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...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille]

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MessageSujet: ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] EmptySam 26 Juin - 13:21

Il y avait peu de temps que Beast avait été officiellement intronisé parmi les Traqueurs et avait subit -de plein fouet- son bizutage... Et déjà il se retrouvait, seul et en service, à rôder dans un des coins les plus louches de Woollyland.
Bon CERTES ce n'était pas tant par preuve de confiance de la part de ses collègues que par un coup de tête de la part de Connor lui-même. Et OUI il y avait vraiment pire en coupe-gorge que la devanture de la Muse Galante mais bon, pour un nouvel agent de terrain Beast estimait qu'il prenait des risques, parcimonieusement, et méritait tout de même des éloges ou, au moins, une médaille en chocolat à son retour au Commissariat.
Cela dit pour l'instant présent il n'était pas encore question de retour où que ce soit ! L'agent Beast était en service et comptait bien épingler une belle histoire d'abus de substance plus ou moins licite, ou de vente d'herbes de cuisine très aromatiques sous le manteau pour s'assurer Prestige et Gloire auprès des autres Traqueurs avant la fin de la journée. Ses rêves de gloire satisfait il songerait alors à conclure effectivement son service du jour, sans doutes dans un bar et aux bras de diverses nouvelles groupies choisies parmi ses collègues féminines et…

Connor secoua fermement la tête, ses cheveux longs allant lui battre les joues pour mieux le sortir de ses rêves fantasques de fin de journée. Il était encore tôt –relativement en fait car si il ne c’était levé que depuis 3 heures la journée affichait déjà 13H passée- et s’il surveillait la Muse Galante et son flot de clients il fallait avouer que ce n’était pas à ces horaires que le service des Fumées battait son plein ! Il se maudit intérieurement de n’avoir pas deviné qu’un tel établissement avait une faune plutôt noctambule… s’il avait eu cet éclat de lucidité il aurait put fainéanter dans son lit au moins jusque l’heure du thé infusé au Nonos qu’il aimait à prendre chaque jours –recette spéciale, feuilles de thé, sauge, bois de réglisse et un os de bœuf sans moelle pour le gout et s’y faire les dents par après-.
Enfin il était trop tard pour de telles prises de conscience. Le nez aux aguets comme à son habitude Beast patientait en suivant du regard les allées et venues des rares personnes venant en pleine journée profiter de l’ambiance enfumée de la Muse. Lorsque la porte s’entrouvrait au passage d’untel ou unetelle de violentes volutes de senteurs agressaient les narines trop sensibles de la Bête sous forme humaine, lui vrillant les sens et parfois la raison… Anémone des bois, Narcisse, Fleur de pommier, Sauge, Pavot et autres arômes volatiles venaient s’immiscer dans l’esprit du Traqueur décidément bien trop sensible à leurs effets, même à distance et hors des murs de la fumerie. Tant et si bien que sans oser se l’avouer l’agent en service au flair hors de toute norme était dès maintenant sous l’emprise de quelques effets… assez pernicieux de tous ces mélanges d’odeurs.

C’était sans doutes pour ça qu’il se refusait formellement à entrer jeter un coup d’œil à l’intérieur de peur de s’achever définitivement l’esprit alors qu’il montait la garde aux alentours de la Fumerie. Et sans doutes aussi pour ça qu’il ne remarqua pas durant un bon moment l’étrange silhouette qui tanguait dans son champ de vision. Abus de drogues ? Imagination trop fertilisée par les volutes issues de la Muse Galante ? Le spectre flou semblait en tout cas nargué le Traqueur une fois que les yeux de ce dernier se posèrent sur lui !

-Hep ! Vous là-bas ! Venez ici !!!


La voix haute et claire de Connor claironna ces mots et provoqua la fuite de la personne et ce si brusquement qu’il dut se frotter les yeux pour s’assurer qu’il n’avait pas fantasmé tout ça. Il sentait un léger et agréable vertige le saisir et il espérait que l’inconnu(e) ne soit pas le fruit de son cerveau embrumé. Mais de toutes les manières il n’y avait qu’un seul et unique moyen d’en être assuré…

-Hey ! Revenez !


Il s’élança donc vaillamment dans la ruelle bordant la Fumerie où il avait eu l’impression de voir la suspecte silhouette s’évanouir. Un coup d’œil lui assura que plus personne ne se tenait là mais qui sait si la mystérieuse personne n’avait pas déjà fuit à l’angle du bâtiment ? Sans hésiter une seconde il fusa au pas de course, traversant toute la ruelle pour surgir à l’angle opposé et…

-BOUWARF !!! ... …Ailleuh !


