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Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz]

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MessageSujet: Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] EmptyMer 16 Déc - 22:38


Le sens de la gravité. Il fallait toujours avoir le sens de la gravité. Cela consistait généralement à se balancer sur ses principes, en chantant d'éternels patenôtres, et à trébucher sur les évidences, comme les honnêtes gens. Cette fois-ci, quelque chose, rien de plus : il y avait une image, qui tournoyait doucement parmi les fumeroles, un regard qu’il aurait voulu arracher. C’était celui de l’homme qui avait cru l’aimer, un instant. C’était drôle, de se faire reprocher son ingratitude de la part d’un homme que vous n’aviez jamais connu. C’était d’autant plus drôle que dans cette voix tremblante, dans ce geste avorté, dans les sucreries douces, qui avaient échoué dans une poche, il y avait eu un éclair de sincérité. Et celui qui se trompait, celui qui vivait dans l’illusion la plus complète et avait cru reconnaître quelqu’un - un vivant - en voyant Fréneuse, celui-ci semblait, sur l'instance, avoir vécu plus intensément cette affection que toute amitié réelle ... Le jour s’était levé, depuis quelques heures. Alors …

Alors rien, il faisait rouler les papiers de couleurs, qui criaient en passant sous ses doigts – douloureux crissement des tristes rôtissoires. Dehors, les neiges résiduelles tombaient, comme pour se moquer du monde. Et une idée lui vint. On était en plein hiver, et les coups du sort traverseraient les échelles de son manteau rapiécé ; il n’avait rien qu’un chapeau pour défier les vents, et les rires, les couleurs des saturnales d'hiver viendraient lui voler ses couleurs intérieures ... Mais qu’importe, il convenait de ne jamais perdre du regard les plus belles des idées fixes : elles sont trop fugitives, et se perdent bien vite dans les sinuosités temporales. Riant à son rêve bancal, Fréneuse saisit son manteau – renversa une tasse, marques tristes du thé sur le sol – et saluant d’un signe Tiphaine la placide, vacillant au même rythme que les porte-manteaux rieurs, il sortit dans les bourrasques, et courut au plus pressé. Il lui était venu à l’esprit une drôle d’idée – et l’envie de presser la cendre des plages absurdes sur ses souffles au cœur. Il lui était bien rare, après tout, de s’occuper d’autre chose que des fumées. Alors il se précipita, changeant ses directives, éternuant de rire, vers les plages de Cendre, qui charriaient des illusions nouvelles – et qui donnent des caries. Deux silhouettes le rejoindraient là-bas, il le savait, il les avaient prévenues dans un rêve - de ceux qu’on hésite à faire, quand on est endormis. Il passa donc, l’épouvantail, devant les pertuisanes du guet enrouillé par la pluie et morfondu par la bise, il passa, jetant des feuilles de thé aux clochants du déni, qui n’insultaient plus un pauvre diable qui semblait aussi démuni qu’eux. Il passa, ignorant les rêves un peu lourds du scrupule ennuyé, et il arriva, après bien des errances, dans ce lieu étrange, où les couleurs naissent du gris brûlé.

La pluie, la neige, avaient cessés, depuis longtemps. Les sucrecuités n’aiment point le givre, il fige les arômes des temps retrouvés. Alors le climat s’était fait plus doux, et marinant dans son manteau trempé, il contemplait le dessin que les gouttes d'eau traçaient autour de lui, presque rieur. En ces jours d’hiver, les plages étaient désertes, et seuls quelques grelots lointains semblaient vouloir donner au lieu quelques couleurs de civilisation. Devant lui, l’onde heureuse charriait des friandises, toutes dorées du faux or des poètes, et il s’amusa à les cueillir, telles de nouvelles fleurs, sans oser pourtant les embrasser encore. Il guetta un instant l’horizon – et ses reflets dansants– et se perdait déjà dans l’effeuillage des étoiles invisibles et des nuages entrouverts. Sa vue vacillante y voyait des sourires de femme, encore jeunes de n’être point aimées – de ne s’être point perdues ... - Après tout,c'est bien là l'existence des passants ... Oh ! tant d'histoires personnelles ! ...

Il était seul, encore ... Il restait debout, planté là bêtement, jonglant avec des papillons en papier, et titubant selon les caprices des brises - comme une grande fleur trop lourde qui défaille. Et il attendait, comme pouvait attendre Fréneuse, oubliant à moitié pourquoi il se trouvait là, et faisant la conversation à ceux qui sont absents – et ils ont toujours tort, n’est-ce pas ?

