire.

#Informations supplémentaires : Même sorti de son tableau et ayant revêtu apparence humaine, c'est un être de pigments : elle est deux fois plus vulnérable au feu que les humains et l'eau la met mal à l'aise, si elle peut se laver, elle n'aura jamais voulu apprendre à nager. De même, lorsqu'elle se blesse, ce n'est pas du sang qui coule mais de la peinture aux teintes ocrées, et c'est aussi la seule nourriture dont elle a réellement besoin avec un peu d'eau. La seule chose qui la lie aux humains, ce sont ses larmes, bien réelles.
#Recherchée pour : Avoir été commanditaire de meurtre à répétition, possibilité d'en avoir commis elle-même, enlèvements, proxénétisme, harcèlement moral, détournement de fonds, corruption, implication dans des trafics de substances illicites, d'armes, d'enfants.

Anciennement danseuse au cabaret de la Sorcière Calamar, elle est maintenant cataloguée criminelle en compagnie de son fiancé, The Steadfast Tin Soldier. Braqueuse de banque idolâtrée. ♥

Au choix.

Elle avait toujours adoré la danse et plus particulièrement la danse classique. L’on eut dit que son corps souple et agile était entièrement destiné à cet art. Avouons-le, Ballerina dansait comme une déesse et a été bien des fois jalousée par ses collègues du Cabaret. Il faut dire aussi qu’en plus de cela, elle dégageait un charisme étonnant, envoûtant. Lorsqu’elle dansait, tous les regards étaient rivés sur elle, le silence était pesant, on aurait dit que Malkins tout entier retenait sa respiration pour la regarder danser. On aurait pu croire qu’elle était bien traitée, bien payée. Il n’en était rien, Ursula était démoniaque et ne lui accordait aucun traitement de faveur. Mais l’argent, Ballerina s’en fichait. Tout ce qui lui importait, c’était son fiancé. Son tendre et doux fiancé. Le Stoïque Petit Soldat de Plomb. Ils s’étaient rencontrés un soir après une prestigieuse prestation de la fascinante ballerine. Coup de foudre, obsession, illusion, qu'importe. Il était sympathique, attentionné, se serait tordu la cheville plutôt que d'avoir à assumer l'écrabouillage d'une fourmi.

Mais hélas, il fut impliqué dans une affaire de meurtre. Innocent ? Il l’était aux yeux de sa chère et tendre. « Il n’a rien fait ! » clamait cette dernière à qui voulait l’entendre, criant au scandale inqualifiable, au complot diabolique. La folie pointait... Tout le désignait coupable ! Justice aveugle. Elle n'était déjà plus qu'un gouffre béant, se déshydratant de tristesse, se refusant à la séparation… Pauvre, pauvre petite danseuse. Son Stoïque Soldat de plomb ne pouvait être envoyé en prison, non, surtout pas. Il ne lui restait que lui.
C’est ainsi qu’en plein procès, brusquement, elle fit irruption. La scène ne dura qu’une poignée de secondes durant lesquelles, sous le nez des Traqueurs, du Juge, des spectateurs, elle s’enfuit avec son promis. Acte qui ne plut évidemment en aucun cas à la justice de Malkins qui les déclarèra tous deux hors-la-loi.

C’est ainsi que Ballerina et The Steadfast Tin Soldier sont devenus des criminels recherchés. Ils ne pouvaient plus vivre normalement. C’était impensable. Ballerina avait abandonné sa carrière de danseuse, ils n’avaient donc plus un yuba en poche, plus de logement. « Quitte à être des criminels, autant l’être jusqu’au bout » avait-elle dit un jour. Alors ils avaient commencé les braquages de boulangeries et d'épiceries. Du simple vol à l’étalage au professionnel braquage de banque. Il faut avouer que le corps souple de Ballerina et le sang-froid du Petit Soldat font très bon ménage. Couple célébrissime, la Police des Contes se désolent que soient ainsi idolâtrés deux malfaiteurs entrés dans la légende... .

Elle n’appréciait pas réellement la Sorcière Calamar mais passait outre parce que c’était le travail. Néanmoins, le fait de ne plus être sous les ordres exécrables de cette odieuse personne lui fait du bien et elle est contente de s’en être débarrassée. Elle appréciait légèrement La Petite Sirène, bien qu’elle la trouvât trop niaise. Elle ne lui manque pas trop. Seul compte son Soldat.

Au choix.

Quand elle s'endort, elle a la possibilité de faire apparaître un double d'elle sur la terre ferme. Elle est palpable, elle parle, interagit avec autrui, mais disparaît dès que Glaucé s'éveille. Ces sommeils-là ne sont pas réparateurs, et la jeune fille s'épuise vite.

