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Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ]

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MessageSujet: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyJeu 25 Juin - 7:09

    J'avais longtemps hésité avant de venir. Un jour. Un jour qui m'avait paru une éternité. Je n'avais pas l'habitude de me rendre comme cela dans un endroit inconnu. J'avais mes habitudes : les clientes le plus souvent parfaitement naïves chez qui je prenais le thé et quelques fournisseurs de tissu. Néanmoins cette fois-ci demeurait différente des autres : c'était chez Walrus McFly. De toutes les personnes qui étaient passées dans ma boutique, ce dernier avait été marqué au fer rouge dans ma mémoire me rendant incapable de l'oublier et d'oublier l'adresse qu'il avait mis sur le papier.

    Papier que je conservais sur moi, même s'il m'était entièrement inutile de le garder, étant donné que je connaissais chaque lettre inscrite au stylo, avec cette écriture, la sienne, dessus. Alors depuis qu'il avait quitté ma boutique, ma vie avait à peu près repris un cours normal. Le seul problème était que je m'ennuyais mortellement désormais : j'avais goûté à une discussion captivante. Maintenant, chaque mot dans une phrase avait un intérêt pour moi. Malheureusement, personne ne parvenait à me fasciner autant que lui, cet épouvanteur. Alors j'avais fait une overdose de thé pour changer, en vain.

    Après un coup de fil à Musca, celle-ci me conseillant de faire de la cuisine pour me détendre, je m'étais attelé à une nouvelle recette : des mini-cakes aux goûts surprise. Cela m'avait pris le temps libre qui me restait après la fermeture de la boutique mais à vingt heures, un silence imposant s'était installé dans a pièce quand j'avais rangé mes cakes, d'ailleurs j'en avais fait beaucoup trop, dans deux paniers d'osier blanc. Je les avais regardés pendant très, très longtemps avant d'être montée à toute vitesse dans ma salle de bain et d'avoir pris une bonne douche.

    A ma sortie, je savais quoi faire : peu importe ce qu'il pourrait me dire, j'irai lui rendre visite. J'avais choisi une robe bleu nuit, pour me fondre dans le paysage au cas où, longue et de type renaissance, des chaussures à talon d'une semblable teinte et une cape. Habillée de la sorte, j'avais descendu les escaliers puis fermé la boutique. Un petit vent m'avait conforté sur l'idée que la nuit serait douce mais pas chaude.

    J'avais marché de Wonderland à Neverland : une bonne heure devait être déroulée depuis mon départ. Mes deux paniers à chaque main, j'avais supporté les regards insistants des pirates avant de marcher sur le sable le long de la plage. J'aimais beaucoup la mer auparavant, seulement j'avais une peur panique des poissons. Ils me rendaient complètement hystériques et me faisaient perdre tout sang froid. Alors depuis j'y allais de moins en moins souvent, la crainte d'en croiser un demeurant trop grande. Néanmoins cette nuit, j'avais envie d'aller mettre les pieds dans l'eau avant de me rendre à la péniche, puisque de toute façon je n'étais pas attendue.

    J'avais enlevé mes chaussures que j'avais posées à côté de moi, et avais mis un pied puis deux dans l'eau. Mes yeux s'étaient levés vers l'horizon. On distinguait à peine le bout du monde, l'infini dans cette immensité marine. Retour à la réalité. Je ne bougeais pas, captivée par la beauté de ce que j'avais devant les yeux et dont le souvenir me paraissait trop court. Une vague arrivait, je savais qu'elle se jetterait sur moi au dernier moment.

    " Amber, attention !!!!...Heureusement que tu n'as rien, tu sais combien je tiens à toi. "

    La voix de mon père me donna des frissons. Le monstre me tomba dessus, si violemment que je ne pus réagir à temps. Mon corps était contrôlé par les éléments, il chuta et s'échoua à cinq mètres du large. Je ne respirais presque plus, j'avais été partiellement noyée par la vicieuse. Un silence inhumain, le deuxième de la journée, prit place pendant un moment qui me parut une éternité. J'étais torturée entre l'envie de me réveiller et de continuer ma route et celle de rester là, d'attendre qu'une autre lame m'envahisse à nouveau. J'étais sadique et masochiste, de nombreuses amantes et amants pourraient le confirmer. D'ailleurs dans ma vie, tout avait été rythmé par ces deux aspects de ma personnalité.

    Sadique, j'avais tué, écartelé, brûlé, découpé, violé, pendu, affamé, empalé, éventré, flagellé. J'aimais faire du mal, voir les autres souffrir, m'implorer d'arrêter. J'avais aussi brisé le cœur de plusieurs personnes : rien que pour le fait de les entendre me supplier par amour de les reprendre. L'amour est un sentiment tellement destructeur que j'en avais abusé, non réciproquement, pendant longtemps. Masochiste, j'avais été violé, trahis, manipulé, méprisé, frappé, fouetté, gavé. J'avais appris malgré moi à apprécié cela pour mieux faire éprouver à autrui et j'en redemandais constamment.

    J'ouvris les yeux : il y avait un ciel magnifique ce soir, beaucoup d'étoiles et une lune resplendissant. Je me levai et retournai lentement vers le large. Mes souliers et mes pâtisseries m'attendaient toujours là-bas, exactement au sec. J'étais trempée jusqu'à aux os, et pourtant je pris ces derniers et continuai ma route vers la péniche : le froid me faisait mal et je poursuivais ma voie. Tellement lasse, je m'arrêtai à la passerelle et vérifiais que j'avais tout sur moi. En effet en plus des cakes j'avais mis d'autres choses dans mes paniers : des armes, histoire de me garder en vie, des poisons, j'en avais à tout moment avec moi, un service de thé, pour l'occasion et du sucre pour celui-ci. Tout étais là.
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyJeu 25 Juin - 9:46

    Vile et cruelle créature, la cuillère d'argent déchira la chair rose. Éventrée de part à part, la patte d'amande céda la place aux sous-couches suivantes. Crème, mousse voluptueuse, morceaux de cadavres des fraises qui rencontrèrent elles aussi la criminelle... Et puis plus rien. Passage des lèvres avides, et puis plus rien. Sans preuve, c'était le crime parfait. La cuillère assassine n'était en rien rassasiée, et vint pourfendre le malheureux gâteaux une fois de plus.

    Mon autre main était tout aussi occupée, constituant l'appui solide pour ma tête devenue trop lourde sous le poids de la lassitude. Ennuie mortel. J'avais failli mourir de rire durant cette semaine, allais-je succomber à la mort à cause de l'ennuie ? Pas ce soir, mon cher Walrus. J'avais d'ors et déjà réalisé mon quota de mauvaises actions auprès de mon compagnon. Et quel quota ! Records battus. J'aurais pu continuer sur ma lancée, défiant l'ennuie et allant le houspiller une fois de plus. Au lieu de quoi je me retrouvais assis là, avec désinvolture, meurtrissant le fraisier en passe d'être dévoré. Parce qu'en plus de ne pouvoir rentrer couvert de sang, il fallait aussi que je ne fume pas sur la péniche. Mes nerfs en étaient rendu à l'état de vague compote de pomme... J'avais de la compote dans le crane ! Et mon seul rempart contre la torpeur, se trouvait être le glucose. J'étais brièvement sorti afin d'aller acheter ma dose du jour auprès de mon dealer favori. Un farfadet dont le visage grossièrement taillé avait tiré de ses nombreux siècle d'activités quelques taches sombres, ainsi que de trop nombreuses fossettes.

    Une petite pâtisserie assiégée par les touristes en cette insupportable période estivale ! J'étais réduit à l'état de compote de pomme, certes, mais dans un microondes en prime ! Suffocante chaleur, foutu exotisme... Et puis voilà, maintenant une pose d'adolescent négligeant, avachi sur le rebord vernis à contempler... Rien. Cette foutue descente, ces foutues pierres livides, autrement dit: Rien. Pas même un chat égaré pour finir charcuté comme le fraisier. Rien d'autre que l'étreinte mortelle de l'ennuie. Nouvelle bouchée, ravissement des sens. Ça ou le baiser de l'avant-veille, j'hésitais. Du moins, il m'était permis d'hésiter parce que je n'avais pas le concerné sous les yeux.

    Nouvelle éventration, rageuse celle-là. Meurtri, le gâteaux ne broncha pas. Dévorer un fraisier pouvait tenir du macabre, sincèrement, lorsque j'étais celui qui possédait la cuillère. L'on avait sans doute l'impression de se trouver sur la scène d'un meurtre. Dont les preuves disparaissaient consciencieusement, englouties sans remords, allant rejoindre mon insatiable estomac. Et puis je la vis... Boucles dégoulinantes et panier en mains. Le tissu sombre de sa tenue lui collait à la peau, lui aussi ruisselant. Je clignai des yeux à trois reprise, vérifiant sans doute que la compote de pomme n'ait pas décidé de me fourvoyer... Mais non, troisième clignement, elle était toujours là. Amber... Amber, Amber, Amber !

    Ouragan soudain, je me précipitai de pièce en pièce, manquant de renverser Sylar au détour d'un couloir. J'enfilai une paire de bottes avec vivacité, puis me jetai dehors avec un peu trop de fougue. Les pierres défilèrent sous mes pas fluides, malgré l'empressement. En moins d'une minute, je fus rendu auprès d'elle. Avant d'y parvenir, je l'avais nonchalamment apostrophée du bas de la descente, sourire ravageur aux lèvres. Elle était là, la solution à mon ennuie !


    « Hey ! L'empoisonneuse ! »

    Les pierres, Amber. Sourire de l'enfant qui reçoit son cadeau de noël en avance. Mes cheveux s'éparpillaient follement, les bas de mon pantalon se retrouvaient négligemment remontés et pliés mais pas à la même hauteur... Oh, et il y avait aussi le T-Shirt... Dont une manche se trouvait maladroitement déchirée. Peut importe. Elle non plus n'avait pas fière allure, trempée jusqu'à l'os qu'elle était ! Que diable avait donc bien pu lui arriver en chemin ? Nan pêche, j'étais ravi. Et cela se sentait.


    « Vous êtes venue à la nage ?! »

    Arrogance, sourire en coin, c'était ma manière à moi de lui souhaiter la bienvenue. Oh, oui. Bienvenue, très chère Marquise ! Un doigt sur les lèvres, je fis mine de réfléchir durant quelques instants. Imitant ma petite Alice. Bah ! Après tout, c'était le plus sur moyen, le plus rapide aussi...

    « Permettez ? Les pierres, c'est important. Si vous ne souhaitez pas finir découpée en petits morceaux... »

    Sans attendre de réponse complète, je m'emparai du panier d'osier d'une poigne délicate, puis soulevai sans trop de mal la demoiselle afin de la rabattre sur mon épaule. Elle pesait indéniablement plus qu'Alice, mais cela ne m'étonna point. Elle était de taille bien plus conséquente, surtout pour une femme. Mais je les aimais bien, ses longues et fines gambettes ! Cela lui donnait du charme. Les pierres défilèrent de nouveau. Une fois la descente gravie sans peine, je la déposai avec aisance.


    « Sur le papier, je vous les ai numérotées de droite à gauche, en partant du haut. »

    J'ouvris la porte de notre antre avec un peu trop de frénésie, poussant la jeune-femme à l'intérieur sans plus de cérémonie. Je lui avais bien entendu rendu son panier, bien qu'étreint par la curiosité dévorante. Je ne pouvais franchement pas la laisser comme ça, de plus, Sylar allait criser si elle se baladait dégoulinante d'eau de mer sur la parquet ! Et puis, en fait, à bien y regarder, c'était la toute première invitée à visiter les lieux. Mis à part Blondie. Qui n'y avait pas survécu bien longtemps... Pauvre poisson rouge, vraiment Sylar n'avait aucune pitié !

