Nom: Destrier
Prénom: Fidel
Surnom(s): « Toi ! » « Chauffeur ! » « Mon fidèle destrier ! » « Destrier Junior »
Âge: Quand il est en costume de travail, costard et lunettes de soleil, on lui donne une trentaine d’année. Mais si vous avez l’occasion de le surprendre au saut du lit, les cheveux en bataille dans un pyjama à motif de nounours, vous verrez qu’il a en fait l’âge du Prince Charmant, une petite vingtaine.
Date de naissance: Le treize septembre. Comme le Prince Charmant !

Emploi : Chauffeur - Garde du corps de Liam Cavallonne
Ville natale : Wonderland
Orientation sexuelle : Romantique… Fidel est un jeune homme pur, légèrement stupide, qui n’est pas encore tout à fait persuadé que les enfants ne naissent pas des choux. Il pense qu’il épousera un jour une cousine éloignée parce que c’est comme ça que ça se fait mais c’est tout. Cela dit, son dévouement excessif pour le Prince Charmant fait jaser dans le milieu.
Don surnaturel : Fidel est capable d’entendre quand on l’appelle à l’aide et de se rendre là où est la personne en détresse.

Comment ça marche :

• Quand on l’appelle à l’aide (à haute voix ou bien intérieurement), il entend la voix dans sa tête (il peut la reconnaître), et suivant l’intensité de la demande, un sentiment d’urgence plus ou moins grand s’empare de lui et le pousse à aller trouver la personne qui appelle.
  
• Fidel n’est pas « obligé » de répondre à l’appelle, mais c’est comme une sirène d’incendie dans son cerveau, donc il n’est généralement pas capable de faire autre chose…
  
• La personne en détresse doit le connaître personnellement et souhaiter son aide à lui. Une princesse en haut de sa tour qui crie « à l’aide ! à l’aide », ne sera pas entendue.
  
• Il faut que l’appel soit sincère. Crier « Fidel Destrier ! A l’aide ! » dans une soirée pour épater la galerie ne marchera pas. Il faut que la personne ait réellement besoin et envie de l’aide de Fidel particulièrement. En revanche, ce besoin peut être en partie inconscient, ça marchera quand même.
  
• Il n’est pas capable de dire où est la personne qui a besoin de son aide, de donner une adresse, mais instinctivement, il « sait » où il faut qu’il aille.
  
• Ce n’est pas parce que Fidel sait où il doit aller qu’il peut s’y rendre plus vite. S’il est à l’autre bout de Malkins, il mettra un certain temps à arriver…
  
• Si le besoin d’aide disparaît, la « sirène » dans sa tête s’éteint et il se retrouve généralement paumé quelque part, sans avoir plus aucune idée de là où il doit aller.

C’est essentiellement la famille Cavallonne, en fait presque exclusivement le Prince Charmant, qui bénéficie de son don : le reste de l’humanité ne prête pas attention aux chauffeurs, et ceux qui le connaissent hors de son métier ne l’imaginent pas vraiment comme un sauveur potentiel…
Mais cela a permit à Fidel de devenir un spécialiste des niveaux d’alertes Liamien :

• niveau d’alerte jaune : du type « au secours ! j’ai perdu mes chaussettes favorites ! » : des angoisses justifiées mais qui ne durent généralement pas longtemps. Dans ces cas, si Fidel est près, et de service, il se précipite, parce qu’il est prêt à tout pour son maître. S’il est loin, il se force à rester là où il est et se lamente sur son inutilité.
  
• Niveau d’alerte orange : du type « Ah si seulement mes gardes du corps étaient là *mais en même temps, je ne voudrais pas qu’ils me voient dans cette situation* ou bien *mais en même temps, c’est agréable de se faire tripoter par un incube nymphomane* » Le Prince Charmant est vraiment dans une situation catastrophique, mais pour une raison ou une autre, il ne souhait qu’à moitié l’intervention de ses gardes. Fidel fonce, mais s’arrête à proximité. Là, il trépigne et regarde avec un air de chien battu dans la direction où est le Prince et attend de voir comment les choses évoluent.
  