Collision ! La Bête venait de rentrer précipitamment dans quelque chose de plus ou moins tendre, et sans préliminaires au passage. Essayant d’ajuster son champ de vision qui tanguait Connor regarda dans quel sorte d’étrange réverbère il c’était élancé…
Déjà le modèle ci-présent à ses cotés avait des jambes, et des bras… et… des vêtements… Assurément un drôle de réverbère !

-Je suis confus heuuu… « vous » S’excusa gauchement Beast en se relevant, peu atteint physiquement par cette rencontre percutante au final. Je ne vous ai pas trop fait mal ? Et oh ! Vous avez pas vus passer une sorte de mirage ? De cette taille à peut-prêt ? Demanda le traqueur dans les vapes opiacées en levant sa main à hauteur de son épaule tout en époussetant la panoplie en cuir qui le couvrait encore pour sa part.

Puis, princier, il tendit une main au réverbère habillé de tissus en forme de redingote, car il avait trop souvent levé la patte envers l’un des représentant de cette race d’objets sous sa forme Bestiale pour ne pas se sentir animé d’une certaine sympathie envers celui qu’il venait de jeter à terre.
…ou alors il était juste totalement sous l’emprise des senteurs ô combien exotiques qu’exhalait la Muse Galante, allez savoir !
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MessageSujet: Re: ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] EmptyMar 29 Juin - 23:09


    Dans son souvenir, peut-être - qui sait si les souvenirs même ne sont pas création des fumées … - elle était assise, à demi-nue, dans un fauteuil couvert de percale ... Lents mouvements de sa respiration, venant constituer la voûte bienheureuse de ses pensées mal-vieillies. C'était la fin de l'hiver, et il se sentait d'esprit … Famélique. Et puis elle se levait, comme indifférente, et sa grâce était toute d'agonie simplifiée - comme ces nuages qui s'endorment imprenables, et se réveillent crevés de pluie … Fréneuse s’était longtemps prémuni des suggestions douloureuses de son bouquet à souvenirs, s’éloignant des consommateurs, faisant grise mine des murmures entendus. Et pourtant … Ce matin-là – et c’était un matin, il le savait – il était descendu, dans le silence morne de la Muse déserte... Une porte entrouverte, peut-être, et de rares égarés – venant demander leur chemin, et non brouiller leurs imaginaires … Alors Fréneuse saisit les appareils du mensonge, et devint son propre client. Laissa tomber deux piécettes sur le rebord du comptoir, comme ironique semonce, et … Il rêva. A Misia, tout d’abord, celle qu’il avait perdue sans cesser de la voir. Mais à la vision brumeuse se substitua des couleurs plus proches – par désespoir de souvenir, on entend trop de choses … Et puis le long tuyau d’ivoire lui glissa des doigts. La fièvre que vous apportent ces fleurs est tromperie égale ... Leurs pétales ont-ils le goût de l'herbe des morts … ! Et comme somme des vacuités passagères, des énervements illusoires …

      - Je l'ai connue rue de la Cornue, en face de l'Hôtel des Navires Truqués.

    Fi donc ! Il se mit à faire les cent pas, le long du couloir d’entrée. Un miroir déposé en succursale, grimesauté d’ardoise, piqueté de noir. Et le sourire s’y perdit en superbe. Mais … Fréneuse n’était-il pas libre, à jamais ? Ses yeux se posèrent sur un bouquet idiot de flacons déposés là – sans doute quelques huiles essentielles à ses perditions. Il en assassine quelques roses séchées, ouvre la porte d'une pharmacie mentale ... Buvez-moi, si vous songez en métamorphoses, chuchote une étiquette primesautière – et sans transitoire. Dans les effets secondaires indésirables, il ne voit et ne cherche que les effets désirés : un tendre vertige pour éclipser celui, trop long, qu’il s’est affecté. Et sans savoir et sans raison, Fréneuse …