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mr. tout-le-monde... ou pas !
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HUMEUR : Fumiste.
CITATION : Une dissonance placée où il faut donne du relief à l'harmonie. [Leibniz]

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FICHE : Rien de si plat qu'une suite d'accords parfaits.
NOTEBOOK : Va te coucher, mon cœur, et ne bats plus de l'aile.
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MessageSujet: Re: Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] EmptyLun 21 Déc - 16:45

Claquement clair, claquement clair, mollesse au contact de la neige. Le sabot qui soutient le poids de tous ces espoirs et ces rêves et qui, en la touchant, fait céder cette masse malléable. Le sabot qui s'enfonce délicatement dans ce velours glacé. Molle abdication, molle abdication, molle abdication... Neige s'enfonçait dans sa copine éponyme et tanguait avec la même mollesse ambiante. L'ébène de sa robe était un contraste si violent aux yeux que les quelques courageux qui étaient venus s'enneiger les pattes sur ces plages de Cendres tournaient les talons à l'approche du noble animal. A vrai dire, le noble animal au-dessus de l'autre noble animal avait aussi une robe à vous faire tourner les têtes. Ce même complet turquoise qu'il portait il y a si longtemps. Bien sûr, le temps avait abimé le premier, ce qui avait forcé Jalender à se racheter un complet identique, fait selon ses nouvelles mensurations. Il éblouissait donc de la tête aux pieds les pauvres passants qui croisaient la lumière de sa parure. Lui semblait ailleurs, et ne s'en souciait pas.

Il avait aperçu au loin l'ombre fugitive et bancale de son fantôme préféré. Il désespérait toujours de le voir. Plus exactement, il désespérait à chaque fois qu'il le voyait. Il avait sauvé son frère certes, mais à présent que son amour avait su se diviser et porter son attention sur une autre personne, il déplorait d'être impuissant. Cette âme lui importait. Il aurait voulu être une entité supérieure pour sauver son âme. Ou inférieure, pour qu'elle se perdre entre ses mains et se vende à son bon vouloir. Alors, il aurait pu la sauver, même dans ces conditions.
Après un soupir de voiles blanches, il se dirigea vers l'illusion qui se détachait, absurdité longiligne, de l'horizon.

Son teint avait pris quelques couleurs et la 'porcelaine' de ses joues avait pris ce ton rosé particuliers aux aléas de la saison de Nowel. Il détestait par ailleurs l'utilisation erronée de ce terme pour décrire son magnifique faciès. C'était bien trop fragile, bien trop impersonnel et surtout, bien trop mort. Invivant. Invivable. Créé uniquement pour inspirer l'admiration ou la colère. Créé uniquement pour qu'on se pâme dessus et pour être cassé à la moindre étourderie.
Entre la bave et les éclats, il était servi...

Pour le reste, il était bien couvert. Il n'y avait que son visage qui subissait les affres du vent et de la neige. Tout le corps était bien vêtu, et ce jusqu'aux petits ongles, enfouis dans des gants de cuir aussi noir que le pelage de son cheval. Seule, l'émeraude de ses iris brûlait d'impatience : la silhouette se rapprochait toujours plus.
Il avait reçu une invitation de son ami, et voilà qu'il se présentait à la fête. En l'occurrence, une réunion avec ce fou de magicien et Son Papillon décadent. Une réunion afin de s'occuper à une activité bien étrange. Il était question de dégustation. Question de cadeaux, d'une aimable et tierce personne, rencontrée au détour d'un croisement, dans une ruelle effacée par les aspects flous et muables des rêves. Qu'importe.

Dernière abdication. Molle toujours, et pour cette fois, quasiment muette. Il ne s'était pas encore retourné. Sûrement un peu de neige et beaucoup de fantasmes avaient détourné l'attention de ses tympans. Ils avaient dû prendre une petite pause, fatigués d'être à la merci du moindre (contre)venant.


« Meine Lieber Schmetterling, il fait bien trop froid pour jouer au bonhomme de neige. Quoiqu'à leur instar, nous soyons aussi composés d'eau, notre corps n'est pas fait pour supporter l'état de condensation... »

Maitre corbeau toujours du haut de son Neige perchoir lui tendit une écharpe.
« Ceci devrait te tenir chaud. Un peu plus que ce manteau miteux. »

Il regarda autour de lui, mais il ne vit aucun signe d'Arc-en-ciel. Il sourit alors : c'était la démonstration du plaisir que d'être arrivé avant l'ouragan de couleurs. Oz en retard, ce n'était pas étonnant. Mais le fait que Jalender arrive avant le jeune homme avait quelque chose de magique. De particulièrement magique.
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MessageSujet: Re: Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] EmptyMer 23 Déc - 21:40

