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Deux arrivées simultannées

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MessageSujet: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyDim 27 Juin - 16:52

    C'est une tornade, un ouragan que dis-je un tsunami qui s'abattit ce matin sur le Commissariat Principal. Ce cataclysme armé d'une ombrelle violette et d'une paires de chaussures qui pourraient s'apparenter à des sortes... d'éponges avec beaucoup d'imagination, se rua dans le Hall d'entré. Et tandis qu'une masse de cheveux gris et mauves décrivaient des courbes improbables sur une petite tête rougie par la colère, la Dame de Piques commença à hurler. Car oui pauvres lecteurs! C'était elle! La célèbre créatrice de haute couture: Queeny Eyre! Connue pour terroriser tout Malkins avec le prix de ses articles. Sans mentir, vous l'avez sous les yeux, la seule, l'unique, l'héritière de l'As de Piques!

    Et c'était aujourd'hui, emportant dans son sillage sa réputation détestable qu'elle aplatit ses petites mains pleines de doigts sur le rebord sur comptoir. Là, un fantôme ondoyait en arborant des vêtements qui firent frémir à notre chère couturière. Non seulement ils étaient atrocement vieux, donc part définition démodés, mais surtout, ils étaient laids! Passe-partout, ennuyeux, pauvres, en un mot ignoble! Où était l'ambition dans une tenue ? Certes elle avait le courage de se montrer ainsi mais sincèrement, est-ce que parler à une morte n'était pas suffisamment désagréable comme ça ? Alors si en plus, le criminel ou de pauvre citoyen devait subir un tel outrage visuel, la police n'était plus ce qu'elle était!

    D'ailleurs l'avait-elle déjà été ? Ces charlatans étaient venus fouiller sa boutique au début de l'affaire du Grand Méchant Loup. Certes, à force de transformer leurs uniforme en tutu rose et bleu, et de hurler plus qu'une créature humaine - sorcière ou non - n'avait jamais osé le faire, ils avaient fini par sortir avant d'abimer la moindre création. Ce qui ne n'avait évidemment pas empêché Queeny de les accuser de destruction d'œuvres d'art et de leur envoyer une note de frais suffisamment astronomique pour que, quelques soient leur soupçons, ils n'aient jamais remis les pieds à l'As de Piques.

    Ainsi donc, ce n'était pas pour protester contre une descente dans son magasin que Queeny était là. Non, absolument pas. Si la grande Dame de Piques avait troqué son teint délicat comme une couleur poivronesque, c'était pour une toute autre raison.

    Lorsqu'on recherche la qualité, il faut bien entendu y mettre le prix et c'était ce que pratiquait allègrement la couturière dans son atelier. De même, lorsqu'il s'agissait d'acheter des étouffes rares (les autres elles pouvaient les créer elle-même) elle n'hésitait pas à payer le prix fort pour obtenir le plus beau tissu commercialisé. Mais à toute bonne chose il y a des limites! A la générosité de la Dame de Piques on trouvait des barrières infranchissables et celles-ci avaient la forme des taxes appliquées.

    Si Queeny était ici, c'était uniquement pour réclamer la basse des taxes sur les produits importés de Koralland. Depuis quand le Noir des Abysses était-il si cher ? Depuis quand les sirènes méritaient un salaire décent ? Poissons stupides!

    "Mademoiselle! J'exige que vous m'indiquiez le bureau de taxes sur le champs. Avez vous constatez une telle hausse depuis dix ans ? Et seulement en l'espace de trois semaines ? Non c'est impensable!"

    Et ce fut donc un Queeny scandalisée que rencontra ce matin, un certain personnage....
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MessageSujet: Re: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyLun 27 Sep - 0:06

Deux arrivées simultannées Damepiques-20c6975 & Deux arrivées simultannées Hakuouki6-20c6980

    Soupir discret face à une litanie au combien déjà entendue ... Pourquoi, mon bon monsieur vous acharnez-vous à me répéter ces choses, règles strictes et sinueuses alors que vous voyez bien à mon regard amusé que ce n'est qu'une perte de temps ? Pour rien, nada, niet. Vous le savez et pourtant vous continuez, petit soldat d'une justice étriquée alors qu'un sourire qui menace de se transformer en fou-rire se forme sur mes lèvres. Pitoyable agent de bureau ...
    Et ainsi de suite, pensées s'enchainant dans ma tête comme des petites notes créant une ritournelle acide mais très drôle, du moins pour moi. Il faut dire ... Deux heures que je poirotais dans son bureau aussi grand qu'un cagibi où l'on rangerait un vieux balai. Deux heures de supplices à attendre le bon vouloir de ce flic binoclard, le temps qu'il s'y retrouve dans ses papiers et tutti quanti... Autant dire que l'heure de la délivrance se rapprochait dangereusement du coup d'éclat et de la nécessité absolue de sortir de ce ... "bureau". Mes doigts me démangeaient, avides de créer un nouvel univers pour y perdre ce chien qui commençait à m'énoncer les taxes que j'aurais à payer en plus de celles que j'avais - volontairement - oublié. Le scintillement serait si facile, la duperie si délicieuse ... et pourtant, ma conscience ou bien ma raison me fit pousser un énième soupir. Résignation. Affliction. Regard qui en dit long, envie subtile de faire un geste qui n'aurait pour conséquence que de raccourcir la vie du magicien. Non. Alors, j'écoutais d'une oreille distraite en le fusillant du regard, tout ce cirque pour une ou deux amendes pas payées, une taxe oubliée et j'en passe... bon, il y en avait certainement plus hein, mais ce n'est pas si grave ... Si ?
    Et mon sourire s'agrandit quand son regard offusqué rencontre de nouveau le mien à cette question.
    Ambivalence de désirs, je suis partagé entre l'envie de lui enfoncer copieusement sa tête blonde et bouclée de jeune puceau dans son bureau trop propre et celle de le provoquer encore, histoire de voir s'il est encore capable de plus fulminer. Satisfaction morbide d'une petite vengeance, oui je l'avoue sans remords et avec le sourire.
    Mais, parce qu'il existe toujours un être pour gâcher mon plaisir en ce lieu que je n'aime pas vraiment, mais si cela remonte à ses oreilles, je vais encore recevoir des sermons et autres remontrances, chantages délicieusement sadiques. Et franchement, je n'en ai pas envie ... Cette pensée suffit à vouloir que je fasse tout pour quitter cet endroit au plus vite. Les pièces teintent sur le bureau tandis qu'un rictus d'où perce un semblant de déception mêlé de colère apparait sur mon visage. Il hoche la tête d'un air entendu, manifestement d'avoir eu le dernier mot et voir ceci sur cette face de poupon ne m'incite qu'à lui montrer que le dernier mot n'est pas forcément emporté par celui qui le croit du premier coup d'œil.
    Je marque une légère pause au passage de la porte et lui jette un dernier regard, fixant mes prunelles d'eau dans les siennes. Perds-toi, viens, et danse dans mon monde ...Let me go! Un geste caché par des manches amples et colorées et le voilà qui ne voit plus un espiègle magicien ambulant à l'entrée de son bureau mais une charmante jeune fille très dénudée... Sa réaction ne tarde pas et mon intuition a encore fait mouche. Coincé, étriqué comme il est, le rouge lui monte aux joues et mon bon petit flic ouvre une bouche prête à tout gober, sa mâchoire prête à tomber sur le sol.
    Petit tour ? oui, j'avoue, ce n'était pas très recherché mais ce n'est qu'un pas de plus dans la provocation qui nous lie depuis peu. C'est à se demander ce que je fais à travailler pour eux ...