    Les flacons de potions ont roulé sur le sol. Point trop – point assez de vertige, songeait déjà la Chenille, en se relevant. Une absence et puis plus rien, était-ce donc décevant ! Et puis Fréneuse se releva, se jeta vers la glace impolie pour y quêter le sourire – le tendre et gouailleur sourire du masque, pour y trouver, au fond des cicatrices, la danse évocatrice de la plus diable des joies … Mais il ne se vit pas. Il dévisageait une femme, au regard vide, aux yeux fades – peau diaphane diaprée d’absurde. D’une main tremblante, le reflet saisit un des flacons à terre – s’entaille le doigt sur le verre brisé – et lit l’air incrédule, dans son costume trop grand : Potion Vénus. Et c’est comme une panique qui vient saisir son cœur de petite masque, car autant de flacons morts à ses pieds … Fréneuse se précipita alors sur le pardessus en lambeaux, le posa sur ses épaules frêles, comme pour dissimuler une transformation gênante, sortit – par la petite porte ! - et courut, d’avenues en ruelles. Ce n’était plus là l’histrion qui s’expose … Tout le monde riait alors de le découvrir dans ses allants, cet amant roulé dans l'herbe et la farine - succincte danse des aromates trahis ... Dans la rue, montré du doigt : Voyez, c'est le dernier des hommes – la dernière des femmes ?! - , qui mène campagne, et bat ses tristes visites ... D'une pichenette, à chasser ses singeries premières … Et il frappa à une porte familière, espérant que … Elle ouvrit, par chance. Scruta le visage, s’arrêta sur les yeux – grands yeux noirs couleur d’égarement. Étouffa un cri.

      - … Fréneuse ?! Mais … Que diable as-tu encore fait ?!


    ~ * ~

    Un peu d'absurde en poudre, dans un verre de kummel. Tandis que Misia fouille ses armoires, Fréneuse contemple le reflet qui lui impose silence … Elle était assise, à demi-nue, dans un fauteuil couvert de percale ... Lents mouvements de sa respiration, venant constituer la voûte bienheureuse de ses pensées mal-vieillies.

      - Fréneuse, la jeune fille dans la glace, c’est toi. C’est toi parce que tu as englouti tout un lot de Potions Venus, sans même regarder ce que c’était. Alors je t’en supplie, arrête de te regarder comme ça, c’est à devenir fou.

    Bruit de froissements – celui d’un orgueil, celui des soieries. Il se tourne vers elle, et le sourire, le fameux sourire … Et puis il retourne au reflet. Fréneuse, semble-t-elle dire ? Allons bon, tout cela n’est qu'un vaste mensonge de magicien ruiné, piétiné dans sa chair, et bourdonnant de ses insomnies substantielles ! Et lui qui ne parvient pas à accepter l’idée que ce reflet, tout en transparence, c’est lui, il la contemple tout de même - à trop regarder son esprit par le trou de la serrure, il en était devenu …

      - Tiens, ça devrait aller. Et nom d’un chien, détache-moi ces yeux de cette glace !

    Il s’exécuta. La laissa débrouiller les laçages et l’habiller, comme une grande poupée mobile, un triste singe de papier. Son regard fuit, voudrait embrasser toute entière la charmante habilleuse – même ainsi, il est plus grand qu’elle – mais faute d’officielles permissions, il reporte son regard vers les hardes qui ont recouvert le lit. Une chemise à pois, insolite, jetée là comme en crucifixion, des froufrous, des jupons aux couleurs passées, bas filés, pêle-mêle, comme lancés joyeusement par un porte-manteau fou en plein enthousiasme … Et la parure dérisoire des lendemains affolés passa sur ses épaules … Ils échangèrent quelques banalités, les doigts jouant dans les dentelles déchirées – comme s’il devait, en toute occasion, porter l’abstrait message d’un passé en morceaux. Et puis, vêtu(e) d’atours d’emprunt, à rendre post-métamorphose, Fréneuse s’en fut disparaître, paré d’un nouveau costume, l’éternelle redingote devenue trop flottante …


    ~ * ~

    Jeanne de Fréneuse est plus diaphane, et plus brumeuse encore que son original. La faute sans doute à ces lacets mal noués, à ces jupons qui traînent dans la boue sans qu’une main habituée n’ait songé à les relever, et à ce long manteau, trop long, qui semble l’envelopper de poussière … Il retourne à la Muse, Fréneuse, cherchant à oublier le sourire, plus léger, qui voudrait la défigurer, à son tour … Doit-on laisser les visages ainsi déchirés ? Rêve qui tangue, il se place de nouveau devant le miroir, roi des fioles brisées – cicatrice nouvelle sur l’index droit. Et c’est là qu’une voix tonitruante vient piétiner sa vaporeuse méditation – le tromblon du réel venant dissiper les brouillards du jour … Est-ce lui qu’on appelle ? Sans doute pas, mais quelle importance … ? Alors – dernier regard au miroir ocellé, il fuit lui-même, loin de l’apparition malheureuse, titubant dans ses ruelles. Et puis … Vous connaissez l’histoire.

