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Je désobéis, donc je suis (Madame Irma)

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MessageSujet: Je désobéis, donc je suis (Madame Irma) Je désobéis, donc je suis (Madame Irma) EmptyDim 21 Mar - 18:20

Vous êtes d’accord, aucun parent censé n’amènerait sa fillette de treize ans dans un lieu aussi malfamé que la Muse Galante. Lieu où débauche et drogues en tous genres étaient maîtres incontestés. Où les pires paumés de Malkins se réunissaient pour s’envoler dans des lieux chimériques. Où des Wanted et autres personnes recherchées par la Police se donnaient parfois rendez-vous, si on en croyait les rumeurs. Et où le propriétaire était pour faire simple, un chtarbé.
Alors pourquoi Simon McCartaigh, qui pourtant faisait attention à sa fille ( surtout depuis qu’il avait découvert son don providentiel), emmenait-il une des choses les plus utiles qu’il possédait ( c’est à dire Olivia) à un endroit tel que celui-ci? Mission de renseignements, vous aurait-il répondu d’un air important si vous faisiez partie de la Police Malkinienne. Et si tel n’était pas le cas, il n’aurait rien répondu, puisque ça ne vous concernait pas. Par mission de renseignement, Simon voulait dire qu' elle était chargée de repérer les gens «louches» qui traînaient à la Muse Galante.

Mais voilà. Ses ambitions, ses rêves de gloire, ses envies étaient tout à coup bien peu de choses face au fumoir. «Divin lieu de perdition» hein?
C’est ce qu’on allait voir. Théoriquement, il lui était formellement interdit de toucher à une seule de ces substances inconnues, ou d’inhaler quoi que ce soit... théoriquement.
Treize ans... avons-nous envie d’obéir à cet âge? D’écouter les choses que les adultes prévoient pour nous?
C’était l’adolescence, c’était la liberté. Il lui fallait essayer des choses. Sinon elle aurait l’impression de perdre sa vie. Et perdre sa vie était une chose qui faisait peur à la jeune demoiselle. Alors, oui, même si son rêve était de devenir Grande Reine de Malkins, elle oublia un instant son ambition, et sa traque aux méchants, pour se concentrer sur tout autre chose: son envie de voir et de tenter. Que se passait-il à l’intérieur de cette bâtisse? L’extérieur n’était pas très reluisant, mais il y avait déjà ce petit quelque chose ... cette porte en bois, cette petite lanterne qui illuminait l’obscurité d’une rue au petit matin. L’aventure était là, à portée de main. Après avoir embrassé son père qui l’avait amené dans sa Ca-dix-yacks, voiture très célèbre de Malkins, propriété des riches, elle se retrouva face à la porte. Elle affichait un grand sourire, enfantin, pour une fois. Bien loin des sourires plats et dénués de vie qu’elle décernait tous les jours. Pleine de joie à l’idée d’entrer dans un lieu de rêve, ou du moins, qu’elle imaginait comme tel grâce au peu qu’elle en savait. Elle ouvrit la Porte.
L’atmosphère enfumée du lieu la prit tout de suite à la gorge, et elle eut les larmes aux yeux. Une envie irrépressible de tousser, mais elle se retint. Elle n’avait pas envie de jouer le rôle de la petite novice qui entrait pour la première fois en terre inconnue. Elle tenta de distinguer quelque chose, mais sa vison était brouillée. Elle avança donc presque à tâtons, jusqu’à toucher une énorme table boisée... ah non, c’était un comptoir. Une jeune fille aux longs cheveux portant un plateau passa devant elle sans la voir, et Olivia se maudit de ne mesurer qu’un mètre cinquante-deux et demi.
Elle laissa le temps à son... corps de s’habituer aux fumées, puis quitta le comptoir pour emprunter un couloir relativement étroit qui débouchait dans une salle encore plus enfumée que le Hall. Tout autour de cette salle, assis sur des coussins, des gens fumaient dans des calumets. Ils avaient tous l’air perdus, ou joyeux, ou dans un état euphorique, ou l’air rien-du-tout. C’était assez effrayant , mais bien que toute cette fumée lui montait à la tête, elle avait envie de s’allonger sur un coussin et de faire comme eux. En attendant qu’on s’aperçoive de sa présence...
Elle se dirigea donc vers un tapis à motifs anciens (enfin, qu’elle jugeait anciens) inutilisé, et comme si elle avait fait ça toute sa vie, s’allongea à la façon des Romains sur leurs tricliniums. Indolente, et air las sur le visage. Il ne lui manquait plus que la fumée sortant de sa bouche pour qu’elle fasse vraiment classe. En gros, elle tapait la pose. En attendant qu’on daigne s’occuper de son cas.
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MessageSujet: Re: Je désobéis, donc je suis (Madame Irma) Je désobéis, donc je suis (Madame Irma) EmptySam 17 Avr - 8:28