    Je la laissai se débarrasser de ses chaussures, disparaissant moins d'une minute et revenant les bras chargés d'une pile de serviettes, ainsi que d'une couverture. J'entrepris de lui essorer les cheveux, pour commencer, après l'avoir enveloppée dans la couverture légère. Fort heureusement, la chaleur des lieux allaient très rapidement la sécher, du moins, je l'espérais... Ma voix se fit faussement confidente, murmure complice.


    « Ne prêtez pas trop attention à la personne que je vais vous présenter. Vous savez, entre ses poisons et sa théière... Il est un peu dérangé sur les bords, mais je suis sur qu'il vous plaira. Tout de même, que vous est-il arrivé, ma chère Marquise ? »

    Ce qu'il y a de risqué à médire sur le dos de Sylar lorsque l'on vit sous le même toit que lui, c'est qu'on ne l'entend pas toujours approcher... Mais peut être qu'au fond, je m'étais douté de sa présence. Difficile à dire. Peut être n'était-ce qu'une toute petite provocation de plus. Ou peut être étais-je jaloux de sa foutue théière, et de ses satanés poisons qu'il affectionnait tant ? Qui sait...
Walrus
Walrus
team steak haché
team steak haché
HUMEUR : Bweh.
CITATION : « L'objet possédé est heureux tant que son propriétaire l'a à l'oeil... »

BOITE A JETONS : 0000

FICHE : La Cabane à Huîtres.
NOTEBOOK : Le moule à muffins
VIE SOCIALE : La pêche à la crevette
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptySam 27 Juin - 13:41

[Gnionh @_@]

Encore une nuit qui n’en finissait pas. De nonchalance, de caprice, et surtout, de poison. Sylar avait, depuis deux jours, mis sa sociabilité en grève au profit d’une réclusion prolongée dans sa petite officine clandestine. Dos aux grandes armoires de verre, il avait étendu ses travaux sur une vaste surface qui épousait tout le long des murs inférieurs ainsi que l’angle qu’ils formaient. Une blouse blanche le recouvrait totalement, et sur son nez trônait une large paire de lunettes de laboratoire. Ce n’était pas pour rien qu’il n’aimait pas qu’on entrât ici. Même ses cheveux, rejetés en arrière pour que sa vue ne fût pas obstruée, suivaient de cette façon le schéma du chimiste fou. En ces lieux, un désordre singulier avait toujours investi sa mise.
Aucun son n’échappait jamais de cette pièce. Il y veillait très soigneusement, surtout lorsqu’il extirpait des malles parfaitement insonorisées – cachées sous une trappe, elle-même camouflée par les fibres d’un tapis – divers spécimens plus douteux les uns que les autres. Porte fermée à clé, il avait pu les disperser autour de lui. Plusieurs bocaux, plus ou moins profonds, des boites en verre, plus ou moins volumineuses. Une myriade de couleurs. Plusieurs paires d’yeux globuleux qui le fixaient. Des mouvements saccadés de reptiles. Ils semblaient intrigués par les nombreuses petites fleurs qui elles, étaient toujours là, sous une vive lumière. En plus de contribuer aux poisons, elles étaient un véritable régal pour l’œil exigeant de Sylar. Elles tournaient vers lui leurs adorables bourgeons ou leurs pétales épanouis en une parfaite rose des sables comme une amante aurait offert la fleur que forme énigmatiquement l’arrondi mutin de ses lèvres. Avant d’octroyer le fruit meurtrier, toujours éclatant et sans défaut. Présentement responsable de l’agitation des surprenantes créatures dont il se servait.
Mais leurs couinements mouraient toujours prématurément. Des couinements semblables à ceux de l’oiseau-chat, adorables pour les uns, insupportables pour les autres. Kê kê kê. En réalité, il était préférable de les observer en essayant de saisir leurs couleurs changeantes. Il y en avait pour tous les goûts, que ce fût pour la robe, le nombre d’yeux ou de pattes, de protubérances diverses – généralement des cornes mais aussi de petits champignons tachetés aux allures d’antennes. Certains remuaient une queue incomplète. Et le prochain sur la liste de torture, un genre de gecko, avait fini par comprendre ce qui allait lui arriver.
Tout fin, il n’avait pas la longueur d’une main. Une ligne verticale noire pourfendait son corps, suivant le cheminement de sa colonne vertébrale, et délimitait ainsi les territoires respectifs d’un rose rutilant et d’un blanc plus modeste. En s’approchant, il était possible de distinguer le superbe miroitement de ses minuscules écailles. On courait cependant un risque en étant trop près. Celui de se perdre dans les grands yeux qui exhibaient la noirceur chatoyante de l’obsidienne, rendus implorants par les extrémités tombantes des paupières. Blondie, si elle l’avait pu, l’aurait très probablement mis en garde : Sylar n’était pas de ceux que l’on attendrissait. Mais savait-on jamais.
Pour le moment, l’adorable bestiole ne risquait pas de s’attirer la moindre faveur. Incapable de manifester son mécontentement par quelque couinement ravageur, elle se jetait sur les parois de son bocal dans le but défini d’en sortir, au mieux, et au pire, de le renverser sur le sol.
L’agitation, devenue perceptible, avait obscurci le coin de l'œil de Sylar et attiré son attention. Mais il ne se détourna pas de son travail, trop occupé à doser le contenu d’un tube à essai. Sa langue, en revanche, était toute disposée à avertir.

Reste tranquille ou je risque de te trancher quelque chose de beaucoup plus salutaire que ton insignifiante queue. Dans ton cas.

Le bocal s’immobilisa. Le cou tordu en un angle inquiétant, le reptile le scrutait comme pour mesurer ses mots. Et justement, il comprit tout à fait la menace. Peut-être même un peu trop bien.
Quand Sylar fut tout à fait dos au reptile pour aller fouiner dans d’autres tubes, une brisure retentissante pourfendit le silence factice du petit laboratoire. Lorsqu’il se retourna, il n’eut que le temps d’apercevoir le petit gecko forcer désespérément pour passer la tête dans la petite ouverture au bas de la porte, et finalement disparaître derrière elle.
Tout était allé trop vite. Il n’avait même pas pu absorber le bruit du verre. Mais comment une créature aussi petite avait-elle réussi à déployer tant de vigueur ? L’instinct de survie, très certainement.
Rapidement, il couvrit ses échantillons, se débarrassa de sa blouse qu’il laissa choir sur une chaise, comme ses lunettes sur la surface de travail. Il réajusta ses cheveux, resserra le nœud de sa cravate et sortit en prenant soin de verrouiller la porte. Clé dans la poche, il se mit à la poursuite de l’animal en fuite. Très calmement. Il pouvait l’entendre, maintenant qu’il ne lui servait plus d’en étrangler les couinements – belle injustice !
Il semblait néanmoins que la chance servait encore ce satané reptile.
Au détour d’un couloir, une tornade manqua d’emporter Sylar dans son sillage. Une tornade qu’il ne connaissait que trop bien. Surpris une fois encore, il se demanda ce qui avait bien pu piquer Walrus, rejoignit en conséquence le salon, et oubliant donc momentanément sa proie.
L’empoisonneuse.
Pour Sylar, c’était plus simple que ça. Il y avait quelqu’un ici, autre que Walrus, autre que lui-même.
L’agacement planta sournoisement ses picots, un peu partout sur lui, qui bloquèrent notamment les articulations de sa mâchoire et grignotèrent le cercle de ses pupilles pour n’en laisser qu’un point.
Le salon fut plongé dans le plus grand calme. Une antiquité figée. Il y avait ce groupement de sièges confortables au centre de la pièce, un canapé et deux fauteuils aux dossiers incurvés, luxueusement tapissés d’un tissu mordoré. Une haute bibliothèque à quatre corps, en chêne massif ciré et ornée de fines sculpture, épousait l’angle supérieur droit ; accueillant dans son ouverture une table circulaire, assez grande et du même bois, soutenue par un large pied central qui finissait par se diviser en plusieurs branches, ondulées et plus fines.
Derrière le canapé, près d’une porte et coincé dans l’angle inférieur gauche, un clavecin vénitien simple, d’une couleur approchant celle du cuivre et agrémentée d’arabesques dorées. Une banquette aux pieds bombés l’accompagnait.
Au plafond, un lustre victorien en bronze doré dominait la pièce de ses cinq lumières tamisées.
Mais l’ambiance chaleureuse ne parvint pas à amoindrir la sévérité de Sylar. Près de la porte qui donnait sur le boudoir, il restait un petit meuble dans lequel résidait le système de surveillance de la péniche. Il en ouvrit les deux portières et tomba sur l’écran des retransmissions. Fidèle caméra.
Sur le papier, je vous les ai numérotées de droite à gauche, en partant du haut.
Stupeur. Sylar dut se répéter plusieurs fois ce qu’il venait d’entendre. Pétrifié, il ne saisit aucune occasion lorsque Walrus fusa de nouveau pour s’équiper conséquemment à l’arrivée de l’inconnue. Et à son second passage, il se frotta lentement l’arrière de la nuque, yeux levés vers le plafond.

Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, Walrus… Murmura-t-il dans un soupir.

Il apparut finalement à son tour sur le seuil du boudoir, naturellement sans bruit, pouvant à loisir écouter les dires de son coéquipier qui, pourtant, agissait parfois de telle sorte que Sylar ne pût plus le considérer comme tel. Rien ne trahissait plus son exaspération. Il était de nouveau le jeune homme froid, au regard inexpressif, contraire parfait de Walrus. Et il considérait paisiblement la nouvelle arrivante. Chère Marquise.
Il ne put cette fois reprocher le moindre manque de goût à Walrus. Qu’elle fût mouillée des pieds à la tête le déconcertait, certes, mais cela ne l’empêchait pas d’inspirer un certain attrait. Humble avis sans doute démoli par un invisible ressentiment. En d’autres circonstances, certainement l’aurait-il trouvée tout à fait charmante.
Il se manifesta enfin, plus pour Walrus que pour elle, qui avait normalement une vue imprenable sur lui.

Walrus, le chevalier-huître de ces dames.

Pour lui retourner l’argument des loisirs douteux. Mais il ne put poursuivre, interrompu par la fulgurance d’une ombre sur le sol, qui alla se réfugier aux pieds de la dame, dans les sinuosités de sa robe. Sylar avait failli l’oublier.
Il s’approcha des deux jeunes gens, un regard appuyé sur le visage de l’inconnue.

Soit, Madame, je ne puis m’y opposer : le sort de ce qui se cache dans vos dentelles vous appartient. J’avais seulement prévu de lui couper la queue à condition qu’il ne me dérange pas, mais il en a décidé autrement. Il marqua une brève pause, durant laquelle ses yeux glissèrent sur Walrus, le dénonçant presque ouvertement. A croire que quelque influence négative ait été assez forte pour parvenir jusqu’à mes bocaux.

Il les dépassa et, près de la fenêtre, reconnut à travers une silhouette familière dans un rayon lunaire.

Eh bien, souffla-t-il. Je vais sortir un instant. Il ouvrit la porte. Du reste, Walrus, tu aurais pu me prévenir que tu distribuais notre adresse sur des morceaux de papier. Et tant qu’à faire, tu peux toujours épingler les secrets du mécanisme sur tous les tableaux de petites annonces de la ville, tu ne crois pas ?