    Jeanne de Fréneuse était plus fine et plus fragile encore que son originale. Elle se releva, sans élégance aucune, replia ses mains dans les manches, épousseta un manteau gris de poussière. Chercha des yeux le fauteur de trouble. Elle s’approcha de lui, dodelinant de la tête – nue, la tête : le Chapeau trop grand était demeuré, mortifié, dans la chambre déserte …

      -Je suis confus heuuu… « vous »… Je ne vous ai pas trop fait mal ? Et oh ! Vous avez pas vu passer une sorte de mirage ? De cette taille à peu-prêt ?

    Fréneuse cligna des yeux. Il suffisait d’un mot, d’une idée, peut-être. Et, sous ses apparences trompeuses, la machine se remettait en marche. La scène, dite par une jeune femme à la voix un peu cassée, plus petite que son interlocuteur, frêle sans grâce, et aux manières intermittentes, semblait cependant plus insolite, sans doute, que si le masque habituel avait récité en lieu en place.

      - Tiens donc, vous la cherchez, vous aussi ? Diaphane, cheveux couleur carotte transparente, et garrotée dans d’improbables filets de tulle, n’est-ce pas ? Et tanguante, avec ça, parce que vous savez, la vérité des miroirs, elle est toujours plus fluctuante du côté des alternatives …

    Il n’a pas répondu à la première question, l’a peut-être oublié, ou ne l’a pas entendue. Ne demeurent de cette chute inespérée que quelques écorchures, et le doux vertige sans cesse recherché – seul espoir de faire taire les résurgences non bienvenues. Et puis … Une main s’élève, semble vouloir cueillir les vertiges des atmosphères, plonge dans une des poches sans fonds …

      - ... Tenez, c’est une chaussette métaphysique.

    Et tandis que ses doigts étreignent tranquillement le vide, ce qui vous apparaît comme Jeanne de Fréneuse esquisse, tranquille, une grimace de fleur fanée.


Dernière édition par Caterpillar le Jeu 8 Juil - 0:29, édité 1 fois
Caterpillar
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mr. tout-le-monde... ou pas !
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HUMEUR : Fumiste.
CITATION : Une dissonance placée où il faut donne du relief à l'harmonie. [Leibniz]

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FICHE : Rien de si plat qu'une suite d'accords parfaits.
NOTEBOOK : Va te coucher, mon cœur, et ne bats plus de l'aile.
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MessageSujet: Re: ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] EmptyMer 7 Juil - 19:45

Le choc est plutôt minime pour Connor mais la surprise bien plus forte que les maux physiques. Embrumé par la Muse qui semble décidée à l'inspirer galamment à chaque respiration de son nez trop fin et entrainé la bête sent son esprit tituber puis partir en une franche gigue dont les pas piétinent sa raison tout autant que son cerveau. Dans son état le piège est simple, il se sent normal mais est incapable de raisonner en ligne droite, et chaque mots, chaque stimuli est une nouvelle occasion à un virage mental abrupte qui lui fait friser de près la folie douce...

Aussi les premiers mots du Réverbère qu'il est persuadé d'avoir renversé le sortent un peu de ses illusions fantomatiques pour le faire plonger dans d'autres s'accommodants des paroles de Fréneuse... Et voilà que de lampadaire la demoiselle éphémère redevient une Dame aux yeux hallucinés du Traqueur. Douce, aérienne, presque aussi éthérée que la description qu'il lui donne de la fuyarde qu'il pensait pourchasser. Le quiproquos est évident mais aucun des deux ne semble capable d'assez de rigueur d'esprit pour s'en rendre compte ou chercher à en corriger les effets...

-Houla attendez ! Fit le traqueur en sortant un carnet élimé par le temps et une poche trop étroite, accompagné d'un porte-mine tout mâchouillé -Cheveux en carottes, donc oranges, ou verts si on part des feuilles... Et habillé en tutu à voilettes... et miroitante comme une vérité non-dite... c'est noté !