    Le clin d'œil est de trop et alors que je sors dans le couloir, revêtant peu à peu ma forme initiale ou plutôt achevant l'illusion dans un frôlement de tissu, je l'entends bégayer pour enfin hausser le ton.

    " ... Nn..Non, Morgan revenez ! "

    Mais je suis soudain devenu sourd et le faible son qui sort de sa bouche ne provoque aucune réaction de ma part, si ce n'est ce petit sourire de mince satisfaction alors que je disparais au coin du couloir.Et puis, qui est ce "Morgan" d'abord ? Pauvre con. Pensée crue énoncée à voix haute qui fait relever la tête à quelques uns des rares adeptes du commissariat pour ensuite la détourner. La rage intérieure ne m'a pas quittée malgré la fin, plutôt assez drôle, sa tête choquée n'atténuant que peu le résultat obtenu et son gout amer ...
    Et alors que je me dirige avec hâte vers la sortie de cette prison de mots et de concepts - j'exagère, je sais - une voix stridente se fait entendre à l'accueil. Tiens ... Quelqu'un d'autre qui n'apprécie pas forcément les méthodes de la police des contes ?

    "Mademoiselle! J'exige que vous m'indiquiez le bureau de taxes sur le champ. Avez vous constatez une telle hausse depuis dix ans ? Et seulement en l'espace de trois semaines ? Non c'est impensable!"

    La voix, ou plutôt le hurlement strident qui résonne dans le hall est un chemin tout tracé vers une pauvre hôtesse d'accueil qui en prend pour son grade, si ce n'est pas déjà fait. Mais ce qui me fait sourire est plutôt la provenance de ces réclamations virulentes. Un petit bout de femme que l'on ne penserait pas le moins du monde aussi agressive. A moins de connaître cette dame, exigence de la qualité incarnée. Je ne l'ai jamais rencontré mais un seul coup d'œil suffit à mettre un nom sur le visage rouge de colère qui s'excite. Queeny Eyre, aussi connue sous le nom de la Dame de piques, ce qui lui va à ravir, avouons-le. Pas devant elle, bien sur ... Couturière de renom, bourgeoise jusqu'au bout des ongles, une Lady comme on l'aurait dit. Un être qui se nourrit de compliments et de parades, d'influences, de sourires lunatiques et de bouches en cœur. Peut-être un peu plus si l'on creuse en profondeur... Sa coiffure à elle seule démontre son excentricité et malgré le fossé qui séparerait nos conditions, j'ai la subite envie de m'amuser avec elle, et faire cesser ses cris par la même occasion. Sauvant la pauvre hôtesse d'accueil, transparente de peur, je m'avance vers les deux femmes et m'adresse avec une courbette étudiée à la fameuse Dame aux aiguilles.

    " Je viens d'en sortir. Un être coincé et étriqué, binoclard vous y attends. Vous voulez vraiment y aller ? Si c'est le cas, je peux vous accompagner. "

    Je me doute bien qu'une telle proposition sortie de la bouche d'un inconnu ne doit éveiller que de la méfiance chez elle, et pourtant quelque chose me dit que derrière ses lunettes à monture fine, la Lady me jauge. Ôtes ce regard de moi ... Malgré une étincelle coupante l'espace d'un instant, je la laisse faire, me dirigeant vers le couloir que je viens d'arpenter en continuant dans mon élan.

    " Et vous avez parfaitement raison pour la hausse des taxes. Vous n'imaginez pas l'augmentation et le contrôle qu'ont subit les taxes de passages. Pas possible ... "

    Après tout, si elle m'accompagne, d'un j'aurais gagné une alliée de poids et de deux, voilà un autre moyen de faire tourner en bourrique ce pauvre inspecteur d'impôts exorbitants et totalement injustifiés. Des arguments ?
    Un sourire.



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MessageSujet: Re: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyDim 19 Déc - 17:07

    Queeny, méfiante ? Mais mon pauvre amie vous vous trompez! Queeny est un personnage tellement imbu de sa personne qu'elle était persuadée que même face à une armée de Dragons armées de la bombe H, elle aurait le dessus. Alors qu'est-ce qu'aller dans un bureau sombre avec un inconnu hein ? Surtout avec si cet inconnu se révélait être un beau jeune homme comme celui-ci! Déjà, Queeny le dévorait des yeux. Sa façon de parler, de marcher, cet air désinvolte et mystérieux qu'il arborait. Ooooh! Quel adorable petit traqueur il faisait! Et il était habillé avec goût. Comme il serait amusant de passer des heures à jouer à l'habiller! Bien plus en tout cas, qu'à le faire avec ce petit Hansel innocent et pur! Celui-ci était flamboyant, à croquer et pour tout dire, Queeny en aurait bien fait son quart heure. Mais il n'était pas blond, dommage, car les blonds étaient ses préférés.