• Niveau d’alerte rouge : du type « A l’aiiiiiiide ! Fideeeeeel » [à noter, parfois le cri est plutôt "A l'aiiide, Emiiiiile", parce que le Prince ne retient pas toujours très bien le prénom de ses employés (mais c'est normal, il en a tellement, hein, faut pas lui en vouloir). Cependant, comme le Prince pense quand même à la bonne personne, ça marche.] Situation catastrophique qui demande une intervention immédiate. Fidel abandonne ce qu’il était en train de faire (quoique ce soit) et se précipite au secours de Liam. Dans ces moments là, il est capable de tout, de voler un balai, de détourner un train, de conduire à l’envers sur la chaussée, n’importe quoi si cela lui permet d’arriver plus vite près du Prince.

Avant toute chose, il faut savoir que le noble métier de Garde du Corps est divisé en trois catégories principales : Les Gardes du Château, les Gardes Rapprochés, les Gardes Chauffeurs.

Evidemment ces catégories ne sont pas exclusives, et l’on trouve parfois des Gardes du Corps Cuisiniers (souvent aptes à manier le couteau), des Gardes du Corps Bonne à Tout Faire (qui savent utiliser le balai de manière mortelle) etc… mais il s'agit de spécialités rares.

Les Gardes du Corps Chauffeurs ont pour fonction de conduire leur employeur là où il le veut, dans le moyen de transport qu’il veut, dans le temps qu’il veut, et d’en assurer la protection et la sécurité pendant le voyage ainsi que dans les instants qui suivent et qui précèdent. A l’arrêt, il doit rester près de son véhicule afin de dissuader quiconque de s’en approcher sans autorisation.


Chez les Cavallonne, les gardes du corps ne peuvent pas faire moins d’1m80 et Fidel fait plus. Quant à être baraqué, ça vient tout seul à force d’entraînement physique, et Fidel suit un entraînement sérieux depuis l’âge de 6 ans. Il a le corps du Parfait Garde du Corps, grand, souple, musclé, endurant, etc. Une vraie machine de combat.


Fidel n’a pas non plus le physique d’un joueur de catch. Il garde une silhouette assez « normale », qui lui permet de conduire des véhicules même petits sans avoir l’air d’être un géant dans une boite de conserve. Il ne pèse pas trop lourd non plus, pour être capable de monter un balai avec un passager, sans que le balai s’effondre d’épuisement au bout de 500 mètres. Cela demande un grand contrôle de son alimentation, bien sûr.


Fidel a même l’air très sexy dans son costard-cravate. Quand on voit Fidel dans son costume, on ne se dit pas qu’il n’est qu’une vulgaire machine à tuer et à conduire et parfois à faire les deux à la fois. Non, il est une machine à tuer et à conduire, sexy dans un costard et très décorative quand il attend debout à côté du carosse avant d’ouvrire la porte. C’est la démonstration de la puissance et la classe de la famille Cavallonne.


Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les lunettes sont très importantes aussi pour un chauffeur. Cela peut être un peu gênant lorsque vous conduisez un carosse avec vitres teintées, mais sur un balai par exemple, il vaut mieux avoir des lunettes pour se protéger du vent et du soleil. Fidel est donc entraîné à porter des lunettes depuis son plus jeune âge, jour et nuit, qu’il y ait du soleil ou qu’il pleuve. Les lunettes de soleil ne le dérangent pas du tout la nuit. L’inconvénient, c’est qu’en fait, ses pupilles sont complètement dilatées, et que le jour, sans lunettes, il est aveuglé. En revanche, la nuit, sans lunettes, il y voit comme en plein jour. Déformation professionnelle quoi.


Malheureusement, Fidel n’a jamais réussi à porter de casquette sans la mettre à l’envers, ou bien la faire tomber à chaque fois qu’il se penche pour ouvrire la porte, ou encore à l’écraser lorsqu’il se cogne la tête en sortant du véhicule. Il a le même genre de problème avec les lacets de ses chaussures, qu’il n’arrive toujours pas à nouer tout seul. Comme il est par ailleurs assez doué, on a fini par passer outre ces manques honteux. On l’autorise à ne pas porter de casquette de chauffeur et on lui a donné des chaussures à scratch. Il n’y a plus de personnel parfait de nos jours.