    Non, il n’était pas en retard. Un Magicien arrivait toujours à l’heure exacte à laquelle il devait arriver, c’était pourtant bien connu – il le disait toujours. Un Magicien ne fait jamais attendre qui que ce soit sans raison – sauf dans certains cas où, mise en scène oblige, il faut savoir se faire désirer… et encore, cela constituait une raison en soi – et si, par un malheureux concours de circonstances, On se voyait contraint de l’attendre, il n’y était strictement pour rien ; c’est simplement qu’On était arrivé trop tôt… Une touche de bienséance, plus ou moins appréciée, s’efforça néanmoins de renvoyer une partie de sa mauvaise foi naturelle vers les obscurités brumeuses de son esprit – curieuse ironie, lorsqu’on avait un extérieur aussi coloré que le sien – Il était vrai que, parfois, en de rares occasions, certaines entités supérieures se réunissaient à seule fin de comploter pour entraver la bonne marche du Temps et ainsi retarder légèrement le moment de l’arrivée du Magicien en question. Un peu comme c’était le cas, ce jour-là. En la présente occurrence, le complot était matérialisé par d’importantes chutes de neige – délicate valse des flocons dans les nuées de Malkins, c’était ravissant – qui avaient quelque peu compliqué le voyage de Cyrus… C’est que de telles conditions météorologiques n’étaient pas particulièrement adaptées, lorsqu’on se déplaçait en ballon dirigeable… Résignations impuissantes. Il n’y pouvait rien, n’est-ce pas… Et quoi qu’il en soit, c’était Nowel !

    Délicieuse période que celle de Nowel. Débordant d'une joie, tout ce qu’il y a de plus enfantine, le Magicien d’Oz avait du mal à tenir en place. D’une certaine façon, c’était une chance que Fréneuse lui ait fixé rendez-vous à Candyland – Jalender serait également de la partie, s’il ne se fourvoyait pas – Voilà qui lui permettrait de canaliser – autant que faire se peut – toute cette énergie sautillante qui affluait dans tout son être. Certes, cela relevait sans doute de l’utopie, que de vouloir tout museler, mais… Mais rien.

    C’était l’esprit en effervescence, et ce depuis déjà quelques mois, que Cyrus attendait Nowel, de pied ferme, comme qui dirait. Les jours de fête avaient toujours été une période bénie, pour lui, même lors des années difficiles, autant par la profusion des couleurs et des lumières des décorations, que par celle des clients souriants et des piécettes sonnantes et trébuchantes qui se multipliaient allègrement dans ses caisses. Et comme, en ces jours fastes, la joie de vivre ambiante rajoutait une couche moirée sur sa bonne humeur festive – mais non, ce n’était pas juste parce qu’il s’enrichissait encore plus – il se laissait même aller à quelques élans de générosité, porté qu’il était par le courant général des bonnes actions, de la paix dans le monde et de l’Esprit de Nowel. Cette année, il ferait don à l’association Un Bâton Pour Un Sapin – association caritative s’occupant des victimes des sapins de Nowel – d’un lot de cent sapins miniatures en matériau composite – une sorte de plastique amélioré par la Maison – avec leurs guirlandes magiques – un petit charme de scintillement coloré, rien de très compliqué – et, pour peaufiner l’aspect Nowel, une petite boite de neige enchantée – la dernière merveille de l’année, qu’il n’avait malheureusement pas pu intégrer au système d’aération à paillettes, car la neige en question, même si elle ne fondait pas, avait la fâcheuse tendance à s’accumuler sur le sol au lieu de circuler avec les paillettes… il lui faudrait d’ailleurs songer à rectifier ce petit problème de poids pour l’année prochaine – Tout cela était naturellement développé par Oz’s spécialement pour cette occasion et les sapins miniatures ne seraient nulle part mis en vente. Et comme de bien entendu, le don ne manquerait sûrement pas de faire sensation, d’autant plus qu’il avait le culot d’offrir des sapins à des personnes ayant justement été agressées par des sapins, même si c’était dans le noble but de réconcilier les victimes et leurs bourreaux. Le Magicien d'Oz, ami de la nature. Et encore un peu de publicité pour la Boutique. Bwa ha ha.

    Ah, voici qu’il survolait les Plages de Cendre… Et les deux – trois ? – silhouettes qui se profilaient sur le tapis blanc devaient être Fréneuse et Jalender – et… son cheval, sans doute – Cyrus mit ses pensées en pause le temps d’entamer une manœuvre de descente, ce qui n’était pas particulièrement évident, à cause d’une bourrasque de vent qui avait jugé que c’était là le moment opportun pour faire danser le ballon. Il lutta vaillamment et finit par poser – plus ou moins doucement – sa jolie embarcation enneigée qu’il fixa solidement au sol à l’aide d’un sortilège collant ; Il ne voulait pas risquer de la perdre dans la neige en réduisant sa taille – comment aurait-il fait pour rentrer à Woollyland, ensuite ?! … Sourire aux lèvres, tissus flottants, Cyrus alla rejoindre ceux qui récoltaient la neige sur leurs pardessus.

    « N’aurions-nous pas pu organiser cette réunion au sommet dans un endroit plus accueillant ? Il me semble qu’un thé fumant serait le bienvenu, par ce temps… »

    Une chenille, un chaton et un drôle d’oiseau tropical… Le froid leur était-il vraiment recommandé ? Le Magicien porta un indexe à son front, que recouvrait le rouge laineux d’un bonnet en laine au pompon blanc.

    « Mes hommages, messieurs… »
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NOTEBOOK : Le Grimoire Coloré ~
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MessageSujet: Re: Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] EmptyJeu 31 Déc - 17:39

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MessageSujet: Re: Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère. [PV Puss & Oz] Empty

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