La Muse Galante. Ce délicieux lieu aux fumées gracieuses et envoutantes était une promesse de nuits oubliées et de rêves perdus, là où l'esprit se perd pour mieux se retrouver, pour mieux s'aimer, pour mieux se détester. Réputer pour être le repaire des truands et autres individus se cachant de la loi, une autre clientèle, cependant, bien plus fortuné et plus discrète s'y rendait également. Il n'était guère flatteur pour leur image d'être reconnu en de tels lieux. Aussi arrivaient-ils généralement en calèche, vêtus de noir et le visage masqué par quelques voiles ou figures blanches. L'établissement en lui-même n'avait rien d'illégal pourtant. Ses services proposés étaient tout à fait réglementés. Bien sûr, il était toujours possible de discuter pour accéder à quelques… compositions délicates.

Madame Irma n'avait pas le problème de cacher son identité. Il était connu de tous qu'elle fréquentait régulièrement la Muse Galante, sans pour autant qu'on l'associe à ces individus peu fréquentables que l'on croisait. Auparavant, elle avait été soupçonné d'encourager les activités de la dénommée Chenille par les services de police, mais suite à quelques services rendus, on s'était vite rendu compte de son innocence. D'ailleurs, si elle fréquentait si régulièrement l'établissement, ce n'était pas par caprice ou par un quelconque amusement. Absolument pas. Non, la raison était d'ordre médical. Exactement. Pour son équilibre psychique et éviter toute dépression ou réaction plus violente et négative, il était de son devoir de s'évader quelques temps grâce aux fumées envoutantes. En effet, elle faisait partie des quelques personnes pour qui leur don pouvait avoir des conséquences désastreuses sur leur propre santé. Être sans cesse assailli par la vérité, sujet à d'incessantes visions horribles et torturées, pouvaient rapidement faire perdre la tête à n'importe qui. Pas Madame Irma. Derrière son masque calme et serein se cachait une personnalité très forte et prononcée. Il en fallait pour affronter la vérité… Mais comme à tous, il lui fallait de temps à autres respirer. Les compositions de la Muse Galante le lui permettaient.

Madame Irma passa la porte de l'établissement, vêtue d'une robe bleu nuit à la coupe délicate appréciée de l'aristocratie anglaise, un éternel chapeau assorti posé sur ses boucles blanches. Ce dernier masquait la moitié de son visage si pâle, mais son regard n'en était pas moins attentif. Habituelle des lieux, elle se dirigea vers le fond, traversant différentes pièces, dépassant les nombreux consommateurs affalés entre des coussins. La voyante n'avait jamais apprécié se retrouver allonger de telle sorte, c'était indécent. La Muse Galante avait heureusement pensé à ces clients plus exigeants, et Madame Irma prit place dans un fauteuil. Elle ne tardera pas à voir s'envoler les premières demoiselles grises, s'échappant de la pipe, comme des oiseaux en fuite. Fermant à demi les yeux, elle savourait cet instant de répit. La fumée avait cette capacité fascinante de créer un filtre entre son esprit et les visions. Quel repos, quel calme, quel silence ! Seules les vérités les plus puissantes et les plus lourdes de conséquences l'atteignaient. Ce qui es rarement le cas, surtout ici.

Pourtant, elle se sentit comme obligée de rouvrir un œil, d'écarter la fumée un bref instant, attirée par… une présence, quelque chose qui n'aurait pas du se trouver là… Elle n'eut pas à chercher longtemps pour trouver l'élément. Une jeune demoiselle prenait des airs de grandes dames bien que son regard était rond, englobant la pièce, ses occupants et ses pratiques sans doute nouveaux pour elle. Madame Irma tira sur la pipe soudain absente, s'interrogeant sur la présence de la jeune fille. A demi cachée par la fumée et son chapeau, elle s'amusa un moment à observer la petite créature et les employées qui ne semblaient pas la remarquer. Finalement, elle en arrêta une, demandant qu'on apporte à la demoiselle un bouquet très peu… prononcé. Inutile de la rendre dépendante à son âge de telles habitudes, et sans doute cela lui plairait déjà… Une femme finit donc par approcher la jeune cliente, un plateau d'argent entre les mains.

- Ce bouquet vous est offert par la Dame au chapeau. Avec ses plus sincères salutations.