Fidel a passé avec brio sa maîtrise d’EN et de SP. Il sait afficher un air de mannequin en plastique plus vrai que nature. Il sait aussi afficher un sourire d’une politesse tellement neutre qu’on ne le remarque même pas.
Le Sourire Poli est utilisé quand le regard du chauffeur croise celui du patron dans le rétroviseur. L’Expression Neutre est utilisée le reste du temps.
L’expression neutre est accompagnée d’un air neutre général. A part sa taille, Fidel n’a rien de remarquable. Il a les cheveux noirs (rouges ça ne marcherait pas), soigneusement coiffés dans une coiffure neutre (rangés sur le côté), une pilosité neutre (ni barbe, ni moustache) et un air général de propreté neutre.
L’air neutre est en fait, combiné à la taille et aux lunettes de soleil, la dernière touche qui donne au PGCC (Parfait Garde du Corps Chauffeur) son côté impressionnant.

Nota : Lorsqu’il ne travaille pas, le PGCC n’a pas forcément l’air impressionnant. Sans son costard et sans son Expression Neutre, le PGCC a souvent l’air parfaitement normal.
Fidel ne déroge pas à la règle. Dans son temps libre, il n’a plus l’ombre d’un soupçon d’un vague air de quelque chose d’impressionnant. Si l’on excepte l’excentricité des lunettes de soleil qu’il garde perpétuellement sur le nez, il a l’air d’un brave garçon. En revanche, il garde un soupçon de sexy. Il s’habille avec une extrême simplicité qui lui donne le charme désarmant du grand sportif qui ignore que tout le monde n’a pas le même physique que lui…

(note : pour plus de renseignement sur le sujet, se reporter aux Actes du Colloque « Garde du Corps : Philosophie ou Mercantilisme ? ». édition PhiloWonder, Wonderland, sous presse.)

Fidel est tellement fidèle qu’on n’a même plus envie de faire de jeux de mots avec son prénom. Désolant n’est-ce pas ? Il est pire qu’un chien, pire qu’un lévrier entraîné. Il est parfaitement capable de mourir pour son maître. Ce qui est bien pour un garde du corps. Mais cette fidélité frise l’adoration inconditionnelle chez lui : il mourrait si son maître le mettait à la porte. Ce qui pourrait être embêtant, voir louche. Heureusement Fidel reste un PGCC, parce qu’il réussit, malgré tout, à garder une distance respectueuse et neutre.


Ok et pas OK. En temps normal, Fidel est d’une impassibilité parfaite. Il n’a pas de sourire en coin si on lui demande d’aller au cabaret dansant, ni de soupir de lassitude si on le réveille à 3 heures du matin pour aller faire un tour en balai, ni de fou rire s’il retrouve son patron mouillé de la tête au pied parce qu’un rendez-vous a mal tourné. Non, il reste impassible. Il ne se permet pas d’exprimer ses propres sentiments.
Et cela est possible essentiellement, parce que, comme tous les gardes du corps, il ne se permet pas de juger, ni d’imaginer, ni de questionner quoique ce soit qui se passe. L’opinion est inexistante chez les PGCC.

Le hic c’est qu’il y a une exception : quand le Prince est en danger, Fidel perd son impassibilité neutre. Lorsqu’il cherche Liam, il a tendance à avoir l’expression d’un dangereux psychopathe. Et lorsqu’il a retrouvé Liam sain et sauf, généralement, on voit de grosses larmes couler de derrière ses lunettes de soleil. Fort heureusement, il n’a encore jamais pris le prince dans ses bras en sanglotant. L’honneur est sauf. Pour l’instant.
Et par chance, c’est une situation qui arrive rarement.


OK. Dans le cas d’un Garde du Corps Chauffeur, l’efficacité, c’est de savoir conduire n’importe quel véhicule, sans avoir à lire un manuel avant, et en étant capable de semer des individus tenaces, parfois en tirant sur eux et surtout en protégeant son passager. Et pour ça, Fidel est doué. Entraîné depuis qu’il est tout petit à conduire à toute vitesse n’importe quoi n’importe où, il peut piloter ce qu’il veut depuis un pédalo sub-aquatique jusqu’à un balai familial 5 places, en passant par le carrosse traditionnel et le bateau à voile. Il est doté d’excellent réflexe, capable de vider complètement son cerveau (certains disent qu’il n’y a pas grand chose à faire pour ça) afin d’être concentré exclusivement sur la route (ou équivalent) et sur ce qu’il y a autour.