La Petite Sirène est déjà célèbre, nous l'avons déjà dit. Peut-être est-ce la faute de Glaucé, un peu. Son jeu favori est en effet d'apparaître aux jeunes gens qui errent, près de l'eau, et de leur promettre monts et merveilles s'ils plongent avec elle. Elle est ainsi recherchée par les Traqueurs pour incitation au suicide - plusieurs de ces jeunes gens nageaient mal, et les eaux sont parfois dangereuses ... Aux gens qu'elle rencontre sur terre, elle se présente comme "Petite Sirène", fille d'un Posaïdohn et d'une femme-neige, et une vague ressemblance entre elle et Cléo a fait naître des rumeurs - mais pour qui ne s'y connaît point, les regards aqueux des Sirènes se ressemblent tous, n'est-ce pas ? Elle semble avoir un constant besoin d'inventer, de bâtir les plus beaux des mensonges, parfois tombant à côté, parfois touchant la corde sensible ... Peut-être que ce qu'elle veut, au fond, c'est surtout qu'on la regarde et qu'on la voie ...

Personne ne connaît ses préférences, personne n'a cerné une logique dans le choix de ses cibles. Du jeune homme de bonne famille au mendiant dormant sous les ponts, du rustre docker au sagace commerçant, elle mène à perte, simplement.

Jardinière indépendante.

Faire pousser n’importe quoi en quelques heures pour les plus gros arbres, en quelques minutes pour les végétaux plus fins, et toujours à la perfection : arbres à gâteaux, pommiers, chapeaux… Les produits sont si délicieux qu’ils peuvent produire, chez les esprits faibles, un effet d’addiction.

A seize ans, Asphodel décida qu’elle avait plus d’affinité avec les plantes qu’avec les êtres humains. Quand c’était parent, ça ne vous comprenait pas, ça vous accablait de reproche, tu es encore pleine de boue, Asphodel, ou Mais enfin, Asphodel, il va falloir songer à te faire des amis ! ; quand c’était adolescent, c’était niais et crétin ; adulte, veule et banal. Bref, seules les végétaux étaient à peu près supportables.

En toute logique, elle s’enfuit donc de la demeure familiale pour rejoindre une communauté de rebelles nudistes à proximité de la Forêt Absurde. L’adolescente, ayant toujours aimé s’occuper du potager familial, joua les jardinières pour le groupe. Jamais les divers végétaux mangés ou fumés par le groupe n’avaient été si succulents et ce fut par une nuit d’hiver que, particulièrement défoncée au nénuphar hallucinogène, Asphodel découvrit son pouvoir en faisant pousser un arbre à cigarettes en quelques minutes. La jeune fille, cependant, perdit rapidement ses illusions quant à ses compagnons : ces soi-disant rebelles étaient aussi mesquins que les autres et, maintenant que l’hiver venait, certains portaient même une écharpe ! Le tempérament intransigeant d’Asphodel ne pouvait permettre un tel laisser-aller et elle s’enfuit.

Considérant sa vie finie, notre héroïne décida de se perdre dans la Forêt Absurde. Là, elle rencontra une vieille sorcière asociale qui, séduite par l’aspect renfrogné de la jeune fille et la vivacité de ses insultes, la prit comme apprentie. Ayant un aussi sale caractère l’une que l’autre, elles passèrent des mois de bonheur à se disputer et à échanger d’innombrables mesquineries. La vie était belle ; et puis la sorcière mourut. Asphodel se retrouva seule dans la tour qu’elles avaient habitée ensemble à l’orée de la forêt et la solitude devint rapidement insupportable. Certes, elle avait son potager, mais une tomate n’est pas aussi causante qu’un être humain. Elle en était à considérer l’adoption d’une tasse Mademoiselle quand elle s’aperçut que l’un de ses voisins lui piquait des salades depuis près d’un mois. Sous le coup de la rage, elle lui sortit quelque chose d’incohérent sur « mes salades coûtent le prix d’un enfant, compris, espèce de larve sous-cutanée !! ».