    " Je viens d'en sortir. Un être coincé et étriqué, binoclard vous y attends. Vous voulez vraiment y aller ? Si c'est le cas, je peux vous accompagner. "

    Dit ce sublime personnage de sa voix chaude et rocailleuse comme une invitation à boire un cocktail sous des bananiers... Oh quel petit petit coquin. Regardez moi cette étincelle lubrique qui passe dans son regard charmeur. Des jeunes hommes comme ça on en croisait pas tous les jours, il ne fallait surtout pas les laisser filer. Et heureusement pour elle, Queeny était la plus belle femme de tout Malkins. Même les sirènes avaient du soucis à se faire. Tout le monde l'enviait, tout le monde voulait s'habiller comme elle et avoir autant d'argent qu'elle. C'était un bon parti, surtout pour un traqueur désargenté.

    " Et vous avez parfaitement raison pour la hausse des taxes. Vous n'imaginez pas l'augmentation et le contrôle qu'ont subit les taxes de passages. Pas possible ... "


    Et en plus il n'aimait pas payer des impôts! Comme n'importe quel riche d'ailleurs! Pour un peu Queeny aurait abandonné sa patrie pour être exonérée. Le gouvernement devrait prendre l'argent où il était plutôt que chez elle: chez les pauvres. car certes ils en ont peu, mais ils sont si nombreux!

    "Oh si j'imagine très bien c'est une honte."


    Elle foudroya le fantôme par dessus son épaule. Le spectre ne broncha même pas, depuis des années, la standardiste écoutait les citoyens beugler devant son bureau, les Traqueurs revenir en maugréant, les détenus fous de panique - ou fous tout court - gesticuler pour ne pas être emprisonnés. Alors un regard aussi assassin et noir soit-il, même venu de la Dame de Piques en personne, ne lui faisait pas grand chose. Elle retourna d'ailleurs à ses papiers. De nouveau, sans s'apercevoir de rien, la grande Dame de Piques se retourna vers le jeune homme avec un grand sourire. Sa coiffure oscillait dangereusement lorsqu'elle opina fortement du chef pour montrer son assentiment.

    Oui tout à fait. Et je vous remercie de votre proposition. Je vous accompagne volontiers."


    Sur ce, montée sur ressorts comme d'habitude, Queeny dépassa son interlocuteur, on pu alors observer que sa petite personne lui arrivait en elle même au milieu du torse, ses cheveux improbables lui chatouillaient le front. Confiance et orgueilleuse la fabuleuse Queeny toisa l'ascenseur de ses yeux glacials. Sa main princière daigna approcher le bouton de l'appareil et bientôt, les portes s'ouvrir pour les laisser enter à l'intérieur.

    "Alors, vous venez ?"


    Son ton était impérieux, tant elle était sure et certaine que cette adorable garçon la suivrait au bout du monde en se trainant à ses pieds. Mais il garderait forcément cet air farouche qui lui allait si bien. Il ne faudrait pas trop qu'il lui étale son amour et son adoration, ce serait indécent en public! Et tout à son délire mégalo-manique, la Dame de Piques attendit patiemment le garçon brun. Il était bien plus jeune qu'elle, un gamin qui n'avait probablement aucun intérêt à s'encombrer d'une telle furie mais qui l'avait tout de même fait. De façon objective, et si Queeny avait porté des lunettes de vues correctes, elle se serait peut-être aperçu que l'air fugace qui avait filé dans ses prunelles noires n'avait rien à voir à quelques pensées sensuelles mais tenait bien du mépris... Peut-être que cela ne venait pas des lunettes ? Votre illustre Queeny, même si elle s'en était rendue compte n'aurait jamais imaginé cela possible car bien sur, on ne critique pas La Dame de Pique.

    Sur ce, elle était prête à harceler cet ascenseur jusqu'à ce que Morgana, qui peut-être commençait à s'apercevoir du problème dont il s'était embarrassé, la rejoigne. Qu'importe si une armée de Traqueurs avaient vitalement besoin de cette boite en fer pour abattre le Grand Méchant Loup, justement en ville et désarmé. Sa personne passait avant les intérêts de Malkins. Car qui, dans ce pays ne partageait pas ses intérêts ? Si elle venait à être contrariée, elle ne créerait plus jamais aucun vêtement et le monde serait condamné à s'habiller toujours pareil avant de sombrer dans une phase de dépression puis d'organiser un grand suicide collectif... Non! Son existence n'était pas importante, elle était le fondement même de l'équilibre psychologique de Malkins.
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MessageSujet: Re: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyLun 7 Fév - 15:38

    Une seconde, j'ai les yeux fixés sur un regard suffisant et trop sur de lui pour être de la simple bravache, et la suivante, c'est un flot d'odeurs et de perles en tout genre qui m'assaillent. Étonné devant une telle attaque, je recule légèrement, la chevelure de ma nouvelle et richissime "amie" menaçant de m'engloutir dans un tourbillon de cheveux maintenus en hauteur par je ne sais quel miracle. Mais sincèrement, comment fait-elle pour porter cette coiffe sur la tête ? la hauteur semblait vertigineuse pour une personne de sa taille, et pourtant, je n'étais pas grand. Un moyen d'impression et compenser la petitesse de sa personne, mais après tout, ne devait-on s'attendre à autre chose de la part de la fameuse Dame de Pique. De la poudre aux yeux, un jeu d'apparences dans lequel la lady se complait et évolue comme un poisson dans l'eau jusqu'à n'être devenue plus qu'une part à part entière d'un monde fait de paillettes et de courbettes. Pourrie jusqu'à la moelle ?
    Bien que mes prunelles semblent déjà refléter mon avis, qu'elle n'aperçoit nullement, perdue dans son discours et sa vision faussée, j'essaye de ne rien faire paraître et lui rend son sourire tandis que je surveille sa chevelure osciller. Sait-on jamais que cela soit une arme cachée pour faire fuir les gens n'appartenant pas à sa caste ?
    Mais pendant que j'observe cette pyramide perlée d'un œil mi-amusé, mi- intrigué, me faisant des réflexions sur la santé mentale de son styliste et de son coiffeur -personnel cela va de soit- la petite dame m'a largement devancé vers l'ascenseur menant à l'étage du bureau des plaintes. Objectif ironique où se croisent plaignants et arnaqueurs, victimes et agresseurs de divers délits mineurs... D'ailleurs, mieux vaut que cette chère Queeny ne sache rien du but de ma visite précédente dans ce bureau. Au vu de ses réactions, je ne doute pas de pouvoir faire avaler une couleuvre bleue à pois jaune à cette dame... Pas que je ne la crois nullement intelligente mais son regard est voilé par le poids de l'estime titanesque qu'elle se porte, en trois mots : facile à abuser. Mais plutôt que de revêtir le costume du rustre exigeant, faisons-le en doucereuse galanterie aussi fausse que le sourire désolé que je lui adresse quand elle me houspille d'un ton autoritaire.