Devait-il également lui rappeler qui ils étaient ? Ce qu’était cette péniche avant d’être un foyer confortable et chaleureux ?
Il n’attendit pas de réponse, gagna la passerelle non sans avoir achevé d’un « Soyez la bienvenue, Marquise. », pour lui faire savoir que ce n’était pas à elle qu’il tenait rigueur, mais bien à son coéquipier. Il avait dû se faire violence pour ne pas lui balafrer le visage d’un « Imprudent !! » cinglant.
Peut-être que ses nerfs n’avaient pas encore récupéré de leurs récentes confrontations.
Dès qu’il fut sortit, les dentelles de la marquise remuèrent de nouveau, et le gecko en sortit pour grimper le long de Walrus et s’étendre de toute sa courte longueur sur l’une de ses épaules. De son promontoire, il contemplait le visage de la Marquise, vraisemblablement ravi. Ses paupières s’abaissèrent d’ailleurs sensiblement, comme sous le charme, avant qu’il ne basculât sur le dos, dévoilant son ventre blanc. Il se mit à émettre de petits couinements, kê kê kê, bouche légèrement ouverte qui laissait apercevoir sa petite langue. Il alla même jusqu’à gazouiller très faiblement, absolument grisé, semblait-il. Sincère ? Ou avait-il simplement compris l’importance de la Marquise quant à sa vie ?

Cela étant, Sylar ne tarda pas à rejoindre la silhouette familière d’une série de sauts mesurés. Heureux ses yeux qui rencontrèrent ceux de la petite, la délicieuse Alice. Un peu moins tout de même lorsqu’il aperçut ses pieds nus.

Il semblerait que les surprises soient à la mode, ce soir, plaisanta-t-il doucement. Cependant, vous ne pensiez tout de même pas descendre seule jusqu’en bas ? Tout comme vous, ces pierres sont versatiles, mais ne garantissent pas d’aussi belles humeurs que les vôtres pour ceux qui les foulent. Donnez-moi vos effets et accrochez-vous.

Le sac de la jeune fille avait l’air d’être bien chargé. Il le cala contre l’une de ses épaules et, de son autre bras, entoura la taille gracile d’Alice pour la porter et la mener jusqu’en bas sans embarras. Inutile de préciser que le sac lui parut plus encombrant. Il le garda pour ne pas qu’elle eût à le porter, sans se demander ce qu’il contenait, et la couva une nouvelle fois du regard.

Nous ne sommes pas seuls, savez-vous ? Une femme est présente. Je ne la connais pas.

Il laissa la jeune fille le précéder pour entrer à l’intérieur, espérant que personne ce soir n’avait été suivi.
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyDim 28 Juin - 16:31

Je sautillais joyeusement sur le bord de la plage, pieds nus dans le sable chaud. Pale tel un fantôme de nuit, je m'amusais à toucher l'eau glacée de la mer du bout des orteils. L'allée et venue des vagues me calmait. Éternelle. Telle semblait la mer. Le vent soufflait doucement, jouant dans mes longs cheveux blonds, agitant ma robe bleue. Ah, oui, il fallait le préciser, j'avais fais honneur à Walrus en mettant une des robes qu'il m'avait offert dans la semaine. Une jolie robe bleue, avec des dentelles blanches et des poches, très pratique pour moi qui cachait toujours tout à l'intérieur. Bref, un geste délicat envers ce cher ami à qui je venais rendre une petite visite surprise, à lui et à ce cher Sylar. Surprise tout aussi présente dans mon sac, lourd sac que j'avais transporté tout le long du trajet. Venez dire encore que je suis une pauvre créature fragile! D'accord, j'étais peut-être d'apparence frêle et petite, je n'en étais pas moins résistante. J'avais une sainte horreur des gens qui s'apitoyaient en me voyant exécuter des taches ingrate pour une demoiselle. Minuscule demoiselle en l'occurrence. Gamine entre deux âges, j'étais le portrait typique d'une jeune adolescente en refus d'évolution. Évolution que je ne pouvais effectuer. Car j'étais ainsi, et rien ne pouvais y changer. Et ce ne serait pas moins qui m'en plaindrais...
J'eus une moue contrarié en voyant mes pieds. Pas de petits souliers vernis, pas de jolies chaussettes blanc... On me dit peut-être folle, mais pour une fois, je n'étais pas à l'origine de cette bizarrerie! Ce n'étais qu'un stupide accidentent qui me dépouilla de mes souliers si précieux. Je jouais au port, lieu soit disant passant peu porté sur l'hygiène, et je fis malencontreusement tomber mes soulier dans l'eau, assise sur la passerelle d'amarrage. L'eau n'étant pas se qu'on peut qualifier de « propre », je n'eus pas le courage de me jeter à l'eau pour repêcher mes chaussures, déjà engloutis par les profondeurs abyssales. Et de toute manière, j'étais pressée. Résultat, le voyage se fit pieds nus et encombré du sac plus lourd que mon propre poids. Ce qui n'étais pas difficile à faire...
J'avais décidé, comme ça, sur un coup de folie, de rendre visite à quelques amis... Et je ne pouvais pas venir ici sans un petit cadeau. J'avais donc apporté un paquet surprise, qui m'avait été offert dans la semaine par une vieille connaissance. Histoire de pimenter un peu cette belle journée...
Je quittais la plage à regret, afin de me rendre au lieu de rendez vous. Rendez vous non prévus pour mes hôtes... Je marchais tranquillement, admirant le paysage. Je ne me rendez pas souvent à Neverland, autant en profiter. Le chemin défilait sous mes pieds encore humides, et je me faisais mal à marcher sur des pierres parfois trop coupantes. Enfin, je dépassai la cascade. Magnifique cascade, aux pierres précieuses brillantes sous l'eau éclatante. Je pris un de ces cailloux colorés et le glissai dans une de mes poches. C'est fou ce que je pouvais mettre dans mes poches...
Soudain, presque arrivée au lieu de résidence de Walrus et Sylar, je vis avec surprise un jeune homme élégant descendre vers moi. Silhouette familière dans le lointain, je souris, m'approchant avec une pointe d'impatience dans le regard.

« Il semblerait que les surprises soient à la mode, ce soir, plaisanta-t-il doucement. Cependant, vous ne pensiez tout de même pas descendre seule jusqu’en bas ? Tout comme vous, ces pierres sont versatiles, mais ne garantissent pas d’aussi belles humeurs que les vôtres pour ceux qui les foulent. Donnez-moi vos effets et accrochez-vous. »

Je fis la moue, mimique ô combien habituelle, figure d'enfant gâtée prête à un nouveau caprice. Toujours aussi polis ce Carpenter... Va savoir comment il fait pour rester aussi serein en passant tout son temps avec Walrus. C'est mission impossible! Enfin, chacun son caractère, et moi même suis-je mal placée pour m'étonner... Après tout, ne suis-je pas adorablement agaçante? Sale petite peste que j'étais... Je me mis sur la pointe des pieds, et lui fis une légère bise sur la joue pour le « bonjour! » habituel, avant de me laisser porter par Sylar. Tout en me portant, il prit le soin de transporter mon sac, se balançant dangereusement.

«  Syyl', je suis enchantée de te revoir, mais je n'ai pas besoin d'aide! »

Enfin, si, mais faut bien que je le dise pour l'honneur! Manquerez plus que je demande de l'aide. Je pardonnez néanmoins le geste à Sylar. Carpenter était bien connu pour sa politesse, qui m'amusait au plus haut point, il faut le dire. Mes pieds étaient sanglants et couvert de terre. Petite chose fragile que j'étais. C'est fou ce que j'aimais l'ironie...
Je frissonnai légèrement en voyant le sac, me retenant de lui dire d'y faire attention. Je savais par expérience que l'objet contenu à l'intérieur était pour le moins... Chatouilleux. Sylar me déposa en douceur à l'arrivée, me rendis me sac, et me couva du regard avant de parler.

« Nous ne sommes pas seuls, savez-vous ? Une femme est présente. Je ne la connais pas. »

Tiens donc? Une femme? Si Sylar ne la connais pas, je peut donc jouer un peu avec elle, non? A non, Alice, réfléchit un peu, si elle est là, c'est que Walrus la connait... Où alors c'est une victime qu'ils auraient torturé! Oh oui, s'il vous plait une victime, une victime...
Ce fut donc avec stupeur que j'ouvris la porte, dévisageant une jeune femme élégante tout à fait bien portante.

*Zut... Pour une autre fois Alice...*

Je m'approchai de Walrus, plus près de la porte que l'inconnue. Je dus me remettre à nouveau sur la pointe des pieds pour effleurer de mes lèvres pales la joue de mon ami. Je commence sérieusement à être agacée par cette taille. Ne pouvaient-il donc pas se baisser? J'aurais du être amie avec des nains... Mais je n'aurais jamais supporter leurs présence, ils ont trop mauvais caractère.

« Enchantée Walruus, comme toujours. »

Devant son regard surpris, je m'expliqua.

« Je m'ennuyais ferme à Wollyland... J'eus alors envie de vous faire une petite visite à Neverland! »

Sourire. Petite demoiselle aux pieds nus, me tenant bien droite dans le logis, je parlais d'une voix claire et mélodieuse, comme toujours. D'un air angélique, je dévisageais avec curiosité la jeune femme. Mes prunelles d'un bleu scintillants levé vers son visage, je lui souris, sage. Comme une image...

« Bonjour mademoiselle. Je n'ai pas encore eu le plaisir de vous connaître si je ne me trompe pas.»

La tête légèrement inclinée sur le côté, je mis mon index contre le coin de mes lèvres. Les yeux toujours fixés sur elle. Juste une murmure à son encontre.

« J'aime beaucoup votre robe... »

Très belle robe en effet. Belle femme aussi. L'ensemble se mariait plutôt bien. J'avais hâte d'engager la conversation avec elle... Je ne lui dis pas mon nom. Je ne disais jamais mon nom, sauf à rares exceptions... Puis, comme lassée par le mystère de la jeune femme, je déposais mon sac sur la table, et, l'ouvrant, en sortit une grosse boîte emballé dans un paquet cadeau bleu claire. Quelle belle couleur, vous ne trouvez pas?
Je leurs tendis le cadeau, toute joyeuse.

« C'est pour vous! Je paris que tu te demandais ce qu'il y avait dedans Syyl! »Je lui fis un clin d'œil en passant

Mais que ce cachait-il dans le cadeau? Rien, si ce n'est... Qu'un énorme paquet de feu d'artifices! Mais chuut, c'est une surprise...
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyLun 29 Juin - 19:45

    « Hey ! L'empoisonneuse ! »

    Cette voix, je savais parfaitement à qui elle appartenait. Je levai la tête doucement pour croiser son regard, les prunelles lunatiques de Walrus. Son air enfantin me fit esquisser un sourire, n'ayant pas l'habitude à un tel empressement infantile mais terriblement plaisant à mon égard. Il portait une tenue des plus déconvenante que je ne notai pas, la mienne pouvant rivaliser sans peine avec la sienne, bien que dans une autre catégorie.

    « Vous êtes venue à la nage ?! »

    « Surement pas. Je ne sais pas nager et puis j'ai horreur des…non rien oubliez. »

    Il valait mieux ne pas lui révéler ce point faible drôlement grotesque. [edit by Charming : Phrases en gras non-reconnue par Crazy Apple \o/] La dernière personne au courant avait passé une très mauvaise nuit, Muscarine Applewood en l'occurrence, s'était mise à rire de ma phobie et j'avais placé par la suite dans son thé un peu de baie toxique. Pas assez pour la tuer mais la bonne dose pour la rendre malade à souhait. Après cette aventure, je ne la vis plus, devant moi en tout cas, évoquer cela. Je fus rassurer d'apercevoir ses traits aussi semblable que lors de notre rencontre, effronté à son aise.

    « Permettez ? Les pierres, c'est important. Si vous ne souhaitez pas finir découpée en petits morceaux... »

    Bien que je ne lui ais pas répondu, et n'en ai absolument pas compris le sens, il m'enleva le panier et me souleva pour m'installer sur son épaule. Cela me coupa la voix durant quelque minute, j'avais l'impression d'être transformé en un objet, pendant lesquelles je me contenterai d'écouter chaque syllabe sortir de ses vers. J'étais désespérément avide de conversation, bien que le jeune homme ne puisse me satisfaire entièrement. Il marcha puis me reposa à terre avec une finesse dont mon corps avait bien besoin.