Deux mois plus tard, l’homme lui ramenait un bébé. Muette de stupeur devant autant de bassesse, Asphodel acheta un berceau, tout un mobilier d’enfant, un nounours, dix poupées, une dinette, quelques kilos de couche et se prépara aux joies de la parenté. L’enfant se révéla rapidement aussi hargneuse qu’elle et tout fut pour le mieux – jusqu’à ce que l’adolescence ne s’en mêle. Raspunzel se mit soudain en tête de quitter la tour et – pire encore – y parvint, laissant Asphodel toute seule. La sorcière piqua une rage monumentale et décida qu’elle détestait définitivement le monde. Désormais, quiconque tentait d’approcher de sa tour finissait transformé en grenouille, victime des nombreux pièges qui truffait l’endroit. Les Traqueurs, hélas, prirent plutôt mal la métamorphose d’innocents citoyens en animaux divers ; Asphodel dû donc faire un pacte avec certaines des créatures les plus malicieuses de la forêt, leur promettant des fruits gratuits en échange de leur protection. Depuis ce jour, la tour et son potager sont blotties quelque part dans la Forêt Absurde, et nul ne peut trouver son chemin sans avoir été invité par Asphodel.

Elle en veut énormément à Raspunzel et déteste le reste du monde. Elle regarde les Epouvanteurs avec méfiance, les forces de l’ordre avec mépris.

Absolument aucun. Parfaitement incapable de remplir une tâche convenablement, Gull a abandonné l’idée de travailler depuis bien des siècles ! Il a cependant travaillé dans une école, en tant qu’enseignant de mathématiques & physiques, alors que sa vie était encore belle et candide.

Télépathie Sélective. Il entend toutes vos pensées positives – ainsi que des voix venues des cieux Poivronesques, mais passons – pour peu que vous soyez dans un rayon d’une cinquantaine de mètres.

Septième et dernier enfant d’une famille respectable, Gull a véritablement été chéri par ses parents. Maman au foyer, Papa chercheur au CNRS (Centre Nautique de Recherches Sous-marines) ; Gull avait comme projet de suivre les traces glorieuses de son père. Cerveau supérieur à la moyenne, facilité à comprendre les phénomènes inexpliqués, envie de découverte et d’aventure : un avenir tracé. Seulement, accident tragique de l’Ironie Suprême, trois de ses frères – les plus grands – et ses deux parents disparurent dans les Abysses de Koralland pendant une expédition familiale. Une perte que les Nash ne pouvaient combler, qui entraîna les survivants dans la démence. Les enfants qui avaient eu la chance de quitter le cocon familial – les deux sœurs, Zelda & Nicole – refirent leur vie, loin de ce triste incident ; ceux qui étaient restés – Gull et son frère Syd – sombrèrent petit à petit dans la folie, en essayant de comprendre ce qui s’était passé.

Syd fut victime d’un des nombreux meurtres qui sévissaient depuis quelques temps. C’est à ce moment que Gull se mit à penser que sa famille était MAUDITE. Les pensées qui parvenaient à son oreille n’étaient que positives. Toujours positives. Comme si le monde entier avait la vie qu’il désirait, comme si la misère n’était qu’une part de son imagination. Quelqu’un, quelque chose lui cachait la vérité. Il devait découvrir le vrai monde, ses dirigeants, et les dénoncer. Il ignorait parfaitement qu’il lui était incapable d’entendre les pensées négatives – ç’aurait de toute façon été bien trop lourd et insupportable pour lui ! Mais il ignorait également comment agir. Puis face à un prospectus des AGP (Adorateurs des Grands Poivrons), il se mit à croire en l’existence de ces puissances Poivresques Suprêmes. .

Dût à son traumatisme et à son fanatisme naissant, Gull devint schizophrène à un haut degré et se mit à entendre des voix. Treize, pour être précis, une pour chaque poivron – les Antipodes étant bel et bien distincts. Ces voix lui indiquaient la voie à suivre pour être en harmonie avec son petit être intérieur et pouvoir un jour déceler la supercherie Malkinsienne ! Elles lui indiquaient les personnes dont il fallait débarrasser le monde, pour avoir une vie saine et faire en sorte que son poivron bonheur ne le quitte jamais et lui offre une place près de la constellation du Poivron Flamboyant, notre maître à tous !

A ce jour, personne n’a jamais réussi à l’arrêter. Dès qu’il entend un bruit – ou une pensée – le jeune homme fuit aussi vite que possible. Et croyez-le ou non, les poivrons lui disent très rapidement si un ennemi le poursuit ♥

L’homme poisson le plus misanthrope de Malkins a plus d’amis que Gull Nash. Celui qui se fait appeler Pépère O’Ni – allez savoir pourquoi – ne croit qu’en ses poivrons. Il leur donne raison, quoi qu’il arrive. Il ne parle à quelqu’un qu’en cas d’extrême urgence, si ce n’est à lui-même, et pioche les mots de façon assez aléatoire dans son cerveau. Les yeux toujours exorbités et le rire incessant, il ne donne de toute façon pas très envie… Comme ami.