    "Alors, vous venez ?"

    "Veille mégère"
    Aucun mot ne franchit la barrière de mes lèvres et je me posta prestement à ses côtés, plaignant intérieurement ce pauvre ascenseur, qui si on avait un brin de poisse, se régalerait à insulter copieusement la Dame de piques. Enchantement que personne apparemment n'avait su défaire ... Ce n'était que des rumeurs pour moi, jusqu'à ce qu'un beau jour j'entende une voix électronique mais qui se voulait suave ne se mette à me faire des avances, me promettant milles et un paradis ... Le soucis, c'est qu'on ne pouvait jamais prévoir sur quelle cabine on allait tomber et je venais juste de calmer la furie qui m'accompagnait, pas envie d'avoir à faire face à un nouveau scandale aussi haut que sa coiffe. Je tenta donc de pondérer les ardeurs de la vigoureuse personne à mes côtés qui s'escrimait à appuyer sur ce pauvre bouton. Pire qu'une banshi bleue en colère !

    " Les ascenseurs ont quelques soucis en ce moment, ne vous inquiétez pas ... "

    Pas qu'en ce moment ... Qu'elle s'inquiète ou non était franchement le cadet de mes soucis, m'en faisant plus pour les représailles acides que nous allions certainement devoir affronter. Et à bien y réfléchir, que l'appareil déréglé nous fasse du charme ou nous jette des pommes pourries, la situation serait toute aussi délicate. Prions pour que la Dame de pique ne possède pas à son palmarès de qualité, une susceptibilité à faire pâlir un nain.
    Enfin, les portes s'ouvrirent et j'entrainai d'un mouvement de tête et d'un sourire ma compagne dans l'ascenseur, m'empressant d'appuyer moi-même sur le bouton du sixième étage. D'un, cela passait pour de la galanterie, du moins je l'espérais et de deux, n'accentuant pas le risque de se mettre un ascenseur ensorcelé à dos. Imaginez que cette machine décide sur un coup de tête de me bloquer pendant une heure avec Queeny ! Là, ce ne serait plus la santé mentale de son coiffeur aux chaussettes certainement bariolées qui serait à revoir mais la mienne, si j'arrivais à me contenir pour ne pas faire un geste irréparable...
    Un étage, puis un autre, sans qu'il ne se passe aucun incident en dehors de l'annonce vocale monotone présentant les différents étages et services. Mais, au moment où un léger soupir de soulagement s'échappait de mes lèvres, une voix acide et moqueuse s'éleva.

    " Mais que voilà ! Cette chère mamy perfection qui n'a pas du prendre assez de poudres de rajeunissement ce matin, tu sais que les algues de Koralland ont l'effet secondaire de distendre la peau ? Un gamin t'a piqué ta pelote de laine et tu viens pleurer dans les jupes de ceux qui tu crois contrôler ? La vie est dure n'est-ce pas pour ... "

    Ma bouche s'ouvrit dans un "O" de stupeur et je contenais à grande peine le fou-rire qui menaçait d'éclore, transformant mon sourire goguenard en grimace étrange pour ne pas laisser la moindre véritable pensée. On était tombé sur la plus revancharde des cabines qui continuait d'injurier la Dame de pique en lui demandant si elle ne s'était pas emmêlée dans ses fils, perdue son chemin et lui promettant de lui rendre le châtiment tandis que la cabine tressautait par moment sous la fureur de l'enchantement.
    Je maintenais tant bien que mal cette chère dame Queeny debout sur ces jambes tandis que son impressionnante et dangereuse chevelure menaçait de me mettre K.O

    " Et toi là ! Fils maudit, tu casseras jamais ta chaine. Petit chien des Traqueurs, tu remues bien la queue hein ?! la fidélité ... "
    Voilà qu'elle s'en prenait à moi et même si les mots ne m'atteignait plus vraiment, ayant déjà subit de tels assauts par les ascenseurs hauts en couleurs, je serrais un peu des dents. Je ne voulais pas que cette foutue machine en révèle trop sur quoi que ce soit.
    Je soupirais et mima l'excuse, laissant s'échapper un petit rire qui ne reflétait en rien l'aspect contrit que j'essayais de donner à mon visage malgré un sourire qui ne voulait pas s'éffacer.

    "Ils sont capricieux ... et ensorcelés, désolé que vous ayez du vivre ça. "

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MessageSujet: Re: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyJeu 10 Mar - 17:59

    " Les ascenseurs ont quelques soucis en ce moment, ne vous inquiétez pas ... "

    « Ah vraiment ? »

    Demanda innocemment la Dame de Piques sans cesser de pilonner à la vitesse de l'éclair le bouton d'appel. Elle tournait vers lui ses petits yeux bleus. Qui oserait croire qu'elle fréquentait le commissariat avant même que ce charmant jeune homme ne soit une lueur lubrique dans le regard de ses parents ? Personne bien sur ! Et surtout pas lui ! Allez ! Soyons honnêtes ! Quel âge pouvait-il bien lui donner ? Moins d'une trentaine d'années dans le pire des cas. Car n'était-elle pas la plus belle ?

    Soudain, les battants s'ouvrir et un léger bruit de sonnette retentit. Le pas sautillant de Queeny la propulsa dans l'ascenseur, bientôt suivie par le Traqueur dont les superbes cheveux s'agitèrent lentement autour de ses joues. Ah ! Ce qu'il était mignon ! Et dans un mouvement des plus galants, il appuya lui même pour le bouton du 6ème étage. Ainsi, juste sous son nez, le beau bras musclé s'élança, gracieux et royal, serré dans son tissu vulgaire... Huuum... Mais il aurait tout de même pu prendre une douce !