Pour corriger l'agent de l'Ordre c'est "gribouillé" plus que noté, Beast n'a jamais cherché à corriger ses pattes de mouches mais en plus sous l'effet psychotrope des fumées lui-même ne se relira pas demain. Il n'empêche en rien que sur l'instant il est fier, il a une description d'une suspecte, et mieux encore une... ravissante personne, féminine de surcroit, à interroger sur les lieux de la Fumerie.

-Heu merci pour la chaussette mais je crains que ne pas être assez aiguisé en métaphysique pour la percevoir, à moins qu'il s'agisse d'une chaussette schrödinger, partout et nulle part à la fois... hasarda t-il en souriant à Jeanne de Fréneuse en notant mentalement ses corsets délacés et ses jupons souillés lui donnant un air de fragilité à croquer. ...Enfin je veux dire, plus que des habits de pieds, et le Grand Poivron Sait que je prends soin des miens pourtant, vous n'auriez pas, outre la vision de la fugitive sus-décrite par vos soins, quelques informations sur la Muse Galante ? Ou mieux sur son propriétaire ?!? ...comme je suis en service je n'ose pas entrer moi-même, de peur de faire passer les Traqueurs pour des gens peu convenables pendant le travail...

Hop ! En peu de mots voilà comment la Bêbête grilla jusqu'à la dernière cendre de son anonymat d'Agent de la Police des Contes. Cela dit pour quelle raison s'en serait-il caché ? Déjà en homme il n'aurait jamais pu reconnaitre la chenille mais là, sous apparence féminine, il ne réaliserait pas à qui il avait à faire même si elle lui prouvait pas A + B qu'elle n'était autre que le terrifiant Caterpillar, Grand Débauché Es Drogues de Malkin !

-Mais j'oulie de ma présenter Mademoiselle ! Je suis Connor Savage, agent de la Police des Contes, enchanté... non, charmé de vous avoir percuté !

Et sans laisser le temps d'une dérobade il capture une petite main gracile et pâle pour un baise-main trahissant son habitude des protocoles nobliards. Il a beau trouver la-dite main abimée de quelques façons par des vestiges de blessures bénignes et un peu salie de poussière de redingote la fragilité des doigts qu'il presse entre les siens l'émeut assez pour faire poindre en lui un sentiment gentlemanesque et protecteur.

-Enfin, mademoiselle, je peux avoir votre nom ? ...pour mon futur rapport bien entendu ! s'empressa de demande, puis de préciser le Traqueur en rendant sa liberté à la main de Fréneuse une fois qu'il l'eut frôlé du bout de ses lèvres.
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MessageSujet: Re: ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] ...Venu renifler un Cocon [Mister Chenille] EmptyJeu 8 Juil - 0:10

    Dans l’allubrillance placide des réverbères, Monsieur votre esprit sortait un calepin fendu, recouvert d’entaminances-plâtres – des taches, oui, et beaucoup de caractère, car les lettres ont toujours le bon-vouloir d’avoir longuement vécu … ainsi avaient-elles, au besoin, de quoi nous raconter leurs onces. Prosopopée charmante, il lui semblait, à Fréneuse, apercevoir encor’ la fugitive – sa fugitive ? - flottant ça et là, entre les bulles de silence – éclatées à foison. Se cherchait-il lui-même, entre un reflet monté, et une pièce de remplacement … ? Rien n’était moins sûr, et comme par tradition, il papillonnait simplement, engoncé dans ses froufrous – la gêne occasionnée des crinolines … Vous voyez cela d’ici. Inopiné opuscule où compulser les affaires atteintes, les procédures apprises … ? Il regarda son interlocuteur noter, puisqu’il l’annonçait ainsi, tanguant d’un air intéressé entre tous. Les longs cheveux blondâtres voletaient sous la brise et sous son roulis de barque aveugle … Barcarole des opiniâtres, enfumés pour l’exemple au bûcher de la déraison brève. Et vous, vous la voyez attendre, la mademoiselle-vapeurs, avec ce petit air froncé des caprices sérieux.

    - Vous n’y êtes pas ! Miroitante comme la vérité non-dite, nous sommes d’accord, mais … Permettez … Carotte transparente, elle vous dit.

    Il tenta de saisir le carnet où s’ébauchaient déjà trop d’erreurs méthodologiques. La main qui le tenaillait cependant resta crispée autour des feuillets détachables, et Fréneuse renonça, pour un temps, à sa reddition scripturaire. Non, alors … ? Le Monsieur votre Indulgence eut l’élégance, pourtant, des remerciements balbutiés. Mais on pouvait déplorer, en effet, son insuffisance aux raisons du monde.