Avec toutes mes excuses pour le temps de réponse
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MessageSujet: Re: Je désobéis, donc je suis (Madame Irma) Je désobéis, donc je suis (Madame Irma) EmptySam 8 Mai - 18:50

Les fumées lui montaient à la tête, et elle sentait ses joues s’embraser petit à petit. Bientôt, ses joues pâlottes auraient pris une teinte rosée détestable. C’était décidé, elle irait en toucher un mot au propriétaire de l’établissement, pour lui conseiller de se procurer un produit qui rendrait les clients les plus sensibles moins affectés par l’odeur des bouquets et préparations en tout genre- il trouverait sans doute de ces produits chez Oz, Marraine la Bonne Fée, ou d’autres commerçants moins connus. Devant elle, les employées passaient et repassaient, en la regardant quelques secondes avec étonnement, avant de s’en désintéresser.
Pourquoi personne ne lui prêtait-elle l’attention qu’elle méritait? Sa présence était pourtant remarquable. Mais mis à part quelques regards surpris des clients devant la mine enfantine de la demoiselle, personne ne vint lui demander ce qu’elle désirait. C’est donc en plissant le nez dans une expression de férocité effroyable qu’elle regarda un homme - pardessus râpé, barbe de plus de trois jours, et teint couperosé- être servi avant elle. Un pauvre hère de chez les pauvres hères servi AVANT elle, décidément, on aurait tout vu. Elle allait héler une jeune fille portant un plateau pour lui faire part de son mécontentement et de ce qu’elle voulait commander. Mais à ce moment précis, une femme passa par la porte pour entrer dans l’antre des rêves enfumés, et des réminiscences incongrues. Olivia la regarda quelques secondes, le temps de remarquer son chapeau dissimulant à demi son visage, sa robe bleue, et, chose un peu plus étrange, ses cheveux blancs. Un blanc qui s’accordait parfaitement avec sa jolie robe. Mais la jeune fille ne la scruta pas longtemps, c’ eût été sinon d’une grande impudence. Elle se contenta de l’observer par-dessous ses cils, et remarqua que la Dame semblait être une habituée des lieux, déjà parce qu’elle s’était emparée elle-même d’une pipe qu’elle fumait nonchalamment. Décidant de s’initier visuellement à l’usage de cette étrange instrument, Olivia oublia pour un instant-un instant seulement- ses doléances. La Dame semblait avoir remarquer sa présence et la regardait. Olivia entrevit ses yeux, jumeaux des siens, bien que leurs rouges soient très différents.
Ceux d’Olivia étaient rouge vif, rouge sang, auraient dit certains, bien que la connotation soit légèrement négative. Ceux de la Dame au chapeau était plus doux, plus rosés. Rubis, pensa Olivia, plus sensible qu’elle n’y paraissait à ce genre de choses. Elle remarqua aussi ces cheveux blancs. Elle paraissait un peu déplacée dans ce genre de décor. Exactement comme la jeune fille. Bien évidemment, si Olivia pensait cela, c’était parce qu’elle avait de forts à priori sur la Muse Galante : ceux qui y venaient n’étaient pour elle que des vauriens, des poètes maudits et autres déchets de la société. Mais bien d’autres personnes fréquentaient ces lieux, et elle devait l’apprendre plus tard.

-S’il vous plaît...

Elle s’était adressée d’une voix douce mais non dénuée d’autorité à une jeune fille en train de faire le service.

-Je crains fort qu’on m’ait oubliée...

La jeune fille laissa échapper un petit «Oh !», mélange de surprise et d’excuse, et tendit à Olivia un bouquet de fleurs, cadeau de la «Dame au chapeau».
Olivia le reçut et, ne sachant trop comment s’y prendre, commença par les humer. Mouais... peut-être révéleraient-elles leurs propriétés olfactives quand elles seraient correctement utilisées. La Dame au chapeau... ainsi donc, elle s’était faite remarquer. Et encore une fois, il fallait que quelqu’un se mêle de ces affaires en commandant pour elle. Je ne suis pas un bébééééé, semblait crier ces yeux, tout à coup furibonds.

-Vous la remercierez de ce cadeau. Mais vous lui direz aussi que je suis tout à fait capable de faire mes propres choix, je n’ai donc pas besoin d’un chaperon qui veille à me procurer les bouquets les moins forts.

Elle marqua une pause.

-Et... j’aimerais beaucoup faire plus ample connaissance avec cette Dame. Pourriez-vous lui demander si ma présence à ses côtés l’importunerait?

Satisfaite, Olivia esquissa un sourire. La jeune fille la regarda d’un air assez sévère. Normal, elle n’avait certainement pas envie de jouer les pigeons voyageurs. Mais Olivia ne lâchait pas l’affaire, et ses yeux rouges étaient bien trop persuasifs. L’employée s’en retourna donc vers la Dame au Chapeau. Quant à la jeune fille, elle regardait le bouquet posé sur un plateau d’argent, perplexe. Comment devait-on faire....?
Bof, tant pis. Si la Dame au Chapeau acceptait sa «présence à ses côtés» , elle aurait tout le loisir de le lui demander. Sinon, elle se trouverait un autre serviteur pour lui expliquer comment s’y prendre. On n’est jamais mieux servi que par les autres, surtout dans ce genre de situations.
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