    " Mais que voilà ! Cette chère mamy perfection qui n'a pas du prendre assez de poudres de rajeunissement ce matin, tu sais que les algues de Koralland ont l'effet secondaire de distendre la peau ? Un gamin t'a piqué ta pelote de laine et tu viens pleurer dans les jupes de ceux qui tu crois contrôler ? La vie est dure n'est-ce pas pour ... "


    Queeny haussa les épaule. Se faire traiter de vieille peau par une boite en fer n'était pas particulièrement vexant pour elle. Et puis, cette cabine avait beau avoir un sale caractère, elle n'était pas plus ennuyeuse que celle qui recherchait des aventures érotiques, ou celle, spécialisée en magie ancienne et en strates terrestre, qui refusait de laisser son interlocuteur sortir temps qu'elle n'avait pas terminée son exposé – pratique lorsque vous étiez seul avec un tueur psychopathe. Ah ! Pour un sort lancé par des sorcières étudiantes en troisième année, il fallait reconnaître qu'il était tenace et bien fait ! Pour un peu elle aurait félicité ses congénères de Verassoie.

    Distraitement, Queeny adressa un regard au Traqueur, qui la regardait avec une bouche en cul de poule, son visage fixé dans une expression, une grimace qui évoquait un problème intestinal. Queeny en fut toute étonnée. Ainsi, il pensait vraiment qu'elle était si jeune ? Comme c'était touchant ! Il était désolé pour elle, qu'elle ait à subir ces insultes et cela le blessait personnellement. Alors ça c'était mignon, mais elle ne pouvait décemment pas le laisser dans une telle détresse !

    « Oh mais ne vous en faites pas mon cher, il est courant que les ascenseurs insultent leurs passagers ou leur raconte leur vie. Il ne faut pas vous vexer ! »

    Sa voix parvenait à peine à couvrir les propos véhéments de la cabine, visiblement exaspérée en ce début de journée. Aussi, au cas où il n'aurait pas compris, elle lui adressa un sourire encourageant, vaguement effrayant, comme celui d'un homme en imperméable à la sortie des écoles... D'ailleurs, malheureusement pour lui, la cabine décida de changer de cible – probablement que lancer des insultes pendant six étages sur la même personne avait quelque chose de redondant. Et dans le pire des cas, il lui restait quand même toute la descente. La voix enragée lança donc :

    " Et toi là ! Fils maudit, tu casseras jamais ta chaine. Petit chien des Traqueurs, tu remues bien la queue hein ?! la fidélité ... "

    Queeny haussa de nouveau les épaules et ne prêta pas attention à ce que pouvait dire cette stupide machine ! Elle n'allait tout même pas se fier à un monte-plats pour juger un garçon aussi adorable que cela ! Oh non jamais ! Pauvre petit ! Ce serait vraiment indigne d'elle... quoique.... il est vrai, que l'un de ses passes-temps favoris était le commérage mais, décemment, elle ne pouvait pas le faire devant la personne concernée ! C'était complètement à l'encontre des principes de l'espionnage ! Vraiment indigne d'une commère aussi fine qu'elle !

    "Ils sont capricieux ... et ensorcelés, désolé que vous ayez du vivre ça. "


    « Pardon ? Mais voyons, si cela vous a vexé, sachez que je n'ai rien écouté ! »

    Queeny ponctua sa phrase d'un rire emphatique qui fit se retourner plusieurs têtes lorsque les portes s'ouvrirent. Aux alentours de la machine à café locale (dont la description vaudrait à elle même une dizaine de paragraphes fournis), les Traqueurs considérèrent la Dame de Piques et son délirant accoutrement avec un mélange d'inquiétude et de curiosité craintive. Pauvres petits animaux ! Et tellement mal habillés ! C'était pathétique ! Il fallait vraiment qu'elle s'occupe de les relooker un jour ou l'autre, car là, vraiment, c'était une catastrophe. Ce bleu ! Ce bleu elle n'en pouvait plus ! Qui cela effrayait ? Imaginez vous le Grand Méchant Loup sentir son sang se glacer à la vue d'une bande d'hurluberlus en caleçon azur ? Ah non franchement ! C'était juste bon pour animer les maisons de retraites !

    Bondissante, la Dame de Piques se retourna vers sa victime son accompagnateur.

    « Alors dites moi, c'est par où ? »

    Et soudain, dans un mouvement brusque de recul, elle percuta une petite secrétaire. Sans ménagement, la Dame de Piques lui avait envoyée le plat de sa main dans le visage. Entendant le cri de la péronnelle et sentant ses précieux doigts se meurtrirent, elle se retourna vivement vers cet enfant, menaçant dans son empressement d’assommer Morgana avec ses cheveux.

    « Non mais ! Regardez où vous allez ? Vous pour croyez à Candyland ? Vous n'êtes pas en vacances ma petite ! Allez donc travailler plutôt que rester à regarder le café remplir la tasse comme le témoignage de votre inutilité et de votre paresse ! Et regardez comme vous êtes maquillée ? A votre place je n'oserai pas sortir de mon bureau ! Replongez-vous dans vos paperasses et ayez la décence de laisser les honnêtes gens régler leur affaire sans votre présence ! »

    La jeune femme, qui devait à peine avoir atteint les vingt ans, la regarda pendant un court instant avant de fondre en larmes et de partir se réfugier dans son bureau. Très fière d'elle, Queeny se retourna vers le beau jeune homme. Il était probablement admiratif devant la grâce et le talent qu'employait la couturière pour remettre les gens à leur place. Et encore ! Cela n'était qu'un avant goût par rapport à ce que subissaient ses propres employés.

    « Nous y allons ? »
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MessageSujet: Re: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyDim 20 Mar - 14:51

    Sa chevelure m'asticotant toujours les narines comme une plume chatouilleuse de petits petons, j'essayais de porter toujours le même vif intérêt à ma voisine, du moins juste en apparence... Et malgré les injonctions injurieusement juteuses de la cabine, mes mimiques et mon air désolé avaient parfaitement roulé cette dame de glace autant que de piques. Qu'elle me croit sensible aux insultes de la cabine m'arrangerait, j'en étais certain...
    Être vexé ? Certes, je l'avais été un peu, même en colère face à ce que cette boîte de conserve pouvait sortir comme un magicien vous sortirait le secret le plus inavouable de votre existence de son chapeau décharné. Maintenant, je haussais un sourcil à la voix éraillée qui m'interpellait chaque jour maudit où je devais croiser le chemin du commissariat, et je devais bien avouer qu'aujourd'hui, j'étais verni !
    En plus de m'être fait assommé par un rapport récalcitrant à l'encre de poulpe, une entrevue plus que lourde avec le contrôleur de taxes impayées-bien entendu- voilà que je devais supporter le babillage de non pas une, mais deux mégères aussi exigeantes que la plus stricte des institutrices de balais volants de Verassoie.
    Encore que, me direz-vous, j'aurais pu m'estimer heureux de n'en avoir plus qu'une à mon bras et aux oreilles quand le son caractéristique annonça l'étage voulu.