    « Sur le papier, je vous les ai numérotées de droite à gauche, en partant du haut. »

    Je l'écoutai sans assimiler la moindre parole, un peu abasourdie par ce que je voyais.
    Ce n'était qu'une porte mais ce fut vite un salon, une pièce ressemblant et lier dans mon esprit à un boudoir. Mon panier revenu à la main, je n'osais avancer dans ce lieu qui m'était inconnu. J'avais la curieuse impression de violer une propriété privée, la chambre à coucher, le jardin secret de quelqu'un d'extérieur à lui et moi. Ce sentiment provoqua en moi un certain malaise dont l'envie de le dissimuler demeurait plus forte que celui de savoir si nous étions seuls ici. Loin de moi les pensées perverses, du moins pour le moment je ne jurai pas de ma raison en présence de thé et de poisons, il fallait simplement que je sache si j'avais tort ou raison. Walrus me laissa vite toute seule pour revenir avec des serviettes, intelligent et prévenant, et une couverture. Celle-ci réveilla le fait que le froid restait présent avec ma robe trempée qui collait beaucoup trop à ma peau. Après m'avoir revêtue de la couverture qui ne parvenait en aucun cas à me réchauffer, il s'appliqua à me sécher un peu les cheveux, soin dont je le graciais fort vu mon état à ce moment. J'étais sur le bord de l'évanouissement avec ce contraste fragrant entre chaud et froid, humide et sec du lieu.

    « Ne prêtez pas trop attention à la personne que je vais vous présenter. Vous savez, entre ses poisons et sa théière... Il est un peu dérangé sur les bords, mais je suis sur qu'il vous plaira. Tout de même, que vous est-il arrivé, ma chère Marquise ? »

    Cela ne me gênait pas de parcourir des endroits interdits mais cette personne qui vivait ici me faisait un drôle d'effet. Comme si elle me renvoyait à ma propre image, je réalisai que dans la situation inversée j'aurai surement des envies de meurtres voire pire, la mort n'étant parfois pas aussi douloureux que la torture. Oui…Je me violais moi-même. Soudain, je percutais à ce qu'il venait de me dire : mes doutes étaient confirmées, pauvre moi. Néanmoins quelque chose dans son discours éveilla mes réflexions : il avait indiqué que son colocataire vivait "entre ses poisons et sa théière", fait que j'exécutais également. McFly savait mes loisirs puisque lors de sa visite, je lui en avais fait part…« Non. Vous vous entendriez sans doute à merveilles avec une personne de ma connaissance... »…
    Ainsi me trouvais-je chez ce fameux être.

    « Eh bien…»


    Il entra et me glaça le sang, son élégance aurait dû le ravir et pourtant un sentiment anormal me submergea : contrairement à Walrus, j'avais envie de lui faire du mal sans comprendre pourquoi. Je désirais, un désir si profond et violent, recouvrir son corps de sang, déchiqueter ses vêtements en morceaux volages…Je n'avais encore jamais ressentit cela, à l'inverse de toutes mes victimes précédentes dont l'unique plaisir que je tirais de leur souffrance étais un orgasme personnel. Ici, son regard seul me faisait souffrir, pour une raison inconnue, et j'avais l'impulsion de le détruire pour qu'il arrête de me faire autant endurer inconsciemment. Néanmoins, je soupçonnai que cette soif cachait une autre sensation étrangère, comme pour me protéger de cette dernière.
    Douloureuse passion sanglante et meurtrière…

    « Walrus, le chevalier-huître de ces dames. »

    J'allais répliquer lorsqu'un autre être vint apparaître dans la pièce, une sorte de lézard à première vue. Elle se glissa sous ma jupe, sans doute pour une future sécurité. Malheureusement, estimer ma proximité comme un refuge est bien candide, le petit animal ne pouvait ne le savoir, mais il l'apprendrait bientôt. En effet, je pensai que si le jeune homme demeurait le colocataire de Walrus, c'est que celui-ci devait l'apprécier jusqu'à preuve du contraire. Par conséquent, je devrai plutôt lui demander la permission de le torturer, désirant avant tout ne pas détruire notre récente amitié. De toute manière, je finirai par accomplir mes souhaits, toutefois je préférai qu'il soit avec moi au lieu de devenir mon ennemi. En conclusion de tout ceci, je torturai puis achèverai ce gecko en substitution partielle et préparatoire de l'objet de mon tourment. Heureusement que j'avais pris mes couteaux…

    « Soit, Madame, je ne puis m’y opposer : le sort de ce qui se cache dans vos dentelles vous appartient. J’avais seulement prévu de lui couper la queue à condition qu’il ne me dérange pas, mais il en a décidé autrement. A croire que quelque influence négative ait été assez forte pour parvenir jusqu’à mes bocaux. »

    Il vint à ma rencontre en peu de pas, assez pour me faire changer de regard. Je bouillonnais d'excitation intérieurement : attraper ses cheveux violemment assez pour entrevoir ses yeux vairons devenir suppliants et fondre la froideur de son âme, forcer avec mes doigts de fée l'entrée de sa gorge et faire pénétrer à grand eaux du poison. Un de mes préférés qui se trouve d'ailleurs dans mon soutien-gorge, on se sait jamais au cas où : ricine, amiante, belladone.

    « Eh bien, souffla-t-il. Je vais sortir un instant. Il ouvrit la porte. Du reste, Walrus, tu aurais pu me prévenir que tu distribuais notre adresse sur des morceaux de papier. Et tant qu’à faire, tu peux toujours épingler les secrets du mécanisme sur tous les tableaux de petites annonces de la ville, tu ne crois pas ? »

    Avec toute cette agitation mentale, je n'avais pas remarqué qu'il s'était éloigné.

    « Soyez la bienvenue, Marquise. »

    « Merci infiniment »


    J'avais murmuré cela d'une voix douce, assez basse pour que lui ne l'entende pas malgré tout assez claire pour que Walrus le puisse. L'hypocrisie me donnait mal à la tête, à mon avis, plus vite je serais franche plus vite je pourrais m'amuser. Le gecko monta sur l'épaule de celui-ci avant d'apparaître pitoyablement à ma vue. Discrètement, je l'attrapai délicatement, pris un bocal se trouvant dans mon panier, puis l'enfermai à l'intérieur. Je ne manquai pas de le cacher à nouveau au même endroit sous les cakes pour m'en occuper clandestinement plus tard. Tandis que je me trouvais seule avec mon ami, je décidais de lui expliquer la raison de ma tenue qui, depuis mon arrivée, n'avait toujours pas séchée.


    « Je suis désolé de me présenter de la sorte. J'ai eu une envie de me baigner, assez brutalement je dois dire, et de contempler l'horizon. Le paysage était si magnifique que j'en ai oublié ma robe. Ensuite, à mon grand malheur, je me suis fait envahir par une vague immense. Je crois que ce n'est pas mon soir, quoiqu'il en soit après avoir échoué, je me suis rappelé pourquoi j'étais initialement venue ici à la plage.
    Je convoitai vous revoir à nouveau. »


    Franchise quand tu nous tiens.

    « J'ai pas ailleurs apportée une nouvelle recette. J'espère qu'elle va vous plaire comme celle que vous avez goûté, c'était plaisant pour moi de voir que mes sucreries vous comblaient autant…Cet personne qui est venue tout à l'heure…est très intéressante…»

    Intéressant, qui offre de l'intérêt. Intérêt, ce qui importe, ce qui est utile, avantageux. Magnifique terme plein de sous-entendu, il désignait plutôt : ce qui attire l'attention. La porte s'ouvrit bientôt avec une nouvelle venue : Alice Carroll, bras droit de l'organisation du Big Bad Wolf. Reconnaissable d'entre mille, elle m'imposa un certain respect autant par son allure que par l'incroyable mystère qu'elle dégageait à l'instant. Je remarquai un détail.

    « Enchantée Walrus, comme toujours. »


    Ce baiser sur la joue semblait refléter à merveille la complexité de la personne : versatile, petite, maligne, dangereuse. Le genre d'être dont j'appréciais la compagnie…

    « Je m'ennuyais ferme à Wollyland... J'eus alors envie de vous faire une petite visite à Neverland! »

    Wollyland…Je connaissais le cimetière et de nom l'envers du miroir. Ses yeux malicieux se posèrent sur moi plus que je ne l'aurai imaginé, étant donné que ma visite passait presque inaperçue pour le moment. Le bleu de ses yeux me rappela celui de sa robe, notre robe.

    « Bonjour mademoiselle. Je n'ai pas encore eu le plaisir de vous connaître si je ne me trompe pas.»

    « Je vous ais déjà vu et entendu parler de vous mais je doute que vous connaissiez mon existence. Vous êtes Alice, bras droit de notre impressionnant Big Bad Wolf, jeune femme terrifiante, du moins de mon point de vue, et capricieuse d'après ce que j'appris. Cela me fait d'ailleurs sourire car je pense l'être beaucoup plus que vous, ou bien pas pour la même chose. »

    « J'aime beaucoup votre robe... »


    Un compliment flatteur quoique bizarre étant donné l'état de la robe. Pourquoi celle-ci restait-elle aussi froide, humide ? Je donnerai n'importe quoi pour ne pas devenir une statue de glace. En même temps, nous étions près de la mer, explication plausible.

    « J'aime également la vôtre, et je crois que vous la porter mieux que n'importe lequel des mannequin de cire de ma boutique. J'ai bien fait de proposer celle-ci, même si au final c'est notre cher et tendre Walrus qui la choisit et payée. Le bleu s'accorde bien avec vos yeux et cela me fait plaisir que vous l'ayez mise ce soir. »

    Alice sortit de son sac un très beau cadeau, incomparable aux miens par la beauté de l'emballage et du papier, et tendis celui-ci devant elle pour qu'on le prenne. Sa joie me mit sur la défensive, je redoutais son contenu. Un jour, mon père avait reçu un cadeau dans ce genre qui s'était mis à exploser à la minute où il avait tiré le ruban. Heureusement, une pluie de confettis en était sortie avec "joyeux anniversaire" mais sachant la réputation de la jeune fille, je ne pouvais que craindre l'intérieur rien qu'un tout petit peu.

    « C'est pour vous ! Je paris que tu te demandais ce qu'il y avait dedans Syyl! »


    Voyant que ce dernier ne bougeait pas, la blonde toujours aussi allègre, j'attrapai avec délicatesse telle une plume le paquet…pour le poser dans les mains du Syl' présumé. Je savais désormais son surnom mais j'ignorai encore son nom complet. Aussi, je décidai de commencer les présentations, au moins on serait plus avancé sur la conversation.

    « Moi également, je dois l'avouer…Je me présente Amber Heather, propriétaire de Sugar Twice, ma boutique de robe et accessoire, unique couturière du magasin, cuisinière de pâtisseries qui se trouvent dans ces paniers, membre de l'organisation aussi appelé Marquise funèbre pour diverses raisons par diverses personnes… »
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyLun 29 Juin - 22:59

    Oui, ç'avait été tout bonnement irresponsable de ma part de confier le secret des pierres à ma petite marquise. Mais n'étais-je pas irresponsable jusqu'à la moelle ? Certes, mais pas en ce qui concernait notre foyer à nous. C'était le deal, n'est-ce pas ? Alors pourquoi... Et pourquoi pas ? Par simple caprice, une fois de plus, une fois de trop ? Peut être. Mais c'était plus profond que cela... J'appréciais Amber. Sa compagnie, ses talents, sa vivacité d'esprit. Et puis, c'était une amie, certes, quelque peu dangereuse, mais néanmoins fidèle. A en croire le sort de Blondie, Sylar ne désirait pas que j'invite à la péniche. C'était ma petite vengeance, en plus de son dîner de l'avant-veille. Pour avoir déserté, pour m'avoir abandonné. Il s'agissait là d'inconscience, d'égoïsme. Était-ce le simple désire puéril de le rendre... Non, Syl' n'était pas de ce genre là. La jalousie n'était pour lui qu'une étrangère. Quoi que... Pourquoi diable tout ce ressenti à l'égard d'Amber ? Walrus, le chevalier-huître de ces dames. Arrogant sourire sur les lèvres taquines. Oui, depuis le début, je savais pertinemment qu'il n'apprécierait pas la présence de la jeune femme en ces lieux. Et puis, n'étais-je pas l'insupportable voyou sans manière ni limite ? Bien sur que si, pourtant, j'étais de bonne compagnie avec l'empoisonneuse. Non pas qu'elle fit exception à la règle, il s'agissait juste de titiller d'avantage mon compagnon, et puis elle m'avait sauvé de l'ennuie. En cela, je lui étais reconnaissant ! Mesquine provocation, ma voix se fit plus moqueuse qu'autre chose...