OK. Fidel, en bon chauffeur, sait prévoir à peu près quand on va avoir besoin de lui, quand il est opportun de faire un demi-tour rapide sur la chaussée et quand c’est une très mauvaise idée. Un bon garde du corps doit se poser les questions de Comment, Quand, Où les choses doivent se faire. La question interdite c’est le "Pourquoi". Pour cela, Fidel est parfait. Il n’a aucune curiosité, aucune imagination, et juste le peu de suspicion qui convient à son métier.
Il a un peu trop d’innocence et de sensibilité, mais cela lui sert à entretenir les conversations les rares fois où le patron s’ennuyant dans un long voyage, et n’ayant rien d’autre à faire, se met à parler à son chauffeur.


OK. Fidel fait partie de ses êtres qui savent inspirer confiance. Lorsqu’il est en service, on peut se sentir en sécurité à côté de lui, parce qu’il a un air calme et maître de la situation qui semble protecteur. Cela est valable particulièrement lorsqu’il conduit. On n’a jamais vu un de ses passagers crispé à cause de lui, au contraire, les gens ont tendances à bavarder, penser à autre chose, dormir, en oubliant complètement qu’ils sont dans un moyen de transport potentiellement mortel.

Nota : Lorsqu’il ne travaille pas, le PGCC n’a pas forcément les mêmes qualités que lorsqu’il travaille.
C’est particulièrement vrai chez Fidel.
S’il est impassible hors de son travail, ce sera simplement parce qu’il n’arrive pas à s’exprimer (ce qui arrive souvent). Sinon, il a tendance à prendre une teinte pivoine pour un rien, et à se mettre à bafouiller. Il rit et sourit facilement.
Alors que dans son métier, il est capable de voler debout sur un balai, d’exercer des demi-tours serrés parfaitement calculés avec le frein à main, dans la vie courante, Fidel est d’une telle maladresse que c’est tout juste s’il peut transporter une assiette sans la faire tomber, et il se cogne régulièrement dans les portes, lampadaires et autres objets qui "surgissent bizarrement" devant lui…
Et s’il inspire confiance aussi hors service, c’est parce qu’il fait lui-même très facilement confiance aux gens et qu’il semble tellement maladroit et innocent qu’il en parait inoffensif.

Ce qui ne change pas, en revanche, c’est son amour pour la conduite (il aime tester toute sorte de moyen de transport dans son temps libre) et son dévouement entier et exclusif pour Liam Cavallonne (les syndicalistes n'ont jamais eu beaucoup de succès avec lui, et mieux vaut éviter de dire du mal du Prince Charmant si Fidel n’est pas loin…)

L’histoire des Destrier est lié depuis toujours à la famille Cavallonne. Car depuis la nuit des temps, les Destrier ont été les Chauffeurs des Cavallonne.
Fidel est le Chauffeur de Liam, comme son père, Loyal Destrier, était celui du père de Liam, et son grand-père, Noble Destrier, était celui du grand-père de Liam. Et ainsi de suite.

Et cela, parce que les Destrier sont la meilleure famille de Chauffeurs de tout Malkins, et que les Cavallonne ont le chic pour avoir ce qu’il y a de mieux. ( Et aussi parce que cela leur simplifie la tache de se souvenir du nom de leur chauffeur sans vexer ces petites gens qui sont parfois bizarrement susceptibles. )

Si les Destrier sont d’aussi excellents chauffeurs, c’est parce que, pour eux, c’est une tradition. Dès leur naissance, ils savent qu’ils vont être les chauffeurs des Cavallonne, et s’entraînent en conséquence.

Le petit Fidel Destrier n’a pas fait exception à la règle. Né dans les Ecuries du Château des Cavallonne (c’est là que logent les Destrier depuis toujours) le même jour que le petit Liam, il a tout de suite été décidé qu’il serait le chauffeur de l’enfant.
On lui offre alors sa première paire de lunettes de soleil.