    « Pardon ? Mais voyons, si cela vous a vexé, sachez que je n'ai rien écouté ! »

    Je souris en inclinant la tête en signe de dénégation. Non, j'y étais habitué, mais autant ne rien souffler et continuer à se repaisse dans sa croyance en mon inquiétude pour sa personne. Autant l'avouer, je m'inquiétais plus des conséquences sur ma santé mentale à son contact en mode hystérique, si Queenie pouvait l'être plus...

    J'aurais pu, et notez le subjonctif, être admiratif devant l'aplomb et le détachement dont faisait preuve la dame, me disant que son éducation au balai serré et la cuillère en or blanc lui avait au moins appris à résister à tout ça ... mais ma pensée fut aussi vite dispersée qu'un nuage par une bourrasque devant son manque de considération. A quoi aurais-je dû m'attendre de sa part après tout ? Une bourge élevée non pas à la soupe de poulpe mais au caviar de calamars grillé ... Il n'y avait décidément rien à tirer de cette dame de piques au cœur aussi dur que ses aiguilles à tricoter, rien de bien reluisant sur le côté purement humain. Et la fameuse Dame me le prouva encore une fois en s'en prenant à une employée de l'étage des réclamations en tous genres.
    Mon sourire à la vue des visages transpirants l'appréhension à la vue de la chevelure impressionnante de ma compagne du moment disparut en captant les mots insipides qu'elle adressa à la pauvre secrétaire qui en avait fait tomber ses dossiers.

    « Non mais ! Regardez où vous allez ? Vous pour croyez à Candyland ? Vous n'êtes pas en vacances ma petite ! Allez donc travailler plutôt que rester à regarder le café remplir la tasse comme le témoignage de votre inutilité et de votre paresse ! Et regardez comme vous êtes maquillée ? A votre place je n'oserai pas sortir de mon bureau ! Replongez-vous dans vos paperasses et ayez la décence de laisser les honnêtes gens régler leur affaire sans votre présence ! »

    Je m'étais baissé avec empressement à la vue de sa monstrueuse chevelure avancé à vitesse d'un char de gazelles ailées vers mon pauvre visage. Quelle folle furieuse ! Et voilà qu'elle envoyait valdinguer d'une main la malheureuse employée...

    "Mais voyons calmez-vous ... "

    J'eus à peine le temps de prononcer ces quelques mots s'adressant aux deux miss, que les piques de Queenie avaient déjà fait leur intransigeantes besognes au vu de la mine désespérée et en larmes de la secrétaire. Un air horrifié/stupéfiant à son sens se peignait sur mon visage devant tant de méchanceté gratuite. Je n'étais pas un enfant de cœur ... mais sur ce coup-là, la Dame de Piques me battait à plat de coutures !
    Mes prunelles chargées d'indignation se plantèrent dans celles pleines de fierté de la Dame.

    " Vous ne croyez pas que vous y êtes allée un peu fort là non ?!"
    Et tant pis si elle prenait mal, quelques minutes en sa compagnie et je commençais à perdre mon self-control... Mais au vu de ce qu'elle m'avait répondu précédemment, la fameuse couturière n'y verrait là qu'une vague pitié de ma part pour la secrétaire ... Peut-être un peu vrai, comme j'exécrais pratiquement tous les employés modèles de ce merdier ambulant. Il fallait que je respire, que je me calme ... ou bien la grossièreté de mes propos finirait par franchir mes lèvres...
    Machinalement, je ramassai les dossiers éparpillés que je déposerais plus tard, peut-être après y avoir jeté un coup d'œil tiens ...
    Je soupira et hocha la tête à la demande de Queenie et d'un geste galant du bras, l'invita à me suivre dans un des couloirs qui longeait l'entrée de l'ascenseur pour arriver devant la fameuse porte du bureau que j'avais quitté quelques minutes auparavant.
    Je toqua sans hésitation et appuya sur la poignée sans attendre la réponse de l'occupant, un sourire torve sur les lèvres devant la vengeance que je lui réservais. A toi, mon petit binoclard à bretelles, de t'occuper de cette chère Dame de Piques.

    " M'sieur Facture, je t'amène de la compagnie ! et attention, c'est de la prestigieuse visite ... "
    " Toi ! Je vais ... "

    Et avant que Ludwing Manu Invoice dit Monsieur Facture par pratiquement tous les pauvres malheureux ayant eu à faire à sa feuille quadrillée, n'ait pu finir de mettre sa menace en verbe, je fis rentrer Queenie dans la minuscule pièce qui servait de bureau à cet abruti. Sur qu'avec son goût de l'esthétisme, elle aurait quelque chose à redire héhé ...
    Raclement de gorge et petit geste pas franchement discret pour remonter les montures acier de ses lunettes.

    "Bien le bonjour Madame ...., Madame ! Que puis-je faire pour vous ?"

    Et toc, première erreur, n'avoir pas reconnu l'illustrissime et exécrable Dame de Piques ! Je rigolais intérieurement, me reculant dans l'arrière de la pièce, pour laisser la Dame prendre place dans la chaise au rembourrage suspect.
    Si réellement Queenie désirait que je m'efface, nul doute qu'elle m'en ferait part, même si à ses yeux je devais représenter un quelconque intérêt puisque je ne m'étais pas encore pris une des remarques acidulée dont elle semblait avoir le secret. Je voulais au maximum profiter de la déconfiture de mon "collègue" ...
    Poussant la courtoisie à son extrême hypocrisie, je me penchai vers la Dame de piques, et lui proposa de lui apporter un rafraichissement, même si celui qui en aurait le plus besoin serait certainement son interlocuteur !

Fata Morgana
Fata Morgana
collabo
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CITATION : Tout n'est que perception ...