    « Oh, mais je peux également être le tien. Je te préparerai avec amour ta petite compote d'huitres tous les matins, pour le p'tit déj'... Je te le porterai même au lit, si tu y tiens. »

    Furax... Jusqu'aux bout des orteils ! Sa voix si froide et si tranchante ne trompait pas. Je ne répliquais pas toutefois, car il avait raison. Comme toujours. Après tout, de nous deux, c'était à lui qu'il incombait d'être adulte. Du moins, sur certaines choses... Tu ne crois pas ? Qu'avait-il tout d'un coup de fuir la péniche, la contrariété l'étreignait donc à ce point ? Au point qu'il me délaissa de nouveau pour fuguer au dehors ? Tempis, j'allais me venger sur son précieux thé, hors de question d'épargner ne serait-ce qu'un sachet. J'allais tout dilapider, aidé de la marquise ! Et puis, qu'était-ce donc que cette petite bestiole aux couleurs surprenantes ?! Un lézard coureur de jupons ? C'était la preuve qui m'avait jusque là fait défaut. Sylar usait donc bien de malheureuses bestioles pour tester les effets de ses précieux trésors. Ma pauvre petite Blondie, paix à son âme, en avait elle aussi fait les frais. La jalousie est un bien vilain défaut. Stupéfait, j'observai la dextérité avec laquelle mon invitée enferma sans vergogne le lézard dans un bocal de verre. Qu'allait-elle donc pouvoir en faire ? J'écoutais son récit, me délectant des sonorités de sa voix si pétillante.

    « En effet, ce n'est pas vraiment votre soir ! »

    Etrange. Qui sort de l'ordinaire, qui transcende les habitudes et perturbe le quotidien. J'avais l'inexplicable sensation que la demoiselle n'appréciait pas des masses Sylar, mon Sylar. Ce petit élan de possession m'arracha quelques éclats de rire. Sans raison véritable, si ça n'était le contentement. Les situations compliquées sont toujours les plus sympathiques. Soudain, le ravissement pur et simple. Une nouvelle recette ? Soit, j'étais indéniablement consentant, qu'elle fasse de moi son cobaye d'expériences culinaires !

    « Et encore, combler est un terme encore trop peu satisfaisant pour décrire l'effet qu'ont sur moi vos génialissimes créations culinaires ! Vous n'avez jamais songé à devenir pâtissière ? Intéressant... Vous m'en direz tant... »

    Et bien, l'intéressant personnage en question avait refait surface, encombré d'une petite demoiselle qui ne m'était pas inconnue... Alice, la diablesse ! Cette petite chipie venait nous harceler jusque dans notre tanière secrette. Et comment avait-elle obtenu l'adresse ? Oh... Peut être en avais-je parlé lors de notre précédente rencontre, qui sait... Entre le Rhum et l'épuisement, les souvenirs de cette délicieuse soirée n'étaient plus véritablement clairs. Grognement sourd en guise de salutation. Nonchalance et désinvolture, comme toujours. Elle déposa un adorable baiser sur ma joue trop haute. Mais j'adorais la voir enrager de peiner cruellement à m'atteindre, petite adolescente qu'elle était ! Feignant d'ignorer la présence du sujet de notre conversation, je replaçais affectueusement une boucle blonde de Lily tout en continuant comme si de rien n'était...

    « J'avoue... Il est intéressant, vous n'imaginez pas à quel point ! Croyez le ou non, mais Syl' a depuis peu échangé sa tasse de thé journalière contre un cocktail à l'huitre et... Au ketchup. Vraiment très interessant... Mais dis, moi, Alice, petite diablesse ! Que fais-tu donc ici ?! Le port regorge de pirates, ou pire... De touristes. »

    Je haïssais les touristes. L'improbable rencontre d'Alice et d'Amber me laissa pensif... Leurs deux tempéraments ne s'accordaient-ils pas à merveilles ? Le hasard fait parfois bien les choses. M'approchant distraitement de Sylar, je laissai Alice faire connaissance avec la créatrice de sa jolie tenue. Effleurant volontairement son avant bras, moue réprobatrice aux lèvres, j'inversai ignoblement les rôles. Vas-tu donc cesser de faire l'enfant ?

    « Pire qu'un gosse... Arrête donc de faire la tête. Si notre petite marquise se faisait trop bavarde, je la ferais taire avec plaisir. »

    Ricanement, léger, fugace. Je n'étais pas sérieux bien sur, ou peut être que si. Et s'il me l'avait demandé ? Oui, sans doute. Oh, Alice... Méfiance, méfiance. Je scrutais du coin de l'œil l'impressionnant paquet, me demandant vaguement si la marquise, ressentant elle aussi le danger, n'avait pas consciemment choisi de placer le cadeau entre les mains de Syl'... Pourtant, malgré la provenance plus que douteuse du présent, autrement dit Alice, qui n'était pas vraiment fiable, je bouillais littéralement de curiosité. Dévoré par l'envie de me jeter sur le paquet ! Soupire, exaspération. Mes prunelles vrillèrent celles de Sylar, autoritaires.


    « Ne te fais pas prier, ouvre le ! De plus, Mlle la Marquise nous a ramené des pâtisseries. Ce qui implique que nous fassions du thé. A moins que tu ne préfères une petite compote de crustacés ? »
Walrus
Walrus
team steak haché
team steak haché
HUMEUR : Bweh.
CITATION : « L'objet possédé est heureux tant que son propriétaire l'a à l'oeil... »

BOITE A JETONS : 0000

FICHE : La Cabane à Huîtres.
NOTEBOOK : Le moule à muffins
VIE SOCIALE : La pêche à la crevette
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyMer 1 Juil - 11:42

Enchanté, il l’était aussi. Mais il ne réalisait pas encore combien la présence de la petite fille lui était agréable face aux autres surprises qu’il avait jugées plutôt mauvaises. Alice, petite Alice, son invitation à la politesse, à la modération et au calme. Bien qu’elle ne fût pas la seule « grande dame » de cette nuit.
Sylar se figea donc sur le pas de la porte après l’avoir fermée. Mains jointes derrière le dos, il considérait le spectacle, le rassemblement, la toile déliquescente que Walrus et ses deux convives formaient. Y manquait-il du noir ? Mais toute noirceur digne d’elle-même restait toujours tapie dans l’ombre, pour s’adonner à quelque observation, avant de se joindre à n’importe qui d’autre. Pour l’instant, il préférait apprécier le carillon d’Alice, adorable pêche blanche aux fins liserés d’or.
Sans tache écarlate, pas de soupçon. En avait-elle assez séduit de cette façon !
Au clin d’œil, ses yeux s’allongèrent imperceptiblement de tendresse. Non, il le jurait, il ne s’était rien demandé, absolument rien, sembla-t-il assurer, tandis qu’il détaillait le paquet-surprise sous ses sourcils haussés, faussement curieux. Pendant que, d’une oreille distraite, il écoutait les paroles de la Marquise. Quant aux provocations de Walrus… Etait-il nécessaire de préciser qu’il les avait balayées d’un battement de cils ? Il n’appréciait pas tellement qu’il fût ainsi familier, qu’il dévoilât leur intimité en présence d’une connaissance qui ne leur était pas commune. Mais ça ne saurait tarder, n’est-ce pas ?
Elle possédait des doigts de fée, semblait-il. Il se souvenait avoir particulièrement apprécié le choix de Walrus pour l’anniversaire d’Alice – tout comme il se souvenait l’avoir forcé à se montrer raisonnable.
Mais autre chose. Avant que la Marquise eût déposé le paquet entre ses mains, Sylar avait subi les réprimandes déguisées de son coéquipier, sans réagir à l’effleurement – trop orgueilleux – ni à la moue – peu enclin pour le moment à se laisser attendrir. Il le rassurait. Et alors ? Une chose devait être claire, qu’il énonça à voix basse, de manière à ce que seul Walrus entendît.

Et tu te doutes bien que si je t’en laisse l’initiative c’est uniquement parce que tu sembles la porter un tant soit peu dans ton cœur.

Autrement, la faire taire, il s’en serait lui-même chargé, avec ou sans plaisir. Et lui était très sérieux. Mais pourquoi Amber lui était-elle antipathique comme par défaut ? Belle ignorance, trompeuse insouciance. Elle se trouvait au mauvais endroit et au mauvais moment. Réagissait d’une façon qu’il n’appréciait pas, alimentant le courant négatif dont ils étaient les bornes, elle plus déchainée que lui toutefois.
Le regard peu amène qu’il avait adressé à Walrus varia en l’indifférence qui lui était propre.
Et nouvellement chargé d’un mystérieux fardeau, il dévisagea la Marquise, sans animosité. Il lui laissait le loisir d’interpréter sa froideur comme elle l’entendait. Mais des mots encore frais lui revinrent. Arrête donc de faire la tête. Il manqua s’offusquer intérieurement. Qu’attendait-il de lui, au juste ? Qu’il la couvrît de sourires ?!
Non. Peut-être qu’il redevînt aimable, bien qu’hypocrite. Qu’il se crût dans un salon. Qu’il traitât la Marquise avec tous les égards qui lui étaient officiellement dus. Officieusement, lui seul en jugerait, en temps et en heure.
Du reste, Marquise et funèbre. En témoignait peut-être son réflexe d’avoir instantanément repoussé le danger vers lui ? Un épouvanteur en craignait toujours un autre, et cette nuit, le beau rôle revenait à Alice.

Amber Heather, répéta-t-il pensivement. Contrairement à Walrus, il tenait à participer aux réunions mais ne prenait pas toujours la peine de mémoriser les visages. Aussi jolis soient-ils. Pourtant…
Oh, oui. Associée à cette chère Muscarine, n’est-ce pas ? Sauriez-vous lui transmettre mes amitiés ? De la part de Sylar Black. Et de Walrus également, tant que nous y sommes, c’est-à-dire qu’elle apprécie tant nos méthodes

Eh bien, quoi ? Parut-il dire en glissant les yeux sur Walrus. Il n’avait pu s’en empêcher.

Mais passons dans le salon, je vous prie. Et je préparerai le thé.