    - Oraison subtile, mon cher, il semblerait en effet. Vous vous aiguisez trop rarement, je suppose … ? C’est dommage, extrêmement dommageable – une sensibilité comme la vôtre ! Une iridescence blême vous répondrait, à ma place, qu’il faudrait s’approcher des brasiers – brassées de vent ne délivrent point ivresse, mais …

    La Muse Galante ? Le flot continu de paroles se tarit, un instant. Petits rubans vieux roses agités par les heures : le geste discret des patients d’asile qui voudraient mimer le secret, et par là le révèlent … Jeanne de Fréneuse ne sembla jamais tant un avatar, un fausset mal plagié, qu’en murmurant, d’une voix rauque, et l’air hagard :

    - Vous dites traquer, Monsieur, mais que détraquez-vous … ?

    Il répondait déjà. De lui-même. Comme en un dialogue appris où l’on voudrait aller trop vite. Son propriétaire ? Allons … C’est là toute l’intime conjugaison des miliciens en sévices. Fréneuse fit un pas en arrière, trébucha contre un pavé désengorgé, et se rattrapa – au réverbère. Dans le reflet mal luné d’une fenêtre adjacente – déjà condamnée en morcellement judiciaire – il s’aperçut - ou plutôt l’aperçut, la fugitive ... Oh ... Avait-il déjà oublié ?! C’était là pourtant toutes les raisons d’un accoutrement si outrancier ! Alors, se relevant, d’un souffle, il l’attrapa, sa chance, comme on laisse échapper la ficelle d’un ballon gonflé. Mais point d’échappées belles, on lui saisit doucement la main. Il regarda, sans mouvement, cette main d’étrangère, qui avait perdu, sous l’effet des potions, toute sa maigreur d’araignée morte – ne conservant que poussières et ongles, comme pour mieux transfigurer.

    - Pour votre futur … De bien entendu. Appelez moi Jean - … ne, Jeannne de Fren … Jeanne de Frénonce. Et je renonce, bien sûr, à vous délivrer les entre-deux, trop de prénoms vous torpillent la mémoire et vous devenez spicilège. C’est très fatiguant.

    Et puis il se dandinait, Pierrot sans Colombine, devenu envers et n’importe tout.

    - Enchaîné tout autant, Monsieur votre Excelsior – Et vous voudriez sans doute, après avoir tant slalomé … Mais … Dans ma douce consolétude, je cède. Je … Je vais vous parler de la Muse Galante. Quant au propriétaire ... je n’ai pas l’heure de le connaître, il est trop vieux pour moi.

    Fréneuse lâcha alors les derniers largages de son immobilisme – et emmena son consort jusqu’à la devanture … pour s’effondrer malhabilement sur les marches du perron désert. Une rue ou deux, simplement … Fut-il difficile à suivre, vision diaphane entre toutes, à s’alentir aux bordures et embrasser les mille serpents de la jalousie … ? Il lui semblait que son interlocuteur-questionnaire l’avait accompagné – comme on conduit un roi à l’échafaud - et son ombre encore bleue ne ressemblait point aux rêves habituels. Fréneuse … Chut donc, dans un étroit silence fait de frissons posthumes. Roucoulement des froufrous perclus et des baleines qui crissent : Jeanne de Fréneuse semblait avoir oublié les douces et respectables leçons de maintien au sens extra-mural. L’attirant à lui, sans autre forme de procès, il reprit, chenillesque, ondulant des mains comme un montreur de marionnette sans matériel et qui tient pourtant à aimer son spectacle d’ombres :

    - Vous savez, j’y suis entré, moi, à la Muse Galante. Oh, je sais ce que vous pensez … Je suis un homme … - âge vivant aux turpitudes arbitraires – et célestement réprouvées. Oui, je suis … Une femme perdue, qui s’est laissée compter un temps, par les pyrocarbonides … Je regrette à présent ces tentallusions pérénnides … Mais laissez un temps vos précieuses notes, si vous tenez à m’entendre ... Et comme toutes les jolies histoires, cela se répand, se ligature … Ça se contredit ! – comme les tentacules mal équarries d’un poulpe femelle, voyez.

    Un sourire lui étira les lèvres, lui fendant son fin visage – de ces rictus forcés qui vous déforment, et vous font un air saltimbanque : Jeanne de Fréneuse était poétesse des renoncements.

Caterpillar
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