Durant les premiers âges de l’enfance, ceux où le petit découvre le monde de ses grands yeux émerveillés, on n’hésite pas à éveiller sa curiosité pour les joies de la mécanique, la beauté d’un moteur qui ronronne et la délicieuse odeur du mazout, sans oublier bien sûr le vent qui siffle dans les oreilles lorsque l’on vole en altitude, ou l’eau qui glougloute gaiement dans les ruisseaux sur lesquels on vogue.

On profite également de ces premiers frémissements de l’esprit humain pour lui expliquer qu’il sera le Chauffeur (s’il est assez doué du moins) de Liam Cavallonne. Et on lui montre là-bas, au loin, un enfant de son âge, en lui disant qu’il lui doit obéissance et fidélité.
Comme Fidel a une âme simple et bonne, cela lui suffit pour être déjà entièrement dévoué au petit Prince. Et il exprime son sentiment par un « ayaboo ! » des plus convaincants.


A 3 ans, c’est le moment de commencer à apprendre à conduire. Alors que les enfants reçoivent leur première auto à pédale pour s’amuser dans le jardin, le petit Destrier s’entraîne à respecter le code de la route avec la sienne.

Il est tout de suite apparu que Fidel avait des prédispositions pour le métier. A 3 ans et 3 mois il battait des records de vitesse sur son tricycle : seulement 4 heures 37 minutes et 28 secondes pour aller des écuries aux cuisines ! Même son arrière-grand-père (lui aussi prénommé Fidel, d’ailleurs) n’avait pas fait mieux au même âge (4 heures 39 minutes et 56 secondes) et pourtant, il était considéré comme l’un des plus grands chauffeurs du siècle.
On lui offre pour l’occasion sa deuxième paire de lunettes de soleil.

On redouble d’effort pour parfaire son éducation de chauffeur. Il est familiarisé avec toute sorte de véhicules roulants, volants, plongeants, glissants, etc.
A l’âge de 6 ans, l’entraînement physique commence sérieusement, et il mange de la soupe tous les soirs. On commence à s’inquiéter du fait que sa maladresse ne s’arrange pas avec l’âge et qu’il ne sache toujours pas faire ses lacets seuls, mais on espère que ça finira par passer.

Il grandit donc en s’entraînant avec acharnement et en observant de loin celui qui sera son futur patron. Pas parce qu’il est un voyeur malsain. Non, bien sûr. Mais parce que régulièrement on lui montre son futur employeur, en lui rappelant les règles de bases de fidélité et de dévouement.

Le jour de ses 11 ans (à vrai dire, c’est plutôt le jour des 11 ans de Liam, mais peu importe), il est présenté officiellement à la famille Cavallonne, et l’on réaffirme le fait qu’il pourrait être le Chauffeur de Liam.
Seulement, on dit « pourrait être » et pas « sera » cette fois, parce que, lors de la cérémonie, il a réussit à se prendre les pieds dans un tapis, se cogner contre un mur et manquer de renverser un vase précieux, tout cela pendant la minute qui lui était accordée. Et ça, même s’il semble déjà être un bon conducteur, ça fait beaucoup.

Ce qui le sauve, c’est que, le même jour, Tyran, le chat adoré de son patron, se trouve coincé dans un arbre. La pauvre bête miaule pitoyablement. Son propriétaire, au pied de l’arbre est désemparé. Le chat miaule de plus belle. Liam panique, mais… appeler à l’aide ? Jamais ! Il a trop de fierté pour ça. En revanche… il est fort possible qu’il souhaite de tout cœur que quelqu’un vienne. Que quelqu’un passe par hasard par-là. N’importe qui, une puisse divine « ou même l’incapable gamin de tout à l’heure qui s’est pris les pieds dans le tapis… »

Telle est sans doute la pensée qui lui a traversé l’esprit car à ce moment là, Fidel, qui gardait la tête baissée vers le sol sous la verte semonce que son père lui passait devant le Chef du Personnel du Palais pour sa conduite déplorable, Fidel donc, se redresse soudainement et s’écrie : « Liam Cavallonne a besoin d’aide ! ». Il saute sur son vélo tout terrain, et fonce.
Interloqués, le Père et le Chef du Personnel du Palais suivent en courant.
Stupéfaction lorsqu’ils constatent qu’effectivement le jeune Cavallonne avait besoin d’aide. (Même si ce dernier, planté sous l'arbre, l’air boudeur et les genoux et les mains égratignées d'avoir tenté de grimper, insiste sur le fait qu’il aurait très bien pu se débrouiller tout seul).
Les adultes comprennent alors quel est le don de Fidel, et le Chef du Personnel du Palais va faire au rapport auprès du chef de la famille.