BOITE A JETONS : 0000

FICHE : Fragment d'une vie
NOTEBOOK : Pouit Pouit
VIE SOCIALE : parce qu'ils sont un mal nécessaire
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MessageSujet: Re: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyLun 4 Juil - 11:11

    Face à elle, malgré son invitation, le jeune homme affichait un regard affolé, peut-être énervé. Queeny en était plus que surprise

    « Vous ne croyez pas que vous y êtes allée un peu fort là non ?! »
    Dit-il. La Dame de Piques adressa un vague regard à la petite secrétaire qui s'enfuyait avec les dossiers. Elle irait sans doute pleure dans les bras de l'un de ses collègues, peut-être même dans ceux de son patron. Lequel devant sa détresse lui offrirait un restaurant pour lui dire que son incompétence chronique lui était charmante. Il lui assurerait, entre deux bouchées de calamar au chocolat qu'elle était particulièrement sexy en ramassant les dossiers, et que, bien sur, elle était plus belle lorsqu'elle souriait. Et ils auraient pleins d'enfants stupides et incapables, vivraient heureux jusqu'à la fin de leur misérable vie ou divorceraient après la ruine de la maisonnée. Tout un programme qui n'était finalement possible que grâce à l'action de la grande Dame de Piques. Aussi, répondit elle malgré sa stupéfaction un « Non » qui ne manquait ni d'aplomb ni de franchise. Aux nuls, il fallait toujours leur rappeler leur ineptie, sinon ils ne contenteraient de s'y vautrer. Et puis, ce n'était pas elle qui l'avait bousculé la première... du moins de son point de vue.

    Queeny regarda, curieuse, Fata ramasser les dossiers qui avait échappés à la rafle précipitée de la jeune fille. Peut-être était-ce sa petite amie après tout ? Peut-être qu'elle aurait dû crier moins fort ? Et puis quoi encore ? Elle n'était pas responsable de son mauvais goût ! Cette secrétaire ne savait même pas dégager le passage devant des visiteurs, alors être l'amante de ce beau garçon, c'était tout à fait impossible. Et le fait qu'il n'y ait aucun lien entre ces deux observations ne gênaient pas la logique de la Dame de Piques. Au final, le résultat était le même, il lui offrit son bras. C'était bien la peine d'avoir fait tant de manières ! Ah ! Ces jeunes gens et leurs lubies de faire tout pour se faire remarquer. Ne pouvaient-ils pas se contenter d'être beaux et de se taire ? La Dame de Piques glissa son bras dans celui de l'homme et le suivit à travers le couloir du commissariat. Derrière les murs gris, les secrétaires semblaient se terrer après s'être vivement passé le mot car l'étrange couple ne croisa personne. Le bureau dans lequel la Dame de Pique s'arrêta était une petite boite triste, aux murs dépouillés et à l'ameublement spartiate. Un fonctionnaire campa derrière son bureau semblait prêt à sauter à la gorge de Fata lorsqu'il le vit passer la porte. Mais ce fut le jeune garçon qui prit la parole le premier :

    " M'sieur Facture, je t'amène de la compagnie ! et attention, c'est de la prestigieuse visite ... "
    " Toi ! Je vais ... "

    Monsieur Facture se tut et Queeny entra. Elle le considéra un moment avant de se détacher de lui pour ausculter avec attention le papier peint cloqué dans l'angle à droite du bureau. C'était moche ici. C'était même très moche. Pour un peu les doux yeux de la couturière se seraient consumés tant l'esthétique de cet endroit était immonde. Mais comment pouvait-on vivre dans un endroit pareil ? Où était le velours vert et rouge ? Les assiettes en porcelaine, les chatons en point de croix, les photos des arrières petits enfants et la collection de fèves ? Tout cela manquait atrocement à ce mur nu, absolument sans intérêt. Il refletait pas bien son occupant d'ailleurs. Un homme tout simplement banal, à la limite extrême de la laideur tant il était terne. Alors qu'elle était déjà retourné au détail de la pièce, l'homme la rappela à l'ordre, ou du moins, tenta d'entamer la conversation.

    [g]"Bien le bonjour Madame Madame ! Que puis-je faire pour vous ?"[/g]
    « Ce que vous pouvez faire pour moi?

    Demanda-t-elle d'une voix hystérique. Et d'un bond incroyablement agile, et accessoirement improbable, elle se retrouva debout sur la chaise face au bureau du Monsieur Facture. La Dame de Piques braqua son regard sur lui. Ses petits yeux, démesurément agrandis par l'affront esthétique du lieu mais surtout par ses immondes lunettes, lui donnaient un air de hibou malfaisant. Elle dévisagea haineusement le petit fonctionnaire et écrasa ses mains contre le sous-main de l'homme. Ses ongles claquèrent sinistrement contre le cuir de mauvais qualité. Un bruit sinistre de guillotine produit par des ongles vernis de bleus et d'une multitude de petits dessins. Si l'homme se glaçait d'effrois, c'était tant mieux, mais ce n'était pas fini. Maintenant qu'elle était là, il allait payer. Et tant pis s'il n'était pas responsable du droit de douanes ! Queeny se mit a parler aussi vite qu'un lapin blanc poursuivi par le grand méchant loup.

    « Premièrement, je ne m'appelle pas "Madame Madame" mais Sa Majesté La Dame de Piques, espèce de poulpe mal élevé ! Ensuite, je suis ici pour protester contre les taxes ! Pourquoi ont-elles été augmentées ? Pourquoi ? Pourquoi vous allez me répondre ? Vous avez ne serait-ce qu'une idée du prix brute des tissu en provenance de Korraland ? Bien sur que non !: Vous pensez aux petits commerçants parfois ? Non mais vous vous rendez compte ? Alors ! Expliquez ! Expliquez moi pourquoi brusquement vous augmentez les taxes de près de 50% ! C'est la troisième fois en moins de cent ans ! Il y a quelques siècle ça s'achetait pour une bouché de pain ! Maintenant le moindre pauvre doit vendre sa famille pour s'en acheter un centimètre carré ! Alors imaginez quand on en veut soixante mètre carré ! Vous voulez que je ferme boutique ? Expliquez vous ! Vous ne comprenez rien au quoi ? »

    Au fur à et à mesure de son argumentaire plus ou moins logique, elle gesticulait outrancièrement. Les petits bras s'agitèrent en tout sens, avant qu'elle frappe de son poing, sans peut-être s'en rendre bien compte, dans sa paume ouverte à chaque fois qu'elle vociférait « Expliquez moi ». Au final, elle se trouvait presque contre le visage du fonctionnaire qui affichait une expression profondément choquée. Elle en avait presque oublié Morgana, qui derrière, devait bien s'amuser.

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MessageSujet: Re: Deux arrivées simultannées Deux arrivées simultannées EmptyDim 17 Juil - 21:08

    Je savais la Dame de Piques affreusement horripilante et agaçante mais je devais bien dire, et ce serait surement la seule fois en quelques siècles, que son air diablement effroyable me ravissait au point que j'avais bien du mal à retenir le sourire d'ogre confit qui menaçait de s'étaler sur mes lèvres. Malgré le mépris manifeste que j'avais pour elle, je n'aurais jamais espéré si belle réaction ! Je n'avais pas bougé depuis que j'avais présenté à cette charmante créature - pour les secondes à venir uniquement - le fonctionnaire en partie responsable de ses soucis et ma position légèrement en retrait me laissait tout le loisir d'observer les épaules de ce cher employé de bureau se rapetisser comme un pruneau séché au fond de son siège à mesure que sa vis à vis tapait sur le bureau.
    "- Vous pensez aux petits commerçants parfois ? Non mais vous vous rendez compte ? Alors ! Expliquez ! "
    Et un premier sursaut.
    "- Alors ! Expliquez ! Expliquez moi pourquoi brusquement vous augmentez les taxes de près de 50% ! "
    Et Monsieur facture qui devint livide, les jointures des mains crispées sur le bord de son bureau, évitant par de petits cris de fillette de se faire écrabouiller les doigts par ceux manucurés dans les moindres détails de la noble Dame.
    Hystérique, elle lui assenait ses exigences et son indignation debout sur la chaise qui tanguait au rythme de sa chevelure exprimant par un mouvement ample toute la colère de sa propriétaire. Il était foutu, c'était clair et net et ses prunelles effrayées s'étaient en vain ancrées dans les miennes, un instant, cherchant un appui désespéré pour ne rencontrer qu'un miroir d'opales vides et indifférentes à son malheur. Je le payerai cher, je le savais parfaitement mais en comparaison à la satisfaction du moment, les menaces futures me paraissaient bien maigres.

    "- Mais ... Mais... Je ... Je vous prie de m'excusez Ma Da..Daaame ! " Sursaut. " Je com…prends très bien votre dilemme. Je ne fais que percevoir les taxes, ce n'est pas moi qui décide de leur augmentation. "
    Pétrifié d'effroi, le pauvre bougre essayait tant bien que mal de se justifier et ses tentatives m'amusaient autant que sa frayeur et au passage, la position toujours incongrue de Queenie Eire. Poulpesque ! Dommage que je n'avais pas emmené un "nyoeil ambulant" tiens ! Ou une autre de ces petites choses que l'on cachait dans les salles d'investigation du commissariat au milieu du matos d'infiltration. Un superbe moyen de me revoir la scène encore et encore et qui sait ... d'en faire un tout autre usage envers mon "collègue" dont la teinte de son visage rappelait fort bien un poivron ramassé trop tôt !
    Il hochait d'ailleurs frénétiquement la tête sur le fait que ce serait un bien grand drame, si ce n'est le pire surement si l'on demandait aux stylistes telle que la Dame de Piques, si même les pauvres - bah tiens, rendez-vous compte qu'elle se préoccupe d'eux maintenant ! - n'avaient plus rien à ne se mettre sur le dos. L'argument était juste mais un drôle de sourire barra mon visage à la pensée que la Dame utilisait ses compatriotes, même si j'étais certain qu'elle ne les considérait pas comme tel, à son avantage quand ils pouvaient bien lui servir avant de leur cracher dessus. Je n'allais pas lui faire la guerre pour autant, trompeur né, et peut-être bien aussi pourri que Queenie par moment. Bien que pour l'instant, je devais m'incliner face à la vilainerie qu'elle déployait, sans en avoir conscience en plus !

    Et l'autre qui essayait de lui faire comprendre que l'intérêt de Malkins tout entier passait avant celui de la Dame de Piques. Quelle folie ! Le fonctionnaire s'enfonçait encore plus en essayant de reprendre malencontreusement contenance avec des arguments qui ne tenaient malheureusement pas, pas devant elle ...

    "- Je ferais transmettre votre demande de réduction à mes supérieurs. Vous devez comprendre ... Les taxes ont augmenté pour permettre plus de moyen contre les agissements des Enfants Perdus ... Ils saccagent tout. Et on ne parle pas des autres criminels catégorisés extrêmement dangereux, les "Cas dangereux et désespérément désespérants ! "

    J'avoue que là, j'avais perdu un peu le fil, mon charmant compère couleur poivron à l'aspirine se perdant dans des justifications que semblaient tout à fait honorables. En temps normal. Seulement, ce n'était plus un consultant mécontent et blasé qui se tenait devant lui, mais une furie. Monsieur Facture ne devait certainement pas avoir participé au cours de survie en milieu social dangereux, c'était sur !

    " Vous com...prenez Ma dame ? Big Bad Wolf est une ppp...priorité ! "
    Un couinement termina sa phrase, lui s'écrasant sous son regard à elle et bégayant qu'il allait rédiger une note de réductions des impôts sur le tissu immédiatement, il prie en tremblant son stylo changeur- d'humeur, de l'encre à la couleur inhabituelle en sortant.
    Souriant vicieusement, je décollai enfin mon dos du mur, spectateur satisfait et lui adressa mon plus beau sourire derrière lequel dansait des prunelles aux lueurs taquines, un brin dangereuses aussi.
    " Si vous pouviez y ajouter une note sur les taxes de passages aux frontières, ça serait ... très aimable à vous ! "

    Le chantage et l'utilisation des ses pairs est une bien vilaine façon de faire, mais après tout, qui ne le fait pas ? Et puis les sorciers n'avaient jamais été réputés à agir comme des anges, bien que se retrancher derrière ceci n'était qu'une bien piètre excuse. Les brebis couleur neige, innocente sont un bien beau mirage, n'est-ce pas très chère Queenie ?


Spoiler:
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