Puisque tout le monde était si impatient, il l’ouvrirait, ce dangereux présent. Installé sur l’accoudoir du canapé, paquet dans les mains, il l’avait contemplé avant d’en tirer le nœud d’une lenteur mortelle, directe provocation adressée à son cher coéquipier. Se décrispait-il, par le plus grand des hasards ? Enième insolence seulement.
Lorsque le ruban relâcha entièrement sa bride, la boite, comme par magie, respira.
Les battants volèrent, laissant échapper sous le nez de Sylar – qui ne recula pas – une myriade de petites étincelles multicolores, comme autant de libellules translucides, aux ailes souffreteuses mais frénétiques, qui ondulèrent dans un « bzi bzi » malicieux pour former un cœur, puis des fleurs, puis…
Puis… Des gouttelettes de feu retombèrent calmement au fond de la boite. Tout mourut. Sylar allait relever la tête pour signifier à Alice qu’elle avait eu une charmante idée, mais c’était sans compter le soudain tremblement qui anima ses mains. Le sifflement qui dut investir les oreilles de chacun. La dernière strate de feux d’artifices s’éveillait, et il eut tout juste le temps de voir arriver l’irréparable. Son visage s’illumina, comme une figure fantomatique et macabre dans la noirceur la plus complète, jusqu’au moment où il fit brusquement basculer sa tête en arrière, pour échapper à la nuée ardente qui remonta avec une hâte furieuse toute la ligne de son cou. Heureusement pour lui, l’effleurement resta effleurement sans jamais devenir contact, mais il eut parfaitement conscience que ses réflexes venaient de le sauver… au millimètre près.
Autrement, qu’en aurait-il été de lui ?
Il n’y avait qu’à regarder le plafond de la péniche, transpercé en une subtile étoile par les feux qui batifolaient désormais dans le ciel constellé. Médusé, il fixait le spectacle, tandis qu’une rougeur serpentait le long de sa gorge, marque de la mort jalouse qui l’avait manqué. Sa pomme d’Adam avait d’ailleurs entamé une descente vertigineuse, lente et pénible déglutition. Quelques éclats de bois étaient retombés sur le sol tapissé du salon. Et le firmament éclatait, encore et encore.
C’était décidé. Cette péniche n’avait désormais plus rien d’une cachette. Et…

La fourberie enfantine pour venir à bout de moi, petite Alice ? Bien tenté, je l’admets.

Ses yeux retombèrent sur la délicieuse enfant. Aucune colère – avec elle, il ne pouvait pas vraiment – toujours cette même tendresse, cette fois mêlée d’amusement. Douceur incarnée, parfois sanglante, perpétuellement pleine de ressources.
Il déposa la boite au fond noirci sur le canapé, caressant de ses doigts le sillon encore brûlant qui estampait sa gorge. Le spectacle avait plu à la Marquise, au moins ? Elle pouvait le voir : il n’y avait aucun danger. Il lui adressa un bref regard, indifférence frôlant la mésestime, puis quitta son promontoire pour rejoindre le petit meuble de surveillance.

Néanmoins, je ne suis plus tout à fait rassuré, reprit-il. A cette heure, les touristes sont encore là et toujours disposés au divertissement.

Les caméras lui offraient une large vision des alentours. Il pianota sur un clavier, et ne tarda pas à émettre un « Oh. » de… non-surprise.

Une créature aura été attirée par vos escarbilles, Alice. Walrus, iras-tu t’en charger ? Ou alors… Sylar se détourna du mécanisme, pour regarder tour à tour la Marquise et Alice. Nos deux invitées ont peut-être une meilleure idée ?

L’intrus, ou l’intruse, se trouvait encore assez loin. Sylar avait dû allonger de beaucoup la portée des caméras pour se rendre compte que quelqu’un se dirigeait en trottinant vers la pente de pierres. Mais il préférait s’en débarrasser proprement… Si possible. Ensuite, il se chargerait du thé.

[Mesdemoiselles, je vous laisse le plaisir de choisir votre victime. Âge, sexe, apparence, ce que vous voulez. Il faudra traverser les pierres avec, donc je me tiens à disposition pour l’escorte 8D Walrus aussi, peut-être ? =P]
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyVen 3 Juil - 11:41

J’eu un sourire inquiétant en voyant Sylar, le paquet dans les mains. Il allait recevoir la surprise de sa vie… Nous ayant fait déplacer dans le salon, je le fixai sans gène, longuement, attendant comme tout le monde le déballage du papier cadeau. Bleu, évidemment. La mise en scène était parfaite. Sylar sur l’accoudoir du canapé, la Marquise et Walrus à côté, et moi assise bien sagement dans un fauteuil beaucoup trop grand pour moi, laissant balancer mes pieds nus au dessus du sol. Et puis soudain, des lumières, étincelles virevoltantes. Le spectacle commençait. D’abord émerveillés par mon cadeau, tous se mirent bientôt à sursauter en voyant d’énormes feux d’artifices s’échapper de la boîte pour finalement briser le plafond, éclatant de milles et unes couleurs dans le ciel pale.
Un petit rire m’échappa à la vue de Sylar, échappant de peu à mon cadeau pour le moins… Explosif. Des feux d’artifices, une bonne idée pour mettre de l’ambiance avais-je pensé. Mais le résultat de mon cadeau dépassa de loin mes espérances. J’aurais dus prévoir que les étincelles, en retombant, allaient malencontreusement allumer les feux d’artifices, qui exploseraient dans les mains du malheureux qui tiendrait le paquet, pour finalement le tuer en remontant vers le haut, arrachant le toit et créant une multitude de taches multicolores dans le ciel. Quelle chaine de péripéties… Mais ne l’avais-je réellement pas prévu ? A part le malheureux tué sur le coup. J’aurais eu de la peine si Sylar n’avait pas réussi à éviter à temps les feux d’artifices. Et Walrus m’aurait tué, sans l’ombre d’un doute. Et mourir n’étant pas dans mes projets immédiat, je ne voyais donc pas l’intêret de tuer Syl’. Farce de la part d’une gamine enjouée, sous mes airs d’ange il était difficile de m’en vouloir. Le salon était dans un état catastrophique, jonché de morceaux de bois et de poussière. Enlevant moi-même quelques copaux de ma chevelure dorée, je mimais l’innocente, pauvre petite fille qui se rendait compte d’avoir fait une grosse bêtise. Lissant une nouvelle fois ma robe, geste méthodique qui m’était devenu un tic, je pris mon air le plus adorable possible, ce qui n’était pas très compliqué… Fixant Sylar avec mes grands yeux d’un bleu étincelant de malice, je montrai l’énorme trou du plafond de mon index.

« Voilà, maintenant, vous avez une vue astronomique pour regarder les étoiles. »


Je me demanda pendant un instant si Syl’ n’allait pas m’étrangler sur place. J’avais tout de même failli le tuer. Mais non. Sylar reste Sylar, gentleman, il me regarda avec douceur et amusement, répondant même avec ironie à ma funeste blague. Je souris, contente de ne pas l’avoir mis en colère. Néanmoins, si c’était à refaire… Je le referais. Juste pour revoir la tête de mes compagnons, complètement abasourdis, en train de fixer le ciel maintenant visible grâce à mes talents de bricoleuse hors pair.

— La fourberie enfantine pour venir à bout de moi, petite Alice ? Bien tenté, je l’admets.

Bien tenté. C’est comme un « peu mieux faire » pour ma part. Tant pis. Je réessayerai. Le but de ce jeu ? Aucun, si ce n’est faire frôlé la mort à la malheureuse victime. Ce jeu est un honneur au joueur, du moins c’est ce que je pense personnellement. Je ne choisirais jamais une victime qui n’a pas le talent nécessaire pour s’en tirer. C’est comme la fois ou j’avais aspergé de sang un jeune homme pour ensuite jeter des chiens affamé sur lui. Si je ne pensais pas qu’il pourrait avoir une chance, aussi minime soit-elle, de s’en tirer, je ne l’aurais pas fait. Il serait mort sur le coup, et le jeu aurait perdu tout son charme. Il avait bien failli y rester d’ailleurs…
Rejoignant le petit meuble de surveillance, Sylar fronça les sourcils, soucieux.

— Néanmoins, je ne suis plus tout à fait rassuré, reprit-il. A cette heure, les touristes sont encore là et toujours disposés au divertissement.

Les touristes… Gens ennuyeux à la vie ennuyeuse cherchant à rendre leur existence un peu ennuyeuse en bronzant au soleil, passe temps tout à fait ennuyeux. Bref, dans ma petite tête blonde, la simple pensée du stéréotype du touriste suffisait à me donner la migraine. Autant de temps libre pour si peu de plaisir… Illogique. Sylar augmenta au maximum la portée des caméras, laissant apercevoir un homme marcher tranquillement vers la pente de pierre. M’extirpant en un saut du fauteuil, je concentrai mon attention sur cet inconnu. Pour sur, les feux d’artifices avaient du faire du bruit… Sur ce coup là, j’admets ne pas avoir été très discrète. Un panneau de trois mètres indiquant en lettres de néons : « venez visitez le logis de tueurs et criminels en tout genre » n’aurait pas été plus voyant. Ou alors il aurait fallu rajouter de la musique…

_Une créature aura été attirée par vos escarbilles, Alice. Walrus, iras-tu t’en charger ? Ou alors… Sylar se détourna du mécanisme, pour regarder tour à tour la Marquise et Alice. Nos deux invitées ont peut-être une meilleure idée ?


En bonne invitée que j’étais, j’acceptai spontanément cette délicate attention. S’en débarrasser… Rien de plus simple. Ce sera une manière comme une autre de m’excuser pour mon manque de discrétion, et pour le toit en milles morceau… Ah oui, l’état du salon aussi. Et vu que ce ne sera certainement pas moi qui ferai le ménage, autant les aider un peu à réparer les dégâts. De plus, ça me fait plaisir …
Mais la Marquise avait sans doute son mot à dire. Polie, je me tournai vers elle, la regardant de nouveau avec mon regard fixe, sans ciller.

« Je n’ai pas eu encore le temps de vous connaître… Une murder-party, ça vous tente ? . Égorgé, Éventré, noyé, pendu, brûlé, démembré, décapité, empoisonné, arrachons lui le cœur ou les tripes, faîtes votre choix…

Tuer était pour sur le moyen le plus efficace de connaître une personne. L’arme, le temps, la victime, la réaction et le regard était d’autan éléments capitaux qui nous dévoilent en un rien de temps la personnalité de l’inconnu en question. C’est simple, dîtes moi comment vous tuer, je vous dirais qui vous êtes…
Et pourtant, je citai toutes les atrocités habituelles que je faisais endurer avec une voix toujours aussi douce, mélodieuse, claire comme une enfant innocente. Voix teinté d’un vouvoiement inhabituel, pour la simple et bonne raison que je tutoyais tout le monde. Même Sylar qui s’évertuer à me vouvoyer. Sauf elle. Mademoiselle la Marquise, me semblait d’un raffinement supérieur pour que j’eusse à m’exprimer d’une façon plus distinguée qu’auprès des malfrats que je côtoyais. Je ne la connaissais pas, mais elle m’inspirait un certain respect. Chose pour le moins assez rare. Alors jusqu’à ce qu’elle passe d’étrangère à complice, je lui faisais le cadeau de cette preuve de politesse. De plus, les femmes dans les épouvanteurs ne m’inspiraient pas toutes la même sympathie. En plus d’être élégante malgré sa robe trempée, je lui trouvai un petit quelque chose de dangereux, de femme fatale, dans son attitude. Ce qui me plu au plus haut point. Mais me plaire n’est pas toujours un avantage. Ainsi cette dernière devra être parée à affrontée mes caprices, mes farces, mon attitude enfantine et versatile, jusqu’à l’épuisement total. Ou la mort totale. Mais une mort est toujours totale, non ? C’est comme les médecins qui nous disent « il est décédé d’une mort naturelle ». Cela signifierait que l’on peut mourir d’une mort surnaturelle ? Question intéressante en somme.
Acceptant mon invitation, la Marquise reçu de ma part un sourire étincelant. On allait bien s’amuser… Ainsi, insouciante, j’ouvris la porte du logis pour me rendre sur la pente de pierre. Déjà dehors, je n’entendis pas les menaces de Sylar et Walrus, m’interdisant d’y poser le pied. Ce que je fis. A peine ma peau nue frôla la pierre glacée, qu’aussitôt trois lames vinrent manquer de se figer dans mon ventre. Heureusement, manquer de se figer, car le bruit distinctif de ces lames m’avait prévenus à temps, et je pus les éviter à quelques cheveux près en faisant un salto en arrière, où je retombais avec agilité sur les marches du perron. Furieuse, je me tournai vers les deux messieurs, leur jetant un regard plus noir que le charbon.

« Si vous vouliez me tuer, il y avait d’autres moyens plus ingénieux pour cela ! »

Regardant avec tristesse un pan de ma robe déchirée, je pris les lames enfoncées dans le mur, pour les placer dans les mains de Walrus avec brutalité, prête à l’égorger sur le coup par simple réplique de sa part. En colère ? Oui, c’était tout à fait ça. Purple me susurrait à l’oreille de les tuer tous, ici, sur le champ. Mais je chassai vite ces pensées par une autre, sans eux, je m’ennuierais. Et puis, je serais triste, non ? Oui, surement. Alors je ne les tuerais pas. Il m’est difficile de faire taire cette voix, si tentante, si dévastatrice… Heureusement, dans ces moments là, Yellow se mettait en place, et je laissai ces deux êtres immatériel se disputer dans un coin de ma tête, comme toujours.
Me préparant à disputer mes hôtes pour leur manque de délicatesse en matière de système de sécurité, j’eu un flash, nous voyant tout les quatre face à une demoiselle frustrée aux cheveux bruns, perdant la notion de réalité qui m’entourait.
Ces flashs étaient courants. Généralement, mon regard devenait vitreux pendant trois secondes, avant de reprendre leur éclat habituel. La voyance, don de prophétie ou autre noms plus imbéciles les uns que les autres, voilà comment on appelait cette particularité. C’était pour ça que j’avais toujours un temps d’avance sur mes adversaires, pratiquement prévenue toujours à temps des dangers. Mis à part celui là. Mais j’avais pu l’éviter, alors passons. Ces flashs pouvaient montrer le futur instantané, ou celui qu’il y aura dans plusieurs années. Ainsi, il ne faut jamais leur accorder trop d’importance. De plus, un événement imprévu peut changer le cours des choses, rendant mes visions fausses et sans valeurs. C’est un don assez agaçant la plupart du temps, car j’avais suite à des flashs trop répétés un vilain mal de tête qui persistait pendant plusieurs heures.
Reprenant mes esprits, je me demandai pendant un instant ce que je faisais ici, avant que ma mémoire ressurgie. Résultat, je me retrouvais calme et sereine, oubliant la méprise des pierres piégées. Lunatique, de caractère aussi changeant que dangereux, j’étais le bonheur des psychiatres pour ma skizophrénie et mes hallucinations. Saleté de psy… Rien de repenser à cette chambre blanche et vide, aux médicaments, perfusions encore et toujours, j’eu un frisson imperceptible. Je me déconcentrais sur la réalité, et, avec une moue contrariée, je tirai doucement sur le t-shirt de Walrus pour attirer son attention.

« Tu veut bien m’emmener là-bas ? »


Lui montrant de mon index squelettique la silhouette mouvante dans le lointain, silhouette de l’inconnu en question, je me tournis vers Sylar.

« Toi aussi. Vous nous emmènerez moi et la Marquise, en évitant de nous tuer avec vos pièges. »

J’avais pris un ton autoritaire, comme un caprice. Et acceptant mon ordre, ils nous guidèrent jusqu’à la fin de la pente, nous faisant passer surement sur les pierres inoffensives. Arrivée à destination, je courus d’un pas bondissant vers l’inconnu. Qui se trouvait être une inconnue. Une jeune femme d’environ vingt-cinq ans, aux cheveux bruns en queue de cheval, et à l’air niais et insouciant. M’apercevant, elle se dirigea vers moi, et c’est avec une voix nasillarde qu’elle engagea la conversation, comme si elle me connaissait depuis toujours.

"Vous avez entendu le bruit ? Un grand BOUM. Aucune idée de ce que c’était, jusqu’à ce que je vois des feux d’artifices. Une fête, doit y avoir une fête. Vous venez de la fête vous ?"


Je lui souris, ravie par son incroyable stupidité. Elle me regarda de haut en bas, s’arrêtant sur mes pieds nus et ma robe déchirée. Avec un léger recul, et un regard mi-dégouté mi-désolé, elle reprit.

« A, ouais, excusez moi… Je savais pas que vous étiez une sdf… »


SDF ?! Moi ?! Mon sourire se changea en grimace, et j’entendis derrière moi quelques rires. Je n’étais peut-être pas sur mon trente et un, mais tout de même ! Boudeuse, je me dirigeai vers la marquise, et m’assis par terre, vexée.

« Faîte en ce que vous voulez… Mais laissez la moi pour la fin… »

Continuant à poser des questions idiotes aux trois autres, je me contentais d’essayer d’oublier l’insulte. Personne ne m’insultait. Personne. Mais je ne pouvais pas la tuer toute suite, pas encore. Il faudra être patience... Mais il fallait déjà que je me calme, sinon je n'allais vraiment pas résister à la tentation. Avec toute la force mentale dont j'étais capable, je me retins de ne pas lui sauter à la gorge, toute griffe dehors, du moins toute lame, pour la réduire en charpie. Marmonnant dans mon coin, je sortis un couteau, et l’affutais avec une rage toute particulière. Ce sera moi qui mettrais le coup fatal.
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyMar 7 Juil - 19:33

    « Une créature aura été attirée par vos escarbilles, Alice. Walrus, iras-tu t’en charger ? Ou alors…Nos deux invitées ont peut-être une meilleure idée ? »

    En même temps, vu le bruit énorme qu'avait fait la surprise d'Alice, c'était à prévoir. Quoiqu'il en soit sa proposition me fit très plaisir et calma un peu mes démons intérieurs. Je détournais le regard sur la ladite jeune fille, excitée pour une raison que je comprenais à merveille. Il est vrai qu'elle rentrait plutôt dans le type d'épouvanteur qui s'impatiente avant de décapiter une nouvelle victime que de celui qui demeure calme malgré les circonstances. Pour ma part, l'adjectif nominal au féminin activait en moi une tendance assez sereine, comme celle que j'avais en aiguisant mes couteaux pour mutiler la jeune fille au pair. Détendue entièrement.

    « Je n’ai pas eu encore le temps de vous connaître… Une murder-party, ça vous tente ? Égorgé, Éventré, noyé, pendu, brûlé, démembré, décapité, empoisonné, arrachons lui le cœur ou les tripes, faîtes votre choix… »

    « Je préfère voir d'abord à qui j'ai affaire avant de choisir le menu…Histoire de mieux savourer l'instant présent. De toute façon, j'accepte volontiers cette murder-party…»

    Avec un superbe sourire aux lèvres, présageant une activité réjouissante, elle s'avança pour descendre de la péniche. Soudain, je me rappelai que l'endroit restait dangereux, plus lorsqu'il s'agissait d'en sortir et mes pensées furent confirmées : la demoiselle faillit se faire éventrer de justesse. Ce n'était vraiment pas le moment de faire faux bond, les minutes à venir allaient être prometteuses. Sa robe était déchirée, celle que j'avais choisie avec tant d'amour. Les mâles n'avaient vraiment aucun respect pour les toilettes des dames. C'était d'une méchanceté. En tout cas, elle était loin d'être heureuse de cette tentative d'assassinat…

    « Si vous vouliez me tuer, il y avait d’autres moyens plus ingénieux pour cela ! »

    Je m'imaginai lequel moyen serait le plus divertissant : torture, non elle avait l'air trop coriace, bûcher, non le feu ne faisait pas partie de mes atouts, viol, j'étais incapable de pouvoir lui faire ça. Nous pouvions rester amies mais ce n'était absolument pas mon genre de victime. Au désespoir de cause, la suffocation : je lui mettrais un corset pour une de ses robes et à force de le serrer elle ne parviendrait plus à respirer. Néanmoins, elle me paraissait être une excellente alliée peut être meilleure que Musca, sans doute plus proche de moi par la manière de pensée.

    « Tu veut bien m’emmener là-bas ? »

    Son doigt indiquait la plage. Il était sans aucun doute plus judicieux de nous faire amener là-bas par les hommes qui tenaient cette péniche. A cette seconde, je remarquai de part sa façon de parler à Walrus, qu'elle semblait plus rapprochée de lui que de Sylar. Sylar Black. J'avais enfin un nom sur mon ressentiment : bien qu'après avoir mûrement réfléchis, ce n'était pas de la haine, ni de la jalousie. J'analysais cela plus comme de l'envie : un désir intense d'obtenir quelque chose, une chose qu'il représentait ou qu'il possédait. Je n'avais pas la moindre idée de la manière de réagir, alors je me contenterai d'agir le plus normalement possible.

    « Toi aussi. Vous nous emmènerez moi et la Marquise, en évitant de nous tuer avec vos pièges. »

    J'espérai qu'ils allaient aussi participer à la fête, aussi je mis rapidement dans une des pochettes de ma robe le petit bocal avec le gecko dedans. Histoire de faire une monnaie d'échange avec Black. Mais également une pâtisserie enveloppée dans une serviette. Le tout dans une poche arrière de ma tenue, fermée par un bouton. Puis on m'amena vers la victime de notre petite soirée imprévue entre collègue. La jeune femme me fit l'effet d'une bergère au cœur pur, naïve et totalement vulnérable. Sa voix et son allure me le confirmèrent.

    «Vous avez entendu le bruit ? Un grand BOUM. Aucune idée de ce que c’était, jusqu’à ce que je voie des feux d’artifices. Une fête, doit y avoir une fête.
    Vous venez de la fête vous ?"


    Un petit rictus vint s'afficher sur ma bouche, tandis que je restais en retrait. A ma grande surprise, l'inconnue se mit dévisager Alice comme si elle sortait de la poubelle du coin.

    « A, ouais, excusez moi… Je ne savais pas que vous étiez un sdf… »


    SDF, sans domicile fixe. Je croyais qu'à ma connaissance il n'existait pas insulte plus dégradante pour une femme que le mot qui venait de retentir. Elle était vraiment stupide et ignorante pour lui parler de la sorte. Je fus légèrement vexée pour ma complice de jeu. Cette dernière vint vers moi l'air froissé, puis me glissa une phrase déclencheuse avant de s'asseoir.

    « Faîte en ce que vous voulez… Mais laissez la moi pour la fin… »

    « Comptez sur moi. »

    Je m'approchais de la femme pour me présenter lorsqu'elle eut également le même mouvement de recul, lequel me donna envie de lui arracher les yeux en passant.

    « Vous faîtes une réunion dans le coin ou quoi ?....Elle regarda d'un air étonné Sylar puis Walrus. C'est bizarre l'homme là-bas a l'air plutôt classe à côté. Attendez, j'ai compris : vous êtes des prostituées. Tout s'explique. Et le gars un peu bizarre est votre patron n'es-ce pas ? »

    Une douche froide. Humiliation que je ne pouvais laisser passer de la sorte. Mon orgueil réagit alors violemment, ma main vint s'abattre d'une force terrible sur sa joue, la faisant chuter au sol en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
    Ma voix gardait une douceur intrigante.

    « Comment osez-vous ??...Ma sœur et moi sommes faite agresser par des voyous de la pire espèce. Le gentilhomme dont vous avez remarqué l'élégance nous a sauvées et nous allions faire une déclaration au commissariat de la police des contes. "

    « Et lui ? »

    Elle désignait du regard Walrus. Imagination, imagination. Je répondis naturellement.

    « C'est le propriétaire de la péniche qui a aperçut la scène et va nous servir de témoin. Il nous a accueillit le temps de nous remettre de nos émotions…
    D'ailleurs, j'ai oublié ma veste. »


    « J'ai toujours rêvée d'aller la visiter…Je peux aller vous accompagner ?...Toutes mes excuses, je ne pensais pas mal. Je serais calme et ne toucherais à rien promis.
    Alors je peux ? »


    Occasion providentielle. Je n'aurai pas pu imaginer mieux pour commencer.

    « Bien entendu. Suivez-moi je connais la route. »

    Elle courut en avant en rigolant de toute cette histoire. J'avais cette même nonchalance avant mon propre viol. Tentative certes, mais mon âme l'a été entièrement. Par mon père, mon héros. Jamais je n'aurai cru cela de lui. Un magnifique blond à la gentillesse hors du commun, toujours prêt à me combler de cadeaux, de caresses. J'admirai son travail et ne pouvait songer à une autre carrière lorsque je serais plus grande : un modèle de bienveillance et de vertus. Ensuite était venu mon anniversaire et tout avait dégénérer. Un vrai gâchis lorsqu'on n'y repense. C'était sans doute la raison pour laquelle violer les femmes me faisait tant plaisir, je devais y trouver le moyen d'exorciser la déception. Les hommes avaient, pour la majorité, tendance à me désappointer sauf rare exception. Toutefois, elles demeuraient peu nombreuses.

    « Alors vous venez ou pas ?...Vous êtes vraiment gentille.»


    Je pris délicatement le couteau qu'Alice tenait dans ses mains et lui balança au ventre : la blessure ne fut que superficielle mais je me dépêchais de rechercher l'instrument. Sa niaiserie avait fini par venir à bout de ma patience. Tandis qu'elle souffrait en silence, elle s'écroula sur le sable et pleurait à chaudes larmes. Parfois quelques mots parvenaient mais ils restaient inintelligibles. Je me retournais vers mes compagnons et leur annonça mon point de vue pour la suite des évènements, mon esprit tordu était en plein marche. Torture quand tu nous tiens.

    « Bien que tuer à la belle étoile puisse être extrêmement romantique,
    je préfèrerai rentrer…»


    « Je…je…vais…je vais MOURIIIIR !!!! »

    " Bon. Celle-là commence vraiment à me plaire. »

    Je lui assénai un coup de poing, la laissait s'échouer inconsciente, toujours vivante au sol.

    « Je disais donc. Je souhaite que nous retournions tous à la péniche, Walrus pourrait-tu porter deux d'entre nous s'il te plait, et qu'ensuite étant donné que j'ai tous les outils pour, je suis toujours prévoyante, nous puissions nous amusez sur son anatomie. »

    Je sortis de ma poche les objets d'échange et les dévoila, tout en tenant fermement, les captifs. Je souhaitais de tout cœur qu'ils soient suffisants pour les obliger à m'écouter et à participer. Avant même d'avoir entendu leur réponse, je commençai à avancer confiante et pleine de bonnes résolutions. Précisions qu'elles n'étaient pas excellentes pour tout le monde. Une fois, je retournai mon regard derrière moi et vis que mon plan avait été exécuté. On s'avançait vers la péniche et ma robe demeurait sèche désormais. Cinq minutes plus tard, je traînai le corps de l'inconnu vers une destination encore non établie : j'avais juste besoin d'une table. J'ouvris une première porte qui devait être l'atelier de chimie de Black vu l'odeur et les couleurs, puis une deuxième où à l'évidence McFly rangeait ses armes. J'éclatais d'une rire sadique avant de la poser le meuble requis au centre : ses yeux baignant dans les larmes m'imploraient.

    « Pitié, laissez-moi sortir…Je vous en prie »

    Elle était trop faible pour s'enfuir. Tant mieux, je pris dans mon décolleté une fiole. Ayant eu la désastreuse aventure de lutin un peu trop contraignant, j'avais pris l'habitude de garder un peu de digitaline sur moi. Ce qui est amusant avec cette substance est qu'elle provoque à petite dose des vertiges et des délires. En forçant l'entrée de sa bouche, je lui versai quelque goutte et vis toute de suite les effets attendu. La jeune personne gazouillait…

    [Je placerai mon objectif RP dans ma prochaine réponse ;)]
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MessageSujet: [b][color=#4a9cb0]« »[/color][/b] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptyMar 11 Aoû - 16:13

    L'explosion du cadeau, étincelles chatoyantes à la capricieuse envolée, plongea le salon dans un pesant silence... Sylar en oublia même d'étouffer ses bruits de déglutition, rescapé miraculeux de la folie puérile d'Alice ! Stupéfait, à n'en pas douter, j'eus bien du mal à me ressaisir. La petite diablesse avait définitivement saisi le concept de la "surprise". Moi-même, malgré ma débordante imagination, n'aurai sans doute su faire mieux ! Voilà, maintenant, vous avez une vue astronomique pour regarder les étoiles. Le rire enfla, vertigineux et hystérique. Il n'en restait pas moins que si j'avais la possibilité d'en rire, c'était bien grâce aux incomparables réflexes de Sylar. Quiconque ayant douté de ses talents venait d'être conquis. La trace, toute fois, qui zébrait timidement sa gorge, me refroidit quelque peu. Alice, ma ptite Alice, avait elle aussi par là échappé de peu à une mort prématurée.

    Délogeant de mes cheveux désinvoltes les quelques débris de bois, je contemplai avec avidité la voûte céleste fraichement dévoilée à nos regards. Si la chose m'apparaissait comme relativement amusante pour le moment, je ne doutais pas qu'il me faudrait bientôt y remédier, avant que les orages ne nous surprennent. Walrus, iras-tu t’en charger ? Quelques précieuses secondes me furent nécessaire afin de m'arracher à la contemplation du plafond défiguré par les bêtises d'Alice. Evidemment... Une murder-party, ça vous tente ? Ou pas ! Désireux de participer à la nouvelle tournure des évènements, je tapotai les boucles blondes du petit monstre modèle, sourire glauque aux lèvres.


    « Je prends le démembrement ! »

    Ignorant nos protestations, à Sylar et à moi, la petite demoiselle se risqua à poser le pied sur les pierres rugueuses du dehors... Il y avait d’autres moyens plus ingénieux pour cela... Non mais, elle se fichait de moi, la petite folle ?! Ma langue claqua furieusement. Et puis, bouffi de contrariété, je lui portai un coup, somme toute dépourvu de détermination, à l'arrière du crâne. Décoiffant par là les boucles d'or... Malgré l'insupportable personnalité, je n'étais poussé que très rarement à hausser le ton en sa présence autrement qu'en explosant de rire. Mon amour de la provocation avait vraisemblablement ses limites. J'allai jusqu'à déplorer les lambeaux de sa robe : cadeau que je lui avais fait, bravant les habitudes et ma nature même.


    « Sombre... Petite... Méduse... Amorphe... Si la perspective de mourir découpée en petits dés te séduit tant, assume toi et va mourir seule ! Que je n'ai pas à nettoyer dérrière toi la dépouille d'une satanée gamine blonde ! »

    Les lames qu'elle me glissa entre les mains avec brutalité finirent au fond de l'eau, égorgeant sans doute au passage quelques méduses avec négligence. J'aurais volontiers poussé la chose plus loin, me serais sans aucun doute heurté à l'humeur instable d'Alice en multiples reproches... Mais, frustré à n'en point douter, j'accueillis l'absence de la demoiselle comme l'occasion de mettre un terme à l'échange tumultueux. Inutile d'en venir aux mains, n'est-ce pas ? Je craquai littéralement sur le petite moue contrariée qui passa du visage d'Alice, mon Alice, sur mon propre visage boudeur. Tout, jusqu'à la fragile et délicate menotte qui agrippa mon T-Shirt précipita ma défaite pure et simple. Soupirant de tout mon saoul, je l'attrapai par la taille, la soulevai avec aisance : fragile oisillon qu'elle était... Et la basculai sans honte sur mon épaule, sac à patates trimbalé avec négligence !

    Notre future victime s'avéra être une jeune femme brune, d'agréable allure bien que manquant de charme, aux prunelles naïves et avides. Une fête ? Ah, ça allait être la sienne, dans tous les cas ! A, ouais, excusez moi… Je savais pas que vous étiez une sdf... L'hilarité me gagna spontanément, vibrante et incontrôlée... Alice, notre Alice, une SDF ! Mes lèvres se tordirent en un violent sourire, tendis que celles de la concernée se déchiraient en une grimace édifiante. La suite ne fit qu'aggraver ma crise de fou-rire. mes côtes en devinrent si douloureuses, que je me pliai en quatre, continuant malgré tout à jubiler. Délectable stupidité. Cette adorable jeune-fille avait tout de même eu le cran de me prendre par surprise ! Et le gars un peu bizarre est votre patron n'es-ce pas ? Complètement dément ! Glissant un bras autour des épaules de Sylar, dans un but purement possessif, j'adressai à la malheureuse intriguée un sourire désobligeant. Malgré tout, il restait que j'aurais été plus que ravi de l'étrangler sur le champ pour qu'elle ait osé associer mon Sylar à un quelconque trafic de prostitution !


    « Tout à fait ! Si vous aviez vu dans quel état se trouvaient ces deux malheureuses, tremblantes et fragiles petites choses ! Il en allait, naturellement, de mon devoir de gentil homme que de leur prêter main forte. »

    Les paroles de Sylar tourbillonnèrent dans mon tortueux esprit, déchirant mes lèvres en un nouveau sourire, à mi chemin entre la jubilation folle et la joie palpable. Walrus, le chevalier-huître de ces dames. S'en suivit ensuite une scène absolument fascinante. Je…je…vais…je vais MOURIIIIR !!!! Je m'étais trompé sur le compte de la niaise, elle n'était pas stupide le moins du monde ! Du tout, du tout. Face à l'alléchante proposition de pâtisseries nouvellement inventées pour l'occasion je suppose, je consentis à trimbaler l'hystérique. Sylar allait criser, mais c'était plus sur que de s'adonner à une petite murder-party en pleine rue. Abandonnant mon compagnon, j'embrassai furtivement sa nuque avant de transporter la Marquise et son 'invitée' jusqu'à la Péniche...

    Haussant un sourcil, je notai silencieusement que la Marquise était, tout comme Sylar, vraisemblablement appréciatrice des substances louches. C'était parfait, mon précieux collègue ne rechignerait pas si Amber et Alice prenaient 'soin' de notre hôte dans ma salle de jeu. Petite pièce aux étagères multiples, où reposaient élégamment diverses jouets. Un meuble central offrait une agréable couche pour la malheureuse. Absolument fasciné, j'eus bien du mal à m'extraire de l'endroit, attiré par la sonnerie lointaine d'un téléphone quelconque. Le mien, en l'occurrence...


    « Changement de programme, le démembrement, ça sera pour une prochaine fois. Occupez-vous de notre invitée rapidement, une affaire urgente à Woollyland. Et le Cimetière y est hanté, parait-il... Si l'envie vous en dit, nous pouvons finir la soirée là bas ? »

    De retour auprès de mes hôtes, j'interrogeai plus particulièrement Alice et la Marquise du regard. Curieux de la fin qu'allait connaître notre petite invitée... Car Sylar, mon Sylar, il m'accompagnait ce soir. Indubitablement. Je désirais sa compagnie, aussi surement que j'étais excité, gosse avide, de découvrir les mystères du Cimetière aux côtés de mes deux princesses du jour !
Walrus
Walrus
team steak haché
team steak haché
HUMEUR : Bweh.
CITATION : « L'objet possédé est heureux tant que son propriétaire l'a à l'oeil... »

BOITE A JETONS : 0000

FICHE : La Cabane à Huîtres.
NOTEBOOK : Le moule à muffins
VIE SOCIALE : La pêche à la crevette
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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] EmptySam 22 Aoû - 13:15

[Suite au cimetière --> Alice, Sylar, Amber et Walrus]

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MessageSujet: Re: Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Nuit à la saveur sucrée [ Walrus, Carpenteur et Alice ] Empty

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