A partir de ce moment là, on lui offre une troisième paire de lunettes de soleil et on surveille de près ses progrès.

Les années passent et l’on finit par comprendre qu’il va falloir se faire une raison. Fidel est effectivement doué comme Chauffeur, son don est pratique, mais il ne sait décidément pas porter une casquette ni faire ses lacets et il ne faut surtout pas lui demander de faire autre chose que de conduire, tirer ou se battre. Sinon on court à la catastrophe. Cela dit, la famille Cavallonne cherche un bon Chauffeur, pas un homme à tout faire. Donc tout va bien.

Par ailleurs, Fidel continue son observation du Prince Charmant. Parce que son père lui a dit « Un Chauffeur doit savoir ce que veut son Patron avant même que son Patron le lui dise. ». C’est une question d’entraînement, une conscience professionnelle qui le pousse à agir ainsi. Cela dit, comme on lui répète depuis qu’il est en âge de comprendre quelque chose que tout ce que font les Cavallonne, c’est bien, et qu’il doit fidélité à Liam, il trouve que tout ce que fait le Prince est parfait, et il a hâte de pouvoir servir quelqu’un d’aussi remarquable.

A 16 ans, il passe le concours de Garde du Corps Chauffeur et le réussit avec brio.
On lui offre alors sa quatrième paire de lunettes de soleil et son premier costard-cravate.

Là, c’est la bonne surprise. Il a l’air tout à fait bien dans son costard. Il est alors officiellement Garde Chauffeur de la Famille Cavallonne. On commence alors à lui confier des petits trajets. Conduire la petite voiture du golf par exemple. Ou bien le carrosse plaqué or pour aller dans le palais d’à côté pour une soirée. Accompagner Madame pendant ses courses (mais surtout rester dans la véhicule et ne PAS porter de paquets)…
On constate qu’il se débrouille très bien. Son seul défaut est que, de temps en temps, il abandonne tout en disant « Quelqu’un a un problème ! » et qu’il disparaît. Comme en général (pas exclusivement, mais souvent) le « quelqu’un » en question est « le Jeune Maître », et que cela est souvent vrai, on lui pardonne.

Et puis vient enfin le jour de ses 18 ans, où LA grande décision est enfin prise : on le nomme Chauffeur Personnel de Liam Cavallonne.
On lui offrit pour l’occasion sa cinquième et dernière paire de lunettes de soleil. La Paire de Lunetttes du Garde Chauffeur Agréé.

On imagine aisément la fierté et la joie de Fidel qui voyait ainsi les efforts de toute une vie récompensés. Il fut même un peu intimidé. Après tout, ce jour était sa raison d’être. Il avait maintenant atteint le but de sa vie !

Fidel étant un jeune homme simple et sans prétention, il ne sombra pas dans une grave dépression en constatant qu’à 18 ans il n’attendait déjà plus rien de la vie.
Pourquoi l’aurait-il fait ? Après tout, n’était-il pas au service de la personne la plus remarquable de toute la terre ? N’exerçait-il pas le métier de son père, de son grand-père, et avant lui de toute la famille des Destrier ?

Il vit donc depuis parfaitement heureux de son sort.
Et cela d’autant plus que comme il ne peut pas être Garde Chauffeur tout le temps (malheureusement les gens ne passent pas leur temps à voyager, et on n’a besoin de lui que de temps en temps) il a beaucoup de temps libre pour se livrer à son passe temps favori, tester tous les moyens de locomotion possibles et imaginables.

Fidel Destrier est décidément un homme heureux.



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Spoiler:

Excellent travail, Emile ! Vous êtes validé sur-